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SERPOLET

THYM SERPOLET

Thymus serpyllum L.

Article révisé en Octobre 2019

une plage de Serpolet aux Mûres Rouges,
à 2100 m. d’altitude,
dans le Massif de la Vanoise (Savoie)

Noms vernaculaires :

Serpolet, « Thym sauvage », Serpoule
L’étymologie est très ancienne : du latin « serpo-serpere » ramper, d’où dérivait « serpullum » donné aux variétés de thyms rampants. A l’origine : du grec « ερπω » (erpo) ramper, serpenter. La racine linguistique est la même que celle du serpent.

BOTANIQUE 

Famille des Lamiacées (Labiées)

Le Serpolet est une petite plante vivace, à tiges rampantes prostrées, puis redressées ; à feuilles petites et ovales ; à calice cilié à la gorge ; à fleurs bilabiées mauves pâles ou purpurines, en glomérules arrondis ; à 4 étamines saillantes.
Il est légèrement aromatique, d’odeur plus suave que le thym, mais de saveur âcre. Le Serpolet est très mellifère.

HABITAT

Le Serpolet pousse en terrain sableux ou sur sols calcaires, sur des affleurements rocheux, sur des landes sèches ou des friches, ainsi que sur les talus ensoleillés, en bordures des champs, dans des clairières.
Il se contente de sols pauvres en humus, ou d’absence de sol avec un faible pouvoir de rétention de l’eau.
Son aire s’étend de l’Europe à l’Asie occidentale, jusqu’aux contreforts de l’Himalaya. Il s’est acclimaté à des régions septentrionales plus froides que celles des thyms méditerranéens, puisqu’on en trouve jusque dans les Pays Baltes, et en Russie jusqu’en Sibérie.
En Europe tempérée, il aime pousser en altitude, en zones d’alpages jusqu’à 3000m, dans les Alpes et le Massif central comme sur le plateau d’Aubrac et les Monts Lozère.

USAGE MEDICINAL 

1) Historique et usages traditionnels 

Depuis l’Antiquité, il a été utilisé de la même façon que le THYM, comme stimulant de la force (en grec : θυμος thumos = énergie, courage, force vitale ; d’où dérive « thymus » et « thymie »). DIOSCORIDE le recommandait. On rapporte que les Romains donnaient du Thym comme souverain remède aux personnes mélancoliques (GRIEVE, 1931).

Les Gaulois l’utilisèrent de façon certaine comme plante médicinale, sous le nom de « gilaros » (ou « gilarus ») ; car la plante est citée par MARCELLUS EMPIRICUS, originaire de Bordeaux, dans son « De medicamentis », un traité d’usage des plantes datant de l’antiquité tardive (IV° siècle). (Pierre LOUARN).

Le PSEUDO-APULEE, dans son « Herbarius » daté du IV° siècle, cite le Serpolet pour deux indications : le mal de tête (du jus de serpolet pressé avec de l’huile et du sel, et réduit en poudre, était appliqué en frictions sur la tête ; ou bien écrasé et cuit dans du vinaigre, était enduit sur le front et les tempes) ; ainsi que pour les brûlures (où le serpolet était écrasé et mélangé avec de l’orcanette, de la rose et de l’ « écume d’argent », le tout cuit dans de la cire punique et de la graisse).

HILDEGARDE de BINGEN fut abbesse du monastère de Ruppertsberg en Rhénanie au XII° sciècle ; mystique, elle reçut au cours de visions des enseignements sur la façon de soigner l’homme. Elle décrivit environ 300 plantes dans son « Liber de Plantis » (ou Livre des Plantes) qui fait partie du « Livre des Subtilités des Créatures Divines ». Sur le Serpolet, elle écrit : « Celui qui a les chairs malades, au point que celles-ci démangent comme la gale, qu’il prenne du serpolet et le mange souvent avec de la viande ou cuit dans des légumes, et ses chairs seront soignées de l’intérieur et guériront » (Dr Wighard STREHLOW, Marthe MENSAH).

