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ROMARIN

ROMARIN

Rosmarinus officinalis L.

Article révisé en Octobre 2019

Romarin en fleurs dans un jardin
à MILLY (Yonne)

Noms vernaculaires :

Encensier, Rose-marine, Herbe aux couronnes, Romarin des troubadours…

BOTANIQUE

Famille des Lamiacées (Labiées)

Arbrisseau ramifié de 80cm-1m, pouvant atteindre 1m50, à tiges ligneuses rondes ; ses feuilles persistantes (le romarin reste toujours vert) sont opposées, sessiles et linéaires, coriaces ; elles ressemblent à des aiguilles légèrement enroulées sur les bords, leur face supérieure lisse-vernissée d’un vert beau vert foncé, leur face inférieure blanchâtre ; les fleurs sont bleutées pâles, bi-labiées : la lèvre supérieure bilobée, profondément échancrée, la lèvre inférieure trilobée, le lobe central ayant la forme d’une spatule. La fleur n’a que 2 étamines, qui sont plus longues que la lèvre supérieure. Les fruits sont des tétrakènes.
Toute la plante dégage une odeur aromatique d’encens, de camphre, et de pin. Le romarin, comme la plupart des autres labiées, est très mellifère.

HABITAT

Son biotope primaire est le pourtour de la Mer Méditerranée ; le Romarin y pousse à l’état sauvage dans la garrigue, sur des rocailles calcaires riche en minéraux, à proximité de la mer.
Diverses variétés ont été adaptées à la culture, dans les régions tempérées, plus septentrionales, la plante étant l’une des condimentaires les plus utilisées depuis l’antiquité. Et quel jardin n’a pas, comme la SAUGE, son pied de ROMARIN exposé en plein soleil !

des Romarins sauvages dans la Montagne de la Clape
dominant Narbonne (Aude)

USAGE MEDICINAL

1) Historique et usages traditionnels

Vanté par les médecins grecs, porté en couronnes sur la tête au cours des fêtes dans les pays méditerranéens, le ROMARIN fut reconnu par GALIEN au 1° siècle comme excellent pour la jaunisse.

Dans son « Herbier » du IV° siècle de notre ère, le Pseudo-APULEE déclare en introduction à l’usage du Romarin qu’ « avant de connaître l’encens, les hommes apaisaient les dieux grâce à lui ». Puis, il énumère 9 indications de la plante :
 pour le mal de dents
 en cas de faiblesse
 pour le prurit
 pour une douleur hépatique ou intestinale
 pour la toux
 pour une douleur des entrailles
 pour une taie blanche de l’oeil
 pour les blessures récentes
 pour les fièvres tierces

A l’époque de Charlemagne, le Capitulaire DE VILLIS (au début du IX° s.) recommandait de le planter dans les jardins royaux ; il fut par la suite cultivé dans les jardins d’abbayes.

On le retrouve ensuite dans les formules spagyriques (médecine alchimiste) d’ALBERT le GRAND au XIII° siècle. Il fut toujours, depuis l’antiquité, au Moyen-Âge, et jusqu’à nos jours, connu en médecine populaire comme digestif et excellent fortifiant.

A la fin du XIII° siècle, ce fut Arnaud de VILLENEUVE (médecin de Montpellier) qui aurait distillé pour la première fois une essence alcoolique de Romarin.

Sa renommée comme cosmétique date du XIV° siècle, quand les vertus de « l’EAU de la REINE de HONGRIE » se répandit dans toute l’Europe : en effet, Elisabeth de Pologne, devenue reine de Hongrie, aurait utilisé un alcoolat de Romarin toute sa vie comme « Eau de toilette » pour garder sa beauté ; une autre version dit qu’à 72 ans, percluse de goutte et de poussées arthritiques, elle aurait reçu d’un « ermite » la formule de cette « Eau » qui en un an, en frictions quotidiennes et soins de peau, l’avait à la fois soulagée et rajeunie ! Or, il ne s’agissait que d’un distillat de fleurs de romarin : macéré par « digestion » pendant 3 jours, puis distillé dans l’alambic.

PARACELSE, vers 1541, a composé un « Liniment opodeldoch » : liniment ammoniacal camphré à base de ROMARIN et de THYM dont les massages rubéfiants soulageaient les rhumatismes et névralgies.

Au XVI° siècle, le médecin botaniste italien MATTHIOLI en décrit les vertus sous le nom de « Romarin des jardins » :
« Le Romarin est bon aux froides maladies de l’estomac, à la passion céliaque, au vomissement de la viande...
Il est utile aux « splénics, hépatics »...il échauffe...
Il sert contre toutes défluxions du cerveau, et toutes maladies froides, comme mal caduc, endormissements des membres, léthargie, paralysie. Il est bon au lavement de la tête, aux fomentations des jointures. Il arrête les flux blancs des femmes. »
« Les fleurs confites en sucre sont bonnes à toutes les choses susdites, particulièrement contre toutes les passions froides du coeur, aux maladies de la poitrine, et contre la peste. »
« La décoction du romarin que les romains appellent rosmarinus, prise en breuvage, guérit la jaunisse. »
Il décrit aussi la préparation d’un vin de romarin pour en verser sur les plaies récentes.

Le pouvoir anti-infectieux du ROMARIN et du THYM les fit prescrire pendant les épidémies de peste qui ravagèrent villes et campagnes périodiquement. En témoigne l’histoire du « VINAIGRE des 4 VOLEURS » : 4 brigands détroussaient les cadavres morts dans la région de Toulouse lors de l’épidémie de peste de 1628. Capturés et condamnés, ils échappèrent au supplice d’être brûlés vifs en échange de leur « secret » : ils se protégeaient de la contagion en s’enduisant avec un vinaigre où avaient macéré de l’AIL et des herbes aromatiques (pour la petite histoire : leur peine « adoucie » leur valut d’être pendus !). Un peu plus tard, d’autres voleurs à Marseille, lors de la peste de 1720, avouèrent aussi leur recette qui associait au ROMARIN et à l’AIL, la RUE, l’ABSINTHE, le THYM, la SAUGE, la LAVANDE, et des clous de GIROFLE.

