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BOSWELLIA (ENCENS)

BOSWELLIA (ENCENS)

Boswellia serrata Stack.

Boswellia sacra Flueck.

Boswellia carteri Birdw.

le Plateau d’Abyssinie où pousse le Boswellia
(Photo : Eliane GAUTHERON, Ethiopie Avril 2018)

Noms vernaculaires :

Encens, Oliban, Boswellia

Etymologie : le mot encens vient du latin « incendere » faire brûler (même racine que « incendie »)
Oliban vient du bas latin « Olibanum » dérivé de « libanos » ou d’ « Oleum Libani »
et le genre Boswellia a été donné en l’honneur d’un botaniste anglais James BOSWELL

BOTANIQUE

Famille des Burséracées

Les Boswellia forment un genre d’une vingtaine d’espèces, dont les trois plus connues pour fournir de l’encens sont :
Boswellia serrata Stack.
Boswellia sacra Flueck.
Boswella carteri Birdw.

Ces trois espèces très proches sont au départ des arbustes de 3-4 mètres, d’aspect un peu « rabougri », poussant dans des lieux caillouteux arides, qui deviennent avec l’âge des arbres pouvant atteindre 5 à 6 mètres de hauteur, appelés alors « Arbres à encens ».
On considère que les propriétés de leur oléo-résines sont identiques.
Les rameaux feuillus poussent à l’extrémité des branches. Les feuilles sont composées et imparipennées (composées de 7 à 8 paires de folioles opposées sur la tige, avec une feuille terminale).
Les fleurs, portées par des pédoncules, sont petites, blanches, à 5 pétales, avec 10 étamines jaunes formant un cercle autour du style dont la base est entouré d’un renflement rouge.
Le fruit est ovoïde verdâtre de 1,0 à 1,5 cm (ressemblant à une olive).
On en tire le précieux encens, encore appelé « Oliban  » :

L’écorce grise de l’arbre est fine et se détache facilement. Chez les Boswellia âgés de 7 à 8 ans, cette écorce est détachée par endroit, et des incisions pratiquées dans la partie externe du tronc, qui n’abiment pas l’arbre.
Une sève blanchâtre s’écoule du tronc, appelé « Oman luban  », « le lait d’Oman ». Ces larmes d’oléo-résine s’écoulent et sèchent en 2 à 3 semaines, formant des gouttes de gomme qui seront récoltées. C’est l’ encens dont l’aspect blanc, plus ou moins translucide, plus ou moins opaque, jaunira avec le temps et le transport ; la couleur de certaines variétés d’encens peut être légèrement ambrée ou un peu grise.

Noter que d’autres arbustes et arbres de la même famille des Burséracées produisent des gommes-résines dont l’usage médical remonte à l’Antiquité :
 Le BDELLIUM est une gomme-résine provenant d’Inde, extraite du Commiphora Wrightii ou Commiphora mukkul (syn. Balsamodendron mukul) ; cet arbre pousse dans des régions arides du Rajasthan, du Gujarat et du Pakistan. Sa résine de couleur jaune-brunâtre est appelée « Guggulu  » en sanskrit, ou simplement Guggul dans les ouvrages de Médecine Ayurvédique. On l’appelle encore « la Myrrhe indienne ».
 Sous le nom de BDELLIUM en Occident fut importée aussi une gomme-résine « provenant de Somalie » dont l’arbre est Commiphora africana (ou Balsamodendron) ; son aire de distribution est en réalité beaucoup plus étendue, dans la savane à Acacia-Commiphora qui va depuis l’Ethiopie-Somalie jusqu’au Kenya et englobe toute la zone sahélienne jusqu’au Mali. On l’appelle « la Myrrhe africaine  ».
 Elle est très proche de Commiphora myrrha, ’l’Arbre à Myrrhe’ ou Balsamier, arbuste d’environ 3 mètres de haut, épineux, dont l’exsudat fournit la Myrrhe véritable. Cet arbre croît dans la Péninsule Arabique (Oman et Yemen) et en Afrique de l’Est (Somalie et Ethiopie) - soit dans les mêmes biotopes que le Boswellia ou « Arbre à Encens »- , raison pour laquelle ce sont les mêmes populations locales qui exploitaient et commercialisaient de concert « l’ENCENS et la MYRRHE ».

Toutes ces gommes-résines sont thérapeutiques.

un pur Encens d’un Boswellia éthiopien

HABITAT

Boswellia sacra pousse dans les régions montagneuses arides de l’Arabie, plus précisément près de Dhofar dans le Sultanat d’Oman, dans les vallées encaissées de l’Hadramaout en « Arabie heureuse » comme était appelé l’actuel Yemen.
Plusieurs espèces de Boswellia poussent dans l’île de Socotra en Mer d’Arabie.
Boswellia carterii pusse dans la Corne de l’Afrique : en Erythrée, en Abyssinie (actuelle Ethiopie) et en Somalie.
Certains encens proviennent de Boswellia serrata qui pousse en Inde, où il est appelé en Médecine Ayurvédique « Guggulu » et « Shallaki ».