"DE MATERIA MEDICA" de DIOSCORIDE
Trad. espagnol Andrès LAGUNA
éd. Juan LACIO, Anvers, 1555
(Bibliothèque Nationale d’Espagne)

Une histoire qui mérite d’être narrée est celle du « Diacalamentum  », un remède composé de plantes « simples », appelé aussi « antidotaire », qui était pris l’hiver pour se prémunir contre les maladies provoquées par le froid. C’était un remède simple et peu coûteux préparé avec du Serpolet et des plantes locales cultivées dans les « hortuli » ou jardins des monastères. WIBALD (1098-1158), abbé du monastère de Stavelot (dans le diocèse de Liège, en Belgique), était devenu abbé du Mont Cassin en 1137 dans le Sud de l’Italie, à l’époque où l’Ecole de Salerne, toute proche, était à son apogée. Il écrivit une lettre datée de 1147 : « Nous vous avons envoyé un antidote contre le froid de l’hiver. Ce sera du « Diacalamentis » qui, malgré son prix peu élevé, est cependant aussi efficace que le Diamargariton, comme l’affirme notre Ardenne démunie ».

Le Diamargariton était un remède composé complexe à base de perles pilées et d’ingrédients fort chers et difficiles à préparer. Tandis que le Diacalamentum était un remède connu depuis GALIEN (ce médecin grec de Pergame, en Asie Mineure, venu exercer à Rome au 2° siècle) beaucoup plus facile à préparer. Il était composé principalement de Calament (appelé à l’époque Calamintha nepeta, puis Nepeta cataria, l’Herbe-à-chat), d’un autre Calament Satureja calamintha (ou Calamintha clinopode, qui est la Sarriette commune) ; de Serpolet, de Pouliot, de Persil, de Céleri, de Livèche, de Cumin des prés et de Fenouil bâtard.
Il était réputé contre toutes les maladies des poumons causées par des refroidissements, surtout chez les vieillards, et pour son effet contre la toux (OPSOMER et HALLEUX).

Au XVI° siècle, Pierandrea MATTHIOLI, un médecin et botaniste italien, de Sienne, dit qu’il existe un serpolet sauvage qui croît dans les montagnes, différent du « Zigis » (qui est en fait une variété de thym). « Le serpolet est nommé ainsi à serpendo, c’est-à-dire parce qu’il est trainant par terre ». « Le serpolet échauffe tant qu’il provoque les menstrues, et les urines ; il est aussi fort âcre au goût » .

Claude-François PASSERAT de la CHAPELLE, dans son « Recueil des drogues simples » de 1753, dit du Serpolet : « Il accélère le mouvement du sang. Il convient dans les pesanteurs et douleurs de tête occasionnées par la grossièreté des humeurs. On s’en sert en infusion ou en décoction, comme céphalique, anti-hystérique, et stomachal ».

Nicolas LEMERY, apothicaire à Paris sous Louis XIV, donne l’étymologie de Serpyllum : « de "Serpo", parce que cette plante rampe sur la terre ».
« Elle contient beaucoup d’huile à demi-exaltée et de sel volatil ».
« Elle est apéritive, céphalique, hystérique, stomacale ; elle résiste au venin ; elle excite les mois aux femmes et l’urine ; elle est propre pour l’épilepsie, pour les vertiges ».

un tapis de Serpolet dans une clairière
au-dessus de VAUX (Yonne)

MERAT de VAUMARTOISE au XIX° siècle, nous apprend qu’à cause de sa saveur âcre, les lapins et les moutons le délaissent (contrairement à ce qu’il en était raconté). « Cette plante labiée a toutes les propriétés de celles de cette famille ; elle est excitante, tonique, anti-spasmodique, céphalique, etc. Les médications qu’elle produit sont utiles dans certains dérangements de l’estomac, quelques névroses, pour provoquer l’action des reins, remédier à l’hypochondrie, la mélancolie, faciliter surtout l’expectoration chez les sujets pris de catarrhe chronique, les vieillards, favoriser l’écoulement menstruel, combattre l’anasarque, la cachexie, la chlorose, l’atonie générale, etc ».
Il ajoute que LINNE (le grand botaniste suédois) employait son infusion théiforme pour dissiper l’ivresse et la céphalée qui en est la suite ; qu’on en faisait des bains aromatiques ; et que sa décoction fournit une lotion contre la gale.

