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MILLEPERTUIS

MILLEPERTUIS

Hypericum perforatum L.

Article révisé et complété en Septembre 2019

une rangée de Millepertuis sur un talus
dominant COULANGES LA VINEUSE (Yonne)

Noms vernaculaires 

Millepertuis commun, Herbe de la Saint-Jean, Herbe à mille trous, Millepertuis perforé

BOTANIQUE

Famille des Hypéricacées
Plante herbacée vivace 50-80 cm ; sa racine est dure et ligneuse ; sa tige est ramifiée, ponctuée de noir ; les feuilles sont opposées, petites, ovales, percées de « pertuis » ou petits trous translucides qui sont en fait de « petites poches d’huile », des vésicules contenant une sécrétion résineuse aromatique ; les fleurs jaunes sont groupées en panicules terminaux ; le calice ayant 5 sépales pointus, et la corolle : 5 pétales jaune-vif, marqués sur leur bord de petits points noirs ; les nombreuses étamines sont groupées en 3 faisceaux. Le fruit est une capsule à 3 loges polyspermes.
Fleurs et sépales sécrètent un suc rouge.
Le Millepertuis fleurit en Juin et pendant tout l’été.

Le Millepertuis perforé est le Millepertuis officinal.
Il existe bien d’autres variétés de Millepertuis, dont la tradition dit qu’ils ont des usages équivalents, en particulier :
Le Millepertuis à quatre ailes (Hypericum tetrapterum Fr.) dont la tige est dite à section « carrée », mais qui est plus exactement ronde avec 4 excroissances longitudinales ; les feuilles opposées, ovalaires, sont plus grandes que celles du Millepertuis perforé. Les fleurs jaunes à 5 sépales verts pointus, à 5 pétales arrondis, sont réunis en corymbes denses. Les 20 à 30 étamines sont soudées à leur base.

HABITAT

Le Millepertuis est répandu dans toute l’Europe, l’Asie occidentale, et l’Afrique du Nord.
C’est une plante familière de nos campagnes : au bord des chemins, sur les talus, dans les friches agricoles, au lieu d’anciennes haies. Il affectionne les lieux dégagés, exposés au soleil et à la lumière.
Le Millepertuis à 4 ailes pousse dans les lieux humides, au bord des rivières, ou dans les marais.

USAGE MEDICINAL 

1) Historique et usages traditionnels  

Le Millepertuis est une très grande plante médicinale utilisée depuis l’Antiquité. Elle n’apparaît dans les textes qu’au 1° siècle chez le botaniste grec DIOSCORIDE qui en distingue 4 espèces sous les noms d’Hypericon, Askyron, Androsaimon, et Korès. Le premier nom est resté d’usage courant à la postérité : Hypericum. Reconnu comme un « balsamique », il a joui d’une grande réputation de vulnéraire.

Au Moyen-Âge, son emploi était plutôt dicté par des croyances superstitieuses, comme celle de pouvoir « chasser les démons » d’où le surnom attribué à la plante « Fuga daemonon », sans doute à cause de son odeur d’encens. Et dans la civilisation méditerranéenne, toute plante possédant une odeur balsamique pouvait servir à un usage religieux, à purifier l’atmosphère, à éloigner les maladies, et à chasser les esprits mauvais. Et tout particulièrement, cette « Herbe solaire » aux fleurs d’or, qui fleurissait au moment du solstice d’été, à la St Jean, était appréciée pour son odeur d’encens et ses propriétés aromatiques.

Au XVI° siècle, l’italien Pierandrea MATTHIOLI, de Sienne, dit du Millepertuis que « sa graine sent la résine ». « Il provoque l’urine, et le flux menstruel des femmes étant appliqué ; bu avec du vin, guérit les fièvres tierces et quartes. Sa graine bue par l’espace de quarante jours guérit la sciatique. Les feuilles emplâtrées avec la graine guérissent les brûlures ».

Au XVII° siècle, Angelo SALA, médecin et chimiste d’origine italienne, calviniste émigré à Genève, qui exerça ensuite à la Haye (en 1612) puis en Allemagne (de 1620 à 1637), en prescrivait l’usage « dans la manie, dans la mélancolie, et dans les égarements d’esprit, qui arrivent sans fièvre, ni aucune cause manifeste » (cité par R. JAMES).