USAGE MEDICINAL

1) Historique et Usages traditionnels

L’encens était connu en Médecine Ayurvédique depuis environ 3000 ans.
Son usage se répandit en Mésopotamie et en Egypte où il était brûlé sur les autels à l’intention des Divinités. En Egypte pharaonique, il servait aussi, avec la Myrrhe un autre exsudat oléo-résineux, pour l’embaumement des morts.

Chez les Hébreux, la fumée aromatique de l’encens qui brûlait sur les autels, s’élevait vers le ciel en offrande à Yahvé. Cet usage symbolisant encore la louange et les prières des croyants à l’adresse de leur Dieu a été conservé dans les Eglises Orthodoxe, Catholique, Copte, Ethiopienne...

Dans l’Antiquité Gréco-romaine, l’encens fit partie, avec la Myrrhe, l’Aloès de Socotra, et des épices orientales, des denrées recherchées acheminées d’Orient. L’encens fut si prisé qu’il engendra pour son approvisionnement la mise en place de véritables « Routes de l’Encens  » avec ses places fortifiées, ses relais, ses puits, ses ports... D’Inde, d’Arabie, ou du Royaume de la Reine de Saba, ces richesses arrivaient par bateaux par la Mer Rouge où, débarquées, elles étaient ensuite acheminées à travers les déserts sur de longues caravanes de dromadaires jusqu’aux ports d’Egypte et au Moyen-Orient. Du IV° avant notre ère jusqu’au I° siècle après JC, les chameliers Nabatéens, un peuple d’origine arabe, assurèrent ce commerce lucratif qui passait par Pétra, leur capitale située dans les montagnes de l’actuelle Jordanie. De là, l’encens et les épices repartaient vers le Nord par Damas vers les ports phéniciens de Tyr, Byblos... De là des bateaux prenaient le relai jusqu’à Chypre, la Grèce et l’Italie.
L’encens sous le nom d’ « Olibanum  » fut incorporé dans nombres de compositions pharmaceutiques qui depuis l’Antiquité continuèrent d’être préparées, en particulier sous forme d’onguents.

Dans son « Histoire générale des Drogues », Pierre POMET, Apothicaire à Paris, décrit ce qui était connu au sujet de l’Oliban à son époque (au début du XVIII° siècle) :
« L’Oliban, que nous appelons ordinairement Encens mâle, est une Gomme qui découle par incision du tronc de plusieurs arbrisseaux qui se trouvent en quantité dans la Terre Sainte, et dans l’Arabie Heureuse, où ils croissent en grand nombre, principalement au pied du Mont Liban, d’où est venu son nom de Thus Libani, qui signifie Encens du Liban, et par corruption de langue, Oliban ; et Encens : par que les Anciens s’en servaient pour encenser leurs Divinités. De L’Arabie Heureuse on le transporte par la Mer Rouge en Egypte, il vient ensuite au Caire, du Caire à Alexandrie, où il est embarqué pour Marseille...
On le choisira en belles larmes, blanches, tirant tant soit peu sur le doré, lequel étant mâché, rende la salive blanche comme du lait, et soit d’un goût amer et fort désagréable.
L’Oliban est chaud, vulnéraire, dessiccatif, un peu astringent, propre pour les maladies de la poitrine, convient dans la pleurésie, fortifie le cerveau, et est bon pour le cours du ventre, dysenterie et autres… Son usage externe est pour les ulcères, les plaies sanguines de la tête et les engelures, mêlé avec du lait de femme en forme de liniment. Il est encore employé pour plusieurs compositions, comme Thériaque, Mithridate, baume, liniment, onguent et autres.
L’encens de Moca n’est autre chose qu’une espèce d’Oliban en petites larme ou en masse, fort chargé d’ordures, d’une belle couleur rougeâtre, d’un goût tant soit peu amer, qui est apporté en France par Messieurs de la Compagnie des Indes ; c’est pourquoi il est appelé Encens de la Compagnie, Oliban ou Encens des Indes. On ne s’en sert que pour contrefaire le précédant, et quelques-uns le vendent pour le véritable Bdelium. »

Jean PAGANUCCI dans son « Manuel historique, géographique et politique des négocians » décrit aussi l’origine commerciale de l’Encens au milieu du XVIII° siècle (sous Louis XIV) : « ENCENS. Substance résineuse d’un jaune pâle ou transparent, en larmes semblables à celles du mastic, mais plus grosse. On doit le choisir sec et dur, d’un goût un peu amer, modestement âcre et résineux, et d’une odeur pénétrante. On n’a pu convenir jusqu’à présent ni de l’arbre qui porte cette espèce de gomme, ni du pays où il croît ; le sentiment le plus commun est que c’est dans la partie de l’Arabie que l’on appelle Saba. L’Oliban ou encens mâle est apporté en France par la voie de Marseille. Il faut le choisir en belles larmes blanches et sur-tout rejeter celui qui est rempli de poussière, de petites larmes jaunâtres et de marrons noirs ; l’encens des Indes qui vient par les Vaisseaux de la Compagnie Françoise, et qu’on appelle vulgairement encens de Moka, n’est pas à beaucoup près si bon que celui d’Arabie. »
Il ajoute que l’Encens était soumis à des Droits d’entrée, taxe qui à cette époque (1762) s’élevait pour l’Encens fin ou Oliban venant du Levant à 20% de sa valeur, estimée à 86 livres le quintal.