Au XVIII° s., Nicolas LEMERY qui fut apothicaire à Paris sous Louis XIV, en résume l’emploi à son époque :
« On se sert souvent dans la Médecine des feuilles et des fleurs du Romarin ; elles sont propres pour fortifier le cerveau, pour l’épilepsie, pour la paralysie, pour les vapeurs hystériques ; on s’en sert extérieurement pour fortifier les jointures et les nerfs, pour résister à la gangrène, pour résoudre les humeurs froides. »

François-Victor MERAT en décrit l’usage au XIX° siècle :
« Comme médicament, le romarin est tonique, excitant, nervin, cordial, céphalique, accélérateur de la circulation, excitateur des sens, etc, à la manière des Labiées les plus aromatiques. On le conseille dans les vertiges, l’hystérie, l’hypochondrie, la paralysie, le catarrhe humide, et dans toutes les affections par débilité comme dans certaines chloroses, certaines leucorrhées, etc. A l’extérieur, on se sert de son infusion comme résolutive sur les ecchymoses, les engorgements froids, l’infiltration, etc. On en prépare des bains fortifiants. »
Il cite de vieilles compositions des siècles précédents (qui n’étaient plus guère usitées à cause de la complexité des minéraux et des plantes nécessaires à leur fabrication, et de leur coût) contenant du romarin :
 l’Orviétan
 l’Eau générale
 l’Eau thériacale
 le Baume opodeldoch
 le Sirop de Stoechas
 le Baume tranquille

François-Joseph CAZIN, qui fut phytothérapeute dans le Nord de la France au XIX° siècle, le prescrivait encore beaucoup dans les campagnes.
« Le romarin est aromatique et stimulant ; sa diffusibilité agit surtout sur le système nerveux de manière énergique. On l’a vanté contre la paralysie, la dyspepsie, l’asthme, les catarrhes chroniques, les vomissements spasmodiques, les affections hystériques, l’aménorrhée, la leucorrhée, les engorgements des viscères abdominaux, les scrofules, etc. »
Lui-même l’a prescrit dans des cas de « fièvres typhoïdes adynamiques » et dans les « fièvres pernicieuses ». « Je regarde donc le romarin comme un des meilleurs stimulants anti-spasmodiques que l’on puisse employer dans les fièvres typhoïdes. »
« Les feuilles de romarin, cuites dans du vin, conviennent comme résolutifs dans les engorgements pâteux et indolents. Je les ai employées ainsi sur les gonflements articulaires, à la suite des entorses. »
Il cite aussi son emploi :
 en topique, sur des tumeurs scrofuleuses du cou’ (la « scrofule » est un ancien terme médical désignant une hypertrophie des ganglions, autrement dit des adénopathies)
 « en gargarisme contre l’angine chronique »
 « et en bains contre le rhumatisme chronique, les scrofules, la chlorose (anémie), la débilité des enfants ».

Henri LECLERC, au début du XX° siècle, le décrit comme un « simple doué de propriétés stimulantes incontestables. J’ai souvent obtenu de bons effets de son infusion à 5 p. 100 dans les états adynamiques qui accompagnent les grandes pyrexies (fièvre typhoïde, typhus, grippe), dans les dyspepsies atoniques, chez les malades affaiblis par un surmenage physique ou intellectuel. »
Il cite les travaux des Dr PARTURIER et ROUSSELLE qui, par tubage duodénal « lui ont reconnu une action cholérétique se traduisant par des modifications assez marquées de la bile qui tend à s’éclaircir et à augmenter de quantité, action qui en légitime l’emploi, prise avant les repas, dans les cholécystites chroniques, les petites ascites avec gros foie, les cirrhoses de Laënnec, les ictères par hépatite et par obstruction. »

un Romarin en fleur sur les berges du Cher
à SAVONNIERES (Indre-et-Loire)

2) Composition & Pharmacologie 

Profitons , à l’occasion de la description du ROMARIN, si puissamment aromatique, véritable « Laboratoire de chimie végétale », pour préciser certains de ses principaux constituants. Car la plupart se retrouvent, à quelques différences près, et à des concentrations différentes, chez toute cette famille des Labiées. Les études pharmacologiques ont bien montré les parallèles existant entre l’activité de ces substances et les propriétés médicinales reconnues empiriquement depuis des siècles.
La composition des feuilles de Romarin varie selon le biotope (la région, la nature du sol, et l’altitude où il croît), et selon les stress (de température, ou hydrique...) auxquelles la plante est soumise.

Par exemple, sur des échantillons récoltés en Serbie, l’analyse (par chromatographie liquide à haute performance, couplée à la spectrographie de masse) a révélé (BORRAS-LINARES, 2014) :
34 composants identifiés :
 d’abord, les diterpènes caractéristiques du Romarin, et recherchés pour leurs propriétés bioactives :
l’ acide carnosique
le carnosol
le rosmanol, ses isomères (épirosmanol et épiisorosmanol), et dérivés (rosmaquinone)
 des composants typiques du Romarin :
l’ acide rosmarinique
le rosmadial
le rosmaridiphénol
 des flavonoïdes :
homoplantaginine
cirsimaritine
genkwanine
gallocatéchine
népétrine
hespéridine
glucosides de Lutéoline
 des triterpènes :
anémosapogénine
acide micromérique
acide bétulinique
acide ursolique
 d’autres composés connus dans la famille des Labiacées :
acide quinique
acide syringique
3-O-glucoside de l’acide rosmarinique
shogaol
des acides triterpéniques : asiatique, benthamique, et augustique.

