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GENEVRIER COMMUN

GENEVRIER COMMUN

Juniperus communis L.

Article révisé en Septembre 2019

un Genévrier battu par les vents
sur la Côte de Char
SAINT MORE, 89 Yonne

Noms vernaculaires :

Genévrier commun, Genièvre

BOTANIQUE 

Famille des Cupressacées (Cyprès)

Arbuste résineux, apparenté aux conifères, mesurant habituellement 2 à 3 mètres (mais pouvant atteindre parfois 5-6 m), très ramifié, aux branches dures et résineuses, à l’écorce ligneuse. Les feuilles sont réduites à l’état d’aiguilles, verticillées par 3, toujours vertes, très piquantes, portant une strie blanche sur leur face supérieure, et dont le centre de l’aiguille est parcourue par un canal à essence.
Dioïque, avec des plants mâles au port plutôt conique voire fastigié, et des plants femelles plutôt étalés ; dont les fleurs petites, nées à l’aisselle des feuilles, ont l’aspect de discrets chatons de couleur jaune-pâle.
Les fruits ou « cônes », portées par les plants femelles, sont la réunion d’écailles, qui se soudent en mûrissant en 2-3 ans, et appelés «  baies de genièvre  » ; vertes la 1° année, puis de couleur bleu-noir à maturité à partir de l’automne de la 2° année et pendant la 3° année ; elles sont arrondies, de 4-5 mm de diamètre, et recouvertes d’un fin enduit blanc ou « pruine » ; la soudure des écailles laissant une cicatrice d’étoile à 3 branches. Chaque baie contient 3 graines oblongues.
Les vieux Genévriers peuvent atteindre 200 ans et plus.

Note : il existe une variété très proche : le GENEVRIER Oxycèdre (JUNIPERUS Oxycédrus), appelé « Cade » ou « petit cèdre », qui, craignant les gelées, s’est adapté aux régions méditerranéennes ; ses fruits sont des cônes plus gros 8-10mm, brun-rougeâtres ; on en extrait l’huile de cade, à emploi médicinal sur le psoriasis, la kératose du cuir chevelu, et la désinfection des sabots des chevaux.

HABITAT

Très répandu dans l’hémisphère Nord de l’Europe à l’Asie sur les contreforts de l’Himalaya, ainsi qu’en Amérique du Nord, le Genévrier pousse à toutes les altitudes jusqu’à 3500 m. Son biotope naturel, ce sont les pâturages de montagne, les rocailles, surtout les landes calcaires, les coteaux secs bien exposés au soleil. Il pousse volontiers à l’orée des pinèdes.

un Genévrier au bord de la falaise du Saussois
MERRY s/ YONNE, 89 Yonne

USAGE MEDICINAL 

1) Historique et usages traditionnels 

Les plus anciennes mentions du Genévrier se trouvent dans le Papyrus Ebers, un texte médical de l’époque Pharaonique daté de 1580 avant notre ère. Son nom y est mentionné dans de nombreuses préparations pour des maladies fort diverses, associé à d’autres remèdes.

Les propriétés culinaires et médicinales des baies de Genièvre ont été connues aussi à l’époque romaine, puis très utilisées au Moyen-Âge.

Au XVII° siècle, Simon PAULI, médecin danois, tenait pour excellent remède contre les coliques néphrétiques les baies de Genévrier macérées dans du vin, bonnes pour expulser le sable urinaire, et même des calculs de la taille de lentilles, malgré leur difficile expulsion, sans douleur !

Au XVIII° siècle, Estienne-François GEOFFROY nous apprend l’usage médical qui était fait des baies de Genièvre. « Elles échauffent, détergent, et fortifient ; elles sont utiles, quand l’estomac est froid ; elles détergent la pituite qui s’y épaissit, elles dissipent les vents qui en naissent, apaisent les coliques, aident à la digestion, excitent l’urine, détergent et font sortir les glaires qui sont inhérentes dans les reins et dans la vessie, chassent hors du corps les calculs et les sables...empêchent la formation de la pierre dans la vessie ».

