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SAUGE OFFICINALE

SAUGE OFFICINALE

Salvia officinalis L.

Article révisé en Octobre 2019

des Sauges en fleurs près d’un jardin
au Chemin de Montifaut
à COULANGES LA VINEUSE (Yonne)

Noms vernaculaires :

Herbe sainte

BOTANIQUE

Famille des Lamiacées (Labiées)

Sous-arbrisseau ayant le port d’un buisson bas, ramifié, dont les tiges inférieures sont ligneuses, quadrangulaires, puis s’incurvent pour atteindre 70-80 cm de hauteur ; l’attention est attirée vers ses belles feuilles oblongues, de couleur vert-olive un peu grisâtre, parfois gris-blanchâtre, qui sont opposées, et surtout persistantes (la plante restant verte l’hiver), à la surface d’aspect granité, mais veloutée au toucher ; les fleurs naissent de 7 ou 8 verticiles étagés, à l’aisselle des feuilles, bleues pâles à violacées, allongées (2-3 cm), de forme bi-labiée : la lèvre supérieure bilobée en « faucille », l’inférieure trilobée ; c’est la seule labiée à n’avoir que 2 étamines, logées sous la lèvre supérieure ; les fruits sont des tétrakènes.
Toute la plante dégage une odeur aromatique puissante, « balsamique »,
et sa saveur est chaude et amère.

Note : le Genre Salvia possède plus de 900 espèces actuellement répertoriées dans le monde. Citons-en quelques-unes chez qui des propriétés médicinales ont été décrites :
 la SAUGE SCLAREE « Salvia sclarea L. » très odorante, est médicinale, oestrogène-like et antispasmodique ; mais son HE ne possède pas la toxicité de la Sauge officinale. Elle mérite une monographie à part ent !ère.
 la SAUGE d’ESPAGNE « Salvia lavandulifolia Vahl » est médicinale également ; elle est notamment antidépressive.
 la SAUGE des PRES « Salvia pratensis L. » est très commune en France sur les talus et au bord des chemins. Elle possède à peu près les mêmes propriétés médicinales que l’officinale, mais moins prononcées.
 La SAUGE des BOIS « Salvia nemorosa L. » qui est surtout une belle sauge ornementale, a démontré une propriété anti-nociceptive (antalgique) partiellement de type opioïde.
 La SAUGE ROUGE CHINOISE « Salvia miltiorrhiza Bunge » ou « DANSHEN » en chinois, fait partie de la Pharmacopée chinoise ; elle a des propriétés particulières protectrices cardio-vasculaires (elle prévient l’infarctus myocardique et les accidents vasculaires cérébraux)

HABITAT

La grande famille des « SAUGES » possède de nombreuses espèces dans les 2 hémisphères, et de l’Asie jusqu’en Amérique. La SAUGE OFFICINALE est originaire du Bassin Méditerranéen où elle pousse à l’état sauvage dans les massifs calcaires et sur les talus ensoleillés ; mais elle est assez rare. Elle s’est perpétuée principalement dans les régions méridionales et tempérées dans les jardins d’agrément et les potagers ; mais elle y craint le gel.

les feuilles douces, veloutées, de la Sauge

USAGE MEDICINAL 

1) Historique et usages traditionnels 

La SAUGE fut reconnue depuis la plus haute antiquité comme une plante médicinale remarquable. Les Egyptiens l’utilisèrent chez les femmes pour favoriser la maternité. Le grand HIPPOCRATE (V° siècle avant J-C) et THEOPHRASTE (IV° s. avant J-C) la recommandaient ; puis le botaniste grec DIOSCORIDE au 1° siècle et GALIEN médecin et pharmacien, né à Pergame en Asie Mineure au 2° siècle, qui vint s’installer à Rome où il devint le médecin personnel de l’Empereur Marc-Aurèle. Tous en vantèrent les vertus, et « Celle qui sauve » (en latin : SALVIA) fut employée comme une « Panacée » dans une foule de maladies. Non qu’elle puisse les traiter toutes, mais plutôt parce qu’en régulant maintes fonctions d’assimilation digestive, immunitaire, et endocrinienne, on savait déjà, à l’époque, qu’elle ramenait les organismes malades à un meilleur équilibre , à la « Bonne Santé ».

Dès le IX° siècle, « SALVIA » est mentionnée au Capitulaire DE VILLIS dans lequel CHARLEMAGNE en 812 avait fait établir la liste des herbes et plantes potagères à cultiver dans les jardins du domaine royal.

A la même époque, au IX° s. en Italie du sud, la 1° école médicale du Moyen-Âge était fondée à SALERNE à proximité du Monastère du Mont Cassin, pour y réunir les savoirs des 4 traditions médicales : selon la légende, résultant de la rencontre : du grec PONTUS, du latin SALERNUS, de l’arabe ADELA, et du juif HELINUS.
Du X° au XIV° siècle, toutes les connaissances sur les simples depuis l’antiquité furent colligées, les manuscrits grecs traduits en arabe furent retraduits en latin. Ainsi, concernant la Sauge, resta célèbre le fameux aphorisme salernitain la louant …mais avec ses limites :
« Cur moriatur homo cui salvia crescit in horto ?
contra vim mortis non est medicamen in hortis »,
qu’on peut traduire par :
« Pourquoi mourrait l’homme qui a de la sauge poussant dans son jardin ?
mais contre la puissance de la mort, il n’y a pas de remède dans les jardins » !
Les étudiants retenaient encore cet adage élogieux :
« Salvia salvatrix, naturae conciliatrix » qui signifie :
« Sauge guérisseuse, conseillère de la nature » !

