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ORTIE

ORTIE

Urtica dioïca L.

et Urtica urens L.

Article révisé en Septembre 2019

Champ de grandes Orties
dans la Vallée de Vallière,
St BRIS le VINEUX (89, Yonne)

Nous traiterons ces deux Orties communes ensemble, car elles partagent les mêmes propriétés : la grande ou Urtica dioïca
et la petite ou Urtica urens

Noms vernaculaires :

 pour Urtica dioïca : Grande Ortie, Ortie piquante
 pour Urtica urens : Petite Ortie, Ortie brûlante, Ortie grièche

BOTANIQUE 

Famille des Urticacées

L’ortie est une plante qui s’élève à partir d’un rhizome au riche réseau racinaire ; sa tige, carrée, se dresse, pour la grande, de 80 à 150 cm, et pour la petite seulement à 40-50 cm ; la grande Ortie est vivace, la petite annuelle ; les feuilles opposées sont pétiolées, elliptiques et pointues, aux bords en dents de scie, de couleur vert-foncé, et couvertes de poils urticants ; les fleurs sont des panicules vert-clair à l’aisselle des feuilles, de toutes petites fleurs n’ayant que des sépales : la grande ortie est dioïque, c’est-à-dire les grappes mâles (dressées) et les grappes femelles (pendantes) portées sur des pieds différents ; alors que la petite ortie est monoïque (les grappes florales mâles et femelles sont portées par les mêmes pieds) ; le fruit est une petite graine ovoïde.

Toute la plante est recouverte de poils urticants, ou trichomes, qui sont de petites aiguilles de silice qui cassent comme du verre dans la peau en y déversant son suc piquant, « brûlant comme du feu ».

HABITAT

Les Orties sont répandues dans presque toutes les parties du monde habité : de l’Asie à l’Europe, en Afrique du Nord, et dans les Amériques du Nord au Sud. Elle est très courante en France.
Il s’agit d’une « Plante Anthropophile  » qui a suivi la sédentarisation des peuples, et qui vit à côté des hommes, liée à leurs activités agricoles. En effet, plante nitrophile, elle a besoin de l’azote des fumiers aux abords des étables, autant que du fer des anciens outils agricoles laissés à l’abandon.
Plante rudérale, elle pousse sur les décombres, les dépotoirs, en lisière de forêts.

belle Ortie, prête à piquer ? ou à nourrir l’homme ?

USAGE MEDICINAL 

1) Historique et usages traditionnels 

L’ortie fait partie des premières plantes à avoir été ramassée par l’homme chasseur-cueilleur aux époques préhistoriques, pour se nourrir. Elle fit partie, dès que l’homme eut inventé la poterie, des premiers brouets. Avec l’usage, furent observées les propriétés thérapeutiques de la plante.

DIOSCORIDE (médecin grec du 1° siècle) en fait un hémostatique, et ses graines sont réputées aphrodisiaques. PLINE et GALIEN furent du même avis.

Au Moyen-Âge, l’Ortie est employée comme astringente, anti-hémorragique (dans les hémorragies digestives et les hémoptysies). Se flageller les lombes avec des tiges d’orties fraichement coupées était réputé traiter les rhumatismes lombaires et les sciatiques.

Au XVII° s., Abraham ZACUTUS LUSITANUS, médecin d’origine judéo-espagnol, exilé à Lisbonne, puis aux Pays-Bas, écrivit dans sa « Pharmacopea elegantissima » parue en 1643, que le suc d’Ortie est le remède contre l’hémoptysie (lorsqu’on expectore du sang en toussant), à boire pendant 5-6 jours.

Cette indication thérapeutique fut confirmée par d’autres : ainsi CHOMEL en fait « le remède le plus certain contre l’hémoptysie et toutes les hémorragies », et particulièrement en cas de métrorragies, dans les suites d’avortement… Son suc introduit dans les narines tarit aussi les épistaxis.

GINESTET, un médecin Toulousain, rédigea un mémoire à l’Académie des Sciences en 1845, consacré à l’efficacité de cette plante dans les hémorragies utérines. L’administration d’une dose de 60 à 125 g. stoppait presque instantanément les hémorragies du post-partum ; y compris des hémorragies sévères et résistantes, où l’administration d’un verre de 100 g. de jus d’ortie matin et soir en venait à bout.

