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BRUYERE et CALLUNE

BRUYERE et CALLUNE

BRUYERE CENDREE

Erica cinerea, L.

CALLUNE

Calluna vulgaris (L.) Hull

Article révisé en Août 2019

une lande à Bruyères cendrées et à Ajoncs
au Cap Fréhel
FREHEL (Côtes d’Armor, 22)

Noms vernaculaires :

selon les espèces : Bruyère cendrée, Bruyère ciliée, Bruyère à balais, Bruyère à quatre angles, Bruyère arborescente... Brande...

L’appellation « Bruyère commune » indique en fait la Callune !

BOTANIQUE

Famille des Ericacées.

Sous le nom de « Bruyères » très communément utilisé pour indiquer ces arbrisseaux ligneux aux fleurs purpurines couvrant les landes ou les sous-bois pauvres, correspond en fait pour les botanistes deux genres proches, mais différents :
le genre Erica, qui est celui de plusieurs espèces de Bruyères vraies (il en existe plus de 700 espèces dans le monde),
et le genre Calluna, celui de la seule espèce existante : la Callune.
Bien évidemment, le fait d’appeler traditionnellement depuis des siècles
la Callune« Bruyère commune » jette la confusion ! ce qui n’a guère d’importance que pour les puristes en botanique, car pour les phythothérapeutes, les plantes de ces 2 genres ont des propriétés communes, sont collectées et utilisées pour les mêmes indications.

Stricto sensu :
 La Bruyère cendrée (Erica cinerea L.) est un sous-arbrisseau tortueux, ligneux, avec une racine très dense ; très ramifié, avec des rameaux où les feuilles étroites, en aiguilles, sont disposées en verticilles. Les fleurs ont la forme de petits grelots de couleur qui va du rose-violacé au pourpre, avec un calice de 4 sépales verts pointus, et une corolle de 4 pétales soudés terminés par 4 lobes pointus. Les fruits sont des capsules à 4 loges.
 La Callune dite« Bruyère commune » (Calluna vulgaris (L.) Hull)
est également un arbrisseau ligneux, pouvant atteindre le mètre ; dont les feuilles sont portées sur des rameaux alternes, petites (3-4 mm), comme réduites à l’état d’ « écailles » qui se chevauchent sur 4 rangs comme les tuiles d’un toit. Les inflorescences sont en grappes terminales, chaque fleur ayant une disposition très particulière : avec un calice double, où le premier est composé de 4 sépales verts, tandis que le second est composé de 4 sépales pétaloïdes séparés, de couleur rose-lilas, qui simulent un premier cercle de corolle ; alors que la corolle proprement dite est composée de 4 pétales séparés également de couleur rose-lilas quelquefois presque blancs, plus petits que les pétaloïdes du calice, et cachés dans la « coupe » de celui-ci. 8 étamines ; les fruits sont des capsules à 4 loges.

Parmi les espèces proches, citons :
 La Bruyère ciliée (Erica ciliaris (L.) Loefl.) est également un arbrisseau tortueux de 50-70 cm, dont les feuilles disposées en verticilles sont bordées de poils glanduleux, et les inflorescences penchées d’un même côté ; chaque fleur ressemblant à un grelot rosé.
 La Bruyère tétragone ou « à 4 angles » (Erica tetralix L.) est encore appelée Bruyère des marais ; ses feuilles sont verticillées par quatre, et ses inflorescences sont réduites à un petit groupe de fleurs terminales rose-pâle.
 La Bruyère à balais (Erica scoparia L.), beaucoup plus grande, peut atteindre 3 mètres ; comme avec les genêts, on en confectionnait des balais.
 La Bruyère arborescente (Erica arborea L.) forme de véritables petits arbres de 2 à 3 mètres de haut, très rameux, et couverts d’inflorescences en grappes, aux grelots blancs odorants. Sa souche épaisse et très dense sert à la fabrication de pipes.