Pierandrea MATTHIOLI, botaniste italien du XVI° siècle, nous apprend que la plante était largement cultivée dans les jardins et en pots.
« La Sauge est singulière contre toutes maladies de tête froides et phlegmatiques, toutes douleurs de jointures, tant prise en breuvages, que appliquées en fomentations. Pour ce elle aide fort à ceux qui ont le haut mal, les léthargiques, ceux qui ont les membres endormis et perclus. Elle est bonne contre les défluxions phlegmatiques et maladies de poitrine. Les feuilles de sauge séchées arrêtent le flux de la matrice. La sauge est bonne à manger aux femmes qui sont enceintes, qui sont sujettes à avorter pour quelque cause légère, car telle retient l’enfant dans le ventre et le vivifie ».

L’anglais Robert JAMES, au XVIII° siècle, dit de la Sauge officinale qu’elle est stimulante, échauffante, et astringente.
« Ses feuilles infusées dans du vin raffermissent les gencives et les dents ». « Cette plante est excellente dans toutes les maladies de la tête qui proviennent de la faiblesse de l’estomac ; elle est bienfaisante dans la paralysie, la léthargie, l’apoplexie, l’épilepsie, la goutte aux pieds, aux mains, le vertige, la leucophlegmatie, la chlorose, ou la cachexie des filles ».

Nicolas LEMERY fut apothicaire à Paris sous le règne de Louis XIV ; il décrit brièvement les vertus des Sauges que l’on faisait pousser dans les jardins :
« Elles sont céphaliques, nervales, hystériques, stomachales, résolutives, apéritives ; on s’en sert intérieurement et extérieurement pour la paralysie, pour la léthargie, pour l’apoplexie ».
Il est assez remarquable de constater que les indications « encéphaliques » de la Sauge, déjà recommandées à cette époque en Occident dans des pathologies que nous dénommons maintenant « accidents vasculaires cérébraux », coïncident avec des indications de la Médecine chinoise ! Comme nous le verrons, cela a été vérifié récemment par des travaux expérimentaux.

MERAT de VAUMARTOISE, au XIX° siècle, décrit son importante utilisation :
« Elle active les fonctions circulatoires, cutanées, digestives, la perspiration pulmonaire, etc ; elle stimule l’action des nerfs par l’impression marquée qu’elle exerce sur l’organe encéphalique, aussi est-elle au nombre des plus puissants antispasmodiques chauds. On la prescrit dans toutes les occasions où il faut fortifier, donner du ton, de l’activité, exciter des organes ou des fonctions affaiblies ; on la prescrit comme stomachique, anti-catarrhale, contre le scorbut, l’infiltration cellulaire, en qualité de fébrifuge, d’antispasmodique, etc. On en use en gargarisme dans l’angine muqueuse, les ulcères fongueux des gencives ; en bains comme fortifiant dans l’affaiblissement musculaire, la cachexie, etc. On l’emploie ordinairement en infusion théiforme ».
« Wan-Svieten dit que la sauge arrête la trop grande sécrétion du lait chez les nourrices qui veulent sevrer, suspend les sueurs excessives... »

Elle fut encore très prisée jusqu’au XIX° siècle en Europe. Dans les comptoirs coloniaux, les Chinois appréciaient tellement le « thé de sauge » qu’ils troquaient 2 caisses de thé contre une de sauge.

A la fin du XIX° siècle, le phytothérapeute CAZIN qui exerça en campagne dans le Nord de la France, y avait recours dans beaucoup de maladies, apparemment disparates, mais qui ont en commun d’entrainer un grand affaiblissement.
« Cette plante comme stimulant et tonique, réunit à un haut degré les propriétés de la famille à laquelle elle appartient (les Labiées). Elle provoque de la chaleur dans l’estomac, facilite la digestion, excite la sécrétion urinaire, active les fonctions circulatoires et cutanées, exerce une impression marquée sur l’encéphale, et modifie le système nerveux à la manière des antispasmodiques diffusibles ou stimulants. On l’emploie dans l’atonie des voies digestives, la dyspepsie, les vomissements spasmodiques, les diarrhées anciennes, vers la fin des catarrhes aigus avec apyrexie, et dans les catarrhes et les toux chroniques avec expectoration plus ou moins abondante ; dans les vertiges nerveux, , le tremblement des membres, la paralysie, les fièvres nerveuses et les typhoïdes ; contre la goutte atonique, le rhumatisme chronique, les cachexies, les engorgements froids des viscères abdominaux, l’oedème, l’hydropisie, etc ».
La plante est encore prescrite « pour arrêter la sécrétion de lait chez les nourrices » ...« pour arrêter les sueurs nocturnes et débilitantes qui surviennent après la convalescence des fièvres de longue durée ».
« L’infusion de cette plante, administrée à froid, m’a réussi pour diminuer les sueurs des phtisiques ».
Par ailleurs, « La sauge s’est montrée très efficace dans les diarrhées », y compris en infusion édulcorée avec du sirop de coing dans les diarrhées abondantes et épuisantes des enfants. Une Liqueur de Sauge a même permis de traiter des cas de choléra.