L’anglais Robert JAMES dans son Dictionnaire universel de médecine...(traduit en français en 1747) résume les emplois à son époque : « Le Millepertuis est apéritif, détersif et diurétique, bon contre les fièvres tierces et quartes, pour résister au venin, pour tuer les vers et pour guérir les plaies. La teinture de ses fleurs dans l’esprit de vin, est excellente pour la mélancolie et la manie. Employée extérieurement, elle est d’une efficacité admirable pour les meurtrissures, les contusions et les plaies, surtout dans celles des parties nerveuses ». On en prépare une huile simple et une huile composée... « Ces huiles sont excellentes pour toutes sortes de blessures... Pour la sciatique, le rhumatisme et autres semblables maladies, on frotte la partie avec deux onces d’huile de mille-pertuis et une once de bon esprit de vin, ce qui forme un mélange extrêmement résolutif ».

En 1760, Nicolas LEMERY, qui fut apothicaire à Paris sous Louis XIV, dit que « ses sommités fleuries sont souvent employées dans la Médecine ». « Elles contiennent beaucoup d’huile balsamique ». « Elles sont apéritives, détersives, vulnéraires ; elles excitent l’urine et les mois aux femmes, elles chassent les vers, elles résistent au venin, elles fortifient les jointures, elles sont propres pour la colique néphrétique ; on s’en sert extérieurement et intérieurement ».

Au XIX° siècle, MERAT de VAUMARTOISE expose les propriétés de la plante : « L’action fébrifuge est une de celles qu’on lui a le plus anciennement accordée ». « Son odeur forte permet de croire qu’elle peut être utile dans l’hystérie, ainsi que l’affirment plusieurs auteurs ». « La vertu astringente qu’on lui concède l’a fait conseiller dans les hémorragies ». « Ses qualités vulnéraires qui ont été célébrées parmi les plus éminentes de toutes celles qu’elle possède, sont basées sur les principes résineux dont elle est douée » (il ajoute que depuis les époques anciennes, on a toujours utilisé « comme favorables aux blessures et aux plaies, les baumes, les résines, etc »). Il a été prescrit aussi dans la dysenterie, la phtisie, la jaunisse, la pleurésie chronique...

Il rentre dans la composition de nombreuses préparations encore usitées à cette époque, comme l’Eau Vulnéraire et l’Eau Générale, la Poudre (de Palmarius) contre la rage, La Thériaque et le Mithridate, le Baume tranquile...

CAZIN qui fut phytothérapeute dans la région de Calais au XIX° siècle, écrit en 1868 : « Il peut être utile dans les catarrhes chroniques, dans certaines phtisies, quelques cas de leucorrhées et d’aménorrhée, etc. On conserve encore dans nos pharmacies urbaines l’huile d’hypéricum pour la confection de l’onguent digestif où elle se trouve étouffée sous la puissance résineuse de la térébenthine.
J’ai employé avec avantage l’infusion théiforme de sommités de millepertuis dans les affections catarrhales pulmonaires chroniques, dans certaines leucorrhées sans irritation utérine trop prononcée, dans l’asthme, dans le catarrhe vésical chronique, et même dans la phtisie avec expectoration purulente ». « J’ai souvent mêlé le millepertuis à la racine d’aunée et au lierre terrestre dans les affections chroniques de la poitrine. Je l’ai aussi administré avec le lichen pulmonaire ou le lichen d’Islande ».
Quant aux indications traditionnelles des anciens, il affirme étonnamment : « Il faut reléguer au rang des fables tout ce qu’ont rapporté Théophraste, Matthiole, Paracelse, Fallope, Scopoli, Camérarius, Locher, Geoffroy, sur les vertus prétendues vulnéraires et cicatrisantes de l’hypericum » !

Un démenti à cette dernière assertion fut donné un demi-siècle plus tard par Henri LECLERC, qui exerça avec les moyens du bord sur les champs de batailles de la première guerre mondiale. Il affirma le grand intérêt du millepertuis comme vulnéraire. Il écrit en 1916 : « L’essence et la résine que renferment les sommités fleuries de la plante en font, en effet, un antiseptique très utile dans le traitement des plaies, des ulcères et des brûlures ». Il indique le mode de macération des fleurs dans de l’huile d’olive pour préparer une Huile rouge de Millepertuis, avec laquelle « on imbibe des compresses de gaze dont on recouvre la partie malade ».
Il atteste particulièrement l’efficacité de ce topique pour le traitement des brûlures : « Il diminue les symptômes douloureux par la suite d’une action anesthésique locale, légère, mais constante ; il modère les réactions inflammatoires ; il joue vis-à-vis des tissus lésés un rôle protecteur sans en compromettre la vitalité, sans déterminer de rétention, ni de suppuration des liquides excrétés ; il favorise la réparation du revêtement épidermique ».

