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ABSINTHE

ABSINTHE

Artemisia absinthium L.

Article révisé et compété en Mars 2019

une grande Armoise-absinthe
près de l’abbaye de PONTIGNY, 89 Yonne

Noms vernaculaires :

Armoise absinthe, Grande absinthe, Herbe sainte, Alvine ou Aluine, Herbe aux vers.
Etymologie : vient du grec a-psinthion « imbuvable », tant est son amertume

BOTANIQUE 

Famille des Astéracées (anciennement Composées)

Plante vivace, aux tiges dressées, ramifiées, en touffes, et cannelées, pouvant dépasser le mètre ; Feuilles alternes, pennatiséquées, d’aspect feutré sur les 2 faces, mais plus vert-glauque sur le dessus, et recouvertes d’un duvet gris-argenté au-dessous. Au sommet des tiges, leurs fleurs sont groupées en pannicules pyramidaux de capitules jaunes à courts pédondules ; chaque capitule, petit de 3-4 mm, penché vers le bas, étant entouré d’un involucre vert pâle blanchâtre ; toutes les fleurs sont tubulaires jaune-vif ; les fruits sont des akènes.

Toute la plante, froissée, dégage une odeur aromatique ; mais quand elle est machée, sa saveur amère est redoutable !

HABITAT :

Répandue en Eurasie, dans les steppes jusqu’en Sibérie, comme d’autres armoises, l’Absinthe pousse en Europe et en Afrique du Nord jusqu’à une altitude de 1800m, et au Jammu-Kasmir et LADAKH jusqu’à 3000 m. dans des friches herbacées sèches, des lieux incultes, au bord des chemins, aux abords des pacages à moutons ; elle est aussi acclimatée dans les jardins.

USAGE MEDICINAL :

1) Historique et usages traditionnels 

Les propriétés médicinales de l’Absinthe sont connues depuis l’antiquité.
La plante est citée par le papyrus Ebers, un texte médical égyptien daté du XVI° siècle avant notre ère. Elle est citée dans la Bible, qui compare son amertume à celle de la vie, semée d’épreuves !

La médecine grecque la considérait comme une grande plante médicinale. DIOSCORIDE, médecin grec du 1° siècle originaire d’Asie mineure, vantait le vin d’absinthe : « il est diurétique, accélère la coction des aliments, il soulage ceux qui sont attaqués à la rate, ceux qui ont la pierre et la jaunisse, dissipe les nausée et fortifie les estomacs faibles. Il opère encore efficacement dans le gonflement invétéré des hypochondres, et dans toutes les inflammations ; il tue les vers ronds, il remédie à la suppression des règles ; c’est un antidote contre le poison du chaméléon blanc et de la cigüe ». L’essentiel du remède est déjà résumé là.

PLINE l’ANCIEN, naturaliste romain du 1° siècle, dans son Histoire Naturelle dit que la décoction d’absinthe « fortifie l’estomac, purge la bile, provoque les urines, calme les douleurs, tue les vers des intestins. Mêlée avec un peu d’Aristoloche, de Nard gaulois et de vinaigre, elle dissipe les nausées ; elle résout les gonflements d’estomac, elle rend l’appétit et aide la coction (c’est-à-dire la digestion) ». « Trois ou quatre tiges d’absinthes (suffisent) à provoquer les urines et les règles. Elle guérit les plaies… ».

Et GALIEN, d’origine grecque (né à Pergame en Asie mineure) puis venu exercer à Rome auprès de l’empereur, la considérait comme un puissant tonique.

Son héritage passa à la médecine arabe. IBN SINA, dit AVICENNE, médecin iranien du XI° siècle, l’utilisait comme un puissant apéritif.

Absinthe, Manuscrit de DIOSCORIDE du14°s.,
PADOVA, Biblioteca del Seminario n°194 (Medical tradition.org)

A l’Ecole de SALERNE, vers 1200-1300, la plante était vantée, notamment, contre le mal de mer (et l’on imagine l’importance d’un tel remède lorsqu’il fallait affronter les tempêtes en Méditerranée dans une chaloupe ou une galère !), le texte versifié conseille :
« Prêt à vous embarquer, buvez du vin d’absinthe ;
contre les maux de cœur, c’est un préservatif » .

Pendant tout le Moyen-Âge et la Renaissance, on ne fit que recopier les indications médicales des anciens. MATTHIOLI, un médecin italien du XVI° siècle à Sienne, décrit avoir eu des succès avec cette plante dans l’hydropisie (rétention oedémateuse).