C’est à partir du XVII° siècle que l’Extrait de Genièvre (appelée « la Thériaque des paysans » parce que fabriquée à la campagne) fut rajoutée à Paris comme cinquième élément à la « Thériaque diatessaron de Mésué » à base de seulement quatre plantes, et qui depuis l’époque byzantine était une panacée contre toutes sortes de maladies, et un « Remède charitable » par son faible coût.

Au cours des épidémies de peste, si les gens fortunés pouvaient se prémunir avec des remèdes coûteux comme la « Thériaque » ou le « Mithridate », les Capucins qui se consacraient à cette maladie conseillaient aux gens ordinaires pour se prémunir de la contagion : « Il est bon de prendre tous les matins trois ou quatre grains de de Genièvre, concassés dans un œuf ou dans un demi-verre de vin ».

Guillaume DAIGNAN nous apprend en 1780 qu’une Eau-de-Vie connue sous le nom de « Genièvre » était devenue extrêmement populaire dans les pays du nord de L’Europe (les Flandres, la Hollande, l’Angleterre, et l’Allemagne). « Elle restaure, elle anime, elle échauffe...aide puissamment à la digestion , elle dissipe les vents, elle pousse les urines, elle excite la transpiration, elle divise les humeurs, elle fait une impression agréable sur les nerfs, elle fortifie les viscères, elle ranime en un mot toutes les fonctions de l’économie animale, en facilitant toutes les sécrétions et les excrétions. Aussi le Genièvre est-il généralement regardé dans tous les Pays Bas, comme un excellent cordial, un puissant stomachique, un carminatif, un diurétique, un béchique, un diaphorétique, un emménagogue, un anti-hiftérique et un anti-scorbutique ».

Lui-même, médecin à l’Hôpital d’Ostende, traitait toutes les hydropisies (rétentions oedémateuses) avec des baies de Genièvre à la dose de 4 à 6 onces (soit 120 à 180 g/ jour). Ces oedèmes, considérés comme graves et difficiles à traiter, répondaient favorablement au remède.

Pendant ces périodes où étaient dispensées des préparations très complexes, les baies de Genièvre rentrèrent dans beaucoup de compositions comme l’Eau Générale, l’Eau Thériacale, l’Opiate de SALOMON, l’Alcoolat de FIORAVANTI, l’Elixir anti-pestilentiel de SENNERT, ou le Baume vert de Metz (dit Baume vert de Schroeder ; ce « Balsamum viride » était un baume efficace sur les plaies gangréneuses, contenant du vert-de-gris, du sulfate de zinc, de la Térébenthine de Venise, de l’Aloès, de l’Huile de Laurier, et des baies de Genièvre).

Au XIX° siècle, MERAT, en faisait encore un bon remède stomachique, propre à tonifier l’estomac et la digestion ; un diurétique indiqué dans l’hydropisie (œdème) ; un remède des voies urinaires pour libérer calculs et graviers ; et encore pour expulser les mucorrhées (c’est-à-dire les sécrétions produites par les muqueuses enflammées) : catarrhe, leucorrhée, gonorrhée...utile aussi dans les fièvres intermittentes.

Dans les catarrhes bronchiques avec asthme, on utilisait (de même que le « Rob de SUREAU) du « Rob de GENIEVRE » qui était un sirop concentré.

A la fin du XIX° siècle, CAZIN qui fut phytothérapeute à Calais, prescrivait les baies de Genévriers :
 dans les affections catarrhales pulmonaires avec bronchorrhée, y compris dans la phtisie (tuberculose pulmonaire)
 dans les affections catarrhales vésicales chroniques
 dans les néphrites calculeuses (mais surtout pas dans les néphrites infectieuses)
 dans les engorgements des viscères abdominaux
 dans les dermatoses chroniques et les rhumatismes (où la décoction de copeaux de bois de Genévrier réussissait tout autant)

 comme diurétique dans les oedèmes, associées aux racines de Raifort
 dans les fièvres intermittentes courantes dans les lieux palustres, en association avec l’Absinthe
 comme diaphorétique, en association avec le Sureau
 le Genévrier est « le meilleur succédané du Gaïac dans la syphilis, le rhumatisme, la goutte, les maladies cutanées chroniques ».