Au XIX° siècle, MERAT de VAUMARTOISE et DE LENS distinguent :
 La « Grande Ortie », Urtica dioica (l’Urtica major des Officines) haute de trois pieds : « La plante entière a été conseillée comme excitant, lithotriptique, emménagogue, anti-asthmatique, apéritive et astringente ; AMATUS LUSITANUS, LUZERME et SCOPOLI l’ont vantée contre les hémorragies ; PEYROUX et LANGE dans les ménorrhagies...LEMERY dit qu’écrasée et appliquée sur les plaies gangréneuses, elle les guérit ».
Les graines sont âcres ; à dose de 20 à 30 semences, elles seraient purgatives et dangereuses. « BULLIARD les croit seulement diurétiques ».
 Quant à la « Petite Ortie », Urtica urens (l’Urtica minor des Officines), elle est plus petite, haute d’un pied, et ses fleurs sont monoïques. Ses poils piquants sont bien plus urticants : « Si l’on en fouette une partie quelconque de la peau, on sent une douleur brûlante dans le lieu atteint ; on y voit se développer de petites vésicules blanches, qui s’entourent de rougeur, une chaleur brûlante devient insupportable, et on éprouve une anxiété remarquable ».
« L’urtication a été pratiquée dès la plus haute antiquité ; CELSE la vante contre la paralysie, le coma, etc. ainsi qu’ARETEE et GALIEN...Ce moyen révulsif a été mis en usage, surtout dans les campagnes...On l’a mise en pratique dans l’apoplexie, l’insensibilité des organes, surtout celle de la peau, les rhumatismes chroniques, etc ».

CAZIN en 1868, citant les emplois précédents, a énuméré les autres indications de la plante : dans les rhumatismes, la goutte, et la gravelle ; dans certaines infections pleurales, catarrhes chroniques, angines, fièvres intermittentes, et ulcères putrides ; dans l’eczéma et le psoriasis ; enfin dans la polyurie (diabétique).

L’Ortie tomba en désuétude, jusqu’à ce que l’on découvrit en 1924 son intérêt pour l’agriculture biologique, puis dans les années 1980 l’action des graines d’Orties dans l’hypertrophie prostatique.

Par ailleurs, en Médecine Ayurvédique qui est une médecine millénaire en Inde, l’Ortie sous le nom sanscrit de « Vrishchhiyya-Shaaka » ou de « Bichu Butti » en Hindi, est traditionnellement utilisée comme :
 diurétique
 emménagogue (pour provoquer les règles)
 purifiante du sang
 anthelminthique (vermifuge)
 utilisée dans les néphrites et l’hématurie (du sang dans l’urine)
 traitement hépatique dans la jaunisse
 anti-hémorragique (dans les ménorragies, ou saignement des voies génitales) (KATAKI, 2010).

2) Composition & Pharmacologie 

La composition de l’ortie est d’une très grande richesse : elle contient plus d’une centaine de composants !
 Elle contient beaucoup de Chlorophylle, et surtout beaucoup d’éléments minéraux : du Fer (41 mg/100g), (et jusqu’à 277mg/100mg de poudre d’ortie) ainsi que du Calcium (CA 168mg/100g de poudre d’ortie) (ADHIKARI, 2015) ; suivi par du Potassium (K), du Silicium (sous forme de silicates, une « silice organique » assimilable), du Magnésium (Mg), du Manganèse (Mn), du Zinc (Zn), du Cuivre (Cu), du Nickel (Ni) et du Cobalt (Co) (MAHLANGENI, 2016) et aussi du Phosphore (P) sous forme de Phosphates, et du Soufre (S).

 Elle contient des Vitamines A, B (dont la B9 ou acide folique), C, E, K1…
et en particulier des Caroténoïdes au taux de 3496 μg/g (ADHIKARI, 2015) qui sont des précurseurs de la Vitamine A, celle-ci étant une vitamine indispensable au fonctionnement rétinien et à la préservation de l’acuité visuelle.

 et une richesse en protéïnes : 25% à 39% selon la saison, dont en particulier 16 des 20 acides aminés :
. parmi lesquels : les 8 précieux acides aminés essentiels : Leucine, Isoleucine, Lysine, Méthionine, Thyrosine, Phénylalanine, Thréonine, Valine
. les 2 acides aminés semi-essentiels : Histidine et Arginine.
. et les autres présents (non-essentiels) étant : Acide Aspartique, Acide Glutamique, Sérine, Proline, Glycine, Alanine (RUTTO, 2013).

La composition chimique varie selon les parties de la plante (OTLES, 2012) :
Les racines sont particulièrement riches en stérols, en composés phénoliques, et en lignanes :
 parmi les Stérols : il y a surtout le β-Sistostérol, présent également dans les fruits du Palmier de Floride (Serenoa repens) et des baies de Goji ; il trouve une utilisation hormonale pour freiner l’hypertrophie bénigne prostatique.
 les composés phénoliques comprennent :
. des dérivés de l’acide Shikimique, comme : des phénylpropranes ; des acides caféique, chlorogénique, caféoyl malique, vanillique et homovanillique, fumarique, syringique, p-coumarique, férulique, et ellagique (KRAUS, 1990) et (OTLES, 2012) ;
tous ces composés phénoliques ont de multiples propriétés médicinales (anti-oxydantes, antivirales, hépatoprotectrices...).
. des Polyphénols : alcool vanillique, vanilline
. des tanins comme l’acide gallique
. de la Scopolétine (ou Scopolétol : un dérivé de la coumarine) qui est hépatoprotecteur et anti-inflammatoire.
. et des Lignanes (Isolaricirésinol, Isorésinol, Sécoisolaricirésinol, et Néolivil) qui sont des composés phénoliques capables de se fixer sur les récepteurs hormonaux ; certains ont une action phyto-oestrogène.