Etymologie :

« Erica » était le nom de la plante dans l’antiquité, d’un verbe grec qui signifie « casser », allusion à son pouvoir de « casser les pierres » du tractus urinaire, semble-t-il.
« Bruyère » est le mot celte de la plante.
Et « Callune » vient aussi d’un verbe grec qui veut dire « balayer », allusion direct à son emploi comme balais, déjà très ancien.

une Bruyère cendrée en Forêt de FONTAINEBLEAU,
Les Trois Pignons,
(Seine-et-Marne, 77)

HABITAT

Toutes les Bruyères affectionnent les sols siliceux ou sablonneux, qui sont des sols pauvres, des landes impropres à la culture.
La Bruyère cendrée pousse dans tout l’Ouest de la France, et dans les Iles britanniques jusqu’en Ecosse. Elle partage les landes de Bretagne avec les ajoncs. On la retrouve sur tout le littoral atlantique jusque dans les Landes, mais aussi à l’intérieur des terres.
(D’autres espèces de Bruyères poussent en Afrique du Sud dans la région du Cap, et dans l’Ancien Monde).
La Callune a une aire étendue à presque toute la France, jusqu’en altitude (inférieure à 2500m). Elle constitue des « Landes à Callune » sur sols pauvres, ou en sous-bois clairsemés de pins où le sol est acide.

USAGE MEDICINAL

1) Historique et Usages traditionnels

Les anciens ont laissé peu d’écrits sur l’usage des Bruyères.
Il faut attendre la Renaissance pour apprendre de Pierandrea MATTHIOLI, un botaniste et médecin italien de Sienne, que « l’eau de la décoction de la bruyère, bue tiède soir et matin du poids de cinq onces, trois heures devant les repas, par l’espace de même trente jours, sert beaucoup à rompre la pierre de la vessie, et la jeter hors. Mais après il faut que les malades se baignent en même décoction, étant assis au bain sur la bruyère dont sera faite la décoction, et le faut souvent réitérer ». Il dit avoir connu plusieurs malades « qui par ce seul breuvage ont getté (jeté) la pierre hors de la vessie en petites pièces ».

Au XVIII° s. l’anglais Robert JAMES résume dans son Dictionnaire Universel de Médecine, à propos d’Erica vulgaris (dont la description de la fleurs, avec ses 2 corolles de 4 pétales, correspond à la Callune) :
« La décoction de bruyère est diurétique. Clusius assure, que Rondelet, fameux Professeur en Médecine à Montpellier, se servait avec beaucoup de succès de l’huile des fleurs de cette plante pour les dartes du visage. Tabernemontanus dit, que c’est un spécifique pour ces sortes de maux, et que la fomentation de fleurs de bruyère apaise les douleurs de la goutte...
Le suc de la bruyère ou l’eau distillée de ses fleurs, dissipe la rougeur des yeux, et en fait cesser les douleurs. La décoction de ses feuilles prises toute chaude à la dose de cinq onces matin et soir, pendant trente jours de suite, est efficace pour briser et chasser le calcul de la vessie, ainsi que Matthiole l’a éprouvé...
Les montagnards d’Ecosse couchent souvent sur la bruyère...La bruyère consume par sa qualité dessiccative l’humidité superflue, et fortifie les nerfs par ce moyen ; de sorte que ceux qui se sont couchés fatigués, s’éveillent le matin aussi frais et aussi dispos qu’auparavant ».

Au XIX° siècle, MERAT et DE LENS notaient concernant Erica vulgaris L., la Bruyère : « Cet arbrisseau très connu dans nos bois stériles et dans les landes, a joui non seulement de la réputation d’être un bon lithontriptique, mais aussi de guérir les coliques, d’augmenter le lait des nourrices. Rondelet, au rapport de Clusius, se servait avec efficacité d’une huile préparée par infusion avec les fleurs de bruyère, contre les dartes du visage. Tabernemontanus assurait en outre, que ses fleurs en fomentation apaisaient la goutte. Tournefort conseillait contre la même maladie un bain de vapeur avec la bruyère. Boëcler offre la conserve de fleurs de bruyère comme utile contre la fièvre quarte ». (Note : en ancien français médical, un remède « lithontriptique » était un remède capable de dissoudre, de fragmenter, et de favoriser l’évacuation des lithiases ou calculs des voies urinaires. Le terme existe encore, raccourci, sous l’adjectif de « lithotriptique » et la technique de la « lithotripsie »).