François-Joseph CAZIN, fut médecin de campagne et phytothérapeute dans le Nord de la France au XIX° siècle. En campagne, il l’a beaucoup recommandé. « Cette plante d’une saveur amère et d’une odeur agréable, est aromatique, excitante, tonique, carminative, etc. On l’emploie dans la dyspepsie, les flatuosités, l’aménorrhée par atonie. Je l’ai vu donner avec avantage en infusion aqueuse miellée dans l’asthme humide, les catarrhes chroniques, la coqueluche, comme l’hysope, le lierre terrestre et d’autres plantes du même genre.
CAPURON conseille cette infusion contre la coqueluche.
(JOSET a renouvelé ce mode de traitement avec tant de succès qu’il est tout près de considérer cette labiée comme le spécifique des affections spasmodiques et convulsives des voies aériennes.)
J’ai vu des gastralgies se dissiper par la seule infusion de cette plante prise en guise de thé. Elle convient dans tous les cas où il y a relâchement, débilité, nécessité de solliciter l’action de la peau, d’augmenter les sécrétions ; c’est un remède populaire contre les flueurs blanches ».
« LINNE attribue au serpolet donné en infusion la propriété de dissiper l’ivresse et la céphalalgie qu’elle cause.
CAMPEGIUS compare cette plante au musc, et en recommande le suc contre l’hémoptysie et la décoction pour tuer les vers et exciter les règles. Son huile essentielle est excitante, antispasmodique, emménagogue (6 à 10 gouttes). Les bains préparés avec cette plante, comme avec toutes les plantes aromatiques, sont utiles dans la faiblesse générale, les rhumatismes chroniques, les scrofules, le rachitis, la paralysie, etc.
Sa décoction est employée en lotion contre la gale ».
Il cite encore l’emploi qui consiste à « arrêter une hémorragie nasale...en introduisant dans le nez de la poudre de serpolet ».

Henri LECLERC, au début du XX° siècle, décrit l’action des essences de Thym et de Serpolet comme comparable (cf. THYM) ; une action notamment marquée par « une augmentation des forces physiques, par le relèvement du moral, par le réveil des fonctions digestives ».
Quant à ce qui est plus spécifique au Serpolet : « TROTULA et, plus tard, BOERHAAVE recommandaient le Serpolet contre la toux convulsive invétérée des enfants, c’est-à-dire la coqueluche ».

L’Abbé FOURNIER répète en 1947 les propriétés et indications énoncées par ses prédécesseurs : « Le Serpolet est stimulant, tonique, stomachique, expectorant, légèrement diurétique, antispasmodique, emménagogue, légèrement vermifuge, antiseptique, astringent et sédatif. Il réveille les fonctions digestives, surtout chez les nerveux et les affaiblis, dissipe parfois des gastralgies prononcées et des dyspepsies. Il s’emploie également contre la flatulence. Son infusion...fait merveille dans toutes les affections spasmodiques et convulsives des voies respiratoires, la grippe, la coqueluche, la toux, l’asthme humide et le catarrhe chronique. Son action astringente se manifeste contre l’hémoptysie, les hémorragies utérines, la leucorrhée, et à l’extérieur, en poudre, contre l’épistaxis, même rebelle ».
Il cite divers médecins qui l’ont utilisé dans les maladies infectieuses de l’intestin, des reins et de la vessie ; dans les obstructions du foie et la congestion de la rate ; dans les vers intestinaux ; les spasmes de l’oesophage ou de l’intestin...
« Dans l’usage populaire, le Serpolet s’emploie couramment contre les maux de tête, les migraines, les vertiges et les malaises ».
« L’essence de Serpolet se prend à la dose de 5 à 6 gouttes sur un morceau de sucre contre la faiblesse nerveuse, les maux de tête, les migraines, et les malaises. Elle s’emploie également en frictions...contre le rhumatisme, la goutte et la sciatique ».

Serpolet dans les Monts d’Aubrac,
à une altitude de 1180m, NASBINALS (Lozère)

2) Composition & Pharmacologie 

Il contient une Huile essentielle riche en terpènes.
Contrairement aux Thyms dont la composition renferme majoritairement du Thymol et du Carvacrol, le Serpolet renferme plus de terpènes que de phénols. Michel FAUCON, un aromathérapeute, en détaille la composition :
Le rendement en HE est faible : entre 0,15% et 0,60%.
 Monoterpènes : environ 52%, dont :
p-Cymène
γ-Terpinène
α-Pinène
 Phénols : environ 30%, dont :
Thymol 6%
Carvacrol 6%
 Monoterpénols : environ 23%, dont :
Linalol
Bornéol
Géraniol
α-Terpinéol
Terpinène-1-ol-4 (FAUCON, 2015)

Un exemple de ce type de profil chimique de Serpolet est donné par des spécimens récoltés en Iran à 2 périodes du cycle floral : avant floraison et en pleine floraison (SEFIDKON, 2004) : respectivement :
γ-Terpinène 21,9% et 22,7%
p-Cymène 21,1% et 20,7%
Thymol 18,7% et 18,7%
Germacrène D 6,0% et 5,1%

L’aire du Serpolet s’étend jusque dans le Nord de l’Europe et en Russie.
L’analyse de divers spécimens collectés en Estonie a montré une prépondérance flagrante du (E)-Nérolidol (entre 20% et 70%) chez une majorité de plants, secondé soit par le Caryophyllène oxide (de 10% à 45%), soit par le Myrcène (environ 8% à 20%). Certains échantillons isolés pouvaient contenir de l’acétate de Géranyl (jusqu’à 46,4%), ou de l’acétate de Linalyl (jusqu’à 31,4%), ou encore du Géraniol (jusqu’à 30,3%). Par contre, les taux de Thymol étaient bas (<2,9%) ainsi que ceux de Carvacrol (< 3,5%) (RAAL, 2004).

