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PISSENLIT

PISSENLIT

Taraxacum officinale (F.H Wigg.) Weber

ouTaraxacum dens-leonis Desf.

Article révisé en Septembre 2019

une horde de Pissenlits dans un verger abandonné
à VAUX (Yonne)

Noms vernaculaires :

Pissenlit , Dent-de-lion, Liondent

BOTANIQUE

Famille des Astéracées (Composées)
Plante vivace très commune dans les prairies, 10-40 cm, possédant une longue racine pivotante pouvant atteindre 50 cm, entourée d’une membrane brune et de radicelles, blanche à l’intérieur avec du latex ; à feuilles basales en rosette, plus ou moins longues en forme de flèches et dentées ; à tiges tubuleuses droites et nues (sans feuilles) et creuses, contenant également un suc laiteux. Les inflorescences sont des capitules solitaires, jaune d’or de 3 à 5 cm de diamètre, à fleurs ligulées ; les fruits sont des boules d’akènes surmontés d’aigrettes appelées ’soies’, que le vent disperse (dissémination anémochore).
La fleur de Pissenlit est très mellifère.

Il existe plus de 1200 espèces de Pissenlits dans le monde !
parmi lesquelles les plus proches de ceux que l’on nomme « Pissenlits communs » ou « officinale » ont été regroupés dans une « section RUDERALIA  ». Leur reproduction se fait par « apomixie  », c’est-à-dire non de façon sexuée, mais à partir des cellules diploïdes de l’ovule, stimulées par la pollinisation.

Note : il importe, au cours d’une cueillette, de ne pas prendre pour du Pissenlit un Hypochaeris radicata, la Porcelle enracinée. On peut les confondre facilement, mais les feuilles en rosette de la Porcelle sont couvertes de poils et arrondies à leur extrémité, avec de fines tiges plus hautes (50-60 cm), et des bractées pointues ; leur composition chimique diffère (CORTES, 2014). Si les porcs en raffolent, et que la plante est comestible en salade pour les humains, elle est par contre toxique pour les chevaux chez qui, en excès, elle peut provoquer des troubles neurologiques de l’arrière-train (maladie de Harper).
Ne pas confondre aussi avec d’autres composées jaunes sauvages, même si la plupart de celles-ci sont comestibles, mais souvent coriaces :
. le Salsifis des prés (Tragopogon pratensis) à capitules jaunes solitaires ; mais dont les feuilles sont linéaires
. le Liondent hispide (Leontodon hispidus) : dont les feuilles sont velues et le lobe terminal arrondi
. la Scorsonère basse (Scorzorera humilis) : à capitules jaune-pâle, dont les feuilles sont lancéolées, non-dentées
. les Laiterons (potager, des champs, des marais...) : dont les capitules jaunes sont groupés en corymbes lâches, dont les feuilles sont embrassantes (par des lobes arrondis ou sagittés selon les espèces), et pourvues d’épines molles
. et de nombreuses variétés de Picrides et de Crépides... plantes vivaces plus élevées, à pilosité rude.

HABITAT

L’aire du Pissenlit est vaste, de l’Europe à la Sibérie ; dans le Nord de l’Afrique et en Amérique du Nord.
Le Pissenlit est très répandu dans nos campagnes, dans les prés, au bord des chemins, parfois même dans des lieux humides marécageux. Il croît surtout dans les prairies où l’on a épandu beaucoup de matière organique animale (purin, lisier). C’est un bio-indicateur de sols compactés et « engorgés » en matière organique animale (DUCERF).

Le Pissenlit se plaisant sur divers terrains (jardins, prés, champs, vergers), est considéré par une majorité d’agriculteurs et d’horticulteurs comme une « adventice nuisible », d’autant qu’elle renait annuellement par sa racine et se resème par ses akènes transportés par le vent. Il fait donc partie des adventices des cultures qui ont fait justifier l’emploi des herbicides. Or, depuis 1998, ont été observés en Amérique du Nord des « Dandelions  » devenus tolérants au Glyphosate (l’herbicide de la firme MONSANTO le plus utilisé). La rémanence des racines engendre la repousse de nouvelles feuilles. Observées par un laboratoire canadien, elles présentaient des différences morphologiques dans l’échancrure des dents ; et l’analyse génomique de leur ADN a bien révélé une modification du génome, avec des concentrations différentes de certains minéraux (Na, P, Ca) (MOYER, 2009).

un bouquet de Pissenlit dans la vallée de la Cure,
à DOMECY s/ CURE (Yonne)