Le même CAZIN cite encore un certain nombre d’autres maladies dans lesquelles la Sauge a rendu service :
. dans les pertes utérines, et les leucorrhées
. dans les céphalées associées à un « vice d’estomac »
. « dans l’état de langueur qui accompagne fréquemment la convalescence des fièvres muqueuses, adynamiques et ataxiques », comme le sont les fièvres typhoïdes.
. en infusion, pour « soulager les asthmatiques ; et en fin de catarrhes »
. « dans le traitement des fièvres rhumatiques », des affections éruptives aiguës, des bronchites aiguës et chroniques (en augmentant la posologie à 40 g par demi-litre)
. en applications externes « dans les engorgements articulaires, suite d’entorse, dans l’oedème »
. dans les « engorgements ulcéreux des gencives », et en attouchement sur les aphtes
. « Elle fait périr le champignon du muguet »
. dans l’« angine tonsillaire »
. « dans les contusions, les blessures, les ulcères »
. « en bains dans les membres paralysés »

En Amérique, les Amérindiens tenaient la sauge pour une plante sacrée, purificatrice ; les hommes-médecine sioux la fumaient avec du tabac dans leurs pipes de cérémonie, et jetée sur les pierres brûlantes à l’intérieur des huttes de sudation, sa fumigation purifiait les hommes avant de partir en montagne pour des quêtes de vision.

En Médecine Ayurvédique : la Sauge est un « nervin chauffant et antispasmodique ». Les Dr FRAWLEY et LAD la décrivent ainsi : « La Sauge a une puissante action pour réduire l’excès de sécrétions du corps. Elle stoppe la transpiration et a une action spéciale sur les sueurs nocturnes. Elle assèche l’excès de mucus du nez et des poumons, ainsi que la salivation excessive. Elle supprime les sécrétions mammaires et retient les sécrétions séminales. Elle assèche également les plaies et les ulcères et arrête les saignements ».
« La sauge a un pouvoir spécial qui nettoie les blocages émotionnels de l’esprit, favorisant calme et clarté. Elle aide à diminuer les désirs excessifs et les passions. Elle est spécifique pour calmer le coeur ».

un buisson de Sauges sur un talus
à BEINE (Yonne)

2) Composition & Pharmacologie 

Elle renferme une Huile Essentielle à la concentration importante de 2% contenant du Salviol ou camphre de sauge, des terpènes, du Bornéol, du Cinéol, de la Thuyone ( neuro-toxique et convulsivante à forte dose), des flavonoïdes (Salvigénine), des tanins (dont l’acide rosmarinique, le « tanin des labiées »)…

Les Huiles Essentielles (HE) de Sauges poussant dans les pays du pourtour méditerranéen sont à Chémotype α- et β-thujone, avec plus ou moins de Camphre et de 1,8-Cinéole :
à titre d’exemples :
 HE tunisienne (centre-ouest) (FELLAH, 2006) :
α-thujone 26,49%
1,8-cinéole 16,96%
viridiflorol 13,04%
β-thujone 11,55%
β-caryophyllène 9,04%
β-pinène 5,19%
camphre 3,38%

 HE tunisienne (centre-est) (BEN KHEDER, 2017) :
camphor 25,14%
α-thujone 18,83%
1,8-cinéole 14,14%
viridiflorol 7,98%
β-thujone 4,46%
β-caryophyllène 3,30%
bornéol 2,81%
α-humulène 2,48%
β-myrcène 1,93%
limonène 1,43%
α-terpinéol 1,33%
épimanool 1,18%
bornyl-acétate 1,05%
dans cette huile essentielle, les Monoterpènes représentent 48,43%, et les Sesquiterpènes 17,4%.

 une autre HE tunisienne (du Sud-Tunisien) (BOUAZIZ, 2009) :
β-thujone 17,76%
1,8-cinéole 16,29%
camphre 14,19%
α-thujone 7,41%
trans-caryophyllène 5,45%

 une autre HE tunisienne (du Nord de la Tunisie) (HAYOUNI, 2008) :
1,8-cinéole 33,27%
β-thujone 18,40%
α-thujone 13,45%
bornéol 7,39%
β-élémène 4,82%
camphor 3,31%
α-pinène 2,74%
Comme on peut le remarquer, il y a des variations de concentration des principaux composants volatiles ; celles-ci dépendent de la nature des sols, de la fertilisation des cultures, du climat, de l’ensoleillement, et de la saison où la Sauge est récoltée.

Les Sauges du pourtour méditerranéen ont un chémotype « Méditerranéen » semblable, où les thujones (alpha et/ou béta) prédominent, leur somme atteignant 24% à 40%. Voici un exemple de Sauge italienne (PACE,1995) :
α-thujone 39,32%
α-humulène 12,42%
1,8-cinéole 7,73%
β-pinène 7,22%
β-thujone 3,07%
camphre 2,12%
Cette HE est donc très riche en α-Thujone (mais la plus toxique !)