Dans ces pays Baltes, le rendement en HE était faible de 0,6 à 4,4 ml Kg (soit 0,06% à 0,4%). Une analyse de spécimens variés récoltés en Estonie permet de définir des biotypes chimiques différents selon le principal composé (PAAVER, 2008) :
. à (E)-Nérolidol
. à Caryophyllène oxide
. à Myrcène
. à Bornéol
D’autres échantillons récoltés en Lettonie, en Russie, et en Arménie, à titre comparatif, montraient de grandes variabilités.

Toujours pour rester avec les Serpolets du Nord, l’analyse de spécimens collectés en Lituanie permettait d’établir 5 chémotypes définis (LOZIONE, 2006) :
à 1,8-Cinéole
à Germacrène B
à (E)- β-Ocimène
à α-Cadinol
à cis-p-Menth-2-en-1-ol
mais même en tenant compte des variétés botaniques à l’intérieur de la sous-espèce de Thymus serpyllum ssp serpyllum, aucune corrélation n’a pu être formellement établie entre un profil chimique particulier et l’une ou l’autre des variétés serpyllum, lineatus, rigidus...

Par contre, à travers le monde, d’autres Serpolets ont des compositions chimiques proches des Thyms à Thymol/Carvacrol !
Ainsi chez des Serpolets récoltés dans le Nord du Kazakhstan (KIRILLOV, 2016) :
Thymol 5,11% - 58,25%
Carvacrol 1,22% - 55,85%
p-Cymène 1,28% - 25,46%
γ-Terpinène 1,37% - 16,52%
α-Terpinène 0,84% - 1,94%
Toutefois, un spécimen récolté dans cette région dépareillait par sa composition originale :
trans-Géraniol 55,93%
Lavandulyl acétate 28,51%
Nérol 2,76%
E-Citral 2,58%

Un Thym serpolet cultivé dans l’Himalaya est bien à chémotype-Thymol (VARGA, 2009) :
Thymol 58,8%
p-Cymène 5,7%
Thymol méthyl éther 4,0%
Bornéol 3,8%
Sabinène 3,4%
γ-Terpinène 3,4%
Carvacrol méthyl éther 3,2%

Cultivé sur des terrasses dans l’Himalaya, à 1250 m d’altitude, il a fait l’objet d’études pour connaître les variations de la teneur des composants au cours des saisons. Ainsi le rendement en HE varie de 0,07% à 0,28%, le taux le plus bas étant en hiver, et le plus haut pendant l’été.
La composition de ce Serpolet cultivé était aussi à chémotype-Thymol, avec essentiellement des monoterpènes oxygénés (51,3% à 77,2%) :
Thymol 19,4% - 60,1%
γ-Terpinène 0,3% - 13,8%
p-Cymène 3,5% - 10,4%
Le taux maximal de Thymol était obtenu en automne (jusqu’à 60%), puis il décroissait pendant l’hiver.
A contrario, les taux de p-Cymène et de γ-Terpinène, précurseurs du Thymol, étaient respectivement les plus élevés (10,4%) en hiver pour le premier, et (13,8%) au printemps pour le second.
La meilleure saison de récolte du Serpolet est donc pendant la période estivale (VERMA, 2011).

Au Lorestan (Iran occidental), dans les montagnes du Zagros, un Thym serpolet a même pour principal constituant du Carvacrol (SFAEI-GHOMI, 2009) :
Carvacrol 14,94%
α-Pinène 12,20%
Thymol 7,39%
p-Cymène 2,54%

En Poméranie (Pologne), voici également des échantillons de Serpolet à Carvacrol (WESOLOWSKA, 2014) :
Carvacrol 42,81% - 45,24%
γ -Terpinène 7,68% - 9,04%
β-Caryophyllène 5,28% - 9,10%
β-Bisabolène 5,76% - 6,91%
Carvacrol méthyl ether 4,92% - 6,09%