USAGE MEDICINAL 

1) Historique et usages traditionnels 

Ce « tonique amer » n’aurait été utilisé comme plante médicinale que depuis le Moyen-Age pour « purger le foie », la couleur jaune de la plante ayant été reconnue comme une « signature » pour favoriser le bon écoulement biliaire ; aussi les paysans, après une alimentation excessive de charcuteries en hiver, faisaient-ils des cures de salades de Pissenlit au printemps « pour se purifier le sang ».
En fait, cette plante était dénommée auparavant « Liondent » ou « Leodont », allusion à ses feuilles en forme de « dents de lion ». Mais, au XII° siècle, l’oeuvre médicale du médecin persan AVICENNE (IBN SINA) fut traduit en latin par Gérard de CREMONE. Un chapitre y mentionnait le « Tarakhchakon » que la médecine arabe connaissait depuis RHAZES (AL-RAZI) au IX° siècle.
Au XVI° siècle, on l’appelait « Herba urinaria », l’herbe qui fait uriner.
Comme amer, on l’employa pour relancer l’appétit des dyspeptiques ; et comme diurétique, il fut employé dans les hydropisies (rétention oedémateuse). Il fut aussi utilisé dans les campagnes comme vulnéraire.

Au début du XIX° siècle, le Pissenlit n’était plus qu’une plante médicinale mineure. MERAT en 1837 en décrit, sous le nom de « Léontodon taraxacum », quelques usages : « On mange ses pousses et les jeunes racines en salade, et elles sont alors tendres et d’une amertume que quelques personnes aiment assez ; plus avancées, on les fait cuire, mais elles offrent alors plus de dureté et se digèrent moins bien. On estime le pissenlit stomachique, dépuratif, diurétique (c’est même à cette dernière qualité qu’il doit son nom français), et même un peu laxatif. »
« On le recommande surtout dans les maladies de la peau, et le docteur Wendelstaedt l’a vu guérir l’ictère noir... »
« Stoll employait aussi fréquemment sa décoction dans la plupart des fièvres bilieuses... »
« Hufeland le donnait dans la phtisie pulmonaire... »

Au XIX° siècle, François-Victor CAZIN relança la Phytothérapie en France. Contrairement aux apothicaires qui continuaient de vendre des compositions complexes à base de plantes exotiques, fort coûteuses, il employait surtout les plantes indigènes, c’est-à-dire celles qui poussaient dans nos contrées. Du Pissenlit, il cite les indications de plusieurs médecins dans les maladies du foie, l’hépatite chronique, l’hydropisie (ou oedèmes), et « contre les dartres invétérées ». Etant médecin de campagne dans le Nord de la France, il connaissait l’emploi populaire qu’en faisaient les paysans.
« Le pissenlit est tonique, diurétique, antiscorbutique, dépuratif. Il est fréquemment employé dans les débilités des voies digestives, les affections chroniques des viscères (ictère, hépatite chronique, engorgement de la rate, etc), l’hydropisie, les affections chroniques de la peau, le scorbut, les cachexies, etc. »
Lui-même le prescrivait ainsi : « Je donne souvent le pissenlit dans les vices de sécrétion de la bile, dans l’ictère essentiel ou symptomatique, et surtout dans les engorgements hépatiques ou spléniques qui suivent les fièvres intermittentes, dans la cachexie paludéenne et les hydropisies. »

Au début du XX° siècle, Henri LECLERC témoigne de son expérience clinique : « L’observation clinique m’a mis à même de constater que le pissenlit possède réellement la propriété de favoriser le cours de la bile ; en le prescrivant à des malades atteints d’angiocholite chronique, de congestion du foie, de cholélithiase, j’ai vu s’atténuer les crises douloureuses et s’amender les symptômes d’insuffisance hépatique. J’ai eu également l’occasion de constater, à la suite de son usage, l’amélioration et même la guérison de dermatoses ayant pour étiologie une sécrétion biliaire insuffisante, de cellulites causées par un excès de cholestérol sanguin. »

FOURNIER en 1947 écrit que suite à la découverte de RUTHERFORD et VIGNAL en 1875 de son effet cholagogue chez le chien, « l’emploi de la plante est tout indiqué, comme le précise W. BOHN, dans les affections du foie en général, dans les états diabétiques qui leur sont liés, dans la jaunisse, dans la stase du système porte, dans la diarrhée bilieuse et dans les douleurs de la région hépatique. »

En Amérique du Nord, les Amérindiens des plaines en faisaient grand usage (les Mohicans, Ojibwas, Potawatomis, Meskwakis, Papagos, Tewas...) pour les brûlures d’estomac, les douleurs de la poitrine, comme boisson tonique (revitalisante), pour traiter des plaies... (The School of Natural Healing).