Les feuilles de Romarin renferme en grande abondance dans leurs extraits (mais beaucoup moins dans l’huile essentielle) :
 des Flavonoïdes : comme l’Apigénine qui est un puissant antioxydant, anti-inflammatoire, anticancéreux, et un neuroprotecteur dans les maladies neuro-dégénératives ; mais aussi la genkwanine, la lutéoline, la dosmétine...
 et des triterpènes comme l’Acide Oléanique qui est hépatoprotecteur, antiviral, et antitumoral (mais qui peut devenir hépatotoxique à très forte dose).

Du ROMARIN, on extrait par distillation une HUILE ESSENTIELLE (HE ) au taux de 0,4% à 2%, dont la composition diffère des extraits aqueux ou alcoolique de la plante. Elle est riche en terpènes, mais leur teneur varie beaucoup selon l’ensoleillement, selon que le Romarin pousse dans les régions très méridionales, ou plus septentrionales.
A titre d’exemple, voici la composition chimique d’une HE de Romarin mexicain, dont la composition est équilibrée (MARTINEZ, 2009) :
α-pinène 14,10%
β-pinène 12,02%
camphène 11,47%
camphor 8,75%
1,8-cinéole (eucalyptol) 8,58%
α-phellandrène 7,87%
bornéol acétate 6,49%
bornéol 4,85%
isobornéol 3,45%
α-terpinéol 2,01%
carène 1,86%
o-cymène 1,81%
cis-α-terpinéol 1,45%
β-caryophyllène 1,38%
Dans ce chémotype de Romarin, le composant dominant est le Pinène (α et β) 26,12% au total.

Le taux d’HE obtenue de Romarins brésiliens n’était que de 0,37% à 0,49%
dont les 4 composants chimiques principaux sont (ATTI-SANTOS, 2005) :
α-pinène 40,55% - 45,10%
1,8-cinéole 17,40% - 19,35%
camphène 4,73% - 6,06%
verbénone 2,32% - 3,86%

Une HE de ROMARINs iraniens de la région d’Ispahan a une composition très proche à alpha-pinène et 1,8-Cinéole dominants (MINAIYAN, 2011) :
α-pinène 39,8%
1,8-cinéole 18,3%
p-cymène-9-ol 7,7%
camphor 7,4%
camphène 6,6%
verbénone 6,5%
bornéol 3,7%
β-pinène 1,4%
bornyl-acétate 1,3%

La composition chimique d’autres romarins montre une richesse majoritaire en 1,8-Cinéole (=Eucalyptol) et en Camphre :
 par exemple chez des Romarins en Serbie (RASKOVIC, 2014) :
1,8-cinéole 43,77%
camphor 12,53%
α-pinène 11,51%
 et chez des Romarins tunisiens (ZAOUALI, 2010) :
1,8-Cinéole (Eucalyptol) 27,5% - 47,2%
Camphor (Camphre) 12,9% - 27,9%
 ce Chémotype à 1,8-Cinéole et Camphre est cohérent avec cet autre Romarin tunisien, dont les 13 principaux composants sont (JARDAK, 2017) :
1,8-cinéole 23,56%
camphène 12,78%
camphor 12,55%
β-pinène 12,30%
γ-terpinène 7,58%
caryophyllène oxyde 5,02%
bornyl acétate 3,28%
linool 3,21%
caryophyllène 2,80%
bornéol 2,53%
α-terpinolène 2,46%
terpinène-4-ol 1,23%
α-pinène 1,20%

Chez des Romarins récoltés dans le Nord de l’Algérie, le taux d’extraction en HE était de 0,82%, et les principaux composants analysés étaient (DJEDDI, 2007) :
camphor 14,6%
1,8-cinéole 12,2%
β-caryophyllène 10,9%
bornéol 10,6%
β-pinène 8,5%
camphène 7,2%
α-pinène 5,4%
bornyl acétate 5,3%
α-terpinéol 5,2%

Voici encore une composition différente de Romarins brésiliens, où dominent le Camphre et la Verbénone (BERNARDES, 2010) :
camphor 18,9%
verbénone 11,3%
α-pinène 9,6%
β-myrcène 8,6%
1,8-cinéole 8,0%
β-caryophyllène 5,1%

A partir des profils chimiques, très différents selon l’origine des Romarins, 3 grands chémotypes d’HE ont été définis, qui déterminent leurs emplois respectifs en thérapeutique (FAUCON, 2015) :
 le ROMARIN à CINEOLE (Rosmarinus officinalis cineoliferum) originaire du Maroc et de la Tunisie, renferme près de 50% de son HE sous forme de 1,8-Cinéole, un puissant antiseptique, anti-inflammatoire et mucolytique des voies respiratoires. Il est indiqué pour libérer les bronches et faciliter la respiration pulmonaire.
 le ROMARIN à VERBENONE (Rosmarinus officinalis verbenoniferum) originaire de Corse (et parfois d’Afrique du Nord) , qui contient entre 5% et 30% de Verbénone, une cétone, et de l’Acétate de Bornyle. La Verbénone est cholagogue et cholérétique (c’est-à-dire qu’elle augmente la sécrétion biliaire et son évacuation cholédocienne). De ce fait, l’HE de Romarin à Verbénone est un excellent draineur hépato-biliaire et un protecteur hépatique.
 le ROMARIN à CAMPHRE (Rosmarinus officinalis camphoriferum) originaire de Provence et d’Espagne, peut contenir jusqu’à 30% de Camphre, une cétone ; son orientation thérapeutique est d’avantage décontracturant neuromusculaire.

un superbe buisson de Romarin sauvage
dans les Bardenas Reales (Navarre, Espagne)

Les principaux composants des HE de Romarin et leurs propriétés, sont :
 Le 1,8-cinéole ou Eucalyptol, également isolé des EUCALYPTUS, est présent chez d’autres Labiées comme la SAUGE, ainsi que chez des ARMOISES comme l’ABSINTHE. C’est un oxyde monoterpénique ; il est antiseptique et anti-inflammatoire des voies respiratoires, et mucolytique des sécrétions bronchiques.
 Le bornéol a été isolé principalement chez le CINNAMOMUM CAMPHORA d’Indonésie et du Japon. Il s’oxyde en camphre. La plupart des Labiées en contienne : SAUGE, LAVANDE, THYM et SERPOLET ; il est analgésique et anesthésiant.
 Le camphène est un monoterpène retrouvé dans de nombreuses huiles essentieles (comme celles de la BERGAMOTE, du CAMPHRIER, et dans la TEREBENTHINE du PIN).
 L’ alpha-pinène, pincipal terpène de l’essence de PIN (ou Essence de Térébenthine) est, lui aussi, un puissant antiseptique.