De même, au Cachemire dans la vallée de Gilgit (à 1500 m d’altitude), une variété de Thym serpolet est à haute teneur en Carvacrol (HUSSAIN, 2013) :
Carvacrol 44,4%
O-Cymène 14,0%

L’altitude modifie la composition chimique des Serpolets, ou favorise l’adaptation de sous-espèces différentes. Ainsi en Sibérie, sur les pentes des Monts Altai (BANAEVA, 1998) :
. un Serpolet poussant à 150 m d’altitude avait pour composants :
(E)-Nérolidol 29,8%
1,8-Cinéole 14,0%
cis- β-Terpinéol 8,2%
Camphor 4,0%
β-Myrcène 4,0%
. alors qu’un autre poussant entre 500 et 750 m d’altitude avait des composants tout différents :
Carvacrol 29,6%
γ-Terpinène 17,2%
p-Cymol 14,5%
1,8-Cinéole 5,6%
Chez ces 2 Thyms serpolet sibériens, le taux de Thymol état bas (<2%).

 On peut obtenir aussi des extraits hydro-alcoolique ou méthanolique de Serpolet, contenant :
. des Flavonoïdes
. parmi les triterpènes, le 3- β-hydroxyolean-12-en-28-oic acid (apparenté à l’acide oléanolique et à l’acide ursololique), l’un des principaux constituants de la plante, est un puissant anti-HIV (AZIZ, 2008).

une touffe de Serpolet chauffée au soleil
entre deux rochers granitiques
au lieu-dit "l’Hôpital" (PONT de MONVERT (Lozère)

Les propriétés pharmacologiques du Serpolet sont dignes d’intérêt :
Comme celle du Thym, l’HE de Serpolet contient des substances antioxydantes (KULISIC, 2005).

Le Serpolet a des propriétés antibactériennes (RAOOLI, 2002).
Un Thym serpolet cultivé dans le Jardin Médicinal de l’Université Târgu Mures (en Roumanie) avait pour principaux constituants de son HE :
Carvacrol 25,8%
p-Cymène 25,0%
Méthyl carvacrol éther 11,1%
1,8-Cinéole 9,5%
Cette HE était antibactérienne sur Pseudomonas aeruginosa (une bactérie virulente responsable de surinfections), Listeria innocua, et Streptococcus pyogenes (VARGA, 2015).

Dans une étude comparative avec d’autres espèces de Thyms (algeriensis du Maghreb, et vulgaris), une HE de Thym serpolet originaire de Grèce possédait un taux élevé de Monoterpènes oxygénés (54,99%), dont :
Thymol 56,02%
Carvacrol 14,00%
p-Cymène 6,27% (NOKOLIC, 2014).
Ce thym serpolet s’est avéré le plus antibactérien, exerçant même une activité bactéricide supérieure aux antibiotiques testés.
Il avait le plus grand pouvoir anti-radicalaire (EC50 : 0,96 μg/mL).
Par ailleurs, il est aussi antifongique, notamment sur les Candida : équivalent sur le Candica albicans, et le tropicalis, au Fluconazole (un anti-mycosique imidazolé de référence), mais plus actif que ce Fluconazole sur les souches de Candida krusei et glabrata (NOKOLIC, 2014).

L’HE de Thym serpolet possède encore un pouvoir antitumoral in vitro sur plusieurs lignées cellulaires (cancer du poumon, du sein, du col utérin, de l’estomac, et du colon) avec des index d’inhibition de croissance GI50 entre 7,02 et 52,69 μg/ML. Par contre, l’HE ne présente aucune toxicité sur les cellules saines au-dessous d’une posologie de 400 μg/mL (la plus haute administrée dans les expérimentations) (NOKOLIC, 2014).

Le Serpolet à chémotype-Carvacrol possède les propriétés pharmacologiques émanant de celui-ci. Le Carvacrol est un phénol monoterpénique connu pour ses multiples propriétés : antimicrobienne, anti-inflammatoire, cytostatique, antiparasitaire, analgésique et antispasmodique ; il est anti-oxydant et par ce biais présente des actions hypoglycémiantes et hypocholestérolémiantes. Le Carvacrol à la dose de 100mg/kg possède, expérimentalement chez le rat, une action antinociceptive très significative : son action antalgique est même supérieure à celle de l’Indométacine, un anti-inflammatoire non-stéroïdien de référence (MILOVANOVIC, 2016).