MERAT et DE LENS (au XIX° siècle) en résument ainsi l’histoire.
Mais encore à cette époque, la provenance de l’encens restait incertaine !
Ils distinguent « l’encens qui vient d’Afrique, mais dont l’origine est encore obscure ; l’autre qui nous est apportée de l’Inde, et qui provient du Boswellia serrata Stack. »
« Les anciens ont fait quelque emploi de l’encens en médecine, puis qu’on le trouve prescrit dans Hippocrate, Galien, etc..., surtout dans les maladies de la poitrine, l’hémoptysie, dans les flux diarrhéiques et leucorrhéiques ; mais cette substance tonique et excitante, comme toutes les gommes-résines, ne doit être employée qu’avec précaution dans les affections phlegmasiques ou avec irritation ; elle entre dans la thériaque, le mithridate, les pastilles odorantes, les pilules de cynoglosse, le baume de Fioravanti, celui du Commandeur, l’onguent des Apôtres, l’emplâtre de Vigo, de bétoine, etc..., médicaments abandonnés par la plupart d’aujourd’hui.
Le seul emploi de l’encens qui me parait devoir être efficace, est celui des ses vapeurs ; de toutes celles dont on peut faire usage, elles sont les plus balsamiques, les plus pénétrantes, les plus capables d’agir avec succès sur le parenchyme pulmonaire... dans le cas d’asthme humide. L’odeur d’encens en vapeur est encore un des remèdes céphaliques les plus prononcés et les plus capables de stimuler l’organe de la pensée...
Elles ont été préconisées contre le rhumatisme par plusieurs auteurs ».

« L’encens de l’Inde ou de Moka. Cet encens qui nous arrivait aussi par la Mer Rouge et l’Egypte, a été longtemps confondu avec celui de l’Afrique... on lui croyait une source commune avec ce dernier, lorsqu’en 1798 on reconnu le végétal qui le fournit, pour être le Boswellia serrata Stack., bel arbre de la famille des Térébinthacées, que M. Leschénault nous a dit avoir vu au Bengale... Cet encens est moins pur, d’une teinte grise plus marquée, plus noir, en plus gros morceaux, plus irréguliers, et on y voit moins de larmes que dans celui de l’Afrique. »
« On altère l’encens en y mélangeant des résines ou gommes-résines, qui ont moins de valeurs que lui, comme le galipot, la sandaraque, le mastic, ... Les arabes substituent la myrrhe à l’encens, et même le mastic de Scio, dont ils font plus de cas. »

En Médecine Ayurvédique, qui est la « Médecine de la Science de la Vie » indienne traditionnelle depuis environ 3000 ans, des traités datant 700 et 130-200 ans avant notre ère ont décrit les propriétés des « guggul », ces gommes-résines extraites de Boswellia serrata indiens. Sous le nom ayurvédique de « Shallaki », ce remède était dit pouvoir soigner :
 des inflammations rhumatismales, de l’arthrite
 des troubles intestinaux : diarrhées, dysenterie, verminoses
 des fièvres
 des maladies cardio-vasculaires
 des inflammations de la gorge
 des bronchites, de l’asthme, de la toux
 des pertes vaginales
 la jaunisse, et des maladies du foie
 pour purifier le sang
 en cas de chute de cheveux (SIDDIQUI, 2011)

un brûle-encens en Ethiopie

2) Composition & Pharmacologie

Le Boswellia serrata qui pousse en Inde contient :
30% à 60% de résine,
et 5% -10% d’Huile Essentielle (HE) (SIDDIQUI, 2011)

La Résine contient :
 des monoterpènes :
α-Thuyène
 des diterpènes : notamment de type « Cembrène :»
Incensole
Oxyde d’Incensole
Oxyde d’Iso-Incensole
Serratol (un diterpène alcool)

 des triterpènes : qui sont les principaux terpènes isolés des différentes espèces de Boswellia, et classés en :
Triterpènes de type Ursane et Oléanane,
Triterpènes de type Tirucallane,
Triterpènes de type Lupane,
et Triterpènes de type Dammarane (AL-HARRASI, HUSSAIN, CSUK, YAR KHAN, 2019).
α-Amyrine
β-Amyrine
et surtout des Acides triterpéniques pentacycliques  :
qu’on a nommés « Acides Boswelliques  » au nombre de quatre principaux :
. acide β -Boswellique
. acide acétyl-β-Boswellique
. acide 11-kéto-β-Boswellique
. acide acétyl-11-kéto-β-Boswellique (AKBA) (SIDDIQUI, 2011) (PAWAR, 2011)

 et des acides terpéniques tétracycliques.
 des glucides : arabinose, rhamnose, glucose, galactose, fructose, idose
 de l’acide galacturonique
 des stérols : β-Sistostérol

L’Huile Volatile contient :
α-Thuyène
α-Phellandrène
β-Phellandrène
α-Terpinéol
d-Limonène
Myrcène
α-Terpène
p-Cymène

et l’Huile Essentielle (HE) contient :
phénol-O-crésol, m-crésol, p-crésol
Thymol
Carvacrol

acide carboxylique
acide α-Campholénique
acide Campholytique (PAWAR, 2011)