D’autres composants importants ont été isolés :
 L’ acide rosmarinique  : un polyphénol très présent chez les Labiées (SAUGE, MELISSE, SARIETTE…) où il assure un rôle de défense pour la plante ; il est anti-oxydant, piégeur de radicaux libres (des toxiques résultant des phénomènes d’oxydation) et anti-inflammatoire ; il est aussi antiviral et antibactérien. Sa présence dans un certain nombre de plantes médicinales et d’épices est considéré comme bénéfique pour la santé (PETERSEN, 2003). On lui a découvert un effet régulateur du GABA, un neuro-transmetteur cérébral, impliqué dans l’anxiété.
 La verbénone est une cétone monoterpénique issue de l’oxydation de l’alpha-pinène (un des terpènes les plus courants du Pin et du Romarin). Elle est stimulante du système nerveux, mais devient neurotoxique à forte dose (convulsivante) et abortive, ce qui doit en faire limiter la posologie et la durée d’utilisation.
 enfin des flavonoïdes : dont l’apigénine aux multiples propriétés thérapeutiques : anti-inflammatoire, antivirale, antitumorale, anxiolytique...

l’HE de Romarin a une activité antibactérienne sur les bactéries Gram + (Staphylococcus aureus et Bacillus subtilis), sur les bactéries Gram - (Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa) et sur les mycoses (Candida albicans et Aspergillus niger). Le Staphylococcus aureus s’est avéré le germe le plus sensible à l’HE. Les substances testées les plus bactéricides étaient le Bornéol, le Camphor, et le Verbénone (SANTOYO, 2005).
L’excellente activité anti-staphylococcique de l’HE de Romarin sur une gamme de souches de Staphylocoques, y compris les Méti-R (résistants à la Meticilline) a été confirmée ; elle est dose-dépendante (ISSABEAGLOO, 2012).
Les HE de Romarin et de Sauge ont des propriétés antibactériennes proches sur les entérobactéries et sur des fungi (Candida albicans et dermatophytes) ; une action remarquée s’exerce sur Escherichia coli, les Salmonella typhi et enteritidis, ainsi que sur Shigella sonei (qui sont des germes de gastro-entérites et de dysenterie) (BOZIN, 2007).
D’autres chercheurs mettent en évidence une action bactéricide de l’HE de Romarin supérieure sur les bactéries Gram+ que sur les Gram-, particulièrement marquée sur les Staphylococcus aureus devenus résistants (Staphylocoques dorés Méti-R) ; ainsi que sur certains fungi comme les Candida albicans mutants devenus résistants aux imidazolés et à l’amphotéricine B. Avec l’émergence de multirésistances, l’Huile Essentielle de Romarin pourrait bien devenir l’une des HE les plus puissantes à laquelle on pourrait avoir recours dans des infections à germes multirésistants (LUQMAN, 2007).

L’HE possède un effet antinociceptif (antalgique) qui semble impliquer à la fois le système sérotoninergique (récepteurs 5-HT1A) et le système opioïde endogène (MARTINEZ, 2009).

Avant de rentrer dans le détail des propriétés spécifiques de telle ou telle fraction du Romarin, disons déjà que le Romarin, globalement, possède une puissante activité antioxydante, comparable à un antioxydant de référence : le delta-tocophérol ; mais son extrait d’avantage que son huile essentielle. Les 2 substances les plus anti-oxydantes sont l’acide rosmarinique et l’acide carnosique, dont les taux respectifs varient beaucoup selon les méthodes d’extraction ou de distillation (ALMELA, 2006).

Les recherches pharmacologiques sur le Romarin se sont portées depuis environ 20 ans sur les propriétés de ces « Polyphénols diterpènes » qui sont propres au Romarin : ils sont de type « Abietane », dans lequel le « groupe Labdane » mène à la formation de l’Acide carnosique dont on a découvert l’extrême intérêt thérapeutique ; il est présent à un taux de 1,5% à 2% (des feuilles sèches) (HABTEMARIAM, 2016). On le trouve également chez la SAUGE. Il subit une oxydation, et ses dérivés sont des lactones diterpènes qui ne se trouvent pas dans l’HE ; ils sont :
le Carnosol
le Rosmanol
l’ Epirosmanol
l’Isorosmanol
le Rosmadial
le dérivé 12-Méthoxyl de l’acide carnosique
le 11,12-Diméthoxy-isorosmanol
et le 7-Méthoxy-rosmanol

d’autres dérivés de ces diterpènes sont les « Diterpènes quinones » :
le Rosmaquinone A et B
et le Rosmariquinone.

L’Acide carnosique et le Carnosol sont antioxydants et anti-inflammatoires :
 Quatre des diterpénoïdes du Romarin : l’acide carnosique, le carnosol, le rosmanol et l’épirosmanol inhibent la production de l’anion superoxyde, et bloquent complètement la peroxydation des lipides dans les mitochondries, indiquant ainsi leur pouvoir antioxydant puissant (HARRAGUCHI, 1995).
 Ils inhibent la formation des leucotriènes pro-inflammatoires dans les polynucléaires (POECKEL, 2008).