Les racines renferment encore des Lectines, dont les UDA (urtica dioica agglutinines) qui sont des phytoagglutinines jouant un rôle important dans la défense de la plante, et s’avèrent être de puissants stimulants immunitaires chez l’homme.

Les feuilles contiennent :
 des Stérols en moindre quantité, principalement la Phytostérine (ou Phytostérol)
 mais d’avantage de Flavonoides :
ils représentent 54,4% des composants d’Orties cultivées en Italie, et 31,2% des Orties sauvages (PINELLI, 2008).
Les principaux sont : Quercétine, Kaempférol, Isorhamnétine, Isoquercétine, Rutine et Rutinosides, Myricétine, Astragaline...
 des acides organiques : carbonique, tartrique, silicique, caféique, chlorogénique, syringique, férulique, cinnamique, formique, acétique, butylique...
Parmi ces composés phénoliques, l’acide chlorogénique constitue le principal (71,5%) chez les Orties cultivées, l’acide 2-O-Cafféoylmalique (76,5%) chez les Orties sauvages (PINELLI, 2008).
 des Caroténoides : Béta-carotène, Lutéine et Lutéine époxide, Xanthophylline, Lutoxanthine, Violaxanthine qui est le précurseur de la Néoxanthine, et le Lycopène (GUIL-GUERRERO, 2003).
 des tanins : catéchine et épicatéchine

Les trichomes sont les poils urticants de la plante. Au microscope, ils apparaissent comme de micro-tubes faits de silice. Le liquide qu’ils libèrent possède une composition étonnante : de l’acide formique, que l’on trouve aussi dans le venin de fourmis ! et 3 substances spécifiques du monde animal : l’histamine, l’acétylcholine, et la sérotonine ! L’histamine dans l’homme est libérée par la dégranulation des basophiles et des mastocytes en cas d’allergie, et se trouve dans le cerveau au niveau du système d’éveil ; l’acétylcholine est le médiateur chimique des synapses du système nerveux para-sympathique, et se trouve dans le cerveau impliqué dans les fonctions d’apprentissage et de plasticité neuronale ; et la sérotonine est un neuromédiateur cérébral impliqué dans le maintien de la thymie.

Les fleurs contiennent essentiellement des Flavonoïdes (Flavonol-glucosides) ; et de la Scopolétine (un dérivé de la coumarine, anti-inflammatoire)

Les graines renferment 8 à 10% d’huile, et des Lignanes (10 fois plus que dans les racines (KRAUSHOFER, 2002) .

Bien que l’Ortie ne soit pas une plante aromatique, elle renferme cependant une petite quantité d’Huile Essentielle (HE) dont la composition est très différente des extraits aqueux, éthanoliques ou méthanoliques. Les composés volatiles de l’Ortie recueillis dans cette HE sont extraits par hydro-distillation.
 Sur des échantillons collectés en Roumanie, le taux de rendement est très faible (0,01% par rapport à la plante sèche) (ILIES, 2012) :
41 composants ont été identifiés ; les principaux sont :
Hexahydrofarnésyl acétone 31,20%
β-Ionone 11,86%
Phytol 11,20%
Isopropyl décanoate 5,27%
α-Ionone 4,04%
α-Copaène-8-ol 3,28%
δ-Cadidène 2,37%
Géranyl acétone 2,22%
Bornyl acétate 2,14%
Noter que cette variété d’Ortie a un chémotype « Hexahydrofarnésyl acétone » ou « 2-Pentadécanone », composé volatil ayant la fragrance du Jasmin.
 Sur des échantillons récoltés en Turquie, la composition de l’HE diffère (GÜL, 2012) :
Carvacrol 38,2%
Carvone 9,0%
Naphtalène 8,9%
(E)-Anéthol 4,7%
Hexahydrofarnésyl acétone 3,0%
(E)-Géranyl acétone 2,9%
(E)- β-Ionone 2,8%
Phytol 2,7%
Il s’agit là d’un chémotype à Carvacrol : celui-ci est un phénol monoterpénoïde, qui est antibactérien, antiviral, antifongique, et anti-parasitaire.
Le Carvone est une cétone contenue principalement dans les Menthes et le Cumin. Elle est toxique et mutagène à doses élevées.
Le Naphtalène, présent aussi chez le Magnolia, possède des effets cytotoxiques et génotoxiques. Il pourrait rendre compte de l’effet cytotoxique mis en évidence chez l’Ortie, à forte dose (GÜL, 2012).
Mais ici, la quantité est infime.