Au XVIII° s., Robert JAMES , un médecin anglais, suivant l’avis des médecins et botanistes qui l’avaient précédé, comme BAUHIN, BORHAAVE, DALE ou MILLER, recommandait les feuilles et les sommités fleuries pour la faiblesse d’estomac, « quand l’estomac est embarrassé de phlegme et de bile inactive », contre les vers, les « fièvres quartes » et le scorbut. Des emplâtres de feuilles écrasées dans du vin et du vinaigre étaient appliqués sur les membres menacés de gangrène. Le vin d’absinthe était prescrit « toutes les fois que la bile vient à manquer dans les maladies chroniques. Il rétablit l’appétit ». Ce vin médicinal était encore « très bon dans la suppression des règles et les rétentions d’urine ; c’est un sudorifique dans les fièvres intermittentes, et dans le scorbut. IL soulage dans la colique. Son odeur forte provoque le sommeil, il fortifie l’ouïe ».

Au XIX° s. époque qui précéda l’ère de la médecine chimique, l’on faisait encore beaucoup appel à l’herboristerie. François-Joseph CAZIN, un médecin qui exerça à Boulogne puis Calais, tenait à vérifier les adages anciens par l’observation clinique sur les malades. De sa longue pratique médicale, il retint pour l’absinthe qu’elle « excite l’estomac, aiguise l’appétit, facilite la digestion et les fonctions sécrétoires digestives ».
Elle est « tonique, stimulante, fébrifuge, antiseptique, anthelminthique, diurétique, emménagogue ». Elle est aussi employée dans la dyspepsie hyposthénique de l’estomac, surtout dans l’hydropisie et l’anasarque (qui est une rétention oedémateuse généralisée où la plante relance la diurèse), et dans les fièvres intermittentes palustres (notamment en remplacement du Quinquina quand celui-ci était mal toléré). Elle tarit aussi les leucorrhées tenaces ; c’est une puissante antiseptique locale dans les ulcères (comme l’aloès), les suppurations, et même la gangrène ; elle traite encore la gale, et les engorgements lymphatiques.

Mais il faut évoquer ce qui advint après l’invention de l’ABSINTHE comme spiritueux, en 1897 en Suisse. Il s’agit d’une boisson fortement alcoolisée, résultant de la macération dans de l’alcool de raisin : d’ABSINTHE, associée à du FENOUIL, de l’ANIS VERT, et parfois, selon les formules, à de l’ANGELIQUE et de la BADIANE, de la MELISSE et de l’HYSOPE, ou du CORIANDRE. Ce macérat une fois distillé, fournissait une « Essence » très aromatique et moins amère, de couleur vert-émeraude. Au XX°s. son usage se répandit dans tout le Jura franc-comtois vers Pontarlier où fonctionnaient des distilleries, puis à Paris dans les cercles artistiques, ainsi que dans la bourgeoisie des grandes villes européennes.

VAN GOGH, BAUDELAIRE, VERLAINE, TOULOUSE-LAUTREC s’y adonnèrent pour trouver leur inspiration dans cet « Elixir des Poètes ».

La « Fée verte », comme elle fut appelée alors à Paris, envahit les estaminets de la Butte Montmartre, les terrasses des grands Boulevards, et la Place Pigalle… Sur une dose d’’Essence verte, titrée à 68°-72° d’alcool, l’on versait goutte à goutte de l’eau glacée sur un sucre posé sur une petite cuillère trouée appelée « pelle », jusqu’à diluer le breuvage entre le tiers et le septième, qui se troublait alors d’une couleur blanchâtre, quand les alcaloïdes terpéniques solubles dans l’alcool et non-solubles dans l’eau précipitaient. Et quand son prix baissa (en partie quand on la prépara dans de l’alcool de betterave, moins coûteuse), elle devint une boisson si populaire qu’elle fit des ravages dans la population. En effet, la neuro-toxicité cumulée de la thuyone, de l’alcool, du méthanol (et parfois de sulfate de cuivre rajouté pour verdire la boisson !), provoquait en quelques années chez les addicts à l’absinthe des altérations du système nerveux central irréversibles.

Cette forme d’alcoolisme appelée « absinthisme  » donnait une ivresse avec hallucinations, suivie de stupeur, parfois compliquée de crises épileptiques, puis conduisait à la démence alcoolique, avec hébétude et tremblements… Les citoyens et les pouvoirs publiques s’alarmèrent : « l’absinthe rend fou » disait-on ; et l’absinthe fut interdite en 1915 en France (ainsi que dans d’autres pays). Pourtant, dans les années 2000, on pouvait encore boire librement de l’absinthe dans les cafés tchèques de Prague.