Au niveau cérébral :
 L’acide carnosique et le carnosol, composants majeurs du Romarin, augmentent de façon prononcée la synthèse du Facteur de Croissance Neuronale (nerve growth factor, ou NGF) qui joue un rôle primordial dans la croissance, la vitalité, et l’aptitude fonctionnelle des neurones (KOSAKA, 2003).
 L’acide carnosique est neuroprotecteur ; il réduit de 52% la taille d’un infarctus cérébral expérimental chez l’animal suite à une ischémie. Il augmente la viabilité cellulaire en augmentant la résistance au stress oxydatif, et en diminuant l’inflammation et ses marqueurs (HOU, 2012).
 Les diterpènes de Romarin sont anti-inflammatoires sur la microglie (qui est l’ensemble des cellules gliales nutritives du cerveau, et qui sécrète des cytokines pro-inflammatoires) (HABTEMARIAM, 2016)
 L’Acide carnosique réduirait (in vivo chez le rat) la toxicité que les dépôts de protéine béta-amyloïde exerce sur les neurones adjacents dans un modèle de maladie d’Alzheimer (RASOOLIJAZI, 2013) ;
 L’acide carnosique protège contre la neurotoxicité (dans un modèle expérimental, chez l’animal, de maladie de Parkinson induite par la 6-hydroxydopamine) ; il pourrait assurer une protection contre des causes toxiques similaires, à l’origine de la maladie de Parkinson (WU, 2015).
Il faudra que ces données très récentes soient confirmées, et surtout vérifiées chez l’homme.
 Une étude expérimentale chez le rat avec un extrait dosé à 200mg/kg apportent une amélioration comportementale et cognitive en faveur d’une amélioration de la mémoire à long terme. Un mécanisme d’inhibition de l’enzyme acétylcholinestérase est mis en évidence au niveau de l’hippocampe (une zone carrefour de la mémoire) et du cortex frontal. Là encore, si cette découverte était valable chez l’homme, elle pourrait frayer la voie thérapeutique à une prévention des démences (OZAROWSKI, 2013).

Comme antibactérien : les extraits de Romarin ont une action antibactérienne sur les Streptocoques de la sphère bucco-dentaire, responsables de caries (Streptococcus mutans, salivarius, sobrinus, mitis, et sangunis), ainsi que sur l’Enterococcus faecalis ; action attribuée à la fraction qui renferme l’acide carnosique et le carnosol (BERNARDES, 2010, a) ; alors que l’HE (du fait de sa composition différente) n’est que faiblement antibactérienne (BERNARDES, 2010, b).
L’acide carnosique a également une action antivirale sur les protéases du VIH-1 (virus de l’immunodéficience humaine, agent du Sida) (PARIS, 1993)

Recherches expérimentales sur le ROMARIN en Cancérologie :
Les extraits de Romarin, l’Acide carnosique, et l’Acide rosmarinique se sont avérés, in vitro, inhibiteurs de la croissance d’un certain nombre de cellules cancéreuses (CHEUNG, 2007) (YESIL-CELIKTAS, 2010).
Ils inhibent fortement les cellules cancéreuses HeLa (JARDAK, 2017).
En fait, c’est l’Acide carnosique qui a fait la preuve de l’action antitumorale la plus puissante sur les cellules cancéreuses :
 du poumon à petites cellules
 de la leucémie myéloïde chronique
 de l’adénocarcinome mammaire
 de l’hépatocarcinome
 de l’adénocarcinome prostatique.

A ce jour, MOORE et al. 2016 ont recensé les types de cancers (Kc) sur lesquels les extraits de romarin ou ses Polyphénols avaient démontré leur action cytotoxique :
 Kc du colon
 Kc du pancréas
 Kc de la prostate
 Kc du sein
 Kc du col de l’utérus
 kc ovarien
 Kc du foie
 Kc du poumon (à petites cellules)
 Leucémie myéloïde
 Kc buccal

Ces propriétés antitumorales du Romarin méritent d’être détaillées :
 Dans le cancer du colon, le ralentissement de la prolifération cellulaire passe par plusieurs voies, notamment par l’activation de la transcription des gènes qui codent pour l’apoptose (c’est-à-dire la mort cellulaire) (VALDES, 2013). On sait que cette propriété qui régule la durée de toute cellule vivante est ’perdue’ par la cellule cancéreuse qui multiplie sa croissance en échappant à cette régulation... le Romarin la rétablit.
 Dans le cas des cancers du sein, dont il existe des sous-types génétiques, l’extrait de Romarin semble pouvoir interagir sur la surexpression ER+ et HER2+ qui confère à certaines cellules une oestrogénodépendance accrue. En outre, le Romarin potentialise les chimiothérapies (par Tamoxifene, Trastuzumab, et Taclipaxel) (GONZALEZ-VALLINAS, 2014 a).
 Dans le cancer du pancréas, ainsi que dans celui du colon, l’extrait de Romarin exerce une nette action antiproliférative (in vitro, et in vivo chez la souris) qui passe par une régulation de l’expression d’un gène tumoral (GCNT3). Dans l’extrait, c’est l’Acide carnosique qui est la principale substance active ; mais il a été montré qu’associés, les diterpènes que sont l’Acide carnosique et le Carnosol, ont une action synergique supérieure à la somme de leurs effets séparément (GONZALEZ-VALLINAS, 2014 b)
 Dans les cancers gastriques et oesophagiens, un extrait de Romarin s’avère cytotoxique sur les cellules cancéreuses, accélère leur apoptose, puis leur nécrose (KARIMI, 2017).
 Dans la Leucémie myéloïde, l’Acide carnosique exerce son action antiproliférative sur les cellules HL-60 de leucémie myéloïde ; il réduit la viabilité cellulaire en accélérant l’apoptose (mort cellulaire), et agissant sur des cibles qui contrôlent l’arrêt du cycle cellulaire. Il potentialise cet arrêt du cycle cellulaire en association avec le Doxercalciférol (1-D2) (DUGGAL, 2012)
 Dans le cancer de la prostate, l’Acide carnosique inhibe, à dose-dépendante, les cellules adénocarcinomateuses en stimulant leur apoptose (KAR, 2012).
 Dans le cancer ovarien, le Romarin ralentit la prolifération cellulaire, en affectant le cycle cellulaire à de multiples phases. Il induit l’apoptose des cellules malignes en modifiant l’expression de plusieurs gènes régulateurs de cette apoptose. En outre, il augmente la sensibilité tumorale au Cisplatine. L’Acide carnosique est reconnu comme un des composants les plus efficaces, mais il agit en synergie avec d’autres phénols présent dans les extraits de la plante, comme le Carnosol et l’Acide Rosmarinique (TAI, 2012).
 Dans le cancer du foie (hépatocarcinome), l’Acide carnosique induit également la mort des cellules malignes par un processus de formation de vacuoles d’autophagie (en inhibant la voie du Akt/mTOR) ; utiliser des substances qui favorisent ce processus est un enjeu pour des types de cancers devenus ’résistants à l’apoptose’ (GAO, 2015).
 In vitro sur des cellules de neuroblastome humain, l’Acide carnosique altère la viabilité cellulaire à dose-dépendante ; en activant les capsases (enzymes protéases indispensables à l’apoptose), et en induisant la génération de dérivés réactifs de l’oxygène (TSAI, 2011).
 L’Acide carnosique prévient aussi totalement la formation du cancer buccal induit chez le hamster par un anthracène (le DMBA) (MANOHARAM, 2010)
 Enfin, des extraits totaux de Romarin ont une action antiproliférative sur des cellules de mélanome humain. Parmi les composants de la plante, ce sont l’Apigénine, la Lutéoline, et le Carnosol qui sont les plus inhibitrices de la croissance tumorale ; elles sont cytotoxiques, et induisent l’apoptose. (CATTANEO, 2015).
Pour conclure, au vu des nombreux travaux prouvant l’action antiproliférative du Romarin sur de multiples lignées cellulaires tumorales, le Romarin et/ou ses diterpènes représentent un potentiel prometteur pour des thérapies complémentaires en oncologie (GONZALEZ-VALLINAS, 2015).