Orties en fleur

Plusieurs propriétés pharmacologiques ont été démontrées :
 un effet anti-oxydant, assuré par les polyphénols et flavonoïdes. L’extrait aqueux d’Ortie à la concentration de 250 microgr inhibe à 98% la peroxydation lipidique de l’acide linoléique, et exerce une activité antiradicalaire (antagonise l’effet délétère des radicaux libres, responsables de l’altération et du vieillissement tissulaire) (GÜLCIN, 2004). Il augmente la SOD (Superoxyde dismutase) impliquée dans la protection contre le stress oxydatif, et diminue le MDA (Malondialdéhyde) qui est un témoins de ce stress (KATAKI, 2010).

 une action antibactérienne sur les Staphylococcus aureus, Bacillus cereus, et Listeria monocytogenes (PROESTOS, 2006) ; sur les bactéries Gram + (dont les Staphylococcus aureus Méti-R, c’est-à-dire résistants à la Méticilline) d’avantage que sur les bactéries Gram - (MODARESSI-CHAHARDEHI, 2012) ; et sur les Staphylococcus aureus et epidermidis, ainsi que sur l’Escherichia Coli (MOTAMEDI, 2014). Une action antibactérienne également intéressante a été démontrée sur Salmonella thyphi, agent de la fièvre typhoïde (GHAIMA, 2013).

 une action hépatoprotectrice contre l’intoxication (in vivo chez l’animal) par le CCL4 (Tétrachlorure de carbone). L’extrait d’Ortie, aux posologies de 200 et 400 mg/kg réduit l’élévation des transaminases ALAT et ASAT, les phosphatases alcalines, la bilirubine, et la MDA (malonylaldéhyde). Cet effet protecteur contre la cytolyse hépatique est attribuée à la propriété antioxydante des composés phénoliques (KATAKI, 2010).

 une action diurétique, connue depuis longtemps par l’observation clinique ; elle a été scientifiquement démontrée par perfusion continue d’un extrait aqueux d’Ortie chez le rat. Une augmentation de la diurèse de 11% est observée à la posologie de 4mg/kg/h, mais nettement augmentée de 84% à la posologie de 24mg/kg/h, versus 85% sous Furosemide, un puissant diurétique, à la posologie de 2 mg/kg/h ; une augmentation bien corrélée de la natriurèse de 28% et de 143% à ces 2 posologies respectives d’Ortie, versus 155% sous Furosémide. La TA s’abaissait temporairement dans ces 3 lots, respectivement de - 15%, - 38%, et -28% (TAHRI, 2000).

 une action cardio-vasculaire favorable est aussi notée, peut-être en partie secondaire à l’effet natriurétique, mais surtout liée à une baisse de la tension artérielle par vasodilatation artérielle. Le mécanisme en est une ouverture des canaux potassiques, et un effet inotrope négatif (TESTAI, 2002). Plus récemment a été confirmée cette action anti-hypertensive, par un mécanisme de relaxation artérielle, en rapport avec un blocage des canaux calciques. L’extrait d’Ortie se comporte donc comme un inhibiteur calcique doux (QAYYUM, 2016).

En outre, si l’extrait aqueux de feuilles d’Ortie inhibe déjà l’agrégation plaquettaire de 17,1% à la concentration d’1mg/mL, la meilleure inhibition plaquettaire est obtenue avec un extrait par éthyl-acétate testé à la même concentration : de 76,8%. Ce sont les flavonoïdes présents dans l’Ortie qui sont responsables de ce bénéfice, qui participe à l’action préventive de la plante dans les maladies cardio-vasculaires (EL HAOUARI, 2006).

 L’ Ortie est anti-rhumatismale : cette vertu était connue depuis des lustres en l’administrant en frictions des articulations douloureuses, ou en fouettant les lombes en cas de lombalgies et de sciatiques.

L’extrait d’Ortie possède des propriétés anti-inflammatoires passant par l’inhibition des COX 1 et COX 2 (les cyclo-oxygénases) et de la Prostaglandine D2 (AYERS, 2008).
En Angleterre, une enquête chez 18 personnes ayant l’habitude d’avoir recours aux piqures d’orties pour traiter leurs douleurs articulaires a même été menée : 17 d’entre-elles, c’est-à-dire la grande majorité, reconnaissaient les bienfaits de cette méthode thérapeutique, pour le moins « alternative ». Plusieurs ont affirmé être même guéries de leurs rhumatismes (RANDALL, 1999). Neuf ans plus tard, cette étude fut reprise, chez 42 patients sélectionnés pour des gonalgies chroniques d’allure arthrosique, tous volontaires pour des applications de piqures d’orties pendant 1 semaine ; l’étude était randomisée, versus placebo. Le groupe traité a vu son score algique sensiblement amélioré, mais le groupe placebo aussi. La tolérance a été jugée « acceptable », n’entrainant qu’une irritation localisée, les patients étant satisfaits du fait du recours à un « traitement naturel » (RANDALL, 2008).
Des travaux ont montré que des extraits d’Ortie suppriment la production de cytokines impliquées dans les maladies inflammatoires chroniques. Cette action passerait par l’inhibition de la voie du NF-kappaB qui est un activateur d’inflammation (RIEHEMANN, 1999).
Toutes les parties de l’Ortie piquante sont actives, mais surtout les inflorescences dont les extraits lipophiles sont nettement plus anti-inflammatoires. Cela pourrait déboucher sur leur utilisation dans les maladies arthritiques (JOHNSON, 2013).