Depuis 1988, suite à un décret européen, puis en France depuis Mai 2011, sa distillation et sa consommation sont à nouveau autorisées, sous réserve d’une limitation du taux de Thuyone (l’alcaloïde toxique de l’Absinthe) à 35mg/Litre, de Fenchone (l’alcaloïde principal du Fenouil) à 5 mg/Litre, et de Pinocamphone (une cétone présente dans l’Hysope) à 10 mg/Litre.

« L’absinthe »
tableau de 1873 d’Edgar DEGAS
originellement appelé « Dans un café »
Musée d’Orsay (Paris)

2) Composition & Pharmacologie 

L’Huile essentielle (HE)contenue par Kg de plante récoltée est entre 2 et 6 ml, soit 0,2% et 0,6% , mais peut atteindre 1% à 1,5%. (ORAV, 2006)
Sa composition est d’une grande richesse :
 en Thuyone (environ 50% de l’HE), de la famille des terpènes (qui sont des « hydrocarbures » présents dans la résine des conifères, et chez de nombreuses plantes). La Thuyone est une cétone monoterpénique, isolée également du Thuya, et présente aussi chez les Armoises et les Sauges. Deux isomères : alpha-thuyone et bêta-thuyone, la première étant 4 fois plus toxique que la seconde ( DL50 chez la souris : respectivement 0,087g/kg et 0,44g/kg).
La quantité de bêta-thuyone est variable selon la provenance : 10,1% de l’HE dans des Absinthes du Canada ; 18,6% dans des plants sauvages des Monts Elbourz en Iran (REZAEINODEHI A, 2008) ; 7,25% au Maroc ; entre 6% et 22% selon les régions en Tunisie (MSAADA, 2015) ; mais le record 64,6% dans un échantillon en Estonie (ORAV, 2006).
Le taux d’alpha-thuyone, lui, peut atteindre 39% de l’HE dans des Absinthes du Maroc ; en Tunisie, selon les variétés régionales, ce taux va de 4% à 28% (MSAADA et al. 2015). Elle se fixe sur les récepteurs cérébraux GABA qu’elle antagonise ; elle est métabolisée au niveau hépatique par le cytochrome P450. Neurotoxique, elle induit une agitation, une désinhibition, des hallucinations, des spasmes cloniques, et en cas d’intoxication massive : des convulsions tonico-cloniques, et une insuffisance rénale aigue. La détérioration mentale à long terme doit, par contre, être mise sur le compte de l’alcool éthylique. La dose légale maximale autorisée dans les extraits alcooliques est de 35 mg/Litre, et sa consommation journalière a été fixée à 3 mg/24H.

 on distingue plusieurs chémotypes d’Absinthe selon leur richesse en Terpènes dont la composition varie selon les pays et les régions : acétate de Sabinyle et acétate de Chrysanthényl, ainsi que : alpha et bêta-Pinène, Camphène, Sabinène, Myrcène, Terpinène, Limonène, Cinéole, Phellandrène, Ocimène, Cymène, Bornyl acétate, Verbénol, Sabinol, Bornéol, Germacrène D, Sélinène, Carvone, gamma-Cadidène, Nérol, Géraniol, Nérolidol, Eugénol, alpha-Bisabolol, et Chamazulène (ORAV, 2006) et (MSAADA et al. 2015)

 des Lactones sesquiterpéniques :
. dont l’Artémisinine qui a des propriétés antipaludéennes et curatives sur plusieurs parasitoses africaines (isolée aussi d’autres armoises, dont l’Armoise annuelle chinoise, Artemisia annua ; cf Monographie ARMOISE et Monographie ARMOISE ANNUELLE). Chez l’Absinthe, on la trouve dans les feuilles en petite quantité 0,223mg/g soit 0,022% (ZIA, 2007).
. et de type « guaïanolide », dont l’Absinthine qui augmente la sécrétion gastrique, et l’Artabsine, l’Artanolide, et la Matricine (présente également chez les camomilles, ayant un effet anti-inflammatoire)…

 des Flavonoïdes (1,3%) : (Kaempférol et Quercétol) où le radical O-Semiquinone de Quercétine et d’Acide chlorogénique s’avère un des anti-oxydants les plus actifs (CANADANOVIC-BRUNET, 2005). Cet effet anxi-oxydant protège expérimentalement chez l’animal les lésions cérébrales induites par une ischémie (BORA, 2010)

 des lignanes : la sésamine (un anti-oxydant, retrouvé surtout dans l’huile de sésame, et qui potentialise le tocophérol ou Vitamine E) et la diyangambine.

