HYSOPE
Hyssopus officinalis L.
Article révisé et complété en Septembre 2019
Noms vernaculaires :
Hysope officinale, Hyssope, Ysope, Herbe Sainte
(l’étymologie de la plante vient de l’hébreu « Ezop » qui signifie « herbe sainte »)
BOTANIQUE
Famille des Lamiacées (anciennement Labiées)
Sous-arbrisseau vivace, dont les tiges, lignifiées à la base, sont carrées et se dressent légèrement inclinées sur 40 à 60 cm ; feuilles opposées, sessiles, linéaires étroites, vert-sombre ; fleurs d’un beau bleu-violacé, à l’aisselle des feuilles supérieures, en hémi-verticilles, c’est-à-dire tournées du même côté du rameau ; calice tubuliforme à 5 dents, corolle à 2 lèvres (bilabiée), 4 étamines, ovaire supérieur à 4 lobes ; les fruits sont des tétrakènes.
La plante dégage une odeur aromatique agréable ; très mellifère.
HABITAT
Originaire du Bassin méditerranéen et du Proche-Orient, elle pousse de façon sub-spontanée au pied des montagnes, dans les rocailles calcaires, comme en Provence. Elle est surtout cultivée dans les jardins depuis plus de deux millénaires pour ses propriétés médicinales et aromatiques, acclimatée à l’Europe tempérée, à l’Eurasie et à l’Afrique du Nord.
USAGE MEDICINAL :
1) Historique et usages traditionnels
L’histoire de l’utilisation de l’Hysope est passionnante.
Elle est plusieurs fois citée dans la Bible, comme l’ « Herbe sacrée » des Hébreux, prescrite notamment par MOÏSE pour les rituels de purification :
– pour se purifier avant la Pâque :
« Vous prendrez un bouquet d’Hysope, vous le tremperez dans le sang que contient le bassin, et vous appliquerez de ce sang du bassin sur le linteau et les deux montants de la porte. » (Exode 12/22)
– « Le prêtre prendra ensuite du bois de Cèdre, de l’Hysope et du rouge de Cochenille, et les jettera dans le feu où se consume la vache. » (Nombres 19/6)
– et dans le rituel des eaux lustrales :
« Puis un homme en état de pureté prendra l’Hysope qu’il plongera dans l’eau. Il fera alors l’aspersion sur la tente, sur tous les vases et sur toutes les personnes qui s’y trouvent, et de même sur celui qui a touché des ossements, un homme assassiné, un mort ou un tombeau. » (Nombres 19/17)
Dans les Psaumes, le Roi DAVID s’écrie :
« Purifie-moi avec l’Hysope : je serai net ;
Lave-moi : je serai blanc plus que neige. » (Psaume 51/9)
Enfin, c’est à une branche d’Hysope qu’aurait été fixée l’éponge imprégnée de vinaigre avec laquelle un soldat romain humecta les lèvres de JESUS à la crucifixion. (Jean 9/19)
Dans l’Antiquité, HIPPOCRATE, le père de la médecine grecque et de la théorie des humeurs au V° siècle avant notre ère, sur l’Ile de Côs, prescrivait l’Hysope (en même temps que l’aristoloche, le cumin, le sylphium, le pavot blanc et la fleur d’airain) pour traiter les pleurésies ; et, associée à la moutarde et aux graines de cresson, dans la péri-pneumonie, lorsqu’il fallait « expulser le pus », et « quand on ne peut arracher le crachat ». Il l’utilisait aussi pour guérir l’ « esquinancie » (angine), en faisant brûler de l’Hysope avec du Soufre et du Bitume, soufflée dans la gorge avec un tuyau ; cette méthode servait par la même occasion à « évacuer une grande quantité de pituite par le nez ».
DIOSCORIDE, médecin et botaniste grec du 1° siècle, recommandait le « vin hyssopite » pour les maladies de la poitrine : de la plèvre et des poumons, pour les toux invétérées et l’asthme. (Liber V, cap 50).