 L’action bénéfique sur le système urinaire était connue traditionnellement. Mais ce n’est qu’à la fin du XX° siècle que son action décongestionnante sur l’hypertrophie bénigne de la prostate a été clairement mise en évidence.
. Dans une étude multicentrique, randomisée, en double aveugle, menée en Allemagne avec du « PRO 160/120 » une association de Sabal serrulata (ou Palmier de Floride) et d’extrait de racine d’Ortie, produit dosé respectivement à 160mg et 120mg, prescrit à 2 capsules par jour, pendant 48 semaines (soit près d’un an) ; chez 543 personnes réparties en lots : un traité, un placebo, et un étant comparatif versus Finastéride (plus connu en France sous le nom de CHIBRO-PROSCAR) qui est un anti-androgène de synthèse, un inhibiteur de l’enzyme 5- α-réductase. Les résultats ont été favorables, marqués par une amélioration du débit urinaire et un raccourcissement du temps de miction. Le Score IPSS était amélioré, avec des chiffres évalués au début, à 24 semaines, et à 48 semaines de traitement, respectivement et versus Finastéride :
groupe traité PRO 160/120 : 11,3 ; 8,2 ; 6,5
versus groupe Finastéride : 11,8 ; 8,0 ; 6,2
La qualité de vie des patients, estimée en début et à la fin du traitement, était :
groupe traité PRO 160/120 : 7,5 => 4,3
versus groupe Finastéride : 7,7 => 4,1
Il y a eu moins d’effets secondaires sous traitement phytothérapique à base de Sabal et de racine d’Ortie que sous Finastéride (ce dernier étant responsable de dysfonctions érectiles et de céphalées) (SÖKELAND, 1997).
Cette combinaison phytothérapique était qualifiée de traitement alternatif valable et sûr (KOCH, 2001).
. Une autre série multicentrique, double-aveugle, versus placebo cette fois menée en Russie avec la même association de Sabal 160mg et Ortie 120mg à la même posologie de 2 cp/j. pendant 24 semaines (soit 6 mois), chez 257 personnes souffrant de troubles prostatiques, dont 127 patients traités évaluables. Les résultats confirment une nette amélioration fonctionnelle mictionnelle, en terme de syndrome obstructif et d’impériosités mictionnelles, comparée au groupe placebo. La tolérance a été excellente (LOPATKIN, 2005).
. Une autre étude clinique, Iranienne, sur 558 patients retenus : 287 ont été traités par de l’Ortie seule pendant 6 mois. 232 patients, soit 81%, ont ressenti une amélioration, versus 43 des 271 patients sous placebo (soit 16%), également améliorés. Une réduction du résidu post-mictionnel de 73 à 36 ml, soit une réduction de moitié, a été obtenue. Dans les 2 groupes, la testostéronémie est restée inchangée. Le contrôle par échographie transrectale a permis de mesurer une légère amélioration de l’hypertrophie prostatique chez les patients traités, passant de 40cc initialement à 36cc, soit un gain de 10% (alors qu’aucun changement de volume prostatique n’a été mesuré dans le groupe placebo). Puis un cross-over a permis que les sujets placebo soit ensuite traités pendant 18 mois. Seuls les sujets traités ont continué de présenter une amélioration clinique. Aucun effet secondaire n’a été signalé (SAFARINEJAD, 2005).
. Le mécanisme d’action de la racine d’Ortie sur l’hypertrophie bénigne prostatique passerait surtout par le SHBG (sex hormon binding globuline), l’aromatase, le facteur de croissance épidermique, et les récepteurs membranaires des stéroïdes (plus que par la 5-α-réductase) (CHRUBASIK, 2007).

 Une action antiproliférative d’extrait de racine d’Ortie sur des cellules épithéliales humaines de cancer de la prostate avait déjà été démontrée ; avec une réduction de la croissance cellulaire de 30% sur 7 jours (KONRAD, 2000).
Cette action a été confirmée : un extrait aqueux de feuilles d’Ortie exerce un effet cytotoxique sur le cancer prostatique humain ; dès les premières 24H, il y induit une activation des capsases 3 et 9, une fragmentation de l’ADN, et une dépolarisation mitochondriale qui conduit à l’apoptose cellulaire (LEVY, 2014).