Paul-Victor FOURNIER en 1947 résumait ainsi ses propriétés : « Les sommités fleuries du Millepertuis constituent un stimulant balsamique, digestif, cholagogue, nervin, aseptisant urinaire, diurétique, anti-catarrhal, astringent, fortifiant des voies respiratoires, tonique utérin, plus ou moins vermifuge et fébrifuge, et à l’extérieur, un vulnéraire indiscutable ». Il cite, parmi d’autres, le Dr W. BOHN qui en 1927 le considérait comme un remarquable médicament nervin. Il ajoute encore que « Dans l’usage populaire, c’est le remède universel de tous les accidents externes : coupures, plaies ouvertes, lésions des muscles, ulcères de mauvaise mine, contusions, épanchements de sang et ecchymoses, enflures et luxations, sciatique, lumbago, paralysies locales, douleurs spasmodiques, etc ».

Millepertuis au lieu-dit "L’Ecrevine"
LA COUR BARREE (Yonne)

2) Composition & Pharmacologie

Les composants principaux du Millepertuis sont (en % d’extrait sec) (d’après GALEOTTI et al. 2010) :
 des Flavonoïdes totalisant 12,72% :
Rutine 4,28%
Hyperoside 6,35%
Isoquercitrine 0,61%
Quercitrine 0,65%
Quercétine 0,83%
Bi-Apigénine 0,62%
 des Phloroglucinols 4,23% parmi lesquels :
Hyperforine
Oxihyperforine
Furohyperforine
Adhyperforine
 et des Naphtodianthrones 0,32%
Hypericine
et Pseudohypericine

Les flavonoïdes sont connus pour avoir des effets antioxydants, antibactériens, antiviraux, anti-inflammatoires, antinéoplasiques...

Le Millepertuis contient aussi de l’Amentoflavone, une biflavone, qui possède des propriétés diverses : anti-inflammatoire, et inhibitrice de la cathepsine B (une enzyme protéolytique) ; en outre, en se fixant sur les récepteurs cérébraux aux benzodiazépines, elle serait responsable de l’action anxiolytique et sédative du Millepertuis.

Mais ce qui fait l’originalité du Millepertuis, c’est de posséder 2 substances spécifiques majeures : l’Hypéricine et l’Hyperforine.
Elles méritent d’en préciser les propriétés remarquables :

L’Hypéricine est une naphtodianthrone ;
On lui a découvert des propriétés antibiotiques, antivirales, et plus récemment antalgiques. C’est elle qui est responsable de la photosensibilité de la plante.
Par contre, l’action antidépressive de type IMAO qu’exprimait l’extrait total de Millepertuis ne se produit plus dans les expérimentations animales lorsqu’on a pu utiliser l’extrait purifié d’Hypéricine ; celle-ci n’était donc pas, comme on l’avait supputé au départ, la substance supportant l’action antidépressive.
Elle a continué de servir de marqueur spécifique pour les produits commercialisés (la référence tourne autour de 0,3% d’Hypéricine).

Des travaux ont montré que l’Hypéricine inhibe in vitro la croissance des gliomes et glioblastomes (tumeurs cérébrales de haut grade, de mauvais pronostic) ; elle en inhibe la mobilité, et leur capacité d’invasion. Cet effet est dû à l’inhibition de la protéine kinase C (PKC), enzyme qui joue un rôle dans la phosphorylation et la croissance tumorale gliale (ZHANG, 1997).
Administrée in vivo chez deux modèles murins, l’un d’adénocarcinomes mammaires (DA3), et l’autre de carcinomes à cellules squameuses (SQ2), où la tumeur primaire a été opérée, en laissant dans les deux cas des métastases pulmonaires, l’Hypéricine a permis une prolongation de la survie par rapport aux groupes non-traités ; faisant passer la survie à long terme dans le 1° lot de 15,6% à 34,5%, et dans le 2° lot de 17,7% à 46,1%. Il a pu être montré que l’Hypéricine, dont on savait qu’elle se concentre spécialement dans les tumeurs, se concentre aussi dans les métastases où elle exerce un effet anti-métastatique (BLANK, 2004).