Au niveau hépatique :
Le Romarin est reconnu traditionnellement comme étant un draineur hépato-biliaire ; il est cholérétique et cholagogue (c’est-à-dire qu’il augmente la quantité de bile sécrétée par le foie, tout en favorisant son évacuation par les voies biliaires) (BEZANGER-BEAUQUESNE, 1990).
Il relaxe la contracture du sphincter d’Oddi (en bas du canal cholédoque).
Les jeunes bourgeons de Romarin sont encore plus cholérétiques que la plante entière (HOEFLER, FLEURENTIN, PELT et all, 1987).
Il est hépatoprotecteur. Dans un modèle expérimental d’intoxication sur l’animal au tétrachlorure de carbone (CCL4), l’extrait de Romarin exerce une protection hépatique comparable à la Silymarine (FAHIM, 1999) ; et dans le même modèle d’intoxication au CCL4, le Carnosol, l’un des composants majeurs du Romarin ayant une forte activité antioxydante, protège les hépatocytes de l’hépatite aiguë toxique (SOTELO-FELIX, 2002).

Les extraits de Romarin sont anti-inflammatoires :
 Sur un modèle animal de compression du nerf sciatique, où l’on voit une libération de marqueurs de l’inflammation (comme la cyclo-oxygénase COX2, la prostaglandine PGE-2, l’interleukine IL-1β, le monoxyde d’azote NO...), ils réduisent ces marqueurs de façon significative (GHASEMZADEH RAHBARDAR, 2017).
 Dans un modèle de colite inflammatoire et ulcéreuse chez le rat (proche de la maladie de Crohn), une amélioration des lésions ulcéreuses induites et de l’inflammation colique a été macroscopiquement et microscopiquement constatée, à des doses thérapeutiques de 400 mg/kg d’extrait, et de 400 microL/kg d’HE. Dans l’extrait, les substances actives présumées étaient l’acide rosmarinique et l’acide ursolique ; quant à l’HE, qui était d’un chémotype à alpha-pinène et à 1,8-cinéole, il semble que ces 2 composants majeurs aient eu aussi, en partie, un rôle favorable sur l’inflammation colique (MINAIYAN, 2011).
 Un extrait de Romarin a réduit les lésions ulcéreuses gastriques induites, chez l’animal, par l’Indométacine, l’alcool, et la Réserpine (DIAS, 2000).

Sur le plan métabolique :
Des expérimentations in vivo sur l’animal ont montré une amélioration des paramètres glucido-lipidiques avec des extraits polyphénoliques de Romarin (AL-JAMAL, 2011) (RAMADAN, 2013) ; ceux-ci améliorent conjointement l’équilibre glycémique et le bilan lipidique dans des modèles d’obésité animale (NAIMI, 2017).
L’hypothèse d’une action « Insuline-like » a été évoquée. En fait, le Romarin semble bien avoir, avec une bonne affinité, la capacité d’inhiber la Lipase hormonosensible qui contrôle le métabolisme des acides gras ; il inhibe aussi la Lipase pancréatique. Or, ces 2 lipases sont au carrefour entre les deux métabolismes des lipides et des glucides. Une voie d’action thérapeutique est ouverte sur le diabète de type 2 (BUSTANJI, 2010) ; des études cliniques humaines seraient souhaitées...

Nous n’avons trouvé qu’une seule étude clinique humaine : menée au Moyen-Orient sur 48 personnes (23 hommes et 25 femmes, dans la tranche d’âge de 20 à 57 ans) ; 3 groupes étaient traités avec de la poudre de feuilles séchées de Romarin récolté au Fayoum (Egypte) et administrée aux posologies respectives de 2g, 5g, et 10g/ 24H, pendant 8 semaines (LABBAN, 2014).
Les résultats sont résumés dans ce tableau :

dans les groupes respectifs : 2g/j. 5g/j. 10g/j.