C’est à la fin du XX° siècle qu’un regain d’intérêt s’est manifester pour les plantes médicinales utilisées par diverses Médecines Traditionnelles ; et que ces plantes furent étudiées scientifiquement pour en valider les propriétés pharmacologiques.

structure chimique des acides boswelliques

Ainsi, les acides Boswelliques isolés de la résine du Boswellia serrata se sont révélés être de puissants anti-inflammatoires, en étant des inhibiteurs des Leucotriènes dans les polynucléaires neutrophiles.
(AMMON, 1996, a et b).
Ils inhibent (de façon non-redox et non-compétitive) l’enzyme 5-Lipooxygénase qui est l’enzyme-clé de la synthèse des leucotriènes. L’effet s’effectue par le couplage des acides boswelliques à l’enzyme. Certains de ces acides inhibent également l’élastase dans les leucocytes ; ils freinent la prolifération cellulaire, et induisent l’apoptose de cellules tumorales leucémiques et gliomateuses.
Leur action anti-inflammatoire s’exerce dans les maladies inflammatoires médiées par les leucotriènes : la Polyarthrite Rhumatoïde, les Colites chroniques du type Maladie de Crohn et Colite ulcéreuse, le Broncho-asthme, et l’oedème cérébral péri-tumoral (AMMON, 2002).

Beaucoup de thérapies modernes fondées sur l’utilisation d’une seule substance ne donnent pas les résultats escomptés ; elles échouent dans les syndromes où les processus pathologiques résultent de plusieurs gènes ou de plusieurs altérations enzymatiques.
A contrario, les plantes provenant de ressources naturelles, utilisées par l’homme depuis des milliers d’années pour se soigner sont des « remèdes multicibles  ». Ainsi les « guggul » de la Médecine Ayurvédique sont deux remèdes résineux très proches, provenant de deux arbres : le Commiphora et le Boswellia possédant des activité biologiques qui ciblent bien plusieurs mécanismes impliqués dans l’inflammation à l’origine de beaucoup de maladies chroniques (KUNNAMAKKARA, 2018).
Le mécanisme d’action du Boswellia serrata est l’inhibition de cytokines pro-inflammatoires (TNF-alpha, IL-bêta, MAP kinase). La purification d’un principe actif ayant ce profil anti-inflammatoire a donné le 12-Ursène 2-dikétone (un ursane triterpène) (GAYATHRI, 2007).

L’arthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire chronique qui mène à la destruction des articulations atteintes. Dans un modèle d’arthrite chez le rat induite par l’injection de collagène, l’administration d’extrait de Boswellia a amené une amélioration, avec une réduction des médiateurs de l’inflammation comme les interleukines IL-1β, IL-6, le TNF-α, l’IFN-γ, et la prostaglandine PGE2 ; et une augmentation de l’IL-10. L’action anti-inflammatoire du Boswellia passe donc par une inhibition des cytokines pro-inflammatoires (UMAR, 2014).
Dans un essai clinique chez 56 patients arthrosiques âgés de 40 à 70 ans, atteints de gonarthrose, de coxarthrose, d’omarthrose (arthrose de l’épaule) ou d’arthrose vertébrale ; répartis en 2 groupes (A) et (B) tous deux traités par le « Shallaki » (Boswellia serrata) en capsules de 500 mg, à la posologie de 6g/24H en 3 prises, le groupe B recevant en outre des massages avec un onguent à base de Boswellia. Les résultats entre ces 2 groupes furent très comparables (chiffres arrondis à l’unité) :
 amélioration des douleurs : (A) : de 70% pour les genoux, et 83% pour les épaules, jusqu’ à 100% pour le rachis ; et (B) : 67%-70% pour les genoux, 66% pour les épaules, et 100% pour le rachis.
 améliorations du gonflement articulaire : (A) : 60% à 68% ; et (B) : 82% à 87%
 amélioration de la douleur aux mouvements : (A) 73%-74% pour les genoux ; 87% pour la cheville D ; et jusqu’à 100% pour la hanche ; et (B) : 69%-71% pour les genoux ; et 100% pour le rachis
 amélioration de la raideur du genou : (A) 69%-74% ; et (B) : 74%-77%.
Tous ces chiffres sont cohérents pour conclure en une amélioration globale (GUPTA, 2011).

Un autre essai clinique mené en Inde chez 30 patients présentant une gonarthrose a été mené en double-aveugle et « cross-over » : 15 patients étant traités par Gélules de 333mg d’extrait de Boswellia serrata x 3 fois par jour pendant 8 semaines, versus l’autre groupe placebo ; puis avec inversion des groupes pendant les 8 semaines suivantes ; Si bien que tous les patients ont été traités : tous ont vu une atténuation de leurs douleurs, une réduction du gonflement , une amélioration de la flexion du genou, et un allongement du périmètre de marche ; bien que les images radiographiques fussent inchangées. La tolérance du traitement a été bonne, avec quelques troubles gastro-intestinaux minimes (gastralgies, nausées, n’ayant pas entrainé d’arrêt du traitement) (KIMMATKAR, 2003).