Les études pharmacologiques ont mis en évidence également :
 un effet hépatoprotecteur (AHMED, 2014) et une protection des hépatocytes contre la toxicité du Paracetamol (GILANI, 1995) grâce à l’action conjuguée de la Vit C, Flavonoïdes, caroténoïdes, tanins et lignanes
 des propriétés antibactériennes sur les Entérobactéries (E. Coli, Salmonella entéritidis, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa) et sur le Staphylococcus aureus (ABAD, BEDOYA, 2012)
 l’Absinthe est anthelminthique, pouvant être un traitement alternatif à l’Albendazole (TARIQ, 2009) 
 antipaludéenne (ZIA, 2007)
- active sur certaines parasitoses tropicales, comme la Bilharziose intestinale (DE ALMEIDA, 2016) 
 acaricide (CHIASSON, 2001)
 un effet antitumoral dans le cancer du sein (SHAFI, 2012)

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES de l’ARMOISE-ABSINTHE

Que reste-t-il de l’utilisation phytothérapeutique de l’Absinthe ?
=> c’est une aromatique « amère et chaude », qui a une action stimulante générale, et particulièrement sur le système digestif, où la plante s’avère :
 apéritive
 stomachique  : elle stimule le sécrétion gastrique
 cholérétique : elle accroit la sécrétion de bile hépato-vésiculaire
 drainante également de la bile pancréatique
 hépatoprotectrice dans l’hépatite ictérique, et contre les toxiques
 antispasmodique  : elle réduit les flatulences et les spasmes intestinaux ; elle est astringente et anti-infectieuse intestinale dans les diarrhées
 elle a été étudiée comme substitut des corticoïdes dans la Maladie de Crohn, avec résultat clinique (OMER, 2007).
Au total : elle est indiquée dans l’asthénie avec anorexie, l’atonie gastrique, et améliore le confort digestif.

=> son action tonique, réveillant les forces vitales affaiblies, a été mise à profit dans la « mélancolie hypochondriaque » des anciens. A faible dose, elle est stimulante du système nerveux central, et mérite d’être prescrite dans la psychasthénie, quand une tendance dépressive s’accompagne d’une impression de perte des forces vitales.

=> l’Absinthe est « alexipharmaque » c’est-à-dire qu’elle antagonise les « poisons » : elle a été employée contre les empoisonnements accidentels par la ciguë, les champignons, et l’alcool ; et les piqures d’araignées.

=> à petites doses, elle améliore le terrain migraineux (alors qu’à fortes doses, elle les provoque) ; elle réduit les crampes liées à une atteinte du système nerveux périphérique (suite à diverses pathologies…), (mais provoque crampes et contractures à doses toxiques)

=> elle est employée comme vermifuge depuis 2 millénaires, appelée « Herbe aux vers  » parce qu’elle chasse à la fois les nématodes ou vers ronds (oxyures et ascaris) et les helminthes comme les taenias (qui sont des vers plats segmentés).

=> elle est emménagogue (comme l’Armoise commune) : fait revenir les règles des femmes affaiblies, anémiques, et leucorrhéiques.

=> anti-infectieuse : à la fois antibactérienne (anti-staphylococcique) et antifongique (active sur le candida albicans), elle est antiseptique locale.

=> insecticide : sa décoction concentrée agit sur les acariens (de la gale) ; chasse les poux, les puces de chiens, et les pucerons de jardin ; et, en bouquets dans les armoires, elle éloigne les mites.

une feuille d’Absinthe, dans un jardin

RECOLTE :

En Juillet-Août, récolter les parties aériennes de la plante (fleurs et feuilles)
Sécher à l’abri de la lumière

USAGES CULINAIRES 

 Boissons alcoolisées : Essence d’absinthe, et liqueur :
l’ELIXIR d’ABSINTHE se prépare en laissant macérer dans 1 litre d’alcool à 90° (non-dénaturé) 20 g d’Absinthe et 30 g de Badiane (ou Anis étoilé) ; on peut rajouter Hysope, Mélisse, Fenouil, et éventuellement Angélique et Coriandre ; ne faire macérer l’Absinthe que pendant 48H (pour en limiter l’amertume), les autres plantes de 3 semaines à 40 jours ; rajouter du sucre ou du miel (si l’on veut l’édulcorer, ou préparer une liqueur) et 1,25 Litre d’eau de source pour ramener le titre d’alcool à 40°. Ainsi, en extraction alcoolique, la quantité maximale d’absinthe, qui ne doit pas dépasser 10g/litre, est respectée. La quantité totale de 2,25 L. cette recette fait précisément 3 bouteilles de 75 cl.

 aromatise le thé marocain (à la place de la menthe)

EMPLOI HORTICOLE 

Son action insecticide est mise à profit en horticulture, en préparant un purin d’absinthe, à pulvériser au jardin sur les végétaux infestés par les pucerons ou les chenilles.