Glycémie abaissée de -11,20% -15,74% -18,25%

Cholestérol total abaissé de -11,48% -17,97% -34,48%

LDL Cholestérol abaissé de -15,58% -28,46% -34,28%

HDL Cholestérol augmenté + 4,54% +15,21% +22,91%

Triglycérides abaissés -14,97% -21,30% -29,06%

On peut remarquer, à l’examen de ces résultats, que la prise d’extrait sec de feuilles de Romarin en poudre entraine une amélioration significative à la fois de l’équilibre glycémique et du bilan lipidique ; dans lequel la baisse du Cholestérol total, du LDL Cholestérol (qui est délétère) et des Triglycérides, est associée à une remontée favorable du HDL Cholestérol. Les résultats les meilleurs sont obtenus avec la posologie de 10g/24H. Toutefois, l’amélioration sous 5g/24H est déjà intéressante. Lorsqu’on sait les risques à long terme des troubles métaboliques glucido-lipidiques qui conduisent à la « maladie artérielle » (athéromatose, hypertension, risques coronariens et accidents vasculaires thrombotiques) et aux angiopathies lorsqu’il y a un diabète-de-type-2 associé, ces résultats peuvent faire proposer l’indication du Romarin dans la prévention du syndrome métabolique et des ses complications vasculaires (LABBAN, 2014).
En outre, dans cette étude, il était montré une amélioration de la Glutathion réductase, une enzyme qui permet de régénérer le Glutathion, en réduisant le Glutathion oxydé. Le Glutathion, présent dans toutes les cellules, assure dans le cytoplasme une protection contre les phénomènes oxydatifs ; il protège aussi les cellules de polluants ; et au niveau hépatique où il est particulièrement stocké à taux élevé, il élimine les métaux lourds en les sulfoconjugant grâce à son thiol.

Au niveau cardio-vasculaire :
L’acide rosmarinique présent dans l’extrait de Romarin possède des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires sur le système vasculaire. Dans un modèle d’infarctus expérimental (chez le rat), il a démontré sa capacité de réduire la taille de l’infarctus, en diminuant la sévérité de l’apoptose des cellules myocardiques ischémiées (HAN, 2017).

Sur le plan neuro-psychologique :
La consommation régulière d’une infusion de Romarin à 2% chez l’animal modifie son comportement dans le sens d’une anxiolyse et d’un effet anti-dépresseur (sans altération de la mémoire ou des capacités d’apprentissage). Une action biologique anticholinestérasique a été mise en évidence au niveau hépatique et cérébral (FERLEMI, 2015).

Au point de vue toxicologique :
Les études de toxicologie chez l’animal de laboratoire n’ont pas montré d’effets nocifs avec les extraits (aqueux, éthanoliques, méthanoliques...) de Romarin. Par contre, l’Huile Essentielle de Romarin a pu provoquer des gastro-entérites et des néphrites.
Chez le rat, la dose léthale pour tuer 50% d’une population (DL50) est de 5,5 g/kg, et la dose léthale pour 100% des animaux est de 9 g/kg (FAHIM, 1999).
Surtout, les HE de Romarin à Chémotype « Camphor » (Camphre en proportion de 20% -50% de l’HE) ont pu entrainer des convulsions épileptiformes (BARNES, 2002). Le Camphre est connu comme épileptogène, particulièrement chez le jeune enfant (de moins de 4 ans). A savoir qu’une ingestion de camphre de 0,7 g - 1 g peut être léthale.
En conclusion : les extraits hydro-alcoolique de parties aériennes, ou sous forme de poudre de feuilles de Romarin peuvent être utilisées à des fins thérapeutiques sans réserve. Par contre, l’ingestion d’HE est interdite chez l’enfant ; chez l’adulte, son administration ne peut se faire que sous surveillance médicale, et à posologie précise, réduite. Les chémotypes à camphre ne doivent pas être ingérés, mais utilisés seulement par voie externe, en massages décontracturants, ou en cosmétologie (European Medicines Agency, 2010).

une fleur de Romarin

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES reconnues du ROMARIN :

=> Stimulant des sécrétions gastriques et biliaires, facilitant la digestion. Il est surtout cholagogue et cholérétique  : augmente la quantité et l’écoulement de la bile, tout en ayant une action antispasmodique sur le sphincter d’Oddi ; ce qui en fait un excellent « draineur du foie et des voies biliaires », comme le CHARDON-MARIE ; il est donc indiqué dans bien des « dyspepsies » soit la « dyspepsie hyposthénique » avec manque d’appétit et « digestion lente » ou en cas de « foie fragile ».
Il est hépatoprotecteur (par action anti-oxydante et stabilisant de la membrane hépatocytaire) ce qui l’indique dans les hépatites toxiques.
Il chélate les métaux lourds et les toxiques chimiques du foie.

=> Toujours en pathologie digestive : il peut être utilisé dans les pathologies ulcéreuses gastriques et coliques ; et comme antispasmodique des fibres lisses, dans la colite spasmodique.

=> Tonique général et nerveux  : c’est un stimulant du système nerveux central (SNC), très indiqué dans l’asthénie, l’épuisement nerveux, la psychasthénie ; il augmente la concentration cérébrale, soutient les capacités intellectuelles, la mémoire, la résistance du SNC (système nerveux central), tout en évitant les céphalées.

=> Antiseptique des voies respiratoires, mucolytique et expectorant : il s’avère utile dans les bronchites ; également anti-infectieux (comme le THYM) de la peau et des muqueuses (leucorrhées).

=> enfin, comme stimulant respiratoire (propriété des composants camphrés)

=> Il est anti-infectieux, anti-staphylococcique ; et mérite (comme l’ORIGAN) d’être conjointement utilisé dans diverses pathologies infectieuses (associé aux antibiotiques quand ceux-ci sont nécessaires). N’oublions pas qu’on avait recours à son action anti-infectieuse pour se protéger de la peste ! Il agit sur les Salmonelles (ce qui explique sûrement son efficacité décrite dans les fièvres typhoïdes). Il est antiviral sur l’Herpès, et sur la réplication du VIH-1 (virus de l’immunodéficience humaine du Sida).
Il est l’un des remèdes précieux indiqués dans la grippe.