Appartient encore à ce Chémotype à Thujone « Méditerranéen » des HE de Sauges importées et cultivées dans d’autres pays, comme au Brésil dans l’état de Rio de Janeiro (PORTE, 2013) :
Cette HE dont le rendement est de 2,3% contient :
α-thujone 40,90%
camphor 26,12%
α-pinène 5,85%
β-thujone 5,62%
camphène 3,43%
1,8-cinéole 1,93%
limonène 1,86%
α-humulène 1,40%
bornéol 1,07%
myrcène 1,03%

Dérogeant tout-à-fait à la règle, des Sauges récoltées en Jordanie se sont avérées riches en 1,8-Cinéole et très pauvres en α-Thujone (ABU-DARWISH, 2013) :
1,8-cinéole 39,5% - 50,3%
camphor 8,8% - 25,0%
β-pinène 3,3% - 7,3%
β-thujone 0,1% - 9,9%
β-caryophyllène 1,4% - 5,5%
α-thujone 1,2% - 3,7%
Ces Sauges, très pauvres en α-Thujone, sont donc d’une grande sécurité.

Les principaux composants de l’Huile Essentielle de Sauge et leurs propriétés pharmacologiques sont :
 Les Thujones (ou Thuyones) : α-Thujone et β-Thujone, deux stéréo-isomères, sont des cétones monoterpéniques. Elles sont les principaux composants de l’HE de Sauge. On les trouve aussi principalement dans l’HE d’Absinthe, chez l’Armoise et la Tanaisie. Elles sont neurotoxiques, surtout l’ α-Thujone qui est convulsivante.
 Le 1,8-Cinéole, appelé aussi Eucalyptol parce qu’il est extrait en grande quantité chez les Eucalyptus. Il est très présent aussi dans le Romarin à « chémotype cinéole », le Ravintsara, le Myrte et le Niaouli. Il est expectorant et anti-inflammatoire de la muqueuse bronchique ; on l’utilise beaucoup dans les bronchites et l’asthme. Mais il possède encore d’autres propriétés : antitumorales (anti-angiogénique, et inducteur de l’apoptose des cellules malignes), immunostimulant, et inhibiteur de l’enzyme acétylcholinestérase chargée de dégrader l’acétylcholine (le 1,8-Cinéole relève donc le taux de celle-ci qui est un neuromédiateur des synapses du système nerveux parasympathique, et également un neurotransmetteur cérébral impliqué dans les circuits de la mémoire).
 L’ α-Pinène est un monoterpène antiseptique il est antibactérien, antiviral, et de surcroît mucolytique, expectorant, et anti-inflammatoire, ce qui en fait un remède de choix dans le traitement des bronchites aiguës et chroniques.
 Le β-Pinène est également un terpène antiseptique indiqué dans les bronchites, et un antifongique.
 Le Bornéol est un monoterpénol qui s’oxyde facilement en camphre. Il est antalgique, anti-inflammatoire ; également neuroprotecteur cérébral et inhibiteur nicotinique de l’acétylcholinestérase (il relève donc le taux intra-cérébral de l’acétylcholine, un neuromédiateur impliqué dans les circuits de la mémoire).
 Le Viridiflorol est un sesquiterpénol qui possède une action oestrogène-like.
 L’Acétate de Bornyle est un ester monoterpénique qui a des propriétés analgésique et anti-inflammatoire, légèrement sédative et antispasmodique.

Par ailleurs, comme chez le Romarin, la Sauge contient des diterpènes : Acide carnosique, Carnosol, Rosmanol, Safficinolide et Sageone (TADA, 1994).
L’acide carnosique est un très puissant anti-oxydant, l’une des substances les plus importantes du Romarin et de la Sauge pour ses propriétés anti-inflammatoires et antitumorales.
Le Carnosol dérive de l’acide Carnosique. Il est anti-oxydant, hépatoprotecteur et neuroprotecteur ; en inhibant la lipase pancréatique, il réduit les triglycérides. Comme l’acide Carnosique, il est antitumoral.
Le Rosmanol, un diterpène phénolique qui dérive du Carnosol, est un anti-oxydant.

La Sauge contient aussi des triterpénoïdes comme l’acide ursolique, commun chez les labiées, et qui jouit de multiples propriétés : protecteurs des organes vitaux dont le système cardio-vasculaire, le cerveau, le foie et les reins ; antimicrobien et antiviral ; anti-inflammatoire et antitumoral.