L’Hypéricine extraite du Millepertuis étant l’une des substances les plus photosensibilisantes, elle a d’abord servi à des recherches expérimentales sur la Photothérapie couplée à l’Hypéricine :
. sur des cultures de cellules gliales (MICCOLI, 1998),
. de cellules leucémiques (LAVIE, 1999),
. de cellules vésicales (KAMUHABWA, 2002),
. sur des cellules pancréatiques in vitro et in vivo (LIU, 2000),
. sur des cultures cellulaires de glioblastomes (RITZ, 2007),
. et sur une lignée cellulaire d’hépatocarcinome HepG2 où la photothérapie provoque une augmentation de l’Interleukine IL-6, une activation des Capsases 3, et une apoptose des cellules cancéreuses BARATHAN, 2013). Cette « Photothérapie dynamique à l’Hypéricine » est la première voie pour contourner la résistance des cellules cancéreuses aux défenses immunitaires, en induisant une "mort cellulaire immunogénique" par un mécanisme de stress oxydatif, d’autophagie et d’apoptose (GARG et AGOSTINIS, 2014).
Dès le début du XXI° siècle, cette méthode de fluorescence à l’Hypéricine a permis de mieux visualiser les lésions vésicales sous cystoscopie. Ainsi, chez 87 patients présentant des cancers papillaires ou des carcinomes in situ vésicaux, 4 mois après avoir été traités par BCG-thérapie intra-vésicale, l’instillation de 40 ml d’Hypéricine dosée à 8 micromol/L a permis de contrôler par cystoscopie les lésions résiduelles et de guider les biopsies avec une sensibilité et une spécificité de 94% et 95% (D’HALLEVIN, 2002).
La même méthode de fluorescence appliquée au diagnostic cystoscopique des tumeurs vésicales non-invasives a été vérifiée dans une étude clinique chez 40 patients ; avec pour marqueur fluorescent une Hypéricine couplée à de la Polyvinylpyrrolidone (PVP-Hypericin) soumise à une lumière blanche et à une lumière bleue. La fiabilité de cette technique s’est avérée excellente (STRAUB, 2015).
La même technique a été adoptée pour le diagnostic des lésions oropharyngées par endoscopie de la cavité buccale, avec une spécificité estimée à 90% (THONG, 2009).
A l’Institut Gustave Roussy (IGR) de Villejuif, l’examen histologique après chirurgie cervicale et des voies aéro-digestives utilise la fluorescence couplée à divers colorants dont l’Hypéricine, le Bleu de Méthylène, le Bleu de Toluidine...(ABBACI, 2015).
Au niveau cérébral, l’Hypéricine peut servir de marqueur de fluorescence permettant de différentier le tissu glial ou astrocytaire du tissu neuronal environnant (RITZ, 2005). Sur cette propriété, est fondé l’espoir de réaliser une thérapie Photodynamique ciblée avec une lumière émise à une longueur d’onde de 595nm sur des glioblastomes (RITZ, 2007).
En principe, l’Hypéricine ne passe pas la barrière hémato-méningée normale, mais elle la franchit au niveau des tumeurs lorsque cette barrière est effondrée ; et en expérimentation animale, in vivo chez le rat dans le cerveau duquel on a implanté des cellules de gliome C6, la fluorescence permet de constater une accumulation de l’Hypéricine dans le tissu tumoral glial, maximale à 24H après l’injection IV, qui décroit progressivement les 2° et 3° jours. Le contraste de fluorescence tissu glial/tissu neuronal atteint un gradient de 6,1/1. Cela permettrait alors au neurochirurgien de mieux repérer les contours et limites de la tumeur en opérant sous lumière adéquate, afin d’obtenir une exérèse plus complète, au plus juste (NOELL, 2011).
La première intervention neurochirurgicale guidée par cette méthode de fluorescence à l’Hypéricine a été réalisée par une équipe allemande de Tübingen sur 5 patients porteurs de gliobastomes de haut grade ayant récidivé. Le protocole consistait à injecter en pré-opératoire l’Hypéricine en IV à la dose de 0,1mg/kg, 6 heures avant l’opération. Cela a bien permis, sous lumière adéquate, une coloration du tissu tumoral en rouge, contrastant avec le tissu neuronal normal en bleu, favorisant l’exérèse plus précise. La corrélation anatomopathologique en terme de spécificité et de sensibilité a atteint 100% et 91% pour l’un des deux anatomopathologistes, et 90% et 94% pour l’autre (RITZ, 2012).