François Joseph CAZIN en 1858, après avoir rappelé les assertions de MATTHIOLE sur la fragmentation et l’expulsion de la pierre de la vessie, cite l’usage semblable qu’en faisait un certain Nicolas Alexandre, savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, au bénéfice des pauvres atteints de la gravelle.
« La bruyère, par ses propriétés chimiques, dit Roques, se rapproche beaucoup de quelques plantes de la même famille, particulièrement de la busserole (arbustus uva ursi), à laquelle on ne peut contester une action spéciale sur l’appareil urinaire ; cette analogie nous dit de ne pas la confondre avec les végétaux inertes. Nous la recommandons aux hommes spéciaux qui s’occupent des maladies de la vessie (Plantes usuelles, t. II, p. 420). »
« Sans m’occuper spécialement des maladies des voies urinaires, j’ai tenu compte de la recommandation. J’ai substitué avec d’autant plus de raison la bruyère à la busserole, que cette dernière ne croît point dans les contrées septentrionales de la France, où je tâche de trouver des succédanés de nos productions du Midi. Je me suis bien trouvé de l’usage de la bruyère en décoction (30 gram. pour 1 kilog. d’eau), dans le catarrhe chronique de la vessie, dans la gravelle, dans l’anasarque, et surtout dans un cas d’albuminurie avec infiltration séreuse des membres abdominaux, chez une femme enceinte âgée de trente-sept ans, d’un tempérament lymphatique et affaiblie par des couches trop rapprochées ».
Des bains et des fomentations locales ont été recommandés chez les goutteux. CAZIN cite le cas d’un malade devenu presque impotent, à la suite d’un rhumatisme qui l’avait tourmenté pendant près d’une année, et qui fut entièrement guéri par des bains préparés avec la bruyère commune.

Si Henri LECLERC au début du XX° siècle était sceptique quant au pouvoir lithontriptique de la bruyère, il reconnaissait par contre que « sa constitution chimique lui confère une action diurétique et antiputride indéniable. J’ai eu fréquemment pendant mon séjour aux armées, l’occasion de la prescrire à des malades atteints de cystite avec pyurie et j’ai constaté qu’on en obtenait des résultats identiques et même supérieurs à ceux fournis par la busserole. J’ai relaté l’observation de deux soldats présentant de l’entérite et des phénomènes de cystite d’origine bactériurique chez qui la décoction de la plante exerça une action antizymotique très nette : les urines louches, fétides et rares, reprirent leur aspect, leur odeur et leur volume normaux : il se produisit, en outre, une sédation du ténesme qui accompagnait les mictions... C’est un remède qui réussit particulièrement dans la cystite des prostatiques ».
LECLERC décrit ici des résultats qu’il a lui-même obtenus chez des malades avec la BRUYERE (Erica cinerea L.), soit la Bruyère cendrée.

Paul-Victor FOURNIER, a XX°s., reprend les indications urinaires traditionnelles mise sur le compte de la « Bruyère commune, Calluna vulgaris (L.) Hull », c’est-à-dire de la Callune : « En résumé : coliques néphrétiques, cystite, gravelle, catarrhe vésical, urines purulentes, telles sont les indications de la Bruyère commune ».

Grelots et verticilles de la Bruyère cendrée,
dans le Bois des Bruyères
Aérodrome d’AUXERRE-BRANCHES (Yonne, 89)

2) Composition & Pharmacologie

La Callune était connue comme riche en « tanins », que la phytochimie moderne a précisé comme étant principalement des composés phénoliques : des Polyphénols (5,90%) représentés par des Flavanols et des Flavonoïdes, et des Triterpènes (0,02%) (CETTOLIN, 2017).