Le Boswellia serrata était connu en médecine ayurvédique pour traiter certains troubles gastro-intestinaux. Les colites ulcéreuses (dont la plus connue est la recto-colite ulcéro-hémorragique) résultent de processus inflammatoires, évoluant par poussées, sous la dépendance des leucotriènes. Or, il a été trouvé que la gomme-résine de Boswellia est un inhibiteur de l’enzyme 5-lipooxygénase qui est l’enzyme-clé de la biosynthèse des leucotriènes. Il était logique d’en tester l’effet clinique chez des patients atteints de colite ulcéreuse. Un essai clinique chez des patients atteints de colite ulcéreuse de grade II et III, a été randomisé en 2 groupes : un groupe Boswellia où la résine était administrée à la posologie de 350mg x 3 fois/jour (soit 1050 mg/24H), versus un groupe traité par la Sulfasalazine (un 5-ASA) à la posologie de 1 g. x 3 fois/jour ; ces 2 groupes pendant 6 semaines. L’évaluation était faite sur les selles muco-sanglantes, le taux d’hémoglobine, de leucocytes et d’éosinophiles, le dosage des protéines, et sur les résultats histologiques des biopsies coliques. Tous ces paramètres cliniques et biologiques ont été améliorés au terme des 6 semaines de traitement par le Boswellia, avec un taux de rémission à 82%, versus 75% pour le groupe Sulfasalazine (GUPTA, 1997).

La même équipe médicale indienne a mené un autre essai sur des patients atteints de colite chronique, associant des poussées douloureuses abdominales à des diarrhées et des saignement rectaux, avec un palper douloureux de la région colo-sigmoïdienne. L’inflammation de la muqueuse colique est en relation avec des leucotriènes ; ceux-ci contrôlent le chimiotactisme des polynucléaires, la production de radicaux superoxyde, et la libération d’enzymes lysosomiales par les phagocytes. L’enzyme-clé de la biosynthèse des leucotriènes est la 5-lipooxygénase, qui est antagonisée par les acides boswelliques. L’essai clinique sur 30 patients âgés de 18 à 48 ans, ayant de la colite chronique, a comporté deux groupes : le premier de 20 patients traités par Boswellia à 900mg/jour administrés en 3 prises de 300mg, et le deuxième de 10 patients recevant un traitement classique de 3g/24H de Sulfasalazine administrée en 3 prises. Dans le groupe Boswellia, 18 sur 20 patients ont été améliorés, dont 14/20 en rémission (soit 70%), versus dans le groupe Sulfasalazine 6/10 améliorés, dont 4/10 en rémission (soit 40%). Au total, l’efficacité du Boswellia a été comparable et même supérieure dans la colite chronique à celle d’un traitement classique avec un 5-ASA, avec des effets secondaires minimes (GUPTA, 2001).

Dans la Maladie de Crohn, plusieurs études cliniques humaines ont été conduites en Allemagne :
 Une étude clinique randomisée, en double-aveugle, sur 102 patients répartis en 2 groupes : l’un traité par un extrait de résine de Boswellia (H15), versus l’autre groupe traité par Mésalazine (un médicament 5-ASA conventionnel). L’évaluation était faite sur un Score propre à la Maladie de Crohn. Le groupe traité par Boswellia a vu une réduction de 90 points sur le score, alors que le groupe sous Mésalazine n’a eu une réduction que de 53 points. La conclusion était que le Boswellia pouvait largement se comparer au traitement conventionnel par 5-ASA, avec même un avantage thérapeutique en terme bénéfice/risque (GERHARDT, 2001).
 Par contre, dans une autre étude allemande menée sur 82 patients (retenus sur 108) en rémission d’une Maladie de Crohn, dont le traitement par Boswellia était conçu comme préventif de rechute, versus un groupe placebo, la rémission maintenue à 1 an a été de 59,9% pour les patients traités par Boswellia, versus 55,3% pour ceux sous placebo. La tolérance du traitement a été bonne, mais la différence en faveur du Boswellia n’a pas été statistiquement significative (HOLTMEIER, 2011).

La résine de Boswellia est connue comme anti-asthmatique en Médecine Ayurvédique. Un essai clinique randomisé versus placebo a été mené en Inde sur 90 patients ; le groupe traité par Boswellia était composé de 50 patients âgés de 18 à 75 ans, ayant un broncho-asthme chronique depuis plusieurs années ; le traitement a été la prise de 300mg de résine de Boswellia x 3 fois par jour pendant 6 semaines. 70% de ces patients asthmatiques chroniques ont été améliorés : avec la disparition de la dyspnée, des ronchis, et des crises d’asthme ; une amélioration des épreuves fonctionnelles respiratoires ; et une diminution des éosinophiles. Alors que dans le groupe sous placebo, seulement 27% ont été améliorés (GUPTA, 1998).
Une explication a été fournie en découvrant que le rôle important des leucotriènes dans l’asthme. Ceux-ci sont d’importants médiateurs de l’inflammation au niveau bronchique. En effet, l’enzyme 5-Lipooxygénase est la voie de synthèse des leucotriènes à partir de l’Acide Arachidonique => LTA qui mène à LTB ou LTC, transformé en LTD puis LTE. Ces leucotriènes agissent en se fixant sur des récepteurs spécifiques. En particulier, les « leucotriènes cystéinés » provoquent la contraction des muscles lisses bronchiques, une augmentation de la perméabilité vasculaire des veinules pulmonaires favorisant un oedème au niveau des alvéoles pulmonaires, un recrutement des polynucléaires éosinophiles, une hyperstimulation de la sécrétion de mucus, et une hyper-réactivité bronchique non-spécifique, dont à l’histamine (DEVILLIER, 1998).
Or, en inhibant la 5-lipooxygénase, les acides boswelliques freinent la synthèse des leucotriènes impliqués dans l’asthme.