Enfin, la photothérapie à base d’Hypéricine est également à l’étude, in vitro, sur d’autres pathologies comme la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) ; sur des cultures cellulaires de synoviocytes apparentés aux fibroblastes, on constate une inhibition de la prolifération cellulaire et une apoptose, parallèlement à une augmentation de la Capsase-9 et du PARP (poly-ADP-ribose polymérase). Ce blocage de la prolifération synoviale-fibroblastique pourrait être une voie thérapeutique de la PR (ZHANG, 2018).

Le premier essai thérapeutique chez l’homme de l’action antitumorale de l’Hypéricine a été mené avec une Hypéricine synthétique orale (non-activée par la lumière) chez des patients atteints de tumeurs gliales malignes (glioblastomes et astrocytomes anaplasiques) ayant récidivé après chirurgie. L’administration orale s’est faite à doses progressives depuis 0,05mg/kg jusqu’à 0,5mg/kg sur 3 mois. Cet essai a conduit à une stabilisation prometteuse au-delà de 3 mois dans 22% des cas : avec une stabilisation et même une légère réduction tumorale chez 7 des 42 patients, et une réponse partielle (réduction de plus de 50% du volume tumoral) chez 2 patients (COULDWELL, 2011).

C’est l’Hyperforine, un dérivé prénylé du Phloroglucinol, qui est « la » substance responsable de l’effet antidépresseur du Millepertuis.
En fait, quand cette intéressante propriété du Millepertuis a été mise en évidence dans les années 80, les premiers chercheurs crurent pouvoir attribuer un effet IMAO (inhibiteur de l’enzyme mono-amine oxydase) à l’Hypéricine (SUZUKI, 1984). Mais dans les années 1998-99, il fut démontré que l’Hyperforine était la substance active sur les états anxio-dépressifs en inhibant la recapture des amines cérébrales : sérotonine, dopamine, noradrénaline, et GABA (MULLER, 1998) (CHATTERJEE, 1998) (BARNES, 2001) (MENNINI, 2004)...
Des études sur la biodisponibilité des substances après ingestion d’extraits hydro-alcooliques (chez le rongeur) ont révélé que l’Hyperforine était le seul dosable en intracérébral, alors que l’Hypéricine n’y était pas retrouvée (WURGLICS, 2006).

In vitro, un extrait de Millepertuis riche en flavonoïdes s’est avéré anti-oxydant (ZOU, 2004).
Les travaux pharmacologiques chez l’animal ont démontré aussi :
 que le Millepertuis possédait une puissante activité antalgique (ou « anti-hyperalgique ») prolongée ; celle-ci résulte de la synergie de 2 mécanismes différents sur la douleur :
. une diminution, par l’Hypéricine et l’Hyperforine, des Phosphokinases C (PKC gamma et epsilon) qui sont impliquées dans la modulation de la douleur
. et un effet « antinociceptif » (aboutissant à une diminution de la perception de la douleur) passant par la voie opioïde, qui est dû à l’Hyperforine. Celle-ci semble être active sur les douleurs neuropathiques (qui ne répondent habituellement qu’à de fortes doses d’opiacés, aux antidépresseurs tricycliques, et aux anticonvulsivants) (GALEOTTI, 2010).
Au-delà de l’effet antidépresseur de la plante, le Millepertuis, administré dans des formes galéniques standardisées à 0,3% d’Hypéricine et entre 3-5% d’Hyperforine, s’avère efficace sur des douleurs aigües et chroniques. Il potentialise les antidépresseurs tricycliques prescrits dans ces indications, et potentialise également les opiacés.

Le Millepertuis soulage aussi les migraines (induites chez l’animal par le protoxyde d’azote NO) à la posologie de 5mg/kg ; cette action favorable sur l’allodynie méningée passe par une diminution de la PKC (protéine kinase C), ce qui ouvre la voie pour une perspective thérapeutique innovante des migraines (GALEOTTI, 2013).
Une synergie antalgique très intéressante existe entre l’Hypéricine et l’Hyperforine, actives à des posologies faibles (GALEOTTI, 2017).

Le Millepertuis possède aussi un effet anticonvulsivant démontré (chez l’animal) (HOSSEINZADEH, 2005) (IVETIC, 2011).