Au début du XX° siècle, LECLERC l’utilisait comme diurétique, dans les inflammations des voies urinaires, et « chez les arthritiques dont la fonction rénale a besoin d’être stimulée ».

baies de Genièvre vertes et bleu-noires
d’années différentes sur un même rameau
Bois de la Vallée de l’Anoureau
CHITRY, 89 Yonne

2) Composition & Pharmacologie 

Les rameaux et aiguilles du Genévrier contiennent une Huile essentielle (HE) (environ 0,3%) obtenue par distillation des rameaux ; c’est une huile volatile et résineuse, ayant l’odeur aromatique de la térébenthine, très riche :
 d’une soixantaine de composants terpéniques :

. principalement des monoterpènes : sabinène, myrcène, alpha- et béta-pinène, alpha et bêta-phellandrène, delta-3-carène, alpha-terpinène, alpha-terpinolène, p-cymène, camphène, limonène... leur concentration est généralement plus forte dans les feuilles (F) que dans les baies (B), sauf pour le Myrcène ; par exemple chez des Genévriers de la Grèce du Nord (CHATZOPOULOU, 1993) :
pour l’alpha-Pinène : F 41% B 27%
pour le Sabinène : F 17,4% B 13%
pour le Myrcène : F 2,6% B 9%
pour le Terpinène-4-ol : F 2,7% B 1,37%

Il existe des chémotypes différents, expliquant des taux très variables selon les biotopes ; par exemple, chez des Genévriers en Sardaigne (ANGIONI, 2003) :
pour l’alpha-Pinène : F 6% B 52%
pour le Sabinène : F 61% B 5% à 13% selon degré de maturité
pour le Terpinène-4-ol : F 10% (exclusivement dans les feuilles) 

. mais aussi des diterpènes (comme le Junicédral, ou le Totarol un antistaphylococcique également antimycobactérien), du Cadidène, du Junène,
. des sesquiterpènes (8 à 10%) : alpha- et bêta-Caryophyllène, Cadidène, alpha-Cubène, alpha-Copanène, alpha-Humulène, Bisabolène, D-Germacrène, alpha-Muurolène… aux propriétés antiseptiques ; et le Longifolène, un anti-mycobactérien.
. des cétones : Camphre, Pipéritone, et bêta-Thuyone en très petites quantités.
La plupart de ces terpènes sont également retrouvés dans les essences de cèdres et de cyprès.

 dans des Genévriers méditerranéens, ont encore été isolés (ANGIONI, 2003) :
. des alcools : alpha- et béta-Terpinéol, Linalcol, trans-Pinocavéol, Terpinène-4-ol, Citronellol
. et des esters : acétates de Bornéyl, de Linalyl, de Myrtényl, de Terpényl

 Dans l’ HE aromatique des baies et des feuilles, se trouvent aussi des flavonoïdes : (BAIS, 2014) :
. dans les baies : Apigénine, Rutine, Lutéoline, Quercétine, Scutellarine, Népétine, Amentoflavone, Bilobétine
. dans les feuilles : Cupressoflavone, Hinokiflavone, Biflavones, Isocryptomérine, Amentoflavone, Sciadopitysine

 également, des tanins (proanthocyannoside), des Coumarines (Umbelliférone), un glucoside, un principe amer (Junipérine)

Les aiguilles, mastiquées, sont très âcres ; les baies de saveur âpre sont comestibles.