Outre les composants présents dans l’huile essentielle, d’autres sont retrouvés par extraction aqueuse ou hydro-alcoolique des feuilles et des sommités fleuries, en particulier des Polyphénols et dérivés : plus de 160 ont été répertoriés ! (LU, 2002) , (HAMIDPOUR, 2014)...la plupart dérivent de l’Acide Caféique ou de l’Acide Cinnamique par condensation. Notons-en quelques-uns :
le pimaradiène, un terpène dont la cyclisation mène à la synthèse des diterpènes.
et parmi les acides phénoliques :
l’acide caféique, qui est présent chez de nombreuses plantes, est un phénol anti-infectieux, antiviral, et hépatoprotecteur.
l’acide salvianolique, qui a des propriétés rhéologiques, anti-tumorales...
l’acide rosmarinique, qui est un dérivé de l’acide caféique ; présent chez la plupart des labiées. Il a de multiples propriétés : anti-oxydant majeur, antiviral, anti-inflammatoire, anti-tumoral, anticholinestérasique...
et l’acide ursolique, communément retrouvé chez les labiées, un précieux anti-inflammatoire en rhumatologie.
l’acide lithospermique
l’acide sagerénique
la Sagecoumarine dérive aussi de l’acide caféique.
et des Flavonoïdes, qui sont tous des anti-oxydants :
Lutéoline
Apigénine
Hispiduline
Kaempférol
Quercétine

une belle touffe de Sauge
au Jardin médicinal du Prieuré de SERRABONE
(Pyrénées Orientales)

Propriétés pharmacologiques de la SAUGE OFFICINALE :
Elles sont multiples, dans des domaines variés :
 Tout d’abord, la Sauge, comme la plupart des Labiées, possède une bonne activité anti-oxydante, due à sa richesse en polyphénols. Le plus puissant est l’acide rosmarinique (un dérivé de l’acide caféique) qui agit sur la SOD (superoxyde dismutase) une métalloprotéine qui antagonise en surface des membranes cellulaires l’ion superoxyde généré par les processus oxydatifs ; les glucosides d’Apigénine ont aussi une activité anti-oxydante (LU, 2000 et 2001 a). Par ailleurs, l’acide Salvianolique, un dimère de l’acide rosmarinique, est lui aussi un puissant anti-oxydant (LU, 2001 b)
 L’HE de Sauge possède des propriétés anti-infectieuses :
. antibactériennes : sur le Staphylococcus aureus, l’ Escherichia Coli, et la Salmonella enteritidis (BEN KHEDER, 2017) ;
Son action sur les Salmonella permet d’envisager des applications en bioconservation de la viande (EL HAYOUNI, 2008).
Elle est bactéricide sur les Bacillus cereus, B. subtilis et B. megatherium ; ainsi que sur Aeromonas hydrophila, et Klebsiella oxytoca (DELAMARE LONGARAY, 2007).
. antivirales : les diterpènes de la Sauge sont actives sur le Virus de la stomatite vésiculeuse et sur l’Herpes-virus simplex-1 (TADA, 1994).
. et antifongiques : spécialement sur les Dermatophytes (qui sont responsables de teignes et de dartes) Trichophyton rubrum, Epidermophyton floccosum, et Microsporum canis ; un peu moins active sur le Candida albicans et l’Aspergillus fumigatus (ABU-DARWISH, 2013).
 L’extrait méthanolique de Sauge , chez l’animal, réduit les triglycérides, en inhibant la lipase pancréatique qui joue un rôle majeur dans la digestion des lipides. C’est l’acide carnosique qui a été montré comme responsable de cette action. En réduisant l’absorption des lipides au niveau intestinal, il réduit la prise de poids (chez l’animal suralimenté en lipides) et diminue l’accumulation de graisse (NINOMIYA, 2004).

 Dans le domaine métabolique :
. La Sauge abaisse la glycémie, chez l’animal de laboratoire ; cette action antidiabétique a été récemment démontrée comme reliée à une activation du PPARγ (ou « peroximome proliferator-activated receptor ») un récepteur qui joue un rôle-clé dans le métabolisme des glucides (CHRISTENSEN, 2010).
. Une petite étude clinique, sur 6 femmes en bonne santé âgées de 40 à 50 ans, prenant 3 infusions de Sauge par jour pendant 4 semaines, n’a pas montré de modification de l’équilibre glycémique. Par contre, il y a eu une amélioration du profil lipidique, avec une baisse du Cholestérol total de - 5,3% à 4 semaines (et -16% après un « wash out » = arrêt thérapeutique de 2 semaines supplémentaires) ; une baisse du LDL-cholestérol de -12,4% à la fin du traitement (et -19,6% après les 2 semaines supplémentaires sans traitement) ; et une augmentation favorable du HDL-cholestérol de + 50,6% à la fin des 4 semaines de traitement (puis + 37,6% après les 2 semaines supplémentaires d’abstention thérapeutique) (SA, 2009).