Il augmenterait aussi les performances cognitives dans des tâches impliquant plusieurs sortes de mémoire (chez l’animal, BEN-ELIEZER, 2016).

Les études cliniques humaines dans la dépression ne datent que depuis une vingtaine d’années. Les premières études portèrent sur des sujets atteints de dépression légère à modérée ; multicentriques, surtout menées en Allemagne, selon un protocole randomisé, en double-aveugle, versus placebo. Une efficacité clinique antidépressive fut démontrée, avec une supériorité significative pour une concentration d’Hyperforine à 5% (LAAKMANN, 1998).
Dans des dépressions majeures, sur 6 semaines de traitement par extraits de Millepertuis, les résultats furent supérieurs au placebo, et meilleurs avec une posologie de 1200mg qu’avec celle de 600mg (KASPER, 2006).
En 2008, LINDE et al. dans une Revue de 29 essais cliniques totalisant 5489 patients, concluaient à propos du Millepertuis :
 les extraits d’Hypericum perforatum sont supérieurs au placebo dans les dépressions y compris majeures
 l’efficacité est comparable aux antidépresseurs chimiques de référence
 avec le bénéfice de moins d’effets secondaires qu’avec les antidépresseurs classiques (LINDE, 2008)
Bien sûr, des réserves sérieuses ont été émises, surtout dans les centres de traitements psychiatriques aux USA, quant à l’efficacité du Millepertuis dans les dépressions majeures, et quant à sa sécurité d’emploi (NANGIA, 2000) (SHELTON, 2009).
Citons une des études les plus récentes : avec un extrait standardisé de Millepertuis (WS® 5570) : efficacité supérieure au placebo et équivalente à la PAROXETINE (un antidépresseur de référence). L’intérêt du Millepertuis s’affirme surtout chez des patients présentant des effets secondaires trop importants ou intolérants aux antidépresseurs. Toutefois il importe de respecter des précautions chez les patients polymédicamentés à cause d’interactions médicamenteuses (GASTPAR, 2013).

Parmi les plus récents travaux, une équipe de chercheurs Brésiliens de Sâo Paulo, ont mené un essai clinique préliminaire chez des sujets atteints de maladie de Willis-Ekbom (ou Syndrome des jambes sans repos), en partant du fait que l’Hyperforine du Millepertuis est un puissant inducteur du Cytochrome P4503A4, et que celui-ci intervenait dans un équilibre/déséquilibre existant entre la Dopamine cérébrale et les hormones thyroïdiennes ; elle est aussi un activateur doux du système dopaminergique, qui régule l’hyperexcitation des voies médullaires postérieures sensitives à l’origine du syndrome des jambes sans repos. De fait, 17 des 21 patients, soit 81%, ont vu une amélioration subjective (échelle d’évaluation > 70%) avec seulement 1 gélule d’extrait sec titrée à 300mg prise le soir 2 à 3 H avant le coucher, sur une première courte période de 10 jours. Et 14 sur les 21 patients (soit 66%) ont été délivrés de 100% de leurs symptômes gênants dans cette même période de 10 jours. L’étude a été poursuivie pendant 3 mois supplémentaires, la prise de Millepertuis pouvant même n’être prise qu’en discontinu. Ce bénéfice clinique mériterait que soient réalisées d’autres études cliniques (randomisées, en double-aveugle, versus placebo...) (PEREIRA, 2013).

Millepertuis à quatre ailes au lieudit "Echelottes",
à BEAUVOIR (Yonne)

3) Indications thérapeutiques du MILLEPERTUIS  

L’usage traditionnel et les recherches permettent de retenir comme indications :
=> un emploi vulnéraire  : l’Huile de Millepertuis est un bon remède pour le traitement des plaies, des coupures, des dermabrasions, et surtout des brûlures ++ ; l’application d’Huile de Millepertuis est analgésique, anti-inflammatoire, et cicatrisante. Dans cette indication, la seule précaution est de recouvrir la partie traitée par un pansement, et de ne pas l’exposer au soleil afin d’éviter le risque de photosensibilisation.

=> il est anti-inflammatoire et analgésique : indiqué en massages sur les ecchymoses, entorses et luxations, rhumatismes, trapézalgies, dorso-lombalgies, sur les trajets nerveux douloureux  : sciatique, cruralgie, névralgie cervico-brachiale, névralgie intercostale...