 Un effet anti-hyperglycémique a été montré avec un extrait aqueux d’Ortie, à la posologie de 250mg/kg : après une charge de glucose, un abaissement de 33% est obtenu en 1H, qui persiste pendant 3H. L’hypothèse est celle d’une diminution de l’absorption intestinale du glucose (BNOUHAM, 2003). Toutefois, chez des rats diabétiques, une libération d’insuline par les cellules des îlots de Langerhans du pancréas a été mise en évidence, durant 3H, et corrélée à un abaissement concomitant de la glycémie (FARZAMI, 2003).

 L’Ortie est immunostimulante. In vitro, un extrait exerce un effet chimiotactique sur les polynucléaires, et provoque une immunostimulation des polynucléaires neutrophiles ; la fraction active est celle contenant les 3 principaux flavonoïdes : Quercétine-3-O-rutinoside, Kaempférol-3-O-rutinoside, et Isorhamnétine-3-O-Glucoside. Cette propriété pourrait s’avérer intéressante dans des cas de neutropénie (AKBAY, 2003).
Par ailleurs, un extrait aqueux d’Ortie déclenche, in vivo chez l’animal, une stimulation de la prolifération des lymphocytes (HARPUT, 2005).

 Les extraits d’Ortie augmentent légèrement la protéine chimio-attractive monocytaire, tout en diminuant la cyclo-oxygénase-2 (COX-2) dans les cellules de l’épithélium intestinal. Ceci va dans le sens d’une possible protection par certains composants de l’Ortie, contre les inflammations coliques (FRANCISKOVIC, 2017).

 L’UDA (Urtica dioica agglutinine) trouvée dans la racine de l’Ortie est une lectine qui a fait l’objet de recherches récentes. Ayant exprimé une action antivirale, elle a été testée sur le virus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui est un Coronavirus (CoV). La lectine UDA inhibe la réplication virale à 90% à la concentration de 1,1 μg/ml. Elle protège les souris infectées au niveau pulmonaire, et prévient leur perte de poids. Le mécanisme d’action semble être une entrave à l’infectivité du virus aux premiers stades d’attachement aux cellules (KUMAKI, 2011).

 L’Ortie possède encore d’autres propriétés pharmacologiques : anti-ulcéreuse gastrique, et analgésique (GÜLCIN, 2004). Si l’absorption duodénale des principaux composés phénoliques que sont l’acide3-Cafféoylquinique, l’acide Cafféoylmalique, et la Rutine, est limitée, par contre ces composants phénoliques exercent localement une bonne action antioxydante sur tout le tractus gastro-intestinal (BONETTI, 2016).

 Une fraction hydrosoluble d’une infusion d’Ortie inhibe l’activité protéase de la neurotoxine botulique de sérotype A. Mais elle est inactive sur celle de sérotype B (GÜL, 2004).

 L’Ortie a une action anti-allergique en agissant sur les récepteurs H1 à l’histamine (AYERS, 2008) ; ce qui expliquerait l’amélioration (modérée) obtenue dans la rhinite allergique ; avec réduction de la sévérité du coryza, et baisse de l’éosinophilie de l’écoulement nasal (BAKHSHAEE, 2017).

 La dermite de contact provoquée par l’Ortie est bien connue : elle cumule des blessures mécaniques par piqures, et des lésions chimiques de nature urticarienne (ANDERSON, 2003) et (CUMMINGS, 2011).

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES de l’ORTIE

Il résulte de la convergence entre la tradition et les apports récents de la recherche pharmacologique que l’ortie est à la fois une plante nutritive et une plante médicinale :

=> L’Ortie est une plante très revitalisante. Elle stimule puissamment les « forces vitales » de l’homme, particulièrement suite de maladies infectieuses (grippe, pneumopathie, péritonite, mononucléose infectieuse…), en convalescence après chirurgie, suite d’accouchement hémorragique ou d’anémie… Elle est un des meilleurs « reconstituants » (comme l’AIL des OURS, le GINSENG, le GOGI, la CONSOUDE…) au cours de la convalescence après une maladie asthéniante ; elle est reminéralisante par ses minéraux (Si, K, Ca, Mg).

=> Elle répare les anémies, par l’action conjuguée de sa chlorophylle (qui a une structure très proche de l’hémoglobine) et du Fer qu’elle contient ; cela en fait un remède stimulant l’hématopoïèse, aidant à régénérer le sang.

=> Elle est astringente (empêche la « fuite des liquides ») : particulièrement anti-hémorragique (épistaxis, hématémèse, hémoptysie, hémorragie utérine du post-partum, ménométrorragies fonctionnelles, métrorragie due à un fibrome…) ; et accessoirement anti-diarrhéique.