une inflorescence en épi de Sauge officinale

 Parmi les travaux menés en oncologie, la Sauge a des propriétés anti-tumorales :
. Elle inhibe la croissance de nombreuses lignées cellulaires cancéreuses (avec Sideritis perfoliata, la Crapaudine ; Satureia thymbra, la Sarriette ; Laurus nobilis, le laurier noble ; Pistacia palestina, le Pistachier térébinthe) ; chez ces plantes, ce sont les terpènes qui soutiennent l’action anti-croissance tumorale, en particulier l’ α-Humulène (qui est un sesquiterpène isomère du β-caryophyllène) (LOIZZO, 2007).
. La fraction de l’HE de Sauge la plus efficace sur les cellules de cancer du colon est celle contenant l’ α-Humulène, suivie par celle contenant le trans-Caryophyllène (EL HADRI, 2010).
. Six espèces de Sauges : S. dominica L., S. lanigera S., S. menthaefolia Ten., S. palaestina Benth., S. sclarea L., et S. spinosaL. ont été testées sur 9 lignées cancéreuses humaines (3 sortes de glioblastomes, 2 sortes d’adénocarcinomes colorectaux, adénocarcinome prostatique, choriocarcinome, adénocarcinome endométrial, et lymphome B). Toutes les Sauges ont manifesté, à des degrés divers, un pouvoir antiprolifératif sur plusieurs types cellulaires. Cette étude renforce le fait que la famille des Sauges est un réservoir précieux de substances anticancéreuses (FIORE, 2006).
. Des variétés de Sauges collectées au Liban ont une activité inhibitrice sur les cellules de mélanome humain ; elles induisent aussi leur apoptose (c’est-à-dire leur mort cellulaire programmée). La plus puissante pour ces effets anti-cancéreux était la Salvia rubifolia (CARDILE, 2009). Cette variété, dont les fleurs bleues intenses ressemblent à notre Sauge des prés, pousse sur les Monts Liban, le Mont Hermon et sur le plateau du Golan.
. une autre variété de Sauge libanaise , Salvia libanotica, bloque la croissance des cellules de cancer du colon humain, en agissant sur la voie de la caspase mitochondriale, et en clivant la PARP (poly-ADP-ribose-polymérase). Les 3 substances impliquées dans cette action : l’acétate de Linalyl, le Terpinéol, et le Camphre, agiraient en synergie (ITANI, 2008).
. Chez la Sauge officinale, il a été démontré que l’acide ursolique, en agissant sur des protéases qui sont impliquées dans le pouvoir invasif des cellules cancéreuses, exerce une action antimétastatique (JEDINAK, 2006).
. Un extrait de Sauge officinale exerce également in vivo une action anti-angiogénique c’est-à-dire qu’elle empêche la formation de néovaisseaux grâce auxquels les tumeurs progressent et franchisssent les capsules des organes. Les chercheurs ont conclu en son pouvoir « antimigratoire » (anti-métastatique) (KESHAVARZ, 2011).
. L’acide salvianolique B, présente dans les Sauges et soluble dans l’eau, est extrait en Chine de la Salvia miltiorrhiza (appelée Danshen). Il est efficace sur plusieurs lignées cellulaires de cancer. En particulier, il diminue la viabilité cellulaire du gliome, et en induit l’apoptose (WANG, 2013). Son action antitumorale attire l’attention des chercheurs, comme inducteur d’apoptose ; effet démontré in vitro sur des cellules malignes de cancer colorectal (JING, 2016).

 Sur la sphère digestive :
. L’extrait de Sauge protège la muqueuse gastrique des ulcères induits, chez l’animal, par l’alcool et l’acide acétique ; cet effet gastroprotecteur semble être dû au Carnosol (MAYER, 2009).
. L’extrait de Sauge (in vivo chez l’animal) est antidiarrhéique et antispasmodique sur le jéjuno-iléon, en favorisant l’ouverture des canaux potassiques (KHANA, 2011).

 La Sauge est reconnue depuis longtemps comme un remède traditionnel pour traiter les désagréments de la ménopause, à savoir les bouffées de chaleurs et sueurs nocturnes. Une rare étude clinique multicentrique a été conduite sur 69 femmes ménopausées depuis au moins un an, et ayant plus de 5 accès de « flush » quotidiens. Elles ont été traitées par une tablette de 280 mg d’extrait de Sauge fraiche, pendant 8 semaines. Les résultats ont été nettement significatifs, avec une réduction des bouffées vaso-motrices évaluée à 50% au terme de 4 semaines de traitement, et de 64% au terme des 8 semaines. Le soulagement nocturne et psychologique de ces femmes était également noté comme favorable. (BOMMER, 2011).