Le Thymol, comme nous l’avons vu, n’est pas le composant habituellement majoritaire chez le Serpolet, mais il peut l’être chez certaines variétés. C’est un phénol monoterpénique, présent surtout chez les genres Thymus, Origanum, et Satureja. Il est antioxydant, antiseptique, antibactérien et antifongique (Candida albicans) ; antispasmodique trachéo-bronchique et antitussif, anti-inflammatoire et analgésique, antihyperlipidémique (il améliore le HDL et abaisse le LDL), et antitumoral (NAGOOR MEERAN, 2017) ; il est encore antiviral (actif sur l’Herpes simplex) ; il est protecteur gastrique à la dose de 30 à 100mg/kg contre l’ulcérogénèse gastrique induite par l’alcool, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (comme l’Indométacine), et l’acide acétique (vinaigre) (RIBEIRO, 2016).

Quant aux autres composants, souvent majoritaires chez de nombreux Serpolets, il ont les propriétés suivantes :
 Le p-Cymène (ou paracymène) : est un hydrocarbure monoterpénique, très présent dans les Thyms, le Serpolet, l’Origan et la Sarriette. C’est le précurseur du Carvacrol. Il est antioxydant et antibactérien (MARCHESE, 2017) ; anti-inflammatoire, freinateur de la migration leucocytaire, et antinociceptif (c’est-à-dire antalgique) (BONJARDIM, 2012) ; neuroprotecteur (DE OLIVEIRA, 2015) ; il est encore vasorelaxant, par un mécanisme d’action sur les canaux potassiques (SILVA, 2015).

 Le γ-Terpinène (gamma-terpinène) : est aussi un hydrocarbure monoterpénique ; on le trouve dans le Citron, chez les Labiées, en particulier dans la Sarriette (jusqu’à 39%), dans le Poivre, le Cumin, le Coriandre, le Clou de Girofle, Melaleuca (l’Arbre à thé ou Tea Tree, où son taux peut atteindre 10 à 28%), et dans la Cannelle de Ceylan. Il est antioxydant, et retarde la peroxydation des lipides, à tel point qu’ a été proposée son utilisation dans l’industrie alimentaire (FOTI, 2003). Il est antimicrobien (GIWELI, 2012), et possède une bonne activité anti-inflammatoire et anti-oedémateuse, passant par une inhibition de la migration des neutrophiles, et par une réduction des cytokines (IL-1β et TNF- α) (RAMALHO, 2015). Il a aussi une action antiproliférative.

 Le 1,8-Cinéole, est un oxyde monoterpénique, plus connu sous le nom d’ Eucalyptol parce qu’il est extrait en grande quantité des feuilles d’ Eucalyptus. Il est très présent aussi dans le Ravintsara, le Myrte et le Niaouli, comme chez certaines labiées : le Romarin à « chémotype cinéole », et la Sauge officinale. Il est expectorant et anti-inflammatoire de la muqueuse bronchique ; très indiqué dans les bronchites, l’asthme, et la bronchite chronique obstructive (BPCO) (JUERGENS, 2014).
Mais il possède encore des propriétés antitumorales (anti-angiogénique, et inducteur de l’apoptose des cellules malignes) (SAMPATH, 2017), notamment sur le cancer du colon (MURUTA, 2013).
Du fait de son action antioxydante et anti-inflammatoire (en régulant le TNF- α et les Interleukines IL-1 β et IL-6), il a fait la preuve expérimentale d’actions favorables dans d’autres pathologies : comme les pancréatites, les colopathies, les maladies cardio-vasculaires, et les neuropathies dégénératives (SEOL, 2016).
Il est inhibiteur de l’enzyme acétylcholinestérase chargée de dégrader l’acétylcholine (le 1,8-Cinéole relève donc le taux de celle-ci qui est un neuromédiateur des synapses du système nerveux parasympathique, et également un neurotransmetteur cérébral impliqué dans les circuits de la mémoire). Une rarissime étude clinique humaine a été menée en Grande-Bretagne sur 20 volontaires avec de l’HE de Romarin et dosage plasmatique du 1,8-Cinéole dans le sang ; il a été observé une augmentation des performances mnésiques (MOSS, 2012).