Les propriétés démontrées par les expérimentations pharmacologiques sont :
 antioxydant (HOFERL, 2014)
 anti-inflammatoire (par inhibition des Prostaglandines et du PAF) (TUNON, 1995)
 antiseptique, antibactérien et antifongique (SATI, 2010)
 hépatoprotecteur (MANVI, 2010)
 analgésique (BANERJEE, 2012)
 antidiabétique et anti-hyperlipidémique (BAIS, 2014)
 neuroprotecteur (RANA, 2014)

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES du GENÉVRIER COMMUN

Le Genévrier est :
 principalement diurétique, améliore la diurèse (par augmentation de la filtration glomérulaire) ; donc, indiqué pour résorber les oedèmes.
(toutefois, la plante est néphrotoxique à forte dose ou en cas d’emploi trop prolongé ; elle reste contrindiquée en cas de néphropathie ou d’oligurie par insuffisance rénale)

 dépuratif, c’est-à-dire qu’il nettoie l’organisme de déchets, notamment l’acide urique et autres « toxines » ; on l’utilise dans les maladies de « surcharge » résultant d’excès, comme la goutte, le diabète, l’obésité cellulitique ; et diverses dermatoses (eczéma, psoriasis, acné, herpès…)

 tonique  : stimule l’appétit et l’état général, en cas de fatigue

 stomachique, c’est-à-dire facilite la digestion (en stimulant la sécrétion de bile), évite les flatulences post-prandiales ; carminatif (expulse les gaz), et désinfectant intestinal (par effet antiseptique, réduit le dysmicrobisme intestinal et ses fermentations), d’où sa large utilisation populaire au Moyen-Âge pour aider à la bonne digestion des mets lourds.

 ses propriétés antiseptiques et purifiantes ont été reconnues depuis l’Antiquité ; on brûlait des rameaux de Genévrier au cours des épidémies de peste pour désinfecter les lieux et prévenir la contagion.
Surtout antiseptique urinaire  : indiqué dans les cystites ; efficace sur E. Coli (la bactérie gram-négative la plus fréquemment impliquée dans les cystites récidivantes féminines) mais semble-t-il, seulement avec un extrait alcoolique de Genévrier ; l’extrait aqueux serait inefficace (SATI, 2010). C’est aussi un désinfectant intestinal  ; et un anti-infectieux pulmonaire, utilisable dans les bronchites.

 Le Genévrier a été prescrit pour fortifier les tuberculeux, favoriser l’expectoration, relancer leur appétit, et hâter la guérison. Des travaux récents lui ont reconnu une activité anti-mycobactérienne (le Longifolène et le Totarol qu’il contient inhibent la croissance du mycobactérium tuberculosis dit « BK », le bacille de KOCH de la tuberculose, y compris sur les souches résistantes à la Rifampicine, à l’Isoniazide et à la Streptomycine (GORDIEN, 2009).

 également anti-rhumatismal  : grâce à un effet anti-inflammatoire, il soulage les douleurs articulaires, poussées d’arthrose, goutte, arthritisme… auquel s’ajoute un effet antalgique, intéressant dans les névralgies (névralgies cervico-brachiales, sciatiques, névrites…)

 diaphorétique : il favorise la transpiration dans les états infectieux

 et enfin antidiabétique : il réduit l’hyperglycémie en re-sensibilisant la réponse insulinique au glucose.

Genévriers ras couchés sur une lande
plateau de Vaux de Bouc
VAUX, 89 Yonne

A noter que les bonnes propriétés médicinales du Genévrier avaient été reconnues depuis longtemps par la Médecine indienne ayurvédique qui emploie toujours ses baies pour leur puissante « action purificatrice ». Reconnu actif sur les doshas (les 3 humeurs) KV- P+ : c’est-à-dire, réduit kapha (l’excès d’eau et de mucus), réduit vata (l’excès de vent), tout en activant pitta (le feu digestif). Il est diurétique et diaphorétique, stimulant, carminatif, désinfectant, et anti-rhumatismal (FRAWLEY & LAD).

En Médecine tibétaine, ce sont les aiguilles d’une variété de genévrier de l’Himalaya (Juniperus squamata) qui sont utilisées pour les « fièvres d’origine rénale » (infections urinaires) et les inflammations des articulations avec gonflement synovial ; les baies sont aussi une source de force, de vitalité (Tsering Dorjee DEKHANG, 2008).

Toxicité : Attention : à doses trop fortes, le genévrier devient néphrotoxique (risque d’altération glomérulaire, avec apparition d’hématurie et l’albuminurie) et irritant des voies urinaires ; son emploi est donc formellement contrindiqué chez les insuffisants rénaux (avec créatinine élevée). Il peut aussi provoquer des tachycardies.