GHEDIRA et GOETZ (2013) ont résumé la composition de la plante :
 Des tanins catéchiques : Catéchine, Epicatéchine, et des Procyanidines
 Des Flavonoïdes dont les principaux sont :
. le Kaempférol-3-O-β- D-galactoside qui est majoritaire (37,1% des flavonoïdes avec une extraction par le solvant éthyl acétate) ; c’est un puissant antiradicalaire, antioxydant (DELIORMAN-ORHAN, 2009). Il est aussi le composant principal responsable de l’effet anti-inflammatoire et antinociceptif (antalgique) mis en évidence in vivo chez la souris (ORHAN, 2007).
. la Quercétine couplée à plusieurs glucosides ; à noter que sur plusieurs échantillons analysés à différentes altitudes dans les Alpes autrichiennes, seul le taux de Quercétine-glucoside augmentait avec l’altitude (MONSHEIN, 2010).
. la Callunine et la 3-déoxycallunine
. l’Hyperoside couplé à l’arabinopyranosyl
. l’Arabinofuranoside-glucoside
. l’Apigénine couplée à des glucosides
Noter que pour l’extraction des flavonoïdes de la Callune, c’est le solvant hydro-alcoolique qui permet l’obtention des taux les plus élevés :
. de 145 μM/g chez la Callune sauvage
. de 182 μM/g chez une Callune « variété blanche » cultivée en Pologne
. et de 130 μ/g chez une Callune « variété violette » cultivée en Pologne (DROZSZ, 2017).
 des Triterpènes (détaillés en acides, alcools, aldéhydes, et cétones) (SZAKIEL, 2013) :
. des acides ; A. Ursolique, Bétulinique, Oléanique
. des monohydroxyalcools : α-Amyrine et β-Amyrine, Cycloartanol, Friedélinol, Germanicol, Lupéol, Taraxastérol
. des dihydroxyalcools : Bétuline, Erythrodiol, Uvaol
. des aldéhydes
. et des cétones (en petite quantité) : α-Amyrénone, Friédéline, Taraxérone
 des Acides phénols : Acide chlorogénique, Acide Caféique
 des Stérols : Campestérol, Sitostérol, Stigmastérol
 des Chromones

Il a été isolé aussi une importante substance : l’Arbutine (ou Arbutoside) qui est caractéristique des Ericacées (Callune, Busserole, Myrtille, Airelles et Arbousier). L’Arbutine est une « Hydroquinone glycosylée ». La molécule est hydrolysée par les bactéries intestinales, libérant l’aglycone qui est l’Hydroquinone. Cette substance est apparentée au phénol (avec substitution d’un radical hydroxyle (OH) supplémentaire en para). Elle est comme lui, très antiseptique, à l’origine de l’effet antiseptique urinaire de la BUSSEROLE et de la CALLUNE.

Bruyères et Callune étant traditionnellement utilisés dans les infections et inflammations des voies urinaires, on s’attendrait à une pléthore de travaux bactériologiques et pharmacologiques sur ce sujet, ce qui n’est pas le cas !
Une équipe de chercheurs bosniaques a testé 30 échantillons (10 souches de chacune de 3 bactéries sélectionnées comme fréquemment impliquées dans des infections urinaires : Escherichia Coli, Enterococcus faecalis, et Proteus vulgaris). Les extraits de Bruyère (Erica herbacea L.) avaient tous des concentrations minimales inhibitrices (CMI) entre 2,5 et 40 mg/ml. L’extrait aqueux était le plus efficace. Les germes les plus sensibles étaient les Proteus. L’action antiseptique était imputée aux Flavonoïdes dont les taux totaux étaient entre 16,19 et 26,90 mg d’Equivalent Rutine/g. (soit environ 2%) (VUCIC, 2013).
Les mêmes souches bactériennes furent testées avec des extraits de Callune (Calluna vulgaris). Sur E. Coli et les Enterococcus faecalis, les CMI étaient meilleures entre 10 et 20 mg/ml ; et sur les 10 souches de Proteus mirabilis, les CMI étaient basses à 2,5 mg/ml indiquant une grande sensibilité du germe. Il faut remarquer que, comparativement, l’Ampicilline (un antibiotique dérivé de la Pénicilline) avait des CMI plus basses entre 0,488 et 4 mg/ml sur tous les Enterococcus faecalis... mais également des CMI supérieures à 1000 mg/ml sur 15 des 20 souches d’E. Coli et de Proteus testés, indiquant 75% de résistance chez ces derniers germes. Seulement 3 sur 10 Colibacilles étaient sensibles à cette Ampicilline, et seulement 2 sur 10 des Proteus vulgaris, alors que l’extrait aqueux de Callune s’avérait efficace sur ces souches résistantes.
Les taux de Flavonoïdes totaux étaient entre 42,11 et 63,68 mg d’Equivalent Rutine/g. (soit environ de 4 à 6%) (VUCIC, 2014).
Une activité antibactérienne significative de la Callune a également été démontrée sur Klebsiella pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa (GHAREEB, 2014).
Il faut en conclure que l’extrait aqueux de Callune est actif sur certaines entérobactéries responsables d’infections urinaires, y compris celles devenues résistantes à l’Ampicilline ; donc les infusions et décoctions de Callune peuvent faire partie des remèdes naturels auxquels on peut avoir recours en phytothérapie dans les infections du tractus urinaire, avec d’autres Ericacées comme la BUSSEROLE...