 Le (E)-Nérolidol ou trans-Nérolidol était le principal composant d’une variété de Serpolet poussant en Estonie (cf supra : PAAVER, 2008).
Le Nérolidol est un sesquiterpène-alcool largement répandu dans le monde végétal ; il a un rôle de défense de la plante contre les herbivores et certains pathogènes. Il existe sous 4 formes isomériques. Il est le composant majeur de l’HE de Piper claussenarium (81,4%), et l’un des principaux composants du Thé vert. On le nomme aussi « péruviol », un composé volatile dont l’odeur est protectrice contre le broutage, et qu’on utilise comme agent odorant dans les industries alimentaire, cosmétique, et domestique (CHAN,2016).
Ses propriétés pharmacologiques sont multiples :
. anti-oxydant, et neuroprotecteur (NOGUEIRA NETO, 2013)
. antibactérien : notamment sur le Staphylococcus aureus Méthi-R (résistant à la Méthicilline) et l’E. Coli. Il potentialise l’action des antibiotiques (Amoxicilline/acide clavulanique, Ceftazidime, Imipenem, Ciprofloxacine, Erythromycine, Gentamicine, et Vancomycine) dont il abaisse les CMI (concentrations minimales inhibitrices) sur ces germes (GONCALVES, 2011)
. fongicide, il altère le biofilm des Candida albicans.
. antiparasitaire contre plusieurs maladies tropicales : les leishmanioses, les trypanosomiases (dont la Maladie du sommeil), et la Malaria
. répellent et insecticide
. anti-inflammatoire et antinociceptif (analgésique) médié par les récepteurs GABA (FONSECA, 2015)
. antitumoral, in vitro et in vivo chez l’animal (CHAN, 2016).

 Certains Serpolets sont à Bornéol : celui-ci est un monoterpénol qui s’oxyde facilement en camphre. Il est antalgique, anti-inflammatoire (ALMEIDA, 2013). Il est également neuroprotecteur cérébral ; il possède aussi une action agoniste sur le GABA, un neuromédiateur cérébral (GRANGER, 2005).

 Quant au « Camphor » ou Camphre, il est seulement présent chez certains spécimens de Serpolets (comme ceux mentionnés dans l’Altaï, en contenant 4%). Il est extrait en quantité du Camphrier du Japon. Chez les Labiées, le Romarin et la Sauge officinale en renferme respectivement jusqu’à 27,9% et 26,12%. C’est une cétone monoterpénique bicyclique, aux propriétés : antiseptique respiratoire, « eupnéique » (améliore la respiration), stimulant cardio-respiratoire, et analgésique. Il exerce une action antispasmodique sur le bronchospasme, par un effet anti-histaminique et anti-cholinergique. Inhalé au niveau nasal, ou en application cutanée, il donne une impression de fraicheur. C’est une cétone toxique, principalement chez le nourrisson (risque de convulsions) (ZUCCARINI, 2009).

une plage de Serpolet au sommet du Mont Ventoux
altitude de 1912 m (Vaucluse)

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES du SERPOLET 

=> Le SERPOLET est, comme le Thym, un antiseptique et antispasmodique des voies respiratoires ; d’où ses indications ORL : rhino-pharyngites, laryngites, gingivites et aphtes, trachéites, toutes formes d’infections pulmonaires (bronchite, bronchopneumopathies), toux spasmodique, coqueluche... On l’associe volontiers dans ces indications au THYM ou à d’autres labiées anti-infectieuses pulmonaires comme l’HYSOPE et la SARRIETTE ; à des expectorants comme le BOUILLON-BLANC, le LIERRE TERRESTRE et le MARRUBE BLANC ; ou en cas de toux au TUSSILAGE.
Il est particulièrement indiqué l’hiver en infusions pour renforcer la vitalité et l’immunité, gage de prévention des « coups-de-froid » sur la poitrine, des viroses ORL, de la grippe.
L’humble Serpolet est sûrement un des meilleurs remèdes préventifs et curatifs des rhumes et des rhino-pharyngites hivernales.

=> Il est aussi anti-infectieux urinaire, indiqué dans les cystites.

=> C’est tonique général et circulatoire, revigorant ; indiqué dans l’asthénie. Comme tous les Thyms, il peut être pris dans les suites d’affections débilitantes, en période de convalescence. Il est encore indiqué dans les baisses thymiques, la psychasthénie, le manque de dynamisme.

=> Il est digestif  : tonique digestif, et antispasmodique intestinal (association synergique avec l’ORIGAN ou le ROMARIN). Il prévient les céphalées d’origine digestive, et antidote traditionnellement les troubles secondaires à l’alcool (céphalées, tête lourde, asthénie, vertiges...). Antiseptique intestinal, il réduit les flatulences et les gaz produits par les fermentations intestinales ; on peut l’utiliser dans les gastro-entérites.

=> Il a des propriétés antalgiques, antinévralgiques, indiquées dans les névralgies (sciatiques...) et les rhumatismes arthrosiques.

=> Le Serpolet, comme le Thym et d’autres labiées riches en terpènes, est préventif de la tumorogenèse.