=> Elle est anti-rhumatismale, diminue les poussées arthrosiques douloureuses de la lombarthrose, coxarthrose, gonarthrose, arthrose digitale… résultant de l’action de la scopolétine aux propriétés anti-inflammatoires (par inhibition du métabolisme de l’acide arachidonique, et régulatrice des cytokines (interleukines).

=> Elle est diurétique, et éliminatrice de toxines ; uricosurique, elle élimine l’acide urique par l’urine, et espace les crises goutteuses ; par son action alcalinisante, elle détoxifie l’organisme de l’acidité (induite par les viandes et laitages) ; dépurative intestinale par ses graines.

=> Elle est légèrement anti-diabétique : elle réduit l’hyperglycémie, en facilitant l’insulino-libération.

=> ses racines réduisent l’hypertrophie prostatique  ; des études récentes ont montré l’amélioration du confort mictionnel des prostatiques à une posologie de 1200mg/24H en attaque, puis d’entretien à 600mg, avec une réduction échographique du volume de l’adénome.

=> elle est anti-allergique ; si la plante injecte de l’histamine par ses poils urticants, elle est elle-même anti-histaminique ! Des études cliniques ont montré une amélioration modérée dans le coryza allergique.

=> elle a des propriétés anti-infectieuses, antifongique et insecticide, mises à profit en culture biodynamique (cf infra). En clinique humaine, on a pu montrer que l’UDA, l’agglutinine de la grande ortie, est une « lectine super-antigénique » qui active les lymphocytes T, ce qui en fait un stimulant de l’immunité.

=> enfin, elle est stimulante endocrinienne : elle active la thyroïde, les parathyroïdes et le métabolisme du calcium, et les surrénales.

RECOLTE

Il convient de cueillir les parties aériennes (tiges, feuilles et fleurs), avec des gants, en zone non-polluée dès le printemps, et pendant tout l’été.
On peut récolter aussi, séparément, le rhizome ou les graines à l’automne. Faire sécher dans un local sec et bien aéré (le séchage neutralise l’acide formique).

USAGE CULINAIRE 

Au printemps, la cueillette de jeunes orties, procure une soupe d’ortie qui est un véritable don de la nature ! La cuisson leur fait perdre toute agressivité. Et, en ayant rajouté quelques pommes de terre et une noix de beurre, cela donne une soupe de couleur vert-fluo riche en protéines, incluant les acides aminés essentiels, riche en fer et en minéraux, très nourrisante, et délicieuse. Elle apporte aussi de précieuses vitamines (de la vitamine C, des vitamines B pour le système nerveux, et des Caroténoïdes pour la vue). Au Tibet, le grand Yogi tibétain MILAREPA vécut des années dans des ermitages himalayens en ne se nourrissant que d’orties. Et cette bonne plante qu’on ose appeler « mauvaise herbe » a nourri également pendant la guerre 14-18 les populations à la campagne.

USAGE TEXTILE 

La grande Ortie a servi en Sibérie à fabriquer des cordages et des filets de pêche.
Les fibres que renferment les tiges d’orties, du XV° siècle à la guerre 14-18, ont été exploitées dans l’industrie textile, surtout en Allemagne. Les opérations de rouissage, battage, et teillage aboutissaient à une filasse d’ortie, qui filée, permettait de fabriquer des toiles (sacs, torchons…). Puis, les difficultés de mécaniser ces opérations lui ont fait préférer le chanvre.

USAGES AGRICOLES 

 Les orties séchées étaient données en guise de fourrage aux animaux quand le foin venait à manquer ; et les graines, très nourrissantes, servaient à engraisser le bétail et à embellir le poil des chevaux avant les foires.
 Un rôle majeur que cette plante assume depuis près d’un siècle résulte de la découverte de purins végétaux et d’infusions de plantes appliquées dans l’agriculture biologique, comme adjuvants du compost, et remèdes pour le monde végétal. L’histoire remonte en 1924 lorsque Rudolf STEINER, le fondateur de l’anthroposophie, fit des conférences aux agriculteurs, à la demande de plusieurs d’entre eux inquiets des signes délétères pour la terre qui commençaient à se manifester suite à l’emploi d’engrais (NPK) et des premiers traitements chimiques. Les indications qu’il donna donnèrent naissance à des principes de « culture biologique et dynamique » appelés à partir des années 1930 « BIODYNAMIE ».
Parmi les pionniers, citons Ehrenfried PFEIFFER qui s’attacha à la « fécondité de la terre », et Maria THUN qui étudia l’influence de la lune sur les végétaux, et mis au point le Calendrier Lunaire.
Six préparats issus d’un processus de macération-fermentation, appelés encore vulgairement « purins », favorisent l’absorption des minéraux : ils sont à base de Grande Ortie, d’Achillée Millefeuille, de Camomille (Matricaire), de Chêne, de Pissenlit, et de Valériane ; auxquels s’ajoutent parfois la Consoude, la Fougère et la Tanaisie ; de la décoction de Prêle des champs. Il existe aussi 2 préparats spéciaux (hérités de connaissance alchimiques) la « bouse de corne  » qui restaure les processus de fermentation et de régénération de l’humus, et qui favorise l’enracinement et l’assimilation des plantes ; et la « silice de corne  » à base de cristal de quartz qui active les qualités « lumineuses » des plantes.