En Médecine Ayurvédique, qui est la médecine traditionnelle indienne, le Pissenlit fait partie des plantes à saveur amère, qui sont rafraîchissantes et diurétiques ; elle réduit à la fois les doshas pitta et kapha (feu et eau) en excès. C’est une plante « dépurative » : diurétique et laxative, qui élimine les « déchets » ou « toxines » accumulées (appelées « ama ») par les reins et l’émonctoire intestinal. Elle rafraîchit et évacue l’excès de feu qui stagne au niveau du foie et de la vésicule biliaire (pitta) en favorisant l’écoulement de la bile. Par ailleurs, elle désengorge les glandes, spécialement celles de la poitrine, et aussi du système lymphatique. « Il est spécifique pour les problèmes de la poitrine et des glandes mammaires, des plaies, des tumeurs, des kystes, pour stopper la lactation, pour l’inflammation des glandes lymphatiques. Il nettoie et purifie le foie et la vésicule biliaire, et élimine la stagnation du pitta et de la bile » (Dr David FRAWLEY, Dr Vasant LAD).

Pissenlit dans un jardin public,
Parc Paul BERT, AUXERRE (Yonne)

2) Composition & Pharmacologie 

Les propriétés du Pissenlit tiennent à la richesse de son latex :
 en Inuline un sucre polymère qui se concentre surtout dans la racine pendant l’été et l’automne comme réserve pour assurer le re-démarrage de la plante au début du printemps suivant. Son taux de 20 à 25% peut atteindre 40% en automne. L’Inuline est un prébiotique sur la flore colique. 

 des « principes amers » que sont les lactones sesquiterpéniques ; ceux-ci représentent une vaste famille de composants chimiques caractéristiques chez les Astéracées, comme le PISSENLIT, la CHICOREE, l’ARTICHAUT, la BARDANE, les CAMOMILLES... A titre d’exemple, ceux spécifiques aux Chicorieae sont 360 composants en 3 familles : les germacranolides, guaianolides, et eudesmanolides (ZIDOM, 2008).
Ces substances sont sécrétées par les plantes pour se défendre.
Leurs propriétés sont dépuratives, en ciblant des enzymes hépatiques et rénales, mais également antimicrobiennes, anti-inflammatoires, et préventives de la tumorogénèse (CHADWICK, 2013).
Chez le PISSENLIT, les lactones sesquiterpéniques qui ont été isolés des feuilles et des racines sont de type « germacrane » et « guaiane » :
. des dérivés de l’acide Taraxinique
. la 11 β ,13-dihydrolactucine
. l’Ixérine D
. et l’Ainslioside (KISIEL, 2000)
. l’acétate de Taraxasteryl, l’acide Taraxinique, l’acide 11,13-dihydrotaraxinique, et le Squalène (RAGASA, 2009)
C’est cet ester d’acide Taraxinique, le principal composant des feuilles, qui serait l’un des principaux responsables des propriétés de la plante, en assurant la transcription du facteur nucléaire Nrf2 dans les hépatocytes (les cellules du foie) (ESATBEYOGLU, 2017).
. d’autres ont encore été récemment identifiés : l’ α-Santonine, la Glabelline, l’Arborescine, et l’Estafiatine (DIAZ, 2018).

 et des triterpènes que l’on retrouve dans la racine comme dans les feuilles. Les principaux sont :
. le Taraxol, le Taraxerol, le Taraxastérol , la {{}}β-Amyrine (KRISTO, 2003) ;
. la Taraxacine et la Taraxacérine ;
. l’acétate de Lupéol (DIAZ, 2018) qui est antibactérien, anti-inflammatoire, et antitumoral.
. la Bétuline, l’Afficinatrione, et des triterpènes de type Lupane-, Bauerane-, et Euphane- qui sont anti-inflammatoires (KIKUCHI, 2016).

 des Phytotérols : Stigmastérol, β -Sitostérol

 de la Choline, qui est un alcool aminé, un micronutriment indispensable au bon fonctionnement du foie, pour éliminer le cholestérol et les corps gras ; il est aussi un précurseur dans la synthèse de l’Acétylcholine, un neurotransmetteur
- des acides phénoliques : acide caféique, acide chlorogénique, acide para-hydroxyphénylacétique

 des Flavonoïdes  : Lutéoloside, Cosmosioside, Lutéoline-rutinoside, Myricétine, Hespéridine, Vitexine-2 rhamnoside...

 des Coumarines  : (dont l’acide coumarique, et la Benzofuranone) dérivés phénoliques qui sont anti-oxydants et anti-inflammatoires

 des Polysaccharides : Inositol...

 de la Vitamine C et du β -Carotène

 des acides aminés : asparagine, arginine, sérine, proline...

 des sucres : glucose, fructose, sucrose, maltose

 des acides gras : acide palmitique, stéarique, oléique, linoléique et linolénique ; mais leur répartition peut être différente dans les parties de la plante ; ainsi : dans les feuilles, l’acide linolénique prédomine avec 63,6%
tandis que dans les racines, l’acide linoléique domine avec 56,4% (KANG, 2000)

 des minéraux : surtout du Potassium (K) qui est diurétique , mais aussi du Fer (Fe), du Calcium (Ca) et du Phosphore (P)

Les recherches pharmacologiques sur les effets biologiques du Pissenlit lui reconnaissent des effets « diurétique, cholérétique, anti-inflammatoire, anti-oxydant, anti-carcinogène, analgésique, anti-hyperglycémique, anti-coagulant et prébiotique » (SCHÜTZ, 2006).