 Dans la protection cérébrale :
. L’acide rosmarinique a montré un effet protecteur, in vitro sur la toxicité de la protéine β-amyloïde sur des cellules mises à son contact (LUVONE, 2006) ; et, in vivo chez l’animal, un effet préventif sur le déficit mnésique résultant de toxicité de cette protéine β-amyloïde (ALKAM, 2007). Récemment, d’autres chercheurs ont suivi cette piste sur des modèles animaux : les diterpènes comme l’acide carnosique ont le même rôle protecteur contre la protéine amyloïde β (RASOOLIJAZI, 2013) ; de même pour l’acide salvianique (LEE,2013). Ils réduisent l’inflammation cérébrale induite, et sont neurotrophiques. Quand on sait les conséquences mnésiques et cognitives résultant de l’accumulation pathologique de cette protéine, une prévention serait envisageable chez l’homme.
. Depuis une dizaine d’années, les chercheurs qui étudient les neuromédiateurs cérébraux se sont penchés sur le rôle de l’acétylcholine. Celle-ci est en effet très impliquée dans l’attention, dans les fonctions cognitives comme l’apprentissage et la mémoire, dans la motivation et l’humeur (LOPRESTI, 2017). Elle est dégradée par une enzyme : l’acétylcholinestérase. Un inhibiteur de cette enzyme conduira à relever le taux intracérébral de l’acétylcholine ; des inhibiteurs médicamenteux ont déjà été employés dans la maladie d’Alzheimer dans l’espoir d’une amélioration mnésique et cognitive.
Chez plusieurs labiées, comme le Romarin et la Sauge, ont été précisément mis en évidence des propriétés inhibitrices de l’acétylcholinestérase, en particulier (chez l’animal) dans les aires cérébrales du striatum et de l’hippocampe, tant avec l’HE de Sauge d’Espagne (Salvia lavandulaefolia) (PERRY, 2003), qu’avec des extraits de feuilles de Sauge officinale (EIDI, 2006)... Parmi les diterpènes, le 7a-méthoxyrosmanol et l’isorosmanol inhibent l’acétylcholinestérase respectivement de 50% et 65% (SALLAM, 2016).
. Dans le monde, de nombreuses espèces de Sauges ont été utilisées pour traiter le système nerveux. Les propriétés pharmacologiques décrites ont été recensées : sédative et hypnotique, hallucinogène, relaxante musculaire, analgésique, indiquée pour améliorer la mémoire, anticonvulsivante, neuroprotectrice, antiparkinsonienne, et utile pour antagoniser les syndromes de sevrage à l’alcool et à la morphine (IMAMSHAHIDI, 2006).
. Les premiers essais thérapeutiques chez des volontaires ont été menés au tout début du XXI° siècle, montrant une amélioration cognitive et de l’attention (PERRY, 2003).
. Une étude multicentrique iranienne, versus placebo, menée sur 60 patients âgés de 65 à 80 ans, présentant des signes modérés de maladie d’Alzheimer, ont été traités sur 4 mois avec une dose fixe de 60 gouttes par jour d’extrait de Sauge officinale. Les résultats furent une amélioration cognitive significative, ainsi qu’une réduction de l’agitation dans le groupe traité (AKHONDZADEH, 2003).
. Dans une étude clinique, en double-aveugle, versus placebo, 30 jeunes personnes en bonne santé furent traitées par 300mg et 600mg de feuilles de Sauge officinale séchées ; la plus faible dose induisit une réduction de l’anxiété, tandis que la dose la plus élevée favorisa la vigilance, le calme, et le sentiment de satisfaction ; la conclusion était que la Sauge pouvait être un remède pour améliorer l’humeur et la performance cognitive (KENNEDY, 2006).
. Par ailleurs, parmi 45 substances étudiées issues de plantes de la Pharmacopée chinoise prescrites pour des accidents vasculaires cérébraux (AVC), l’acide salvianolique qui est un acide phénolique très présent chez les Sauges, s’est montrée efficace sur ces pathologies. Il permet de maintenir le taux de NSPC (neuronal stem/progenitor cells) dans les territoires ischémiés. Il pourrait devenir un remède post-AVC, mais peut-être aussi indiqué dans les maladies neurodégénératives (ZHUANG, 2012).

 Comme topique anti-inflammatoire :
Des extraits de Sauge officinale (mais pas l’HE) ont antagonisé l’oedème localement provoqué (in vivo chez l’animal) par l’huile de Croton. Cette action a été attribuée à l’acide ursolique, dont la puissance anti-inflammatoire a été mesurée 2 fois plus forte que l’Indométacine (un anti-inflammatoire non-stéroïdien de référence) (BARICEVIC, 2001).

une Sauge officinale dans un jardin
à FLEURY LA VALLEE (Yonne)

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES de la SAUGE 

=> comme toutes les labiées, elle possède un pouvoir antiseptique notamment dans les affections respiratoires, doublé d’un effet anti-inflammatoire et antispasmodique dans l’asthme ; également antimycosique (comme la LAVANDE).

=> elle est surtout tonique (comme le THYM et le ROMARIN), soutint les forces vitales de l’organisme, très utile chez des malades épuisés après maladies prolongées ou opérations. Et comme la MELISSE, elle stimule également la thymie, améliore les états de psychasthénie (neurasthénie).

=> elle possède un effet antisudoral puissant qui atténue à la ménopause les bouffées vaso-motrices avec sueurs diurnes et nocturnes pénibles, effet expliqué par la présence d’un œstrogène-like.
Mais des observations ont noté aussi une action antisudorale franche sur les sueurs nocturnes des tuberculeux, qu’elle soulage.

=> elle est régulatrice hormonale du cycle féminin, emménagogue (corrige l’aménorrhée hypo-oestrogénique), régularise les cycles et les menstruations, favorise la conception, et soutient la grossesse en évitant les fausses couches précoces.
Elle inhibe la lactation, et peut être utilisée pour hâter l’arrêt de la lactation au moment du sevrage, ou en cas de galactorrhée.

=> La Sauge est traditionnellement indiquée dans les dyspepsies. Elle améliore la digestion, est anti-inflammatoire sur le tube digestif (dans les gastrites et les colites). Astringente, elle réduit les diarrhées.

=> Elle est antispasmodique (au niveau abdominal, respiratoire et pelvien). La Sauge a été traditionnellement utilisée dans l’asthme.

=> En bains de bouche et gargarismes, elle est indiquée dans toutes les inflammations de la bouche : glossite, gingivo-stomatites (aphteuse ou vésiculeuse), pharyngites et amygdalites.