Des expérimentations rigoureuses en Allemagne, furent reprises en 1981 par le suédois Rolf PETERSON. Les résultats sur la vigueur des plantes, leur développement racinaire, la masse végétale produite, furent spectaculaires.

Le Purin d’Ortie se prépare en laissant macérer et fermenter des orties fraichement cueillies et hachées dans une proportion d’ 1/10° (soit 1 kg d’orties pour 9 litres d’eau de pluie) dans une bassine ou une poubelle en plastique remplie d’eau de pluie (bannir les seaux en fer) ; brasser tous les jours tant que remontent des bulles qui témoignent de la fermentation ; la potion dégage bientôt une odeur nauséabonde ; la durée va de 5 jours à 30 jours, selon les conditions de chaleur et d’humidité, en moyenne 7 à 10 jours. Filtré, ce « purin » est conservé dans un bidon en plastique pendant un an.
On l’utilise dilué au 1/5° ou au 1/10° épandu sur le sol aux pieds des plantes et des vignes pour fortifier l’activité biologique du sol, apporter de l’Azote, du Fer, et du Potassium naturels, et pour fortifier les plantes qui deviennent plus résistantes aux maladies. L’apport de Fer traite la chlorose. L’Ortie joue aussi le rôle d’un « éliciteur » qui est une substance qui déclenche dans le monde végétal des mécanismes de résistance des plantes aux agressions, aux stress divers dont ceux du climat, aux maladies, à la taille... Ainsi, des recherches récentes ont pu attribuer ce pouvoir à l’UDA (l’agglutinine de la Grande Ortie) : elle réduit la croissance des champignons de 85%, ce qui en fait un remède préventif contre l’oïdium et le mildiou (maladies fongiques de la vigne), la cloque du pêcher, et la rouille du groseillier…
On peut le pulvériser seulement au 1/20° (soit entre 3% et 5%) comme répulsif contre les pucerons et les acariens ; et le répandre pur exclusivement sur le compost comme activateur (Attention : jamais pur sur un végétal, car il « brûle comme le feu » ; le purin d’ortie, pur, ou trop concentré inhibe la croissance des plantes, et devient un désherbant !).

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE

 en suc de plante fraiche : mais cette usage ancien n’est pas facile à faire !
 en DECOCTION de feuilles : 12 à 30 g de feuilles (fraiches ou séchées) dans un demi-litre d’eau, porter à ébullition, laisser infuser 10-15mn ; en rajoutant le même poids de sucre, on obtient un sirop. Pour toutes les indications revitalisantes de la plante. Par cures de 3 à 6 semaines
 en DECOCTION de rhizome : 1 cuillère-à-soupe par tasse (ou préparer pour la journée 30 à 50 g par litre) dans l’hypertrophie prostatique, faire des cures répétées en fonction des troubles mictionnels, en alternant avec d’autres remèdes prostatiques comme le PRUNIER d’AFRIQUE (Pygeum africanum) et le PALMIER de FLORIDE (Sabal serrulata ou Serenoa repens)
 en TEINTURE MERE : URTICA DIOÏCA TM : 50 gouttes x 2 fois/j. ou 100 à 125 gouttes (soit 1 cuillère-à-café) le matin, comme fortifiant, diurétique, anti-anémique… des cures prolongées sont possibles.
 citons les Gélules d’ORTIE Feuille et ORTIE Racine (parce qu’elles existent, sur internet ou vendues en pharmacie, mais cela revient cher !), utiles toutefois pour des citadins ou des personnes âgées, 3-4 gélules/j.
 en applications externes : un coton imbibé de suc frais dans les narines arrête les épistaxis (saignements de nez) ; a été employé également en frictions du cuir chevelu pour activer la repousse des cheveux (il existe dans le commerce des shampoings aux orties).

PHARMACOPEE FRANÇAISE 

Liste A (ansm Janvier 2019)

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3) Articles scientifiques

(classés en ordre chronologique, des plus anciens aux plus récents)
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www.wikiphyto.org
www.floramedicina.com
www.aujardin.org
www.tous-au-potager.fr
www.bio-dynamie.org
www.wikipedia.org/Agriculture-biodynamique

Par Dr Dom COQUERET

Le samedi 20 janvier 2018

Mis à jour le 3 septembre 2019