USAGES CULINAIRES 

 dans les pays du Nord, on fabriquait, par distillation, de l’EAU DE VIE de GENIÈVRE, et des alcools comme le « GIN » qui lui doit son nom.
On peut aussi tout simplement faire macérer des baies dans une eau de vie de fruit, dans un marc ou dans du cognac...
 les baies de genièvre sont depuis des temps anciens un condiment apprécié pour aromatiser les mets, et faciliter leur digestion : classiquement la choucroute (plat « lourd » à cause de la charcuterie qu’il contient), mais aussi les viandes et les sauces. Ponctuellement, on peut mettre une demi-cuillère-à-café soit une vingtaine de baies par personne dans la choucroute.
 la poudre de genévrier, obtenue en broyant les baies séchées dans un moulin à poivre ou un grinder, peut se saupoudrer sur les viandes.
 les baies fraiches, concassées et réduites en pulpe, cuites, puis passées au presse-purée, servent à faire de la CONFITURE de GENIÈVRE, (appelée « Estre de genièvre » dans les Alpes), ou peuvent aromatiser de la compote de pomme ou divers marmelades.

AUTRES USAGES

 au Tibet, les rameaux servent à faire de l’encens, brûlé dans les temples pour purifier les lieux, en éloignant les mauvais esprits.
 le bois très dur du Genévrier a servi à confectionner des manches d’outils solides et imputrescibles.

RECOLTE

Les baies, seulement les bleu-noir parvenues à maturité, sont récoltées en Octobre-Novembre, après les premières gelées. Il vaut mieux secouer l’arbre avec une corde que frapper les rameaux avec un bâton ! Recueillir les baies tombées sur un drap, trier les baies noires des vertes et des aiguilles ; ou bien, cueillir avec patience chaque baie une à une à la pince !

Laisser sécher les baies dans l’obscurité, étalées en couche mince, pendant longtemps (au moins 2 à 3 mois), avant de conserver en bocal.

(ATTENTION : Ne pas confondre le Genévrier commun avec une autre espèce le Genévrier sabine qui est hautement toxique ; on distingue celui-ci par son port « prostré » (couché), ses feuilles en écailles (non-piquantes), et ses fruits en baies bleuâtres légèrement déformées.)

un Genévrier commun

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE

 à visée digestive : saupoudrer les baies concassées sur les aliments comme du poivre, ou les incorporer à la cuisson.
à des fins thérapeutiques, on peut utiliser cette poudre de baies « nature », incorporée dans du miel, à la posologie de 2 à 8 g /j. (selon FOURNIER)

 pour une cure de revitalisation : croquer 3-4 baies chaque matin, voire matin et soir (au maximum 10 par jour), pendant une période de 4 à 6 semaines à ne pas dépasser.

 en INFUSION de baies concassées : pour traiter une infection urinaire, une bronchite, ou une poussée de rhumatisme : recourir à une posologie plus élevée : 1 cuillère-à-café de baies concassées ou broyées (soit 2,5-3 grammes) par tasse x matin et soir (15 à 30g par litre pour CAZIN, 10 à 30 g/ litre pour FOURNIER) ; par cure courte de 2 à 3 semaines.

 en TEINTURE MERE de GENÉVRIER : JUNIPERUS COMMUNIS TM : forme d’administration très sure et pratique : posologie 20 à 30 gttes x 2 à 3 fois / jour par cures de 2 à 3 semaines ou plus, selon l’indication urinaire, bronchique, cutanée, ou rhumatismale. (Contrindiquée chez l’enfant).

 en VIN Médicinal : 10-20 grammes de baies concassées / litre de vin blanc (pour CAZIN et FOURNIER : 30 à 60 g / litre ; certaines recettes indiquent jusqu’à 50-60 grammes/ litre) ; laisser macérer 1 semaine ; boire 1-2 petits verres par jour. Dans les Pays du Nord, cette macération se faisait aussi dans de la bière. On peut aussi effectuer cette macération dans du ratafia...