Au cours d’un essai clinique visant à évaluer l’effet diurétique du Pissenlit, était bien notée une discrète augmentation de la fréquence mictionnelle dans les 5 heures suivant l’ingestion de la plante, mais cet effet s’épuisait à la 3° prise ; et la diurèse n’a pas été significativement augmentée. Toutefois, la richesse en Potassium du Pissenlit était suggérée comme pouvant suppléer l’hypokaliémie qui est l’effet secondaire des diurétiques prescrits (CLARE, 2009).

Les propriétés de drainage biliaire du Pissenlit, à la fois cholérétique (accroissant la quantité de bile sécrétée par le foie) et cholagogue (favorisant l’évacuation du flux biliaire) avaient bien été démontrées au XX° siècle par CHABROL en 1931 et par BÖHM en 1959 (elles n’ont pas été re-investiguées depuis).

L’Inuline contenue dans les racines, retrouvée également en grande quantité dans la racine de Chicorée, est un polysaccharide, c’est-à-dire constituée d’une longue chaîne carbonée de la famille des « sucres », mais qui n’est pas hydrolysable par les enzymes du jéjuno-iléon ; elle se retrouve présente comme une fibre indigérée dans le colon où elle va être dégradée par des bactéries coliques. Les fragments plus petits libérés, ou « oligo-fructanes » servent de source de carbone et d’énergie à des bifidobactéries qui jouent un rôle essentiel dans l’écosystème du colon. L’Inuline comme « prébiotique » favorise les bactéries « probiotiques ».
L’ingestion de racine de Pissenlit stimule la croissance de 14 souches de bifidobactéries (TROJANOVA, 2004). Les bactéries probiotiques sont connues pour stimuler l’immunité du riche système lymphatique digestif ; elles semblent avoir une action préventive sur les risques de cancer du colon (AMBALAM, 2016).

Ses flavonoïdes sont anti-oxydants. C’est l’extrait aqueux de racines qui possède le plus haut pouvoir anti-oxydant, attribué à son contenu phénolique (dérivés dihydrocinnamiques et de l’acide chlorogénique) (PETKOVA, 2015).

In vivo chez l’animal, le Pissenlit a une activité anti-inflammatoire et antinociceptive (antalgique) (JEON, 2008). Ses feuilles sont anti-inflammatoires en abaissant les prostaglandines PGE-2, les cytokines pro-inflammatoires (TNF-alpha et Interleukines), et la COX-2 (cyclo-oxygénase)(KOH, 2010).

L’intérêt du Pissenlit comme hypolipémiant était déjà connu.
Expérimentalement, in vivo chez des lapins nourris avec un régime riche en cholestérol, les extraits aussi bien de feuilles que de racines améliorent le profil lipidique : baisse du cholestérol total, des triglycérides, du LDL-cholestérol ; et augmentation favorable du HDL-cholestérol. Cette action, transposable à l’organisme humain, peut constituer une prévention de l’athérosclérose, et une réduction du risque coronarien (CHOI, 2010).

Le Pissenlit inhibe le processus d’adipogenèse, et donc peut stopper, dans l’obésité, la formation de nouveaux adipocytes (GONZALEZ-CASTEJON, 2014) ; et, in vitro, les extraits de feuilles et de racines de Pissenlit diminuent l’accumulation des lipides dans les adipocytes matures (GARCIA-CARRASCO, 2015).

Mais le Pissenlit possède aussi d’autres propriétés fort précieuses, mises à jour plus récemment : ainsi, les extraits de Pissenlit sont antibactériens : principalement sur les Gram + (sur le Staphylococcus aureus), et aussi sur les Gram - (Escherichia Coli et Proteus) à des CMI > 0,5mg/ml (JASSIM, 2012) ; sur le Staphylocoque à une CMI de 200 μg/ml, sur les E. Coli et Klebsiella pneumoniae à des CMI de 400 μg/ml, et sur le Proteus mirabilis seulement à une CMI de 800 μg/ml (DIAZ, 2018).

L’extrait aqueux de Pissenlit possède aussi une activité antivirale sur les virus Influenzae de type A et H1N1 (responsable d’infections respiratoires grippales) ; in vitro, l’arrêt du développement du virus dans les cultures cellulaires résulterait d’une inhibition de sa réplication (HE, 2011).