=> Elle améliore le bilan lipidique (abaisse le « mauvais cholestérol »-LDL, et améliore favorablement le « bon cholestérol »-HDL)

=> Comme tendent à le démontrer de nombreux travaux chez l’animal, la Sauge possède une action inhibitrice de la croissance tumorale, et favorise l’apoptose (mort cellulaire) de nombreuses lignées de cellules cancéreuses ; elle freine l’angiogénèse et la dissémination métastatique. La validation clinique de ces données expérimentales n’a pas encore été faite chez l’humain. Toutefois, parallèlement aux thérapeutiques instituées chez les patients et patientes atteint(e)s de cancer, on peut recommander un usage large de Sauge pour potentialiser les résultats attendus.

=> De même, les propriétés neuroprotectrices de la Sauge et releveuse du taux d’acétylcholine cérébrale (par inhibition de l’acétylcholinestérase qui la dégrade), avec amélioration mnésique et cognitive chez l’animal, devront faire l’objet d’études cliniques humaines pour être validées. En attendant cette validation, la prise régulière d’infusions de Sauge dans troubles mnésiques débutants et les déficits cognitifs légers (appelés par les neurologues MCI « mild cognitive impairment ») peut toujours être expérimentée.

=> Des extraits de Sauge sont encore indiqués en utilisation externe sur les dartres mycosiques, du fait de ses propriétés contre les dermatophyties comme les teignes à Trichophyton, et surtout les herpès circinés appelés encore « dartres » ressemblant à de petits macarons qui apparaissent sur les avant-bras , le cou, ou l’abdomen des enfants ; ils sont dûs à un Microsporum canis transmis par les chats. La Sauge peut trouver un regain d’intérêt lorsque ces mycoses sont, de plus en plus fréquemment, devenues résistantes à la pommade de Griséofulvine et aux Imidazolés.

une Sauge dans un jardin
à DOLE (39, Jura)

USAGE CULINAIRE 

La Sauge aromatise les viandes, les ragoûts, les tripes, les pâtés, spécialement de porc. On en roule des feuilles dans les paupiettes de veau. Elle aromatise bien aussi les poissons.
Eviter l’ébullition, préférer la cuisson à la vapeur, ou rajouter les feuilles en fin de cuisson.

RECOLTE

On récolte les feuilles et les parties aériennes au moment de la floraison, par temps sec. On les fait sécher dans un local aéré. La plante sèche peut ensuite se conserver pendant un an en bocaux fermés, à l’abri de la lumière.

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE 

 en INFUSION : 15 g à 30 g par litre (CAZIN), ou plus facilement : 5 à 6 feuilles par tasse de tisane x 3-4 fois/j. (porter juste à ébullition, puis laisser infuser de 3-5 mn ; pas de décoction prolongée qui libèrerait la thuyone toxique)
ou en « THE de SAUGE » 20-30 g/ litre (soit une infusion de 2% à 3%)
Note : Les dosages d’infusions de Sauge vendus dans le commerce, soit à titre « alimentaire », soit à des fins « médicales », ont des teneurs très variables en polyphénols (WALCH, 2011). Pour une utilisation médicale, la connaissance de la variété de Sauge contenue dans l’infusion, et de sa teneur en thuyone, en cinéole, en acide rosmarinique...serait souhaitable ! A défaut, il suffit de savoir que dans toutes ces infusions, le taux de thuyone reste largement au-dessous du seuil toxique défini par les instances de Sécurité alimentaire.

 en TEINTURE MERE : SALVIA OFFICINALIS TM 50 gouttes x 3 fois/jour ou 50 gouttes le matin et 100 gouttes le soir dans les sueurs nocturnes de la ménopause

 en VIN de SAUGE : 60-100g de feuilles dans 1 litre de bon vin rouge, laisser macérer pendant 8 jours, un fond de verre matin et soir pour se « retaper » après une maladie épuisante, ou pour réduire sa transpiration.

 en gargarisme dans les aphtes (avec une décoction à 10%, soit 10 g de feuilles par décilitre d’eau)

 en USAGE EXTERNE : avec une DECOCTION de 100 feuilles de Sauge par litre, à appliquer en lotion sur les dartes ; ou en ONGUENT (sur de petites plaies superficielles ou des dartres mycosiques)

CONTRINDICATIONS : par précaution, la sauge est déconseillée chez les enfants et adolescents ; formellement contrindiquée chez les épileptiques, les femmes enceintes et pendant l’allaitement ; la possibilité d’interaction thérapeutique avec les psychotropes (anxiolytiques et neuroleptiques) doit restreindre son emploi, avec grande prudence, chez des patients traités.

L’Huile essentielle (HE de sauge) doit être proscrite, trop riche en thuyone. Par contre, on peut la remplacer avantageusement par l’HE de SAUGE SCLAREE qui, elle, ne contient pas de cétones toxiques, et qui peut donc être absorbée par voie orale dans les indications ménopausiques, antisudorales, digestives, antispasmodiques, et pour traiter des états émotionnels.

PHARMACOPEE FRANCAISE

Liste A (ansm Janvier 2017)

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http://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/sauge.htm
https://www.altheaprovence.com/blog/la-sauge/
https://www.plantes-et-sante.fr/faites-le-vous-meme-/la-sauge-proprietes-et-recettes

Par Dr Dom COQUERET

Le samedi 16 décembre 2017

Mis à jour le 7 octobre 2019