Il existe un « Vin de ROMARIN composé  » où le GENIÈVRE est associé, à des fins toniques, de revitalisation.

 en HUILE ESSENTIELLE (HE) de GENÉVRIER : la voie orale n’est pas recommandée (où seulement en cas d’indication sévère ou d’oedème : 2 gouttes x 2 fois/j pendant quelques jours) (CAZIN disait que 5 gouttes étaient efficaces sur les oedèmes ; FOURNIER indiquait 2 à 6 gouttes par jour) ; préférer l’usage externe, en massages, quelques gouttes d’HE incorporées dans de l’huile de sésame ou d’olive, sur les articulations douloureuses.

 une HUILE De MASSAGE au GENEVRIER peut également être préparée : en laissant macérer 100 grammes de baies concassées dans ½ Litre d’Huile d’olive, pendant 3 à 4 semaines, filtrer ; en massages des articulations enflées et des douleurs musculaires.

CONTRINDICATIONS à l’emploi du Genévrier :
nous rappelons l’insuffisance rénale ; également : la femme enceinte ; et l’enfant (< 8 ans)

PHARMACOPEE FRANÇAISE 

Liste A (ansm Janvier 2019)

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1) Bibliographie générale :

H. LECLERC « Précis de Phytothérapie » p. 64-65

Pierre LIEUTAGHI « Le livre des bonnes herbes » p. 395

Frantisek STARY « Plantes médicinales » p. 124-125

Dagmar LANSKA « Plantes sauvages comestibles » p. 116-117

Paul-Victor FOURNIER « Dictionnaire des Plantes médicinales et vénéneuses de France » 1947, ré-éd. 2010, p.448-451

Pr CHAUMONT-Dr MOREL « Se soigner avec les plantes de Bourgogne » p. 108-109

Loïc GIRRE « Les plantes et les médicaments » p. 170-171

Dr David FRAWLEY – DR Vasant LAD « La Divinité des Plantes » 1986 ; Ed. Fr. 2004 ; p. 173

Francis DEBAISIEUX – J-M POLESE « Plantes médicinales » p. 58

Thierry BARDINET « Les papyrus médicaux de l’Egypte pharaonique », 1995

Dr Tsering DORJEE DEKHANG « Tibetan Médicinal Plants » 2008, p. 102

des Genévriers givrés en plein hiver
sur le plateau de Vaux de Bouc
VAUX, 89 Yonne

2) Ouvrages anciens :

Père Maurice de TOLON « Préservatifs et Remèdes contre la Peste ou Le Capucin Charitable » Paris, 1668, p. 313

Estienne-François GEOFFROY « Traité de la matière médicale ou De l’Histoire des vertus, du choix, et de l’usage des Remèdes Simples » Paris, 1743, Tome Septième, Section II, p. 122-135

Guillaume DAIGNAN « Mémoire sur les effets salutaires de l’eau-de-vie de Genièvre dans les Pays-Bas, froids, humides et marécageux » Dunkerque, 1780

François-Victor MERAT, Adrien-Jacques DE LENS « Dictionnaire universel de matière médicale et de thérapeutique générale » Paris, Tome troisième 1831, p. 692-94

A. DURAND « Du Genévrier, ses caractères botaniques, sa composition chimique, son action physiologique » Besançon, 1864

François-Joseph CAZIN « traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes » Paris, 3° éd. 1868, p. 468-472

3) Articles scientifiques :

(articles classés par ordre chronologique, des plus anciens aux plus récents) :
En langue anglaise, le Genévrier commun est nommé "JUNIPER".

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CHATZOPOULOU PS, KATSIOTIS ST « Study of the essential oil from Juniperus communis berries growing in Greece » Planta Med. 1993 ; 59(6) : 554-56 (Thessaloniki University, Greece)

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WEBOGRAPHIE

www.wikiphyto.org
www.doctissimo.fr
www.bien-etre-naturel.info

Par Dr Dom COQUERET

Le lundi 7 août 2017

Mis à jour le 1er septembre 2019