Il est ensuite intéressant de réaliser comment l’héritage de la médecine grecque, byzantine, puis arabe, a été transmise en partie par l’Ecole de SALERNE, à partir du IX° siècle, dans l’Italie du sud, à proximité du Monastère du Mont-Cassin fondé en 529 par St BENOÎT. La légende en attribue l’origine à la rencontre de 4 thérapeutes : le grec PONTOS, le romain SALERNUS, le juif HELINUS, et le sarrasin ABDELA (ou ADELA, de Abdullah). Quoi qu’il en soit, il est certain que furent rassemblées les quatre grandes traditions médicales du pourtour méditerranéen, dans une école mêlant des médecins laïcs et des clercs, avec un hôpital où étaient soignés les malades, dont au XI°-XII° s. de nombreux croisés blessés rapatriés de Jérusalem.
L’apogée de SALERNE fut au XI°s. quand GARIOPONTUS rédigea son « Galeni Pergameni Passionnarius » qui est une somme médicale née de la compilation de sources grecques (HIPPOCRATE, GALIEN de Pergame, ALEXANDRE de TRALLE, et PAUL d’EGINE).
Par la suite, CONSTANTIN dit « l’Africain » car il était originaire de Carthage, après avoir voyagé en Palestine et en Perse pour commercer des drogues médicinales, s’installa en 1077 à Salerne. Il y impulsa un important atelier de traduction en latin de nombreux manuscrits arabes qui étaient eux-mêmes ou des traductions des œuvres d’HIPPOCRATE, DIOSCORIDE et GALIEN, ou des livres de médecins arabes. Il traduisit ainsi, parfois en les paraphrasant :
– HUNAYN IBN ISHÂQ, médecin syriaque nestorien de Bagdad du IX°s., qui avait traduit en arabe les Aphorismes d’HIPPOCRATE et des Commentaires des Œuvres de GALIEN, dont le « Traité des Simples » ; et qui avait également traduit en syriaque la « Matière Médicale » de DIOSCORIDE.
– ALI IBN ABBAS AL-MAJUSI, un persan du X° s. originaire d’Ahwaz, qui exerça à Chiraz et Bagdad, et écrivit un Livre de Médecine, de neurologie et de psychologie, appelé « Kitâb al-kamil » (« L’Art complet de la Médecine ») surnommé « Kitâb al-malaki » (Livre royal) que CONSTANTIN traduisit en latin sous le nom de « Liber pantegni ».
– ABU BAKR AL-RAZI (dit RHAZES)
– et IBN AL-JAZZÂR, un médecin du X°s ; de Kairouan en Tunisie…
Tout ce « travail de bénédictin » concentra les connaissances cumulées de botanique, d’observations cliniques, d’usage des simples, de maladies infectieuses, d’anatomie (la dissection était autorisée dans les pays arabes), de chirurgie, de neurologie, d’ophtalmologie…
Celles-ci se transmirent lors de la fondation de la Faculté de Médecine de Montpellier dont plusieurs médecins, dont le célèbre Arnaud de VILLENEUVE au XIII°s., avaient étudié à Salerne.
Concernant l’Hysope, le passage qui lui est consacré dans le « Regimen Sanitatis Salernitarum », rédigé en vers pour favoriser la mémorisation de ses aphorismes, déclare :
« Hyssopus est herba purgans e pectore phlegma,
Ad pulmonis opus cum melle coquenda jugata ;
Vultibus eximimium fertur prestare colorem. »
« L’hysope est la plante qui évacue les mucosités de la poitrine,
cuite mélangée dans du miel, pour le besoin du poumon ;
aux visages, elle donne la garantie d’une excellente mine. » (trad. perso)
Pendant tout le Moyen-Âge, l’Hysope est employé, avec le Thym et l’Origan comme antiseptique pulmonaire. Elle est cultivée dans les Jardins médicinaux des Monastères ou « Herbularius » avec le Thym, la Sauge, la Sarriette, la Mélisse… à des fins médicinales et condimentaires ; comme au Jardin de l’Hôpital des Pèlerins, un ancien hôpital médiéval, à PONS en Charente-Maritime. En Rhénanie, l’abbesse HILDEGARD de BINGEN, inspirée sur les emplois des plantes, déclare concernant l’Hysope : « L’Hysope purifie le foie et purge un peu les poumons. Celui qui tousse et souffre du foie ou des poumons doit manger de l’Hysope avec la viande sous la graisse, et il se sentira mieux ».