=> Il est antinévralgique, décontracturant musculaire, et antirhumatismal léger du fait de propriétés anti-inflammatoires. On l’indique surtout en frictions sur les trajets nerveux douloureux (névralgies, cruralgie, sciatique), et en massages dans les contractures musculaires lombaires, les « claquages » musculaires, les entorses, tendinites, et téno-synovites.

=> Il est tonique cardio-circulatoire , élève légèrement la pression artérielle ; on l’a prescrit dans l’hypotension (avec sensation d’asthénie et de vertiges).

=> Quant à ses indications antitumorales, il est trop tôt pour en vanter une action suffisante chez tous les patients cancéreux ! Toutefois, le nombre de publications récentes positives dont nous avons rapporté les résultats, incite à l’utiliser chez des patients cancéreux fatigués et anorexiques en association avec la radiothérapie et les chimiothérapies.
Le Romarin y jouera son rôle de stimulant de l’appétit, de tonique, et de protecteur hépatique et tissulaire contre la toxicité des produits utilisés. Bien sûr, dans les situations métastatiques (stade IV) ou d’échappement thérapeutique, des cures de Romarin pourront être indiquées parmi les rares thérapies restantes possibles pour le bénéfice du patient.

USAGE CULINAIRE

 Aromatique, il parfume les viandes, sauces, légumes… Des branches de romarin brûlées servent à fumer les poissons.
 Un vin aromatique se prépare en laissant macérer des rameaux dans du vin rouge.

 Le Miel de Romarin est très parfumé.

USAGE COSMETIQUE 

 En parfumerie : l’EAU de la REINE de HONGRIE a été remplacée par l’EAU de COLOGNE quand celle-ci fut inventée en 1708 par l’Italien FARINA (elle contient un ensemble d’herbes aromatiques dont le ROMARIN).

RECOLTE

Les sommités fleuries au printemps (à la floraison précoce de la plante en Février-Mars), puis les feuilles pendant tout l’été.

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE

 L’ INFUSION reste le mode le plus facile : de façon usuelle 4-6 g/24H de rameaux entiers ou en poudre (FRANZ, 2007) ; mais on peut aller jusqu’à 3-4g g de parties aériennes émiettées (soit 1 cuillère-à-soupe de feuilles et fleurs séchées) par tasse x 3 fois/j. Selon l’indication, des cures de plusieurs semaines sont possibles.
Ce mode d’administration est bien toléré, et reste sans danger.

 L’HUILE ESSENTIELLE : l’usage interne est à réserver pour des pathologies infectieuses, hépato-vésiculaires, ou spasmodiques.
On peut recourir :
. à l’HE ROMARIN à CINEOLE : pour les indications infectieuses de la sphère ORL et broncho-pulmonaire. Selon les données actuelles : 1 goutte par prise x 3 fois/j. ou, au maximum, 2 gouttes x 3 fois /j. à diluer dans une cuillère-à-café d’huile végétale d’olive ou de sésame. 
. à l’HE ROMARIN à VERBENONE : pour les indications hépato-vésiculaires et digestives spasmodiques ; par voie interne : posologie d’une goutte x matin et soir, ou au maximum 1 goutte aux 3 repas. ; en cures courtes de 5 à 7 jours.
. à l’HE ROMARIN à CAMPHRE : son usage interne est formellement contrindiqué, à cause du risque d’excitation cérébrale, et d’épilepsie en cas de surdosage. On l’utilise dans les pathologies neuro-musculaires (entorse, claquage musculaires, crampes, contractures...) comme décontracturant, en applications externes : 2 gouttes à diluer dans 10 gouttes d’Huile de sésame : masser doucement.
Contrindications des HE de Romarin :
. femmes enceintes et allaitantes
. enfants (de moins de 12 ans)
. personnes épileptiques

 en TEINTURES MERES : ROSMARINUS OFFICINALIS TM : 30 à 50 gouttes x 3 fois /j par cures de plusieurs semaines comme tonique, digestive, antiseptique et mucolytique bronchique, comme antispasmodique, antinévralgique, ou anti-inflammatoire rhumatismal. Aucune précaution particulière n’est recommandée.

 en AMPOULES BUVABLES : il existe le ROMARINEX CHROME ® où le Romarin est associé au Chardon-Marie et au Pissenlit ; indiqué pour un drainage hépato-biliaire : 1 à 2 ampoules/j.

 en GELULES : d’extraits secs ou de poudre de Romarin : dosées à 240mg ou 290mg ; posologie de 3 à 4 gélules par jour.

 VIN MEDICINAL : laisser macérer 30-50g (jusqu’à 60g selon certaines recettes) de feuilles séchées, pendant 7-10j , filtrer ; en boire 3 à 4 cuillères-à-soupe/j.

 en Bains : pour son effet tonique : 4 cuillères-à-soupe (ou une poignée) de feuilles séchées en infusion concentrée dans 1 litre d’eau bouillante, à verser dans le bain.

 en Applications locales : compresses imprégnées d’infusion concentrée, sur plaies infectées, ulcères ; en Baume au Romarin ou en Liniment opodeldoch pour massages des jointures douloureuses, « claquages musculaires », névralgies.

PHARMACOPEE FRANCAISE 

Liste A (ansm Juillet 2019)

un Romarin de jardin
à CHENY (89, Yonne)

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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3) Articles scientifiques

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WEBOGRAPHIE 

www.espritsante.com
www.complements-alimentaires.co
www.phytomania.com
https://www.altheaprovence.com/blog/romarin-rosmarinus-officinalis/
https://www.compagnie-des-sens.fr/différences-huiles-essentielles-romarins/

Par Dr Dom COQUERET

Le jeudi 30 novembre 2017

Mis à jour le 7 octobre 2019