La résine de Boswellia, connue comme antiseptique, n’a que récemment été étudiée pour une action antivirale. Un extrait s’est avéré antiviral sur l’Herpes-virus-1 responsable d’infections pustuleuses cutanées péri-orales et génitales. Son action passe par une inhibition du NF-kB indispensable à la réplication du virus, et par l’activation d’une enzyme kinase (la p38 MAP-kinase) (GOSWAMI, 2018).

La résine de Boswellia a démontré ses propriétés antitumorales sur plusieurs types de cellules cancéreuses, in vitro sur des cultures cellulaires et in vivo chez l’animal. Parmi les acides Boswelliques testés, c’est le 3-O-acétyl-11-kéto-β-boswellique qui est le plus cytotoxique. Le mécanisme d’action est l’induction de l’apoptose (mort cellulaire des cellules cancéreuses) passant par l’activation de la capsase, l’augmentation de l’expression du « Bax », la régulation à la baisse du NF-kB, et le clivage du PARP (poly-ADP-ribose-polymérase) (KHAN, 2016).
L’acide boswellique (un triterpène extrait du Boswellia serrata) est antitumoral expérimentalement sur la tumeur ascitique d’Ehrlich implantée chez la souris. Il réduit le volume tumoral, réduit l’ascite, et diminue l’angiogenèse (formation par la tumeur de néo-vaisseaux). L’action antitumorale est due à l’activation de facteurs pro-apoptotiques (qui déclenchent la mort des cellules tumorales) comme le bcl-2 et la capsase-3 (AGRAWAL, 2011).
L’acétate de l’acide Boswellique extrait du Boswellia carterii induit l’apoptose de cellules de leucémie myéloïde en activant la voie des capsases (JING, 1999) ; il provoque une apoptose de 50% en 24H des cellules de 6 lignées de leucémie myéloïde humaine, en activant la capsase-8 (XIA, 2005).
Dans un modèle expérimental de souris chez qui ont été implantées différentes lignées tumorales de cancer du pancréas humain, la résine de Boswellia serrata, et plus spécifiquement l’un de ses acides boswelliques, l’acide 11-kéto-β-boswellique (AKBA) s’avère être un inhibiteur puissant de la prolifération tumorales de 4 lignées de cancer pancréatique. Cet AKBA inhibe le NF-kB et supprime l’expression de son gène régulateur (Le NF-kB ou Facteur nucléaire-kappa B est un « facteur de transcription » impliqué dans la lecture, au niveau du noyau de la cellule, de gènes anti-apoptotiques, qui confèrent à la cellule cancéreuse la perte de sa mort programmée). En bloquant le NF-kB, l’acide boswellique AKBA rétablit le processus de l’apoptose (mort cellulaire des cellules cancéreuses). Il potentialise encore l’action pro-apoptotique d’agents utilisés en chimiothérapie comme la Gemcitabine. De plus, il inhibe le processus métastatique des cellules pancréatiques vers le foie, la rate, et les poumons (PARK, 2011).
Cet acide Boswellique inhibe encore la croissance et le processus de métastase dans le cancer colo-rectal humain, sur un modèle de souris, en inhibant la prolifération, l’invasion tissulaire, et l’angiogenèse (YADAV, 2012).
L’acide 3-acétyl-11-kéto-β-boswellique (AKBA) cible des protéines-clés oncogènes (comme la 5-lipooxygénase et le NF-kappaB) ; mais il régule aussi « vers le haut » des substances comme le Let-7 ou la voie du miRNA qui contrôlent la croissance, l’invasion, et la migration des cellules du cancer colo-rectal. Cela pourrait déboucher sur une voie thérapeutique en oncologie (TAKAHASHI, 2012).
L’acide acétyl-kéto-β-boswellique, extrait des Boswellia carterii et serrata, induit l’apoptose de cellules cancéreuses prostatiques, en activant les capsases -3 et -8, et en provoquant le clivage du PARP (LU, 2008).
Des nanoparticules d’acides boswelliques, sur des cultures cellulaires in vitro, sont cytotoxiques sur plusieurs lignées cellulaires cancéreuses humaines. Une action cytotoxique élevée se manifeste en particulier sur les cellules de cancer de la prostate, causant la fragmentation de son ADN (UTHAMAN, 2012).