Toutefois, un rapprochement est à faire avec les recherches menées chez d’autres Ericacées. Par exemple, trois arbustes éricacés poussant en climat méditerranéen algérien, Arbustus unedo (l’Arbousier), Erica arborea (la Bruyère arborescente) et Erica multiflora (la Bruyère multiflore) ont fait l’objet d’études bactériologiques. Seul l’Arbousier avait des CMI relativement basses à 125 mg/L sur le Staphylococcus aureus, mais insuffisamment actives (1000 mg/L) sur E. Coli et Pseudomonas aéruginosa ; les autres Bruyères (arborescente et multiflore) n’avaient des CMI actives à 250 mg/l que sur les cocci Gram + (Staphylococcus aureus), mais pas sur les bactéries Gram -, qui étaient résistantes (les CMI étant à 2000 ou > 2000 mg/L pour E. Coli et Pseudomonas aeruginosa). Précisemment, l’Arbousier possédait le taux le plus élevé en composés phénoliques (179,6 mg GAE/g) et en flavonoïdes (21,4 mg QE/g) (GUENDOUZE-BOUCHEFA, 2015).

D’autres Ericacées ont été traditionnellement utilisées en Amérique du Nord pour prévenir les infections urinaires, comme la BUSSEROLLE, et la CRANBERRY ou CANNEBERGE. Une revue des études in vitro, in vivo chez l’animal, et des essais cliniques chez l’homme, n’est pas très concluante ; globalement, l’amélioration urinaire marquée par un espacement des épisodes de cystites est évaluée autour de 20% à 30% avec des jus de fruits de Cranberry consommés régulièrement (HISANO, 2012).
En réalité, les Ericacées comme la Canneberge ne sont pas bactéricides sur les germes urinaires. Mais l’on a découvert qu’ Escherichia Coli, le Colibacille, une entérobactérie Gram - la plus fréquemment retrouvée dans les cytobactériologies urinaires, s’incrustait aux parois urothéliales et dans les replis de la muqueuse vésicale grâce à des « pilis » (ou fimbriae), sorte de poils garnis de substances adhésives. Or, les anthocyanes d’Ericacées, comme les pro-anthocyanosides (ou PAC) de la Canneberge, de la Busserole et de la Myrtille, ont des propriétés anti-adhésives sur les pilis des colibacilles : ils interfèrent avec les molécules d’adhésion, et décollent les bactéries des parois, leur permettant d’être emportées par le flux urinaire. Ainsi, alors qu’environ 70% des bactéries urinaires s’avèrent maintenant multirésistantes aux antibiotiques, ces souches perdent leur adhésivité sous extrait de Cranberry et sont plus facilement éliminées (GUPTA, 2012). A une concentration en PAC de 50 g/ml, 80% d’inhibition d’adhésion des Colibacilles est obtenue (ERMEL, 2012).
Cette anti-adhésion colibacillaire urinaire est maximale dans les 6 et 12H qui suivent une ingestion d’extrait de Cranberry dosée à 36 mg de PAC (HOWELL, 2015).
Récemment, des chercheurs espagnols ont montré que d’autres composants du Cranberry participent à l’action anti-adhésive sur les Colibacilles uropathogènes, à savoir des composés phénoliques : le Catéchol, l’acide Benzoïque, l’acide Vanilique, l’acide Phénylacétique, et l’acide 3-4-dihydroxyphénylacétique (GONZALEZ DE LLANO, 2015).
Chez les Ericacées, les recherches les plus récentes tentent d’identifier toutes les substances qui interviennent, avec leur mécanisme exact, sur cette anti-adhésivité intéressant les colibacilles, qui est une des voies thérapeutiques les plus précieuses pour prévenir les infections urinaires récidivantes, voie alternative à l’utilisation systématique d’antibiotiques (RIBIC, 2018).

In vivo chez le rat hyperuricémique, l’extrait éthanolique de Callune augmente l’excrétion urinaire de l’acide urique. En outre, à la dose de 500 mg/kg, cet extrait est anti-inflammatoire et analgésique. L’effet conjugué uricosurique et anti-inflammatoire explique son action bénéfique observée dans la goutte