=> Le Serpolet, par voie interne, mélangé à l’alimentation ou pris en tisane, en purifiant l’organisme, améliore l’eczéma.

USAGE CULINAIRE 

Le Serpolet est un fin condiment, une herbe aromatique dont on se servait à la campagne pour parfumer les viandes, les charcuteries : pâtés et terrines, dont la légendaire « terrine de lapin au serpolet »...
Il fait partie des plantes sauvages entrant dans la composition de la
Liqueur de la Chartreuse.

RECOLTE 

On cueille les sommités fleuries, en début de floraison dès le mois de mai, puis en juin, et pendant tout l’été ; par temps sec, dans des lieux où l’on a l’assurance qu’ils sont exempts de pesticides.
Le séchage s’effectue sur des claies ou des linges dans un local aéré, à l’abri des rayons du soleil. A conserver en sachets-papier ou dans des bocaux de verre à l’abri de la lumière.

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE

=> en TISANE essentiellement : c’est « le thé des bergères  » ;
en INFUSION : des sommités fleuries, d’une simple pincée à 2 cuillères-à-café de plante séchée par tasse ; mais on peut sans aucun risque ’pousser la posologie’ jusqu’à 1 cuillère-à-soupe par tasse ; à répéter x 3 à 4 fois par jour dans toutes les indications du remède (infections rhino-pharyngées ou des voies respiratoires, asthénie, ralentissement psychique, faiblesse digestive, névralgies...)
=> en gargarisme d’une infusion ou d’une décoction dans les pharyngites
=> en HUILE ESSENTIELLE (HE) de SERPOLET : c’est la forme galénique de choix, très puissante, pour traiter une affection aiguë broncho-pulmonaire, une grippe, une toux coqueluchoïde, une cystite...ou si l’on veut améliorer une asthénie prononcée (physique ou psychique), ou soulager une névralgie. Posologie de 2 gouttes x 3 fois par jour ; pendant 1 à 3 semaines le temps de résoudre la pathologie en cours ; ou par cures de quelques semaines à la posologie de 2 gouttes x 2 fois /jour en association ou en alternance avec d’autres remèdes.
Les gouttes sont à prendre incorporées dans une cuillère d’huile (d’olive ou de sésame), dans un peu de fromage blanc, ou dans du miel.
Seule contrindication : le jeune enfant (moins de douze ans).
=> en TEINTURE MERE : THYMUS SERPYLLUM TM : 30 gouttes x 2 à 3 fois par jour ; on peut sans risque augmenter la posologie à 50 gouttes x 3 fois par jour dans la grippe, ou les infections aiguës respiratoires ; faire des cures de 2 à 3 semaines ; ou en traitement plus prolongés en cas de fatigue, ou de ralentissement thymique.
Contrindication : le jeune enfant, et le patient sevré d’un éthylisme (à cause de la présence d’alcool)
=> en Huile de massage, pour soulager les douleurs et les rhumatismes
Attention : l’Huile Essentielle n’est pas indiquée directement sur la peau, car elle est dermocaustique et pourrait entraîner des brûlures ou une dermite (donc, à diluer à 10% dans une huile végétale de sésame, de jojoba, ou de macadamia).

du Serpolet sur une pelouse au sommet du Mont Subasio
à une altitude de 1290 m
(ASSISE, Ombrie, Italie)

Associations synergiques et bénéfiques conseillées :
Le Serpolet s’emploie comme le Thym : il est bien complémentaire de l’ORIGAN, l’HYSOPE ou le ROMARIN (autres labiées) pour la synergie de leurs actions antiseptique, tonique, digestive, antispasmodique, et antinévralgique.
Dans la prévention grippale, la meilleure association est sûrement l’AIL et le SERPOLET.
Dans la grippe déclarée et les infections trachéo-bronchiques hivernales : associer aux Labiées anti-infectieuses le BOUILLON BLANC ou le MARRUBE BLANC, ou l’HE d’EUCALYPTUS, pour leurs propriétés expectorantes.
Dans les trachéites et affections tussigènes : associer le SERPOLET, le LIERRE TERRESTRE, et le TUSSILAGE jusqu’à cessation de la toux.
En phase post-infectieuse, asthénique ou de convalescence : le SERPOLET ou le THYM sera bien indiqué pour retrouver son énergie vitale et l’appétit.

PHARMACOPEE FRANÇAISE 

Liste A (ansm Janvier 2017)

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Par Dr Dom COQUERET

Le mercredi 7 février 2018

Mis à jour le 8 octobre 2019