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE 

 en INFUSION : la forme d’administration la plus simple, même si cette infusion est si amère qu’elle est imbuvable ! 3 à 4 g/tasse ou 5-9 g/ quart de litre x matin et soir, ou avant les 2 principaux repas pour stimuler l’appétit, et une demi-heure après les repas pour favoriser la digestion.
Par ce procédé, la quantité de thuyone ingérée est négligeable, il n’existe aucune toxicité.
Faire des cures courtes, en alternance avec un autre « amer » comme la racine de GENTIANE JAUNE.

 en TEINTURE MERE : ARTEMISIA ABSINTHIUM TM
(TOBYN, DENHAM, WHITELEGG recommandent de ne pas dépasser 3 ml par jour de la Teinture–Mère au 1/5) soit 20 gouttes x 3 fois par jour.

 en HOMEOPATHIE : ABSINTHIUM se prescrit en 9CH, 12CH, 15CH, ou 30CH pour des troubles du système nerveux consécutifs à l’absinthisme ou l’alcoolisme : phases d’excitation délirante alternant avec de la confusion mentale, hallucinations, agitation, délirium tremens ; toutes manifestations convulsives ou épileptiformes (un traitement spécifique anticonvulsivant doit formellement être instauré) ; spasmes faciaux, tics, grimaces, bruxisme... enfants surexcités ou avec kleptomanie ; ainsi que divers troubles dyspeptiques et de l’appétit.
Pour aider l’organisme et particulièrement le système nerveux à se désaccoutumer de l’alcool, on aura intérêt à l’associer ou l’alterner avec des doses de SPIRITUS QUERCUS GLANDIUM 15CH, ou de LACHESIS 15CH dans l’alcoolisme féminin.
Contre les vers, associer à l’Absinthe une autre Armoise : Artemisia cina sous forme Homéopathique CINA 5CH gr. Celle-ci est administrable chez l’enfant : 3 gr x 3 fois par jour dans l’oxyurose.
ou : VIN d’Absinthe : de 10g à 30g de plante séchée/ Litre de vin, (rouge ou blanc) laisser infuser une nuit, boire les jours suivants ; ou, faire infuser 30 g de plante dans 100ml d’alcool à 60° pendant 24H, rajouter 1 Litre de vin ; se conserve plus longtemps ; posologie : la thuyone étant extraite par l’alcool, ne pas dépasser 100 ml (soit un petit verre) par jour.

ou : BIERE d’Absinthe : à 30g/Litre

 l’Huile Essentielle (HE) d’Absinthe reste interdite à la consommation, extrêmement dangereuse (convulsivante). Auparavant, la posologie de l’ « Huile volatile » n’était que de une goutte par jour !

 en usage externe : Compresses imbibées de TM ou d’une décoction concentrée (50-100g/L)

CONTRINDICATIONS :
 chez la femme enceinte ou allaitante, et l’enfant.
 les personnes épileptiques
 les sujets atteints de porphyrie ( chez qui l’absinthe augmente le taux de porphyrines)

PHARMACOPEE FRANCAISE 

Liste A (ansm Janvier 2019)

inflorescences d’Absinthe

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1) Bibliographie générale :

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Pierre LIEUTAGHI « Le livre des bonnes herbes » p. 80-83

Jacques FLEURENTIN « Du bon usage des plantes qui soignent » p. 214-215

Francis DEBAISIEUX - Jean-Marie POLESE « Plantes médicinales » p. 16

Gérard DUCERF « L’encyclopédie des Plantes bio-indicatrices » Vol 2, p. 96

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Gigliola MAGRINI « Les plantes de la santé » p. 18

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2) Ouvrages anciens :

Robert JAMES « Dictionnaire universel de Médecine… » (1746) p.164-170

François-Joseph CAZIN « Traité pratique raisonné des plantes médicinales indigènes » (1868) 3° édition, p. 1-8

3) Articles scientifiques :

(articles classés par ordre chronologique, des plus anciens aux plus récents) :
en langue anglaise, l’Armoise Absinthe est nommée "WOORMWOOD"

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WEBOGRAPHIE 

www.fr.wikipedia.org
www.wikiphyto.org
www.complements-alimentaires.co
www.doctissimo.fr
www.herbes-medicinales.ca
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www.homeopathie-az.com
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Par Dr Dom COQUERET

Le samedi 29 juillet 2017

Mis à jour le 18 août 2019