Les premières recherches sur les propriétés potentielles antitumorales du Pissenlit furent-elles le fruit d’un « screening » systématique, c’est-à-dire du passage-au-crible pharmacologique de toutes substances extraites des familles végétales ? ou bien furent-elles guidées par des indices de la Pharmacopée chinoise sur l’emploi bénéfique du jus de Pissenlit dans maintes pathologies y compris des états cancéreux ? Toujours est-il que la première publication en ce sens semble avoir été celle, japonaise, décrivant l’action antitumorale d’un extrait par l’eau chaude de Pissenlit administré in vivo chez l’animal ; cette action, étudiée selon différents moments d’administration, était proche de celle connue au Japon du Lentinane, un polysaccharide extrait du champignon Shiitake (BABA, 1981).
Cette étude fut suivie par celle, coréenne, de l’action de l’acide Taraxanique extrait d’un Pissenlit local (Taraxacum coreanum Nakai) sur les cellules humaines de leucémie promyélocytaire (CHOI, 2002).
En effet, dans la famille chimique des Lactones sesquiterpéniques, ce n’est pas le glucoside qui semble être actif, mais l’aglycone : l’acide taraxanique, qui possède une activité antiproliférative ; et qui, en outre, peut activer la différentiation des cellules leucémiques HL-60 en lignée monocyte / macrophage.
En laboratoire aux USA, fut montré que l’extrait brut de feuilles de « Dandelion » freine la croissance des cellules du cancer du sein, alors que les extraits aqueux de fleurs et de racines n’obtenaient pas cet effet ! Par contre, l’extrait de racine bloque le pouvoir invasif des cellules de cancer du sein, tandis que l’extrait de feuilles bloque l’invasion du cancer de la prostate (SIGSTEDT, 2008).

C’est à partir de ces travaux préliminaires et de la notion en Médecines traditionnelles Chinoise et Amérindienne de l’utilisation du Pissenlit dans de nombreuses maladies y compris les cancers, que les chercheurs de l’Université de Windsor au Canada établirent tout un programme de recherche sur différentes lignées cancéreuses ; d’autant plus qu’un des chercheurs de l’équipe, le Dr Caroline HAMM, oncologue au Windsor Regional Cancer Center, avait eu l’occasion d’observer avec étonnement des améliorations chez quelques patients cancéreux qui prenaient parallèlement des extraits de Pissenlit. Elle réussit à convaincre le Dr Siyaram PANDEY de mener des recherches approfondies au laboratoire de l’Université de Windsor. L’extrait de racine de Pissenlit induisait bien l’apoptose des cellules de la leucémie humaine à doses-dépendantes, par un mécanisme d’activation de la capsase-8. Par contre, les cellules saines mononucléaires dans le sang périphérique n’étaient pas affectées (OVADJE, 2011).
Puis l’intérêt de cette équipe se porta sur les mélanomes dont on connait la tendance métastatique, car ils sont volontiers réfractaires aux radio-chimiothérapies les plus puissantes. Or, l’extrait de racine de Pissenlit déclenche une induction de l’apoptose des cellules de mélanomes chimio-résistants, sans affecter les cellules saines (CHATTERJEE, 2011).
Dans la foulée, fut démontrée l’action de la racine de Pissenlit in vitro sur les cellules de la leucémie humaine myélomonocytaire chronique (OVADJE, 2012), sur les cellules du cancer du pancréas (OVADJE, 2012 Oct), et sur la prolifération des cellules du cancer colorectal : l’extrait aqueux de racine de Pissenlit induit la programmation de la mort cellulaire (apoptose) de 95% des cellules cancéreuses coliques en 48H ! et, in vivo chez l’animal, l’administration orale retarde la croissance tumorale à plus de 90%. Le mécanisme en est l’activation de plusieurs voies conduisant à la mort cellulaire. Parmi les composants pressentis actifs : α-Amaryne, β-Amaryne, Lupéol, Taraxastérol. La conclusion de ces chercheurs était qu’une voie thérapeutique alternative semble s’ouvrir dans les cas de cancers chimio-résistants (OVADJE, 2016).