Dans les névralgies, dont l’origine peut être par compression canalaire, post-zostérienne, ou neuropathique, on aura l’avantage de prendre un traitement à base d’extrait de Millepertuis par voie orale, en plus des massages loco-dolenti, afin de bénéficier de la synergie analgésique de l’hypéricine et de l’hyperforine.

=> l’emploi balsamique du Millepertuis a été un peu oublié ; il reste intéressant comme antiseptique des voies respiratoires et des voies urinaires (cystite chronique)

=> l’indication majeure devenue en deux décennies l’objet premier de sa prescription et de son administration est le syndrome anxio-dépressif. Le Millepertuis est antidépresseur et anxiolytique en augmentant le taux intrasynaptique des amines cérébrales. C’est un sérotoninergique naturel très employé actuellement dans l’anxiété, l’insomnie, et les syndromes dépressifs d’intensité légère ou moyenne.
Il diminue le niveau de stress et améliore la thymie (toutefois, son emploi doit être interrompu si la gravité du syndrome dépressif implique le recours à un antidépresseur « chimique » de type tricyclique ou IRS).
D’après des recherches récentes, il pourrait dans le même temps améliorer les performances cognitives, l’attention et la mémoire liée à l’apprentissage. Cela reste encore à confirmer chez l’homme.

=> Rappelons l’intérêt de l’Hypéricine extraite du Millepertuis pour sa faculté de se concentrer dans les tumeurs, et tout particulièrement dans les gliomes et glioblastomes cérébraux. Son pouvoir de fluorescence est mis à profit dans la Photothérapie visant à mieux visualiser les limites tumorales au cours des exérèses neurochirurgicales.
Par ailleurs, utilisée « dans le noir » c’est-à-dire en dehors de son utilisation par luminescence, l’Hypéricine semble stabiliser l’évolution de certains glioblastomes inopérables, en situation palliative. Mais il reste encore à lui donner sa place exacte, après la radiothérapie effectuée, en association avec le Temozolamide (TEMODAL), ou avec l’arrivée de l’Immunothérapie anti-PD1 (par le Nivolumab ou le Penbrolizumab) qui semble être prometteuse.

un Millepertuis perforé en fleurs

RECOLTE 

Traditionnellement la récolte du Millepertuis se fait au moment du solstice d’été, « à la St Jean-Baptiste » (le 24 Juin), quand la floraison de la plante coïncide avec le moment de l’année où les forces solaires sont les plus puissantes. Mais on peut encore le récolter tout l’été (d’autant plus que ses graines sont riches en substances actives).
Cueillir les inflorescences jaunes des parties aériennes, mais aussi les feuilles riches en vésicules huileuses.
 les fleurs fraîches servent à préparer l’huile
 sinon, les fleurs seront séchées à l’ombre dans un local sec et aéré ; puis conservées en bocaux de verre ou en sachets-papier

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE  

 En INFUSIONS : faire infuser 15 à 30g de fleurs séchées/litre (selon CAZIN) x 3 à 4 tasses par jour

 HUILE de MILLEPERTUIS  : faire macérer 500g de fleurs fraîches dans 1 litre d’huile d’olive, fermer le bocal, exposer au soleil pdt 40 j (au minimum 3 semaines) jusqu’à l’obtention d’une belle couleur rouge

 un vieux Topique qu’on peut encore se procurer : le « BAUME du COMMANDEUR » ( de PERNES, de l’Ordre de Malte) ; il associe un macérat de fleurs de Millepertuis et de racines d’Angélique dans de l’alcool, à de l’Aloès, de la Myrrhe, du Benjoin, de l’Oliban (encens) et du baume de Tolu. C’est un excellent antiseptique naturel et cicatrisant des plaies.
ou plus moderne : CICADERMA pommade ® (associant CALENDULA et MILLEPERTUIS)

 en TEINTURE MERE : « HYPERICUM PERFORATUM TM » de 50 à 100 gouttes x 2-3 fois/j dans toutes les indications par voie interne de la plante : anxio-dépression, antalgie en rhumatologie, névrites, bronchites, inflammation des voies urinaires, cystites.

 en GELULES ou Comprimés (posologie :600 à 900mg/24H)
Il est préférable de se procurer des gélules fabriquées par des laboratoires identifiés, dont le dosage en extrait de Millepertuis, ou mieux en Hypéricine et Hyperforine, est titré et garanti ; ex : MILDAC 300 ® cp (2 à 3 /j), ou MILDAC 600 ® (1cp/j. de préférence le matin). Pour des cures de 2 à 3 mois dans les indications anxio-dépressives.