L’acide Boswellique extrait du Boswellia serrata, administré pendant 7 jours, réduit l’oedème cérébral péritumoral de 22% à 48%, diminue la vitalité des cellules cancéreuses de tumeurs cérébrales (astrocytomes) , et favorise la nécrose de celles-ci (SIMMET, 2001).
L’acide acétyl-11-kéto -β-boswellique (AKBA) est le terpénoïde pentacyclique le plus doué d’effet anti-inflammatoire et cytotoxique à l’encontre de plusieurs types de tumeurs, parmi lesquelles les glioblastomes. Un des mécanismes d’action de cet AKBA est la capacité de moduler la voie du NF-kB, un facteur de transcription qu’utilisent les cellules de glioblastomes pour se multiplier. L’AKBA est aussi inducteur d’apoptose, et les analyses immuno-histochimiques montrent son effet antiprolifératif et antiangiogène (il empêche la formation par la tumeur de néo-vaisseaux). In vitro sur des cultures cellulaires et in vivo chez la souris, combiné à la radiothérapie, le Boswellia donne des résultats supérieurs à la radiothérapie seule. Et l’AKBA présente l’intérêt majeur d’inhiber la prolifération des cellules cancéreuses ayant résisté à la radiothérapie (CONTI, 2018).

En dermatologie, on sait que le psoriasis résulte d’une inflammation chronique du derme, évoluant par poussées, marquée par des plaques érythémato-squameuses prurigineuses. Il existe une infiltration par des lymphocytes-T qui libèrent des chémokines et des lymphokines, qui activent la maturation des kératocytes. Le traitement classique repose sur des topiques à bases de corticoïdes, et plus récemment par des immunosuppresseurs (Métotrexate) ou des anti-TNF-alpha.
Une augmentation des leucotriènes a également été montrée, qui indiquent une responsabilité des leucotriènes cystéinés dans l’inflammation psoriasique (FAULER, 1992) et dans la dermatite atopique (Fauler, 1993).
Un essai thérapeutique a été réalisé en Italie avec une préparation dermatologique BOSEXIL en crème contenant 0,5% de résine de Boswellia serrata ; avec une amélioration du score de psoriasis de 70% et de l’érythème de 60% . Cette même préparation a été également testée sur des cas d’eczéma érythémateux, avec une amélioration évaluée à 60% sur le prurit et l’érythème (TOGNI, 2014).

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES des BOSWELLIA serrata, carterii, sacra...

Toutes les principales indications thérapeutiques de la gomme-résine récoltée sur les principaux Boswellia (sacra et carterii en Arabie et Ethiopie-Somalie) et serrata en Inde, découlent de sa principale propriété : un effet anti-inflammatoire puissant.

=> Le Boswellia est indiqué dans les rhumatismes arthrosiques : gonarthrose (arthrose du genou), coxarthrose (arthrose de la hanche ou articulation coxo-fémorale) ; cervicarthrose, dorsarthrose et lombarthrose (qui sont les arthroses vertébrales, du rachis) ; omarthrose (arthrose de l’épaule), arthrose carpienne (du poignet), arthrose tibio-tarsienne (de la cheville) ou de la médio-tarsienne (du pied), arthrose chondro-sternale (du gril costal), ou arthrose digitale (des doigts)... où plusieurs études ont montré l’intérêt clinique du Boswellia pour atténuer les poussées d’arthrose ou d’arthrite.
La résine de Boswellia semble pouvoir atténuer aussi les poussées de Polyarthrite rhumatoïde, mais les résultats ne sont pas constants, et la maladie n’est pas enrayée.
Dans d’autres variétés d’arthrite ou de polyarthrite, comme les arthrites micro-cristallines ( « goutte  » qu’elle soit par acide urique ou par cristaux de pyrophosphate de calcium) ou dans le rhumatisme psoriasique, on manque de recul pour affirmer le bénéfice possible du Boswellia.

=> La deuxième grande indication du Boswellia est son efficacité connue dans les maladies inflammatoires de l’intestin, vérifiée par des études cliniques (cf. § pharmacologie) : principalement les colites ulcéreuses, comme la recto-colite ulcéro-hémorragique (RCH), et de façon moins concluante dans la maladie de Crohn (qui est une iléite terminale, avec des localisations possibles sur le colon). Des études ont montré que les acides boswelliques contenus dans la résine de l’arbre était aussi efficace que les médicaments de la famille du 5-ASA, qui sont les médicaments de référence dans le traitement des colites ulcéreuses.
Le Boswellia peut soulager aussi certaines « colites chroniques  » en réduisant l’inflammation de la muqueuse, qui accompagne d’autres facteurs de colite (constipation, dysmicrobisme, allergies alimentaires, spasmodicité d’origine nerveuse...) sur lesquels il convient d’agir aussi.

=> Le Boswellia est aussi un remède de bronchite avec asthme (appelée encore : broncho-asthme ou bronchite asthmatiforme) où la gêne respiratoire liée à l’inflammation bronchique est améliorée par la forte action anti-inflammatoire du remède. Dans l’asthme, l’amélioration serait en rapport avec une inhibition de la voie de synthèse des leucotriènes. Certains auteurs l’ont même recommandé dans la bronchopathie chronique obstructive (BPCO) et la bronchite chronique .

=> C’est aussi un remède dermatologique, actif sur le Psoriasis (une dermatose érythémato-squameuse évoluant par poussées, aux localisations préférentielles au niveau du cuir chevelu, en regard des articulations comme les genoux... qui peut se généraliser au corps entier ; et qui est très prurigineux). L’Encens tiré du Boswellia améliore cette dermatose inflammatoire, en réduisant l’inflammation dermique ; il « blanchit » les plaques psoriasiques. De même, il semble améliorer certains eczémas érythémateux en poussées inflammatoires, chez qui il réduit l’intensité de l’érythème.