Tandis que ces recherches se poursuivaient, furent portés à la connaissance du public les premiers résultats « stupéfiants » d’améliorations cliniques. Ainsi le premier cas « historique » fut celui de John DI CARLO, un patient du Dr C. HAMM qui, après une chimiothérapie intensive pendant 3 ans pour une leucémie, fut renvoyé chez lui à 72 ans « pour finir sa vie auprès des siens », avec le seul conseil de se traiter avec du « thé de pissenlit »...Lorsqu’il revint quatre mois plus tard à la clinique pour y passer des examens de contrôle, il était en rémission ! Il fit une interview en Février 2012 à CBC-News, vécut encore plus de 3 ans, et décéda tranquillement en Juillet 2015 à l’âge de 76 ans.
Auparavant, George CAIRNS, un fermier de l’Illinois atteint d’un cancer évolutif de la prostate à l’âge de 77 ans fut « inspiré » de prendre quotidiennement de la racine de Dandelion qu’il allait déraciner lui-même, écrasait manuellement en poudre, faisait sécher, et dont il consommait une tasse en infusion par jour. Au bout de 3 semaines, il ressentit une amélioration marquée par la cessation de ses douleurs lombaires et abdominales ; 5 mois et demi plus tard, un bilan scanographique ne retrouvait plus trace de sa tumeur. Il se traita pendant 3 ans, et à 80 ans, fit son témoignage dans un journal local (The Norwest Herald), précisant qu’il avait parlé autour de lui de ce traitement simple et efficace, incitant plusieurs amis ou personnes cancéreuses à en bénéficier comme lui. Finalement il vécut jusqu’à 94 ans (et décéda en Juin 2011). L’une de ses connaissances, clouée au lit suite à un cancer pulmonaire évolué, à qui les médecins n’avaient plus promis que 4 à 6 semaines de survie, et qu’il avait incitée à se traiter avec de la racine de Pissenlit, put se relever au bout de quelques semaines et se trouva en rémission contrôlée par scanner ; les médecins crièrent au « miracle »...

Depuis 2012 le « Dandelion Root Project » de l’Université de Windsor a reçu l’autorisation du Canada de mener une étude clinique en phase-1 sur 30 patients atteints de cancers hématologiques, dont certains échappant à toute ressource thérapeutique. Les résultats sont en attente.

Cette action antitumorale a été confirmée par d’autres équipes :
. avec des extraits de feuilles (TETTEY, 2014)
. une équipe coréenne a montré que l’extrait de Pissenlit se révèle être un sensibilisant du « TRAIL » le ligand inducteur de l’apoptose, en relation avec le Tumor Necrosis Factor (TNF) ; il re-sensibilise les cellules de l’hépatocarcinome humain à la mort cellulaire. La substance responsable dans la racine de Pissenlit pourrait être l’Acide chicorique (YOON, 2016).
. les mêmes conclusions sont faites par une équipe vietnamienne sur des cellules du cancer du sein ; où des extraits de Pissenlit inhibent in vitro la croissance de micro-tumeurs mammaires, en activant le ligand TRAIL qui induit le processus apoptotique (TRINH, 2016).
. une autre équipe, chinoise, vient de montrer que l’extrait de racines de Pissenlit supprime aussi la prolifération et la migration (dissémination) des cellules du cancer de l’estomac, sans induire la moindre toxicité sur les cellules saines ; le mécanisme passerait par une régulation-à-la-baisse de l’oncogène CCAT1 (ZHU, 2017).

Boules de soies de Pissenlits
face à la Vallée de Vassily,
à VAL de MERCY (Yonne)

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES du PISSENLIT

Celles-ci découlent à la fois des données traditionnelles basées sur l’usage empirique de cette « Simple », et des recherches pharmacologiques menées sur la plante.
=> La première indication du Pissenlit est sa fonction dépurative : on doit y recourir à chaque fois qu’un « organisme encrassé » mérite d’être « nettoyé ». Cette situation clinique survient chez des patients pléthoriques atteints de « surcharge métabolique » avec prédiabète, hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie, ou hyperuricémie, résultant d’une diététique trop riche ou inadaptée depuis de nombreuses années. Des cures sont particulièrement indiquées après des périodes de consommation excessive de viandes et de charcuteries. C’est ce que faisaient les anciens : au printemps ils se faisaient leur cure de jeunes Pissenlits après les « cochonailles » de l’hiver !
Comme nous l’avons vu au § pharmacologique, le Pissenlit a un intérêt dans le « syndrome métabolique  » qui fait le lit de la maladie artérielle (hypertension, athéromatose, activation plaquettaire, risque thrombotique...). Il prévient l’obésité, l’adipose, et peut au cours de régimes bien conduits réduire l’obésité abdominale liée à la résistance à l’insuline.
Cette fonction dépurative s’exerce par 3 voies émonctorielles : l’élimination hépato-biliaire, un effet laxatif intestinal, et une augmentation de la diurèse.
Le Pissenlit est considéré ainsi comme l’un des meilleurs détoxifiants (avec le CHARDON-MARIE, la CHICOREE, et la BARDANE) : il élimine les « déchets » produits par l’organisme (dont l’acide urique), mais aussi les toxines bactériennes après infections, et les substances toxiques ingérées (pesticides, conservateurs alimentaires...).

=> C’est un bon cholagogue : il vidange la vésicule biliaire ; il est indiqué dans la jaunisse, l’hépatite virale chronique, la lithiase vésiculaire, l’angiocholite (ou inflammation des voies biliaires), et la stéatose hépatique (ou « foie de surcharge ») ; il a été utilisé dans l’ascite.
Du fait de l’amélioration hépato-biliaire, il est digestif ; c’est un prébiotique, dont l’Inuline favorise les bifidobactéries probiotiques intestinales ; il améliore le transit et prévient la constipation.

=> Son effet diurétique efficace lui a valu son nom « pisse-en-lit » !
Il augmente la diurèse de façon douce et résorbe les oedèmes. Il peut être utile comme adjuvant dans l’hypertension artérielle modérée.

=> Le Pissenlit peut être essayé dans le syndrome prémenstruel dont il favorise la décongestion mammaire et limite la rétention oedémateuse (qui survient par hyper-oestrogénie relative) ; il y a aussi des éléments en faveur de son action favorable dans la mastose kystique.

=> Il mérite d’être employé dans les dermatoses chroniques (dartes, eczéma, folliculite, pustulose...), surtout lorsque l’apparition de celles-ci suit une maladie aiguë ou l’administration de médicaments, et qu’une cause « toxinique » est présumée.

=> Enfin, les recherches sont en cours pour valider l’intérêt de la racine du Pissenlit comme puissant antitumoral sur plusieurs types de cancers (leucémies, cancers gastrique et colorectal, cancer du sein, mélanome...). Il semble même efficace sur des cancers chimio-résistants et au stade métastatique. Il faut attendre les résultats de la première étude clinique en cours (le « Dandelion Root Project » mené par l’équipe canadienne de Windsor) pour pouvoir recommander officiellement cette indication oncologique.
Il faut encore attendre de savoir quelles sont les posologies les plus efficaces, et s’assurer de l’absence de toxicité si de fortes doses devaient être employées. Enfin il faut déterminer si l’administration concommittente avec les produits de chimiothérapie ne contrarie pas celle-ci. Nous espérons que l’action antitumorale soit même synergique...
Vu l’augmentation exponentielle du nombre de cancers, l’indication oncologique pourrait bien devenir rapidement la première indication du Pissenlit.

RECOLTE

 au printemps : les rosettes de feuilles
 tout l’été : les fleurs
 fin Août-Septembre, jusqu’en Novembre : les racines

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE

 en CURES DEPURATIVES au printemps, en salades de feuilles fraîches
 en INFUSION de feuilles et racines coupées : au maximum 30 g de feuilles par jour (soit : 5-10g par infusion x 3 fois par jour) et 15 g de racines par jour (soit 5 g par infusion x 3 fois/ jour) ; après une brève ébullition, laisser infuser 15 mn ; boire 1 tasse de 100 à 150 ml x 3 fois /jour
 en DECOCTION de racines coupées menues (1 cuillère-à-café soit 3-5 g par tasse ou bol de 150 à 200 ml) porter à ébullition pendant 3 à 5 mn, puis laisser infuser 20-30mn ; en prendre 3 fois/j. ; ou bien 2 cuillères -à-soupe de racines sèches (soit 12-15 g) dans 1 litre d’eau, à boire par fractions dans la journée ; au maximum : 15 g de racines séchées / 24H ; en cures de 3 à 4 semaines
 en TEINTURE MERE : TARAXACUM DENS LEONIS TM : 15 à 30 gouttes x 2 à 3 fois par jour pour des cures de « drainage émonctoriel » du foie et des reins de quelques semaines.
Pour des indications majeures : 50 à 100 gouttes (soit 3-5 ml) x 3 fois par jour
 en Gélules de Feuilles de Pissenlit
 en Gélules de Racines de Pissenlit à 250 mg, 400mg et 520 mg,
 en Comprimés de Racines Bio 400mg (2 à 3 cp x 2 fois/j.)
 en Capsules de Racines de Pissenlit à 500 mg (2 gélules x 2 fois/j.)

Pour réaliser des cures détoxifiantes, il est judicieux d’associer ou d’alterner le PISSENLIT et la CHICOREE, ainsi que le CHARDON-MARIE et la BARDANE pour une action purificatrice complète du sang et des voies lymphatiques, du foie et de la rate, des reins et de la peau.

Aucun effet toxique n’a été observé à ces posologies recommandées.

 en HOMEOPATHIE : « TARAXACUM DENS LEONIS » qui est le nom usuel homéopathique du Pissenlit s’emploie en basse dynamisation en 1DH, 3DH, 6DH et en 4CH et 5CH pour des troubles digestifs, d’origine présumée hépatique (« foie congestionné »), avec constipation, et un signe objectif : « la langue blanche en carte de géographie ».

Contrindications :
 Allergie aux Astéracées
 Micro-lithiases vésiculaires (à cause du risque de migration cholédocienne sous l’effet cholagogue de la plante)

PHARMACOPEE FRANCAISE 

Liste A (ansm Janvier 2019) (racine)

USAGE CULINAIRE

 Salades de feuilles fraîches (choisir de jeunes feuilles au printemps, encore tendres)
 Salades cuites avec des lardons, ail et croûtons
 Gelée de fleurs de pissenlits, ou « cramaillotte  » (faire macérer les fleurs une nuit, filtrer, rajouter le même poids de sucre que le jus, et 1/2 citron, faire bouillir 45 minutes, on peut gélifier avec un peu d’agar-agar)
 Vin de pissenlit
 Bière de pissenlit
 « Café » à la racine torréfiée (au four), comme la Chicorée

USAGE INDUSTRIEL : Le CAOUTCHOUC de PISSENLIT

Qui pourrait deviner que le latex de Pissenlit servirait à fabriquer du caoutchouc...et des pneus ?
L’idée germa il y a près d’un siècle lorsqu’en 1928 les soviétiques furent au défit de trouver un moyen de fabriquer leurs pneus de camions, privés d’approvisionnement en caoutchouc naturel produit par les hévéas indochinois. Le Pr. VAVILOV eut pour mission d’explorer d’autres ressources possibles de latex dans le monde végétal. C’est ainsi qu’il découvrit dans les steppes du Turkestan, entre la Mer Caspienne et les montagnes du Pamir, une espèce asiatique de Pissenlit appelé localement « Kok-Saghyz », bon sécréteur de latex. Des cultures extensives furent entreprises par le régime soviétique dès 1932, tant en Russie et en Ukraine qu’au Turkestan, si bien que 7.000 hectares étaient déjà cultivés en 1936, et 67.000 en 1941. Cependant, l’objectif fixé d’atteindre l’exploitation de 500.000 hectares en 1945 ne fut jamais atteint à cause de la 2° guerre mondiale (CHEVALIER, 1945).
Lorsque les troupes nazies envahirent l’URSS en 1941, ils découvrirent ces vastes cultures de Pissenlits dans les plaines de l’Ukraine. L’Allemagne reprit les recherches à son compte, privée elle-même d’approvisionnement en caoutchouc par le blocus des Alliés. « La SS confia à la sinistre IG Farben la recherche d’un ersatz (produit de remplacement en Allemand) du latex. Cette société chimique fit construire en Pologne par les déportés, le complexe de Morowitz dépendant du camp de concentration d’Auschwitz » (J-F PREVERAUD, 2014).
Des graines de Kok-Saghyz furent même confiées à l’Institut Français du Caoutchouc et au Musée d’Histoire Naturelle de Paris ; des cultures furent expérimentées pour vérifier l’adaptation de la plante à nos pays tempérés : elle s’adaptait très bien... toutefois, les rendements étaient faibles, n’atteignant guère que 200 kg de latex à l’hectare, contre 1500 par hectare d’hévéas dans nos plantations coloniales d’Indochine.
L’étude de cette variété montra qu’il s’agissait, en fait, du Taraxacum bicorne décrit par DAHLSTEDT, un botaniste suédois.

Dans les premières années de notre XXI° siècle, afin de diversifier les sources de production de caoutchouc, des chercheurs de l’Université de Münster (Pr Dirk PRÜFER et Dr Christian SCHULZE GRONOVER) réussirent à créer des Pissenlits transgéniques produisant un latex abondant plus fluide (coagulant moins rapidement), et donc plus facilement récoltable, à des fins industrielles pour la fabrication de pneus (VAN DEENEN, 2012) (MUNT, 2013). La marque allemande Continental a mis au point son « Taraxagum », et en 2008, les premiers pneus à base de caoutchouc de Pissenlit sont sortis des chaines. Les agriculteurs allemands sont d’ores et déjà incités à pratiquer de façon extensive la production de « dandelions » aux abords des usines.

CHEVALIER écrivait déjà, de façon prophétique, en 1945 :
« Il est possible qu’un jour une lutte s’engage entre l’arbre Hévéa de plantations et un Pissenlit amélioré à caoutchouc pouvant être cultivé dans les pays tempérés en assolement avec les Céréales et Légumineuses. Ce serait évidemment une révolution »...
...mais une révolution pour qui ?
Le problème soulevé est que, sous des prétextes géopolitiques liés à des craintes de pénurie ou à des intérêts commerciaux concernant l’approvisionnement en caoutchouc, on risque de voir réservées à l’agriculture industrielle de nouvelles et vastes étendues de terres cultivables. A l’instar des biocarburants, inventés pour s’émanciper du marché du pétrole, qui représentent une catastrophe écologique, d’autres surfaces immenses risquent d’être soustraites à l’agriculture vivrière dont les générations à venir auront tant besoin.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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3) Articles scientifiques

(classés en ordre chronologique, des plus anciens aux plus récents)
Note : en littérature anglo-saxonne, le Pissenlit est nommé « Dandelion »

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Par Dr Dom COQUERET

Le lundi 21 mai 2018

Mis à jour le 4 septembre 2019