Dans les névrites et névralgies, pour obtenir une analgésie, il peut s’avérer utile d’augmenter la posologie à 1200mg par jour (soit 4 gélules ou cp dosées à 300mg ; ou 2 gélules ou cp à 600 mg).

 en HOMEOPATHIE : HYPERICUM 7CH-9CH-15CH est un grand remède que l’on peut prendre pour les symptômes précis suivants (selon VANNIER et POIRIER) :
. céphalée ou convulsion après traumatisme crânien
. dépression nerveuse après traumatisme accidentel ou chirurgical
. blessure par objet pointu (surtout dans les parties riches en filets nerveux comme les doigts des mains, et la plante des pieds)
. plaie ou contusion d’un nerf 
. toute douleur d’un nerf sortant de la colonne vertébrale, névralgie dentaire, névralgie post-zostérienne (persistante après zona)

Attention : le Millepertuis est photosensibilisant (éviter formellement l’exposition solaire pendant l’usage)

Respecter les Interactions médicamenteuses :
la prise de MILLEPERTUIS contrindique en principe un certain nombre d’autres médicaments dont le taux plasmatique pourrait être diminué (par induction enzymatique) :
. WARFARINE et autres anticoagulants (AVK)
. CICLOSPORINE et TACROLIMUS (des immunosuppresseurs)
. THEOPHYLLINE (un anti-asthmatique-
. DIGOXINE (tonicardiaque et bradycardisant)
. les Inhibiteurs de Protéases (anti-HIV prescrits dans le SIDA)
. les Anticonvulsivants
. les Inhibiteurs de recapture de la Sérotonine (ou IRS, prescrits dans la dépression)
. les IMAO = inhibiteurs de la Mono-amine oxydase (antidépresseurs)
. les TRIPTANS (antimigraineux)
. les CONTRACEPTIFS ORAUX (oestro-progestatifs)
. les STATINES (hypocholestérolémiants à métabolisme hépatique)
. certains ANTICANCEREUX, comme les anti-tyrosine-kinases...
. certains antibiotiques (MACROLIDES, comme la Télithromycine)
. certains antifongiques oraux (IMIDAZOLES)
La liste n’est pas exhaustive.
En cas de traitement en cours, ou de prise de MILLEPERTUIS associée à d’autres médicaments, l’avis d’un médecin est formellement indiqué ; et la prescription associée, possible dans certains cas et pour certains médicaments, restera sous la responsabilité du médecin prescripteur.

Enfin, ont été mises à jour de nombreuses interactions médicamenteuses, du fait de l’induction enzymatique du cytochrome P450 (qui assure au niveau hépatique la métabolisation de nombreux médicaments, qui risquent d’être dégradés plus rapidement) : (BARNES, 2001) :
Warfarine (un anticoagulant)
Ciclosporine (un anti-rejet après transplantation d’organe)
Théophylline (un anti-asthmatique)
Digoxine (un cardiotonique)
Inhibiteurs de protéases (antiviraux HIV)
les Anticonvulsivants
les Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (antidépresseurs)
les Triptans (anti-migraineux)
les contraceptifs oraux (oestro-progestatifs)

La liste de ces interactions s’est allongée depuis :
certains antibiotiques (Macrolides)
Simvastatine (une Statine hypocholestérolémiante)
Tacrolimus (un immunosuppresseur)
les Imidazolés oraux (antimycosiques)
Imatinib (un anticancéreux utilisé dans la leucémie myéloïde chronique)...
L’utilisation de Millepertuis au cours d’un traitement par ces médicaments risquerait de voir le taux plasmatique de ceux-ci baisser, et d’avoir un traitement sous-dosé.

Autres CONTRINDICATIONS : par principe de précaution, déconseillé
. chez la femme enceinte ou allaitante
. et chez l’enfant

PHARMACOPEE FRANÇAISE 

Liste A (ansm Janvier 2019)

un Millepertuis à 4 ailes à la Tourbière du Lac de LUITEL,
Massif de Belledonne (Isère)

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3) Articles scientifiques 

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En langue anglaise, le Millepertuis est nommé « St JOHN’S WORT ».

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Par Dr Dom COQUERET

Le jeudi 12 octobre 2017

Mis à jour le 2 septembre 2019