Dans son Dictionnaire universel de Médecine, en 1747, Robert J. JAMES écrit que cette plante balsamique est vulnéraire, prise en décoction pour les ecchymoses, particulièrement pour celles des yeux pour lesquels on confectionne un « nouet » (sachet) à appliquer. Elle est « bonne pour l’asthme, la toux, la difficulté de respirer, et pour les maladies froides des poumons ».
Pierre Jean-Baptiste CHOMEL, qui fut médecin et botaniste à l’Académie des Sciences sous Louis XIV, dans son Abrégé de l’histoire des Plantes usuelles de 1761, décrit l’Hysope comme béchique : pour « l’asthme et la toux opiniâtre ». « Une chopine d’infusion d’Hysope tous les matins à jeun soulage beaucoup les asthmatiques, et dissipe l’étouffement ». Elle est aussi « vulnéraire, détersive et résolutive » spécialement « dans l’épanchement de sang entre la cornée et l’iris ». Elle entre dans la composition des « décoctions céphaliques pour fortifier le cerveau » ; et bonne pour « pousser les mois et les urines ».
Nicolas LEMERY, qui fut apothicaire à Paris à l’époque de Louis XIV, décrit dans sa « Pharmacopée universelle » comment préparer un « Syrop d’Hyssope » : celui-ci associe des feuilles d’Hysope, des racines d’Ache, de Fenouil et de Réglisse, de l’Adiante blanc, des semences de Mauve et de Coing, de la Gomme adragante... « Il est propre pour les maladies de la poitrine, quand elles sont causées par des phlegmes et par des obstructions, on le donne pour l’asthme, il provoque les urines, il pousse le sable hors des reins. La dose en est d’une demi-once jusqu’à une once et demie » (une once équivaut environ à 30 g). Il fait la remarque que ce sirop associe des plantes d’essences volatiles à des substances mucilagineuses et adoucissantes.
Dans son « Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes », François-Joseph CAZIN, qui rénova la phytothérapie, résumait ainsi en 1868 les propriétés essentielles de l’Hysope :
– l’Hysope est principalement stimulante et béchique. Elle est populaire dans les campagnes où son pouvoir expectorant la fait employer dans toutes les affections bronchiques et pulmonaires. On lui associe souvent, pour adoucir la muqueuse, les mucilagineux comme la mauve, la guimauve, et le bouillon blanc.
– elle est utilisée aussi « dans tous les cas où il s’agit d’exciter les fonctions de la vie »
– utile dans l’inappétence, la gastralgie, et les coliques venteuses
– dans l’aménorrhée asthénique
– en gargarismes dans l’amygdalite
– et en applications externes dans l’ecchymose des paupières ;
elle est résolutive dans les contusions.
2) Composition & Pharmacologie
Les travaux pharmacologiques ont permis d’isoler dans l’Hysope :
Une Huile Essentielle très riche en terpènes :
– des monoterpènes (bêta-pinène, sabinène, limonène…)
– des diterpènes, dont la Marrubine (retrouvée aussi chez le MARRUBE, et le LIERRE TERRESTRE) qui est un expectorant, mais également un anti-inflammatoire, analgésique, spasmolytique, et vasorelaxant.
– des triterpènes : dont l’acide oléanolique, qui est l’isomère pentacyclique de l’acide ursolique, doué de propriétés anti-inflammatoires, protecteur hépatique et cardio-vasculaire, et préventif antitumoral.
– et des sesquiterpènes, comme l’alpha-élémol.
Tous ces composants terpéniques concourent à procurer à l’Hysope un effet antiseptique puissant : antibactérien sur le Staphylocoque, l’Escherichia coli, et le BK ; anti-viral y compris sur l’herpès et le VIH ; et antimycosique sur le Candida albicans.
Sont présents aussi des polyphénols : comme l’acide rosmarinique, un acide phénolique retrouvé chez beaucoup de labiées, qui explique leurs propriétés communes multiples : d’anti-oxydant, antibactérien, antiviral, anti-inflammatoire… et les autres acides phénoliques : acide caféique, chlorogénique, férulique, syringique...
et des flavonoïdes : apigénine, quercétine, diosmine, lutéoline, et leurs dérivés glucosidiques qui sont anti-oxydants, anti-inflammatoires, et vasculoprotecteurs.
On a décelé dans la plante la présence de pinocamphone, une cétone monoterpénique neurotoxique (dont il existe une forme cis- ou iso, et une forme trans-) ; qui est excitante du bulbe rachidien et convulsivante (le mode d’action serait un blocage neuronal par inhibition des récepteurs GABA, semblable à la Thuyone). A cause de cette cétone, l’usage interne d’Huile Essentielle est fortement déconseillée, sous peine de favoriser, chez des sujets sensibles, le déclenchement de crises épileptiques.
Dans l’Huile Essentielle (HE) d’Hysope, de plants importés des Pays-Bas pour être cultivés en Egypte, ont été recensés et analysés 33 composants (représentant 99,99% de l’HE) dont les 15 principaux (ayant un taux supérieur à 1%) sont : (SAID AL-AHL, 2015)
cis-pinocamphone 26,85%
béta-pinène 20,43%
trans-pinocamphone 15,97%
alpha-élemol 7,96%
durénol 3,11%
béta-phellandrène 2,41%
caryophyllène 2,34%
(E)-2,6-dimethyl-1,3,5,7-octatétraene 2,27%
3(10)-caren-4-ol,acetoacétic acid ester 2,14%
bicyclogermacrène 1,83%
myrténol 1,73%
germacrène-D 1,68%
limonène 1,56%
gamma-eudesmol 1,36%
linalool 1,08%
Toutefois, selon la variété d’Hysope et son biotope, la composition en essences volatiles peut varier grandement. Ainsi, l’analyse d’Hysope prélevé dans l’Est de la Turquie révèle, pour les 8 composants les plus importants de l’HE : (KIZIL, 2010) :
iso-pinocamphone (= cis-p.) 57,27%
béta-pinène 7,23%
terpinène-4-ol 7,13%
pinocarvone 6,49%
carvacrol 3,02%
p-cymène 2,81%
pinocamphone 2,59%
myrténal 2,32%
Chez l’’Hysope qui croît en Pologne, le principal composant de l’HE, l’iso-pinocamphone (= cis-pinocamphone) atteint un taux de 40 à 45% selon la méthode d’hydrodistillation (WESOLOWSKA, 2010).
La proportion en cétones varie selon le moment de la récolte.
Le taux de cis-pinocampone augmente avec la croissance de la plante,
tandis que le trans-pinocamphone diminue avec celle-ci (ZAWISLAK, 2012).
Par ailleurs, la richesse des essences volatiles de l’Huile Essentielle varie énormément selon que l’on distille les feuilles, les fleurs, ou les tiges ; ainsi chez une variété Himalayenne (PANDEY, 2014) :
57 composants ont été identifiés (99,8% de l’HE) dans les feuilles
44 composants (99,4% de l’HE) dans les fleurs
57 composants (88,4% de l’HE) dans les tiges
Les constituants majeurs avaient des taux très variables selon les parties :
cis-pinocamphone de 49,7% à 57,7%
pinocarvone de 5,5% à 24,9% taux maximum dans les fleurs
béta-pinène de 5,7% à 9,3%
1-8 cinéole de 2,9% à 8%
béta-phellandrène de 1,8% à 3,2% ...
Une variété d’Hysope cultivée en Espagne est Hyssopus officinale var. decumbens, appelée Hysope couchée contient beaucoup moins de cétones terpéniques toxiques ; c’est une « Hysope à cinéole ». Le 1-8 cinéole est un Oxyde monoterpénique, encore appelé Eucalyptol qu’on trouve principalement chez les Eucalyptus, mais aussi dans la Myrte et le Niaouli, leur conférent un pouvoir antiseptique pulmonaire.
Ainsi l’analyse de cette variété espagnole révèle que les 2 composants majeurs sont (VALLEJO, 1995) :
1-8 cinéole 52,89% de l’HE
béta-pinène 16,82% de l’HE
Les études pharmacologiques ont surtout démontré les propriétés anti-infectieuses de l’Hysope, surtout de son HE, dans les 3 domaines :
– antibactérien, notamment sur le Staphylococcus pyogenes, le Staphylococcus aureus, et l’Escherichia coli (ou Colibacille) ; cet effet antimicrobien est attribué aux composés terpéniques (principalement le pinocamphone, le béta-pinène, ainsi que l’ensemble des autres terpènes dont le 1-8-cinéole ou Eucalyptol) et aux polyphénols.
– antiviral expliquant l’action de la plante dans les viroses des voies aériennes et bronchopulmonaires ; mais aussi une forte inhibition de la réplication du HIV 1 (le virus de l’immunodéficience de type 1) et de l’antigène p24 (KREIS, 1990) (GOLLAPUDI, 1995), propriété qui semble due à l’acide Caféique.
– et antifongique, en particulier sur le Candida albicans
De nombreuses substances de l’Hysope sont anti-oxydantes et anti-inflammatoires ; d’où l’effet « anti-catarrhal » des extraits de la plante sur les voies aériennes.
Elle est encore antispasmodique de la sphère digestive, notamment intestinale, en inhibant l’acétylcholine (action anticholinergique) (LU, 2002)
3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES de l’HYSOPE
Les propriétés médicinales actuellement retenues par l’usage sont :
=> que l’Hysope est tonique, stimulante, comme d’autres labiées (THYM, SERPOLET, ROMARIN…) : stimulant des fonctions vitales, y compris la thymie, ce qui l’indique dans les états dépressifs, asthéniques. Il stimule aussi le système nerveux autonome sympathique (augmente la TA, cardiotonique) ce qui est utile dans les états grippaux ou adynamiques.
=> c’est une plante stomachique, qui aide à la digestion en augmentant les sucs gastriques ; elle est en même temps antispasmodique gastro-intestinale par effet relaxant des fibres musculaires lisses, et carminative.
=> L’Hysope est surtout un remarquable béchique qui, passée la phase initiale catarrhale (d’irritation de la muqueuse respiratoire), favorise l’expectoration dans la phase inflammatoire, productive, qui voit l’accumulation de mucosités bronchiques rendre la respiration difficile, avec risque d’encombrement pulmonaire. Son action anti-infectieuse est à la fois antivirale, précieuse dans les infections hivernales à virus grippaux (influenza), et antibactérienne prévenant les surinfections. Tout ceci en fait une plante incontournable du traitement de la phase d’état des infections broncho-pulmonaires.
Avec l’ORIGAN, l’HYSOPE est la meilleure labiée pour guérir les bronchites.
Par ailleurs, elle réduit la rhinorrhée des rhino-pharyngites, soulage en gargarismes les pharyngites et amygdalites.
=> Etant fébrifuge et diaphorétique, L’Hysope tempère la fièvre et favorise une transpiration salutaire, il hâte la résolution des états grippaux ; enfin son pouvoir de stimulation vitale aidera à récupérer promptement l’asthénie post-infectieuse.
=> la plante est encore vulnéraire : elle résorbe les hématomes et les ecchymoses (au moins aussi bien que le classique ARNICA)
=> étant neurotoxique (convulsivante) et abortive à fortes doses, l’absorption de son Huile Essentielle par voie interne est à proscrire.
USAGE CULINAIRE :
L’Hysope est une des meilleures plantes condimentaires, raison pour laquelle on la cultive dans les jardins depuis l’antiquité. Son odeur aromatique fine parfume les viandes, les pâtés, les farces, les sauces… et aussi, finement broyée, les crudités et les salades.
Elle rentre dans la composition de plusieurs liqueurs : l’Elixir de la Grande Chartreuse, la Bénédictine, et parfois, selon la formule usitée, rajoutée à l’Absinthe.
RECOLTE
Les sommités fleuries récoltées en début de floraison. L’Hysope repoussant, une 2° récolte peut se faire en Septembre. Bien faire sécher dans un local aéré. Conserver dans des bocaux de verre à l’abri de la lumière ou dans des sachets en papier.
EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE
– en INFUSION : 5-8 g/Litre d’eau bouillante (ou environ 1 cuillère-à-café par tasse , et 2 cuillères-à-café par bol) laisser infuser 10-15 mn x 2 à 4 tasses par jour ; pour les rhumes, grippes, toux bronchitiques, ou asthénie
– SIROP d’Hysope : laisser infuser 100 g/Litre pendant 1 Heure, filtrer, rajouter un poids égal de sucre ; posologie : 4-5 cuillères-à-soupe par jour, dans les bronchites.
– en DECOCTION pour usage local : en compresses imbibées sur les hématomes et ecchymoses, à renouveler 2-3 fois par jour, pendant 4-5 j.
– en TEINTURE MERE : HYSSOPUS OFFICINALIS TM : l’avantage d’une forme galénique titrée et d’emploi pratique : 30 gouttes x 3 fois par jour, en cas de grippe, infection ORL, trachéo-bronchite... jusqu’à guérison.
– l’HUILE ESSENTIELLE (HYSSOPUS OFFICINALIS HE) est formellement contrindiquée à cause de sa neurotoxicité ; toutefois, il existe une autre variété l’HYSOPE COUCHEE ou des Montagnes (HYSSOPUS MONTANA, anciennement DECUMBENS) dont l’HE est très pauvre en cétones (seulement 5 à 8%), plus riche en cinéole anti-infectieux, et qui peut être prise par voie interne, sur recommandation médicale, avec respect de la posologie.
CONTRINDICATION : toute personne ayant des antécédants convulsifs, ou traitée par anti-épileptique ; la femme enceinte et le jeune enfant.
PHARMACOPEE FRANCAISE
Liste A (ansm, Janvier 2019)
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
1) Bibliographie générale :
Jan VOLAK – Jiri STODOLA « Plantes médicinales » p. 178
Dagmar LANSKA « Plantes sauvages et comestibles » p. 114-115
H. LECLERC « Précis de Phytothérapie » p. 251-252
Pierre LIEUTAGHI « Le livre des bonnes herbes » p. 263-265
Jacques FLEURENTIN « Du bon usage des plantes qui soignent » p. 260-261
Loïc GIRRE « Les plantes et les médicaments » p. 63
Pierre BOULLARD « Plantes médicinales du monde : croyances et réalités » § 630 ; p. 277-278
Gigliola MAGRINI « Les plantes de la santé » p. 24
Fabrice BARDEAU « La pharmacie du Bon Dieu » p. 142-145
Abbaye d’ORVAL « Jardin des plantes médicinales » p. 66-67
2) Ouvrages anciens :
HIPPOCRATE « Œuvre d’Hippocrate : Des Maladies » trad. latine d’ANUCE FOES, trad.fr. J-B GARDEIL (1838) Tome 2 ; p. 181-183
Le « Regimen Sanitatis Salernitarum » in « Scholae Salernitanae praecepta conservandae valetudinis » texte latin recensé par Josepho Nicolao KOVACHICH, MDCCCXXI (1821), § 67 p. 10-11
Robert JAMES « Dictionnaire universel de médecine… » (1747) Vol 4 ; p. 439-440
Pierre Jean Baptiste CHOMEL « Abrégé de l’histoire des plantes usuelles » (1761) p. 47-49
Nicolas LEMERY « Pharmacopée universelle » Paris, 5° éd. 1761, p.187-188
J-B DEMOMMEROT « L’Art de conserver et de rétablir sa santé, ou Préceptes d’hygiène » (1841) p. 33
François Joseph CAZIN « Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes » Paris, (3° éd. 1868) p. 521-522
3) Articles scientifiques :
(articles classés en ordre chronologique, des plus anciens aux plus récents) :
KREIS W, KAPLAN MH, FREEMAN J, SUN DK, SARIN PS « Inhibition of HIV replication by Hyssopus officinalis extracts » Antiviral Res. 1990 ; 14(6) : 323-37 (North Shore University Hospital, Manhasset, NY, USA)
GOLLAPUDI S, SHARMA HA, AGGARWAL S, BYERS LD, ENSLEY HE, GUPTA S. « Isolation of a previously unidentified polysaccharide (MAR-10) from Hyssopus officinalis that exhibits strong activity against human immunodeficiency virus type 1 « Biochem. Biophys. Res. Commun. 1995 ; 210(1) : 145-51 (University of California, Irvine, USA)
VALLEJO M, HERRAIZ J, PEREZ-ALONSO M, VELASCO-NEGUERUELA A. « Volatile oil of Hyssopus officinalis L. from Spain » J. Essential Oil Res. 1995 ; 7 (5) : 567-68 (Madrid University, Spain)
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GARG SN, NAQVI AA, SINGH A, RAM G, KUMAR S. « Composition of essential oil from an annual crop of Hyssopus officinalis grown in Indian plains » Flavour and Fragrance J. 1999 May-June ; 14(3) : 170-72 (Central Institute of Medicinal and Aromatic Plants, Lucknow, India)
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LU M, BATTINELLI L, DANIELE C, MELCHIONI C, SALVATORE G, MAZZANTI G. « Muscle relaxing activity of Hyssopus officinalis essential oil on isolated intestinal preparations » Planta Med. 2002 Mar ; 68(3) :213-16 (Rome University, Italy)
WESOLOWSKA A, JADCZAK D, GRZESZCZUK M. « Essential oil composition of hyssop (Hyssopus officinalis L.) cultivated in north-western Poland » Herba Polonica 2010 ; 56(1) :57-65 (West Pomeranian University, Szczecin, Poland)
KIZIL S, HASIMI N, TOLAN V, KILIN E, KARATAS H. « Chemical composition, antimicrobial and antioxidant activities of Hyssop (Hyssopus officinalis L.) essential oil » Not. Bot. Hort. Agrobot. Cluj-Napoca 2010 ; 38(3) : 99-103 (Diyarbakir University, Turkey)
FATHIAZAD F, MAZANDARANI M, HAMEDEYASDAN S. « Phytochemical analysis and antioxidant activity of Hyssopus officinalis L. from Iran » Adv. Pharm. Bull. 2011 Dec ; 1(2) :63-67 (Tabriz University, Iran)
MOHAN M, SETH R, SINGH P, LOHANI H, GUPTA S. « Composition of the volatiles of Hyssopus officinalis (L.) and Thymus Serpylum (L.) from Uttarakhand Himalaya » Nat. Acad. Sci. Letters 2012 Oct ; 35(5) : 445-48 (Dehradun University, India)
ZAWISLAK G. « The chemical composition of the essential hyssop oil depending on plant growth stage » Acta Sci. Pol. Hortorum Cultus 2013 ; 12(3) : 161-70 (University of Life Sciences in Lublin, Poland)
PANDEY V, VERMA RS, CHAUHAN A, TIWARI R. « Compositional variation in the leaf, flower and stem essential oils of Hyssop (Hyssopus officinalis L.) from Western-Himalaya » J. of Herbal Medicine 2014 ; 4(2) : 89-95 (Central Institute of Medicinal and Aromatic Plants, Lucknow, India)
VLASE L, BENEDEC D, HANGANU D, DAMIAN G, CSILLAG I, SEVASTRE B, MOT AC, SILAGHI-DUMITRESCU R, TILEA I. « Evaluation of antioxidant and antimicrobial activities and phenolic profile for Hyssopus officinalis, Ocimum basisicum and Teucrium chamaedrys » Molecules 2014 Apr ; 19(5) : 5490-507 (University of Cluj-Napoca, Romania)
SAID-AL AHL H.A.H, ABBAS ZK, SABRA AS, TKACHENKO KG « Essential oil composition of Hyssopus officinalis L. cultivated in Egypt » Int. J. Plant Sci. and Ecology 2015 ; 1(2) : 49-53 (Department of Medicinal and Aromatic Plant, Cairo University, Giza, Egypt)
WEBOGRAPHIE :
www.fr.wikipedia.org
www.doctissimo.fr
www.wikiphyto.org
www.floramedicina.com
www.passeportsante.net
www.poivrecayenne.com (site de Pierre LIEUTAGHI)