=> Enfin, beaucoup de travaux scientifiques ciblent depuis une vingtaine d’années les propriétés antitumorales de la résine de Boswellia ; dont les triterpènes comme les acides boswelliques inhibent la croissance de nombreuses variétés de cancers, leur pouvoir d’invasion tissulaire, et leur capacité de migration (capacité métastatique). Les recherches très récentes attirent l’attention sur l’intérêt potentiel des Boswellias dans le cancer colo-rectal, prostatique, et les glioblastomes en association à la radiothérapie... Il manque encore des études cliniques pour pouvoir le recommander avec l’assurance d’un réel bénéfice.

RECOLTE

Après avoir détaché facilement l’écorce grise de l’arbre Boswellia, des entailles dans la partie externe du tronc laisse sourdre la sève résineuse de couleur translucide, blanchâtre, ou parfois ambrée, plus rarement grise (car sa couleur varie en fonction de l’arbre et de la saison). Celle-ci s’écoule en « larmes » qui se solidifient à l’air en 2 à 3 semaines. La gomme-résine est alors récoltée, et on la laisse encore se solidifier en petits morceaux de 1 à 2 cm. qui sera vendu sous le nom d’encens.

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE

L’encens préparé à base de résine de Boswellia (serrata ou carterii) s’emploie :
 soit par voie interne, en GELULES de BOSWELLIA dosées à 300mg ou 350mg en général titrées à 30% en acides boswelliques ; posologie 6 gélules/24H en 2 ou 3 prises ;
ou dosées à 400 mg titrées à 85% d’acide boswellique et à 20% d’AKBA, posologie 3 à 4 gélules/jour en 2 prises.
ou dosées à 800 mg titrées à 30% soit 240 mg d’acide boswellique par gélule, posologie 2 à 3 gélules/jour
à faire des cures de 6, 8, à 12 semaines selon l’indication et l’intensité du syndrome inflammatoire :
. en cas d’arthrite ou de poussée arthrosique,
. de colite ulcéreuse, ou de colite inflammatoire,
. de broncho-asthme,
. de poussée psoriasique ou d’eczéma érythémateux...
. ou en cas de traitement alternatif dans le cadre d’un état cancéreux

 - soit en applications externes : massages doux avec un BAUME à l’ENCENS de BOSWELLIA qui peut être à base d’encens indien (Boswellia serrata) ou de Boswellia carterii : masser doucement les articulations douloureuses et enflées x 2 à 3 fois par jour par cures de plusieurs semaines

 - soit en HUILE ESSENTIELLE d’ENCENS : à utiliser :
. en olfaction ou en diffusion, pour son effet revitalisant en cas de fatigue, de convalescence, en période de grippe...
. en inhalation dans l’asthme, la bronchite, et la bronchopathie chronique obstructive (BPCO)
. en massages, 2 à 3 gouttes d’HE étant diluées dans une huile végétale (de sésame, ou de macadamia) sur les articulations douloureuses ou les plaques de psoriasis

 - soit en faisant brûler de l’ENCENS : pour ses effluves aromatiques censées « élever l’esprit » et « favoriser les états méditatifs ».

AUTRES USAGES : RELIGIEUX

L’Encens est toujours largement utilisé pour des cérémonies religieuses : en Asie dans les temples hindous ou bouddhistes ; en Ethiopie dans les églises orthodoxes éthiopiennes, en Egypte dans l’Eglise copte, dans l’Eglise arménienne, ainsi que dans les Eglises occidentales de rite orthodoxe, catholique, syriaque...
La fumée aromatique et pénétrante de l’encens brûlé qui s’élève vers le ciel symbolise la prière des croyants qui monte vers Dieu. Elle rappelle aussi que l’Encens fut un des trois présents offerts par les Rois-Mages à l’enfant JESUS : l’Or, l’Encens et la Myrrhe en reconnaissance de sa Divinité et des trois fonctions qu’Il serait amené à assumer : celles de Roi, de Prêtre, et de Médecin.
La fumée bleuâtre et odorante de l’Encens accompagne la Louange de l’homme qui clame :
« Saint, Saint, Saint le Seigneur, Dieu de l’Univers !
Le Ciel et la Terre proclament ta Splendeur,
Hosanna au plus Haut des Cieux ! »

PHARMACOPEE FRANÇAISE

Ni le Boswellia, ni l’Encens n’y figurent (ansm Janvier 2019)

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1) Bibliographie générale

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2) Ouvrages anciens

Pierre POMET « Histoire générale des Drogues » Paris, Nouvelle Edition 1735, Tome second, p. 40-41

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François-Victor MERAT, Adrien-Jacques DE LENS « Dictionnaire Universel de Matière Médicale et de Thérapeutique Générale » Paris, 1831, Tome 3°, p. 114-118

3) Articles scientifiques

(classés en ordre chronologique, des plus anciens aux plus récents)
en langue anglaise, l’encens est nommé « FRANKENCENS »

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WEBOGRAPHIE

https://fr.wikipedia.org/wiki/Encens_(résine_oliban)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boswellia

https://en.wikipedia.org/wiki/Boswellia_serrata

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Par Dr Dom COQUERET

Le dimanche 21 avril 2019

Mis à jour le 17 août 2019