MENTHES
MENTHE POIVREE
Mentha piperita L.
MENTHE VERTE
Mentha spicata L.(ou viridis)
MENTHE AQUATIQUE
Mentha aquatica L.
MENTHE POULIOT
Mentha pulegium L.
MENTHE des CHAMPS
Mentha arvensis L.
MENTHE SUAVE
Mentha suaveolens Erhr.
MENTHE à FEUILLES RONDES
Mentha rotundifolia (L.) Huds
MENTHE CITRONNEE ou « BERGAMOTE »
Mentha citrata Ehrh.
MENTHE à LONGUES FEUILLES
Mentha longifolia (L.) Huds
Article révisé en Septembre 2019
et complété en Avril 2020
Parmi le vaste genre des Menthes, nous avons choisi de décrire les neuf espèces les plus courantes.
Les 2 premières, la Menthe poivrée et la Menthe verte, sont des menthes cultivées à grande échelle, dans beaucoup de pays sur les cinq continents. Ce sont celles qui sont commercialisées en tisane, à des fins médicinales ou culinaires, et en confiserie pour leur saveur mentholée.
Il en existe d’ailleurs de nombreuses sous-variétés ou « cultivars ».
Les 7 autres sont des Menthes sauvages dont la répartition est variable selon l’adaptation de chaque plante à un biotope particulier. Leurs caractéristiques botaniques et leur composition pharmacologique varient selon les espèces, en raison d’hybridations spontanées fréquentes entre elles.
BOTANIQUE commune
Famille des Lamiacées (Labiées)
Il existe un grand polymorphisme des Menthes, à cause des nombreuses hybridations entre les variétés. La taxonomie selon la classification morphologique Linéenne, ou même celle incluant des critères chimiques de Cronquist, ont dû céder la place à des analyses du génome de la plante. C’est en étudiant le nombre de chromosomes des différentes variétés de menthes qu’on a pu retrouver, rétrospectivement, leur phylogenèse.
Indiquons déjà leurs caractères morphologiques communs :
Les Menthes sont des plantes vivaces, à rhizomes sous-terrains, desquels repoussent des stolons assurant la multiplication de la plante. Les tiges carrées s’élèvent à 40-60 cm, parfois jusqu’à 80 cm pour certaines variétés ; vertes ou légèrement rouge-violacé. Les feuilles sont opposées, sessiles ou peu pétiolées, ovales plus ou moins lancéolées, et dentées.
Les inflorescences sont en verticilles à l’aisselle des feuilles, ou en épis terminaux (plus ou moins pointus, ou au contraire arrondis, selon les variétés) ; plus rarement un groupe de feuilles termine la tige. Le calice est acuminé, composé de 5 dents, plus ou moins ciliées ; chaque fleur est une corolle de forme tubulaire « en entonnoir », avec 4 lobes égaux, de couleur rosée pâle allant du blanc-rosé au rose-violacé ; et 4 étamines. Les graines sont des akènes, souvent stériles.
Toute la plante, lorsqu’on la froisse, dégage une odeur aromatique plus ou moins mentholée ou suave.
La MENTHE POIVREE (Mentha piperita)
C’est la variété de menthe la plus aromatique, puissante, riche en menthol, la plus « médicinale ».
Botanique
Les recherches génétiques sur la plante ont permis d’affirmer qu’elle résulte d’une hybridation entre la menthe aquatique et la menthe verte, apparue spontanément. On la découvrit vers 1696 en Angleterre, elle se répandit rapidement au XVIII° siècle, et fit l’objet d’une mise en culture industrielle dans les environs de la ville de MITCHAM ; raison pour laquelle on l’a quelquefois appelée « Menthe anglaise » ou « Peppermint ». On la reconnaît à ses feuilles pétiolées, ovales-lancéolées et dentées, parfois un peu rougeâtres ; ses inflorescences sont des épis terminaux arrondis, violet-pâle.
Détaillons les 3 variétés principales :
– Mentha crispa est la « Menthe crépue » ou « curly » (frisée)
– Mentha nigricans est la « Menthe noire » (dite « black »)
– Mentha officinalis est une « Menthe blanche »
Elle est stérile, et se multiplie par ses stolons.
Elle est extrêmement aromatique, et sa saveur est chaude, « poivrée ».
Habitat :
Elle est maintenant cultivée sur les 5 continents : en Europe (en Grande-Bretagne, en Italie surtout, ainsi qu’en Espagne, en Russie...) ; en Asie (surtout en Inde, mais aussi en Chine et au Japon…) ; en Australie ; et dans les Amériques. On la cultive beaucoup dans les jardins.
Composition et pharmacologie :
La Menthe poivrée est la plus riche en Menthol, 30-40% en moyenne selon le terroir et la saison ; mais ce taux peut monter à 35%-55% (FLEURENTIN) et jusqu’à des taux de 70% dans certains cultivars indiens sélectionnés précisément pour leur richesse en Menthol.
A titre d’exemple, voici la composition de l’Huile Essentielle d’une Menthe poivrée iranienne (SAHARKHIZ, 2012) : par taux décroissants :
Menthol 53,28%
Acétate de Menthyle 15,10%
Menthofurane 11,18%
1,8 Cinéole (Eucalyptol) 6,69%
Neomenthol 2,79%
Menthone 2,45%
(Z)-Caryophyllène 2,06%
Germacrène D 2,01%
Le pic de concentration est atteint à 150 jours, période optimale pour la récolte.
Le MENTHOL est un monoterpène comportant une fonction alcool ; il a été isolé en 1771 par un chimiste allemand, Hiéronymus David GAUDIUS, qui enseigna à Leyde (Hollande). Ses effets biologiques expérimentaux sont :
– stimulant de la vigilance, par action dopaminergique
– décongestionnant des fosses nasales et des voies respiratoires
– anesthésique local, en agissant sur les terminaisons nerveuses sensitives ; tout en stimulant la sensibilité des récepteurs au froid.
– analgésique, tout spécialement sur les céphalées
– antispasmodique des fibres lisses du tractus gastro-intestinal
– antiseptique des muqueuses (oropharyngées, pulmonaire, et intestinales) par une triple activité : antibiotique sur les cocci Gram + (Staphylocoque) et bacilles Gram – (Entérobactéries) ; antifongique sur le Candida albicans et les Trichophytons ; et antivirale.
La Menthe poivrée est également :
– riche en dérivés du Menthol : Menthone (10-35%), et acétate de Menthyle
– le Menthofurane (2%) un oxyde terpénique qui est hépatotoxique
– le Pulégone, un monoterpénone, heureusement à taux faible (<3%), car lui aussi hépatotoxique
– le terpinène
– le Pipéritone… tous ces composés terpèniques sont antiseptiques ;
– des flavonoïdes (Lutéoline, Eriocitrine…) qui sont anti-oxydants
– et des acides : caféique, férulique, fumarique, chlorogénique…
Si toutes les menthes partagent des propriétés communes, la Menthe poivrée, par sa concentration élevée en Menthol et sa riche composition terpénique, est la plus « médicinale ». Son emploi à des fins médicales sera précisé plus loin.
La MENTHE VERTE (Mentha spicata ou viridis)
On l’appelle aussi la « Menthe en épis », « Menthe crépue », ou « Menthe marocaine » dite aussi « Menthe Nanah »
Botanique
Ses feuilles opposées, sessiles, sont ovales-lancéolées ; le bord des limbes est « serreté » c’est-à-dire « en dents-de-scie » ; les inflorescences sont de longs épis terminaux, allongés, de couleur rosée.
Habitat
Elle est originaire du Moyen-Orient (Turquie, Chypre, Liban, Syrie), des pays méditerranéens (Grèce, Italie, Balkans). Elle est maintenant cultivée dans le monde entier (USA, Chine, Inde, Japon…) à cause d’une grande demande commerciale.
Elle aime les lieux humides, semi-ombragés.
Froissée, elle exhale une odeur aromatique très fine, et sa saveur très balsamique laisse en bouche une impression de fraicheur.
Composition et Pharmacologie
La Menthe verte est dépourvue de Menthol.
– Elle est par contre très riche en Carvone (50 à 70%) et jusqu’à 51%-65% dans certains cultivars indiens (PADALIA, 2013) ; c’est une cétone monoterpénique, présente sous sa forme lévogyre : L-Carvone (alors qu’un énanthiomère dextrogyre, D-Carvone, se trouve chez les ombellifères : Cumin, Carvi, Aneth…). Elle a pour propriétés d’être un détoxifiant hépatique, et un antispasmodique.
– elle contient encore du Limonène entre 15% et 25% (PADALIA, 2013), un terpène d’odeur citronné (qui est insecticide, et aurait des propriétés anti-cancéreuses).
– et selon les chémotypes en fonction des diverses variétés cultivées :
du terpinène, pipériténone, pipéritone, pulégone (à taux faible)… sauf chez un cultivar indien de cette M. spicata (var. Ganga) où le principal composant est le Piperténone-oxide à 76,6% (PADALIA, 2013).
Elle est moins médicinale que la Menthe poivrée, mais, par sa finesse, surtout utilisée dans le domaine culinaire, pour le fameux « Thé à la menthe ».
La MENTHE POULIOT (Mentha pulegium)
Appelée « POULIOT » tout-court pendant des siècles, car depuis l’antiquité, on en faisait une plante à part, celle-ci a été finalement réunie à la grande famille des menthes.
Botanique
Elle se distingue des autres menthes par ses feuilles petites, ovales, et à court pétiole ; ses inflorescences sont des glomérules installés aux aisselles des feuilles, en « faux-verticilles », étagés à la partie supérieure des tiges ; les fleurs sont rose-lilas.
Habitat
La Menthe Pouliot croît le long des ruisseaux, de préférence sur sols siliceux, sableux, qui sont engorgés en eau l’hiver. C’est une plante bio-indicatrice d’hydromorphisme avec formation de gley (terre compactée de couleur grise) : elle indique la présence d’une nappe d’eau à niveau variable, ou d’une zone à fort contraste hydrique (DUCERF).
USAGE MEDICINAL :
1) Usage traditionnel :
Son nom latin « Pulegium » lui vient que dans l’antiquité méditerranéenne, on s’en servait pour « chasser les puces », en plaçant des rameaux de la plante dans les lits. On l’a aussi utilisée pour chasser les mouches des séchoirs à viande. Portée en couronnes, cette menthe prévenait les vertiges et évanouissements (propriété retrouvée chez une autre labiée, la MELISSE). Le Pouliot fut très employé pendant des siècles, où sa réputation était grande : infusé dans du vin blanc, il était emménagogue ; mais à forte dose, il avait la réputation d’être abortif. On y avait aussi recours dans « la toux convulsive, l’asthme, l’enrouement ». Employé encore en applications externes sur les rhumatismes, on le surnommait « podagria » pour son efficacité sur les déformations goutteuses des pieds (ou podagre).
2) Composition et Pharmacologie
Le Pouliot a une composition particulière :
– la Pulégone, son principal terpène qui a emprunté son nom à la plante, présente entre 20% et 38% en moyenne, mais jusqu’à 90% chez certaines variétés ! Or, c’est une cétone monoterpénique hépatotoxique et néphrotoxique.
– la Menthone (20% - 30%) et son dérivé, le Menthofurane, sont tous 2 hépatotoxiques.
La plante est insecticide et antibactérienne sur les Cocci Gram + (Staphylocoque) et les bacilles Gram – comme les Salmonelles)
Du fait de taux très variables de pulégone, la plante n’est recommandable qu’en infusion, non-concentrée, pendant de courtes périodes.
Réglementation : Son Huile Essentielle est interdite par l’Arrêté du 14 Juin 2014, et le Pouliot est interdit de vente comme complément alimentaire.
La MENTHE AQUATIQUE (Mentha aquatica)
Botanique :
Ses inflorescences associent des épis terminaux arrondis (comme la Menthe poivrée, qui est un de ses hybrides), et des petits groupes floraux à l’aisselle des fleurs supérieures.
Composition et Pharmacologie
Son principal composant est le Menthofurane, une cétone monoterpénique, qui est hépatotoxique à dose élevée (EBRAHIMZADEH, 2010) et/ou le Linalol et Linalol-acétate (KAPP, 2015).
Sur 5 plantes méditerranéennes étudiées pour leur action anti-inflammatoire, la Menthe aquatique s’avérait posséder les taux les plus élevés en phénols et en flavonoïdes aux propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires (CONFORTI, 2008).
La MENTHE des CHAMPS (Mentha arvensis)
Elle a reçu l’appellation populaire de « Baume des jardins », mais cette dénomination vernaculaire n’est pas spécifique (car c’est également le nom donné à la Balsamite des jardins ou « Menthe-Coq »)
Botanique
Elle a ses feuilles ovales-lancéolées, à pétiole court ; on la distingue par ses limbes velus, et parce que la plante se termine à son sommet par des feuilles (et non par un épi floral pour les autres menthes).
Elle a un parfum épicé.
– Mentha crispa est la « menthe crépue » ou « curly » (frisée)
– Mentha nigricans est la « menthe noire » (dite « black »)
– Mentha officinalis est une « Menthe blanche »
Elle est stérile, et se multiplie par ses stolons.
Elle est extrêmement aromatique, et sa saveur est chaude, « poivrée ».
Composition et Pharmacologie
La Menthe des champs contient peu de Menthol, à l’instar de la Menthe verte. Toutefois, un cultivar japonais de cette Mentha arvensis, variété piperascens, en contient environ 40% ; et certains cultivars indiens sélectionnés renferment 73% - 85% de Menthol (PADALIA, 2013).
Chez certains cultivars de l’Ouest Himalayien, de Mentha arvensis appelée là-bas « Menthe japonaise », le taux d’HE se situe entre 0,31% et 0,38% et les 2 principaux composants sont le Menthol 60,22% - 77,46% et le Menthone 5,32% - 9,22% (LOHANI, 2012).
Habituellement, cette Menthe des champs renferme principalement du Linalol (78%) et un peu de Carvone (3%).
La MENTHE SUAVE (Mentha suaveolens)
Elle est appelée aussi « Menthe odorante » ou « Baume sauvage »
Botanique
Sa particularité est d’avoir des feuilles ovales-arrondies, sessiles, à bords crénelés ; le dessus des feuilles est ridé en réseau, « gaufré » ; les fleurs sont en épis terminaux, triangulaires en pointes (glomérules « spiciformes »), de couleur blanche à rosée.
Son parfum épicé, dit « suave », a moins de force aromatique que chez la Menthe poivrée, et moins de finesse que chez la Menthe verte.
Habitat
Son biotope est, comme les autres menthes, les lieux humides, les fossés. Elle indique un terrain engorgé d’eau (hydromorphisme), ou un excès d’irrigation.
Composition et Pharmacologie/bleu marine] :
Il existe des chémotypes différents, contenant en proportions variables :
– surtout de la Pipériténone oxyde (70% à 80%)
– plus ou moins de la Pipéritone oxyde, associée à la précédente
– et certaines sous-variétés à Pulégone (jusqu’à 34%) ; c’est la plus antibactérienne des trois, mais aussi la plus toxique au niveau hépatique, rénal et pulmonaire (OUMZIL, 2002), (SUTOUR, 2010) et (BOZOVIC, 2015).
La MENTHE à FEUILLES RONDES (Mentha rotundifolia)
Elle est un hybride de la Mentha suaveolens et de la Mentha longifolia.
Botanique
Elle est proche de la Menthe aquatique, et souvent confondue avec elle ; elle a de petites feuilles arrondies, ridées, avec en surface des feuilles une fine « laine blanche ».
Sa saveur est chaude et âcre, un peu moins agréable que la Menthe des jardins.
Habitat
Comme la Menthe aquatique et la Menthe suave, elle est très fréquente dans les lieux aquatiques, près des mares et des étangs.
La MENTHE CITRONNEE, dite « MENTHE BERGAMOTE » (Mentha citrata)
Botanique
Elle n’a été reconnue que tardivement par les botanistes, tantôt classée comme une variété de Menthe aquatique, tantôt de Menthe poivrée. D’après des études chromosomiques, elle serait un hybride de Mentha aquatiqua et de Mentha spicata.
Elle dégage un arôme de citron et d’orange, très apprécié.
Habitat
Sa culture s’est répandue d’Egypte en Chine et en Inde (au Cachemire), ainsi qu’au Mexique et en Amérique du Sud.
Composition et Pharmacologie
Il s’agit d’une Menthe riche en Linalol et en Acétate de Linalyle, qui ne contient pas de Menthol.
Par exemple, un cultivar indien de cette Mentha citrata « Kiran » produit respectivement 59,7% et 18,4% de ceux-ci (PADALIA, 2013).
La MENTHE à LONGUES FEUILLES (Mentha longifolia)
Botanique
Cette menthe a des feuilles longues, lancéolées, blanchâtres en dessous, et duveteuses ; et des inflorescences en épis terminaux ou « verticilles » de fleurs rosées.
Son odeur n’est pas spécialement agréable, car elle « sent le moisi ».
Habitat
Elle est répandue du Moyen-Orient, en passant par le Caucase et l’Iran, jusqu’au Pakistan et l’Inde ; également en Europe et en Russie ; et en Afrique. En France, on la rencontre en montagne au-dessus de 300m dans les Vosges, le Jura et les Alpes, dans le Massif Central et les Pyrénées. Elle pousse dans les lieux humides, au bord des lacs et des ruisseaux.
Composition et Pharmacologie
Celle-ci est très variable, selon les variétés.
Les Menthes s’hybridant beaucoup entre elles, on trouve des variétés où prédomine le Trans-Pipéritone, ou la Carvone, ou encore la Menthone, et parfois encore le Pulégone. Or, ces dernières cétones les rendent hépatotoxiques (risque de nécrose du foie). C’est pourquoi, en dépit des propriété médicinales qui leur sont reconnues, et de leur usage traditionnel au Moyen-Orient et en Iran, ces Menthes à longues feuilles ne doivent pas être collectées pour un usage médicinal.
USAGE MEDICINAL commun aux MENTHES :
1) Historique et usages traditionnels
Les Menthes étaient connues dans l’Antiquité grecque. DIOSCORIDE, botaniste d’Asie mineure au 1° siècle de notre ère, dit que « La menthe échauffe, ressère, et déssèche ; elle est vermifuge (contre les vers ronds), apaise les vomissements, les hoquets, et la cholérique passion… mise sur le front, allège les douleurs de tête ; elle apaise les douleurs des mamelles trop tendues et pleines de laict… » (sic) et encore : « La menthe est bonne à l’estomac, et est fort bonne en sausses » (cité par Matthiole, en 1572).
En 1615, le médecin lyonnais Jacques DALECHAMPS citant DIOSCORIDE et PLINE l’ANCIEN dit du « POULIOT » (qui était une menthe très populaire) :
– qu’il « provoque les mois » et « fait sortir l’enfant du ventre de sa mère » (facilite l’accouchement)
– il « purge les poumons avec du sel et du miel »
– il est « bon aussi aux spasmes et convulsions »
– il « guérit les tranchées de l’estomac »
– « appliqué près du nez avec du vinaigre, il fait revenir de pâmoison »
– « il apaise toute sorte d’inflammations » (en applications locales)
– qu’un mélange de menthe et de pouliot est bon dans les « faiblesses du cœur »
– « une couronne de pouliot est le meilleur (traitement) aux vertiges et tournoiements de tête, et les maux de tête ».
Le Pouliot « préserve le cerveau du froid et du chaud ».
En 1760, Nicolas LEMERY, dans son « Dictionnaire Universel des Drogues Simples » prêtait à la menthe une étymologie apparentée au latin « mens-mentis », la pensée, « parce que cette plante fortifie le cerveau, excite la pensée ou la mémoire ». Toutes les menthes, affirme-t-il, « fortifient le cerveau, le cœur, l’estomac ; elles chassent les vents, elles résistent au venin, elles excitent l’appétit, elles provoquent les mois aux femmes & l’accouchement ; elles aident à la respiration, elles sont détersives, vulnéraires, résolutives ; elles tuent les vers… »
En 1834, Gabriel ANDRAL nous apprend que la menthe était traditionnellement utilisée dans les états de faiblesse ; car elle était reconnue comme « excitante des fonctions organiques ». Ainsi, « la transpiration augmente, les urines augmentent, le flux menstruel augmente… aussi la menthe est-elle utile dans toute les affections où il y a faiblesse, atonie… On l’emploie pour relever les forces de l’estomac, pour ranimer les digestions, combattre les dispepsies, les flatuosités, les coliques…(et) dans les affections de même nature de la matrice, comme la chlorose, certaines aménorrhées, etc. »
Par ailleurs : « On lui attribue une action puissante sur le système nerveux. La menthe est anti-spasmodique, calmante, nervine. Aussi la recommande-t-on contre l’hystérie, l’hypochondrie, les tremblemens, les spasmes, les céphalalgies, les coliques nerveuses, les vomissements nerveux, la toux convulsive, l’asthme spasmodique, les convulsions, les vertiges, etc. »
ANDRAL indique aussi que récemment, en 1832, la plante fut utilisée à grande échelle au cours d’une épidémie de choléra.
Il cite encore qu’un ancien pharmacien de l’Hôpital d’Alexandrie, un certain ASTIER, avait vu utiliser la Menthe poivrée en infusion concentrée, appliquée en lotion deux fois par jour contre la gale, avec succès en une quinzaine de jours.
En 1837, MERAT de VAUMARTOISE dit que la Menthe poivrée est la plus médicinale. Son goût poivré est l’indice d’une forte proportion de « camphre ». Il énonce une phrase étonnante sur la qualité de la plante :
« C’est le végétal le plus chaud des climats froids ».
« Elle convient toutes les fois qu’il faut redonner du ton, exciter les organes, ranimer les fonctions, remédier à la faiblesse générale ou locale ». On l’emploie comme « stomachique, résolutive, emménagogue, et surtout comme antispasmodique ».
Quelques années plus tard, en 1843, TROUSSEAU et PIDOUX précisèrent de façon remarquable tous les symptômes spasmodiques que l’observation clinique avait vu améliorer chez des patients prenant de la Menthe poivrée. Ils la recommandaient donc dans :
– les vomissements nerveux, les gastrodynies (douleurs d’estomac)
– les coliques de l’hypochondre droit et la région des reins
– les menstruations douloureuses et difficiles
– les coliques utérines déchirantes
– elle dissipe les gastralgies et entéralgies
– elle provoque un appétit naturel
– elle détermine une répartition plus égale de la chaleur
– elle calme les palpitations du cœur, les tremblements nerveux, les hoquets, les céphalalgies et les migraines légères
– elle est aussi carminative, soulage les flatulences et le météorisme.
Par contre, la Menthe crépue est moins active.
Et la Menthe Pouliot a une action particulière dans les toux convulsives, comme celle de la coqueluche.
CAZIN, en 1868, phytothérapeute réputé du Nord de la France, reprend toutes les indications de ses prédécesseurs. Il retient comme essentiel que l’infusion de Menthe poivrée convient particulièrement dans toutes les situations débilitantes, qui ont rendu les patients affaiblis, cachectiques, ou adynamiques ; suite d’affections inflammatoires ou spasmodiques, d’infections graves comme le choléra ou la fièvre typhoïde. Les infusions systématiques, plusieurs fois par jour, aident à « ranimer les forces des enfants faibles et languissants » ou des vieillards débilités, vivant dans des lieux humides, ou dénutris suite de mauvaise alimentation.
Les autres menthes, comme la Menthe crépue ou la Menthe verte, ont les mêmes emplois notamment digestifs, bien que moins actives.
Quant à la Menthe Pouliot, elle a une action particulière broncho-pulmonaire : elle « active la sécrétion bronchique et favorise l’expectoration ». Elle agit comme le SERPOLET, la SAUGE, l’HYSOPE…
2) COMPOSITION & PHARMACOLOGIE des MENTHES
La principale Menthe cultivée commercialement à des fins médicinales ou alimentaires est la Menthe poivrée (Mentha piperita). Sa composition est maintenant bien établie :
– Les composants les plus intéressants sont les composés volatiles qui, par hydrodistillation, se retrouvent dans l’Huile Essentielle (HE), présente à des taux entre O,3% et 1,2% (VERMA, 2010).
Les taux indiqués représentent les fourchettes mini-maxi recensées chez divers chercheurs, en ordre décroissant (McKAY, 2006) :
Menthol 33% - 60%
Menthone 15% - 32%
Isimenthone 2% - 8%
1,8 Cinéole (Eucalyptol) 5% - 13%
Acétate de Menthyle 2% - 11%
Menthofurane 1% - 10%
Limonène 1% - 7%
Béta-caryophyllène 2% - 4%
Béta-Myrcène 0,1% - 1,7%
Pulégone 0,5% - 1 ,6%
Carvone 1%
Ainsi, les 2 substances nettement majoritaires sont le Menthol et la Menthone ; elles recouvrent l’essentiel des propriétés médicinales de l’HE.
Le MENTHOL est un monoterpénol très employé dans des pastilles pour soulager la gorge, dans les chewing-gums pour rafraichir l’haleine, dans des baumes pour l’impression de froid qu’il procure au niveau de la peau ; il est largement utilisé aussi en confiserie et en parfumerie. Des chercheurs ont découvert que l’impression de fraicheur et d’anesthésie au niveau des muqueuses ou de la peau était due à une action au niveau des terminaisons sensitives ; mais il ne s’agit que d’une impression. Le Menthol n’est en fait ni antalgique, ni anesthésique vrai. Il a par contre des propriétés : bactéricide, antivirale, anti-inflammatoire, antinauséeuse, et antispasmodique digestive.
La MENTHONE est une cétone monoterpénique qui provient de l’oxydation du Menthol. Elle est aussi utilisée comme arôme naturel, et rentre en synergie avec le Menthol comme anti-inflammatoire.
– Toutes les Menthes sont riches en Polyphénols, dont principalement des Flavonoïdes (environ 12% des feuilles) :
Eriocitrine et Acide Rosmarinique (ensemble de 59% à 67%)
Lutéoline-7-O-rutinoside (7% - 12%)
Hespéridine (6% - 10%)
suivis, en petites quantités, de :
Pébriline, Gardénine B, et Apigénine.
Tous ces flavonoïdes sont anti-oxydants et protecteurs vasculaires ; certains comme l’acide Rosmarinique et l’Apigénine sont aussi anti-inflammatoires, antiviraux, anticancéreux...
– Les Menthes renferment encore des Vitamines (Vitamine C, et Caroténoïdes)
– ainsi que des sels minéraux : principalement K, Ca, Mg ; et aussi Fe, Mn, Zn, Cu ; selon les lieux de cultures, elles peuvent renfermer de l’Aluminium.
– des acides gras : acides palmitique, linoléique et linolénique.
Les propriétés pharmacologiques mises en évidence pour la Menthe poivrée sont :
– antioxydante
– anti-inflammatoire ; le Menthol antagonise certains médiateurs de l’inflammation comme les leucotriènes LT B4, les prostaglandines PG E2, et l’interleukine IL-béta2 (JUERGENS, 1998) ; et le 1,8 Cinéole (ou Eucalyptol) inhibe le TNF-alpha qui est une cytokine impliquée dans le déclenchement de l’inflammation aiguë.
– antibactérienne : sur la plupart des bactéries du tractus respiratoire : Haemophilus influenzae (agent des rhinopharyngites compliquées d’otite chez l’enfant), Streptococcus pneumoniae (le Pneumocoque responsable de la pneumonie franche lobaire aigue), Streptococcus pyogenes (responsable d’angines, de la scarlatine, d’impétigo et d’érysipèle), et Staphylococcus aureus (qui peut provoquer des pneumonies avec abcès du poumon, et agent de staphylococcies cutanées, d’abcès...). Le Menthol et la Menthone sont les substances actives (CMI basses) (INOUYE, 2001) (KAPP, 2015).
active également sur Legionella pneumophila (responsable de la redoutable légionellose pulmonaire) (FURUHATA, 2000).
ainsi que sur l’Helicobacter pylori (qui participe à l’ulcérogenèse gastro-duodénale) où le Menthol en est la substance active (AZUMA, 2003).
et sur des bactéries de toxi-infections alimentaires comme Salmonella enteritidis et Listeria monocytogenes (TASSOU, 1995).
Enfin, l’HE de Menthe a un effet anti-plasmide sur l’Escherichia Coli, principal responsable d’infections urinaires. (le plasmide est un fragment génétique que s’échangent les entérobactéries ; il confère à la bactérie sa polyrésistance aux antibiotiques) (SHELZ, 2006).
– antimycosique : active sur le Candida albicans chez qui elle inhibe le biofilm (SAHARKHIZ, 2012)
– antivirale : sur l’Influenza (virus grippaux) et sur l’Herpes-virus-1 et 2, y compris sur les souches devenues résistantes à l’Acyclovir (SCHUHMACHER, 2003)
– anti-allergique
– antitumorale (KUMAR, 2004)
Les expérimentations de laboratoire chez l’animal ont porté :
– principalement sur la sphère digestive. La Menthe les contractions gastriques (non-pas en freinant l’activité du parasympathique, mais en agissant comme inhibiteur des canaux calciques). Elle augmente la quantité de bile (effet cholérétique, TRABACE, 1992).
Des modifications biologiques hépatiques minimes ont été mises en évidence chez le rat, ainsi que des altérations histologiques nécrosantes à doses-dépendantes (AKDOGAN, 2004) ; on sait que l’hépatotoxicité des Menthes est due aux cétones monoterpéniques contenues (Menthone, Pulégone, Carvone) dont le taux est très variable selon la variété et le cultivar.
– La Menthe est antispasmodique trachéale chez le rat (SOARES, 2012) ; elle réduit la rhinite allergique induite chez le rat, ainsi que l’histamino-libération (INOUE, 2001 et 2002).
– Le Menthol exerce in vivo une action antitussive (LAUDE, 1994).
– Au niveau neurologique, toutes les Menthes, comme la plupart des Labiées, sont toniques, stimulantes. In vivo chez la souris, le Menthol augmente l’activité ambulatoire ; cet effet imputable aux monoterpènes de la plante (1,8 cinéole, menthol, menthone et isomenthone, pulégone...) agirait en stimulant la Dopamine (UMEZU, 2003).
Les expérimentations humaines :
ont permis de conforter sur le tractus oeso-gastro-intestinal les bienfaits traditionnellement avancés pour l’utilisation médicinale de la Menthe.
Celle-ci lève le spasme du pylore et le gastro-spasme (MIKEFIELD, 2003).
Elle réduit les nausées, notamment post-opératoires (TATE, 1997).
Elle améliore la dyspepsie, en association au Carvi, Fenouil, et à la Gentiane ( UEHKELE, 2002). Même dans les cas où un Helicobacter pylori était présent au niveau gastrique (ce qui représente environ 50% des patients atteints de dyspepsie) un essai clinique a montré l’efficacité d’une préparation associant de l’HE de Menthe et de l’HE de Carvi (MAY, 2003).
La Menthe poivrée a été étudiée par de nombreux auteurs dans les années 80 sq. pour sa faculté de soulager le syndrome du colon irritable. Plusieurs essais cliniques ont validé son efficacité dans cette indication (PITTLER et ERNST, 1998) et (CAPPELLO, 2007)...(Revue et méta-analyse in KHANNA, 2014)
Elle réduit les spasmes intestinaux sous coloscopie, d’où l’intérêt de l’utiliser en prémédication (ASAO, 2001).
Bien qu’aient été avancés ses avantages dans l’asthme, aucune propriété anti-asthmatique de la Menthe ou du Menthol n’a réellement été démontrée (il n’y a pas d’amélioration des paramètres ventilatoires). La Menthe peut cependant agir par ses propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires au niveau pulmonaire ; inhalée, elle procure une impression subjective de fraicheur, bienfaisante. Toutefois, le 1,8-Cinéole (ou Eucalyptol) qu’elle contient est connu pour ses propriétés anti-inflammatoires bronchiques et anti-asthmatiques (JUERGENS, 2003).
Par ailleurs, une étude clinique a montré un effet antitussif du Menthol (MORICE, 1994).
Un cas d’intoxication sub-létale a été décrit dans la littérature, en Inde (cas d’une femme de 40 ans ayant absorbé une forte dose d’HE de Menthe dans un but suicidaire ; en état comateux et d’état de choc, avec collapsus, extrémités froides, hypoxie par bradypnée d’origine centrale). Les auteurs concluent sur la nécessité d’avertissement sur la dangerosité potentielle en cas d’ingestion d’HE de Menthe à doses élevées (NATH, 2012).
3) INDICATIONS MEDICINALES des MENTHES
Leurs propriétés très voisines, mais renforcées pour la Menthe Poivrée font qu’on peut y avoir recours pour :
=> leur effet fortifiant, redynamisant (propre aux Labiées) au cours ou après une maladie ayant fatigué l’organisme ; cet effet s’exerce tant sur le plan cérébral que sur le plan physique.
=> un effet « pseudo-décongestionnant » des fosses nasales en cas de rhume ou de rhino-sinusite ; la menthe, en fait, ne résout pas l’obstruction nasale, mais en agissant sur les récepteurs au froid de la muqueuse pituitaire, donne une impression de fraicheur et de respiration plus libre.
=> dans les catarrhes bronchiques, les menthes, mais surtout la Menthe Pouliot, favorisent l’expectoration, et améliorent la respiration par une action anti-bronchoconstrictrice.
=> Toutes les Menthes sont antispasmodiques, c’est leur principale vertu.
En relâchant le tonus du sphincter du bas œsophage, elle favorise l’éructation, ce qui soulage l’aérophagie ; elles atténuent les nausées digestives ; relaxent le sphincter d’Oddi contracté par la Morphine et les opiacés (la Menthe peut remédier aux effets secondaires : nausées, pesanteur de l’hypochondre D., céphalées, inappétence… dûs au blocage du cholédoque sous antalgiques Codéinés). Elles font céder les vomissements et le hoquet. Elles relaxent les fibres lisses intestinales ; soulagent les coliques et les spasmes de la colite spasmodique. Des essais cliniques ont démontré une amélioration du syndrome du « colon irritable », et une réduction des spasmes induits sous coloscopie.
=> Les Menthes soulagent les céphalées ; la Menthe poivrée principalement peut stopper une migraine débutante en appliquant une goutte d’Huile Essentielle sur le front et les tempes.
=> Qualifiées d’ « analgésiques », elles sont en fait dépourvues d’activité antalgique, mais modifient la sensibilité thermo-algésique des récepteurs cutanés, donnant une impression de fraicheur, de détente, d’analgésie. Pour cette raison, on intègre du MENTHOL dans beaucoup de Baumes et crèmes de massage.
=> Elles ont une triple activité anti-infectieuse (antibiotique, antifongique, et antivirale) expliquant leur succès dans les diarrhées et gastro-entérites.
=> Elles sont aussi acaricides (surtout le POULIOT ; mais à n’utiliser sur des lésions de gale qu’en lotion externe, à cause de sa toxicité)
=> La Menthe possède, comme la MELISSE, la propriété, en cas de lipothymie ou d’évanouissement, d’ « aider le Moi à reprendre possession de sa conscience ».
=> Comme toutes les labiées possédant des flavonoïdes, elles ont un pouvoir anti-oxydant.
=> Enfin, toutes les Menthes et le Menthol « rafraichissent l’haleine ».
USAGE CULINAIRE
– La MENTHE VERTE est très consommée sous forme de « THE à la MENTHE », dit « Thé marocain » dans lequel est rajoutée de la Menthe « nanah ». Les Touaregs, lorsqu’ils préparent leur « Thé du désert » rajoutent ou non cette variété de menthe au thé vert ; c’est tout un art de vivre, un rituel d’hospitalité. Ils aiment le servir en 3 fois, en déclamant : « le premier est aussi amer que la vie ; le deuxième aussi doux que l’amour ; le troisième aussi apaisant que la mort » !
– elle est utilisée comme condiment pour des viandes, des sauces…
– la Menthe est encore de toutes les boissons rafraichissantes, confiseries, dentifrices…
AUTRES EMPLOIS
son parfum aromatique est très utilisé en parfumerie.
RECOLTE
Ces sont les feuilles que l’on récolte en Juillet, avant la floraison ; faire sécher dans un local aéré ; conserver en bocaux à l’abri de la lumière.
EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE
– en INFUSION : privilégier une « MENTHE à MENTHOL » comme la MENTHE POIVREE qui est la plus médicinale, et sans toxicité aux posologies recommandées : 4-8 g/ tasse soit une bonne pincée de feuilles de menthe fraiche, ou 2-3 cuillerées-à-café de feuilles séchées / tasse ; ou 20 g par demi-litre ; laisser infuser pendant 10-15 mn ; à prendre 2 à 4 fois/jour, par cures de plusieurs semaines pour retrouver de la vitalité, ou bien dans l’indication antispasmodique digestive (en cas de colite spasmodique). Préférer ce mode d’administration, même si l’on tient compte qu’une partie des essences volatiles se perd, car elle est fiable, sans danger ; et il n’a pas été fixé de limite à son emploi.
– en HUILE ESSENTIELLE (HE) de MENTHE POIVREE :
L’absorption par voie orale doit rester ponctuelle, en respectant une posologie faible conseillée d’1 seule goutte (à diluer dans un peu d’huile, du fromage blanc, ou du miel), matin et soir, pour retrouver de l’énergie ; voire à chacun des 2 ou 3 repas pour un bienfait digestif, pendant quelques jours.
Ou, par voie externe : en cas de migraine, mettre 1 goutte au milieu du front, et au niveau de chaque tempe.
Dans un but de décontraction musculaire : diluer 2 gouttes dans une huile de massage, ou incorporer à une crème. Pas d’application sur de grande surface, il existe un risque de « refroidissement ».
Contrindication : l’HE de MENTHE est interdite chez la femme enceinte et les enfants de moins de 6 ans. L’inhalation est interdite chez l’enfant : risque d’apnée par spasme laryngé ! Même chez l’adulte : l’introduction d’HE pure dans les narines fait courir le risque d’un blocage respiratoire.
L’HE de MENTHE POULIOT est interdite en France (hépatotoxicité).
PHARMACOPEE FRANÇAISE
Liste A (ansm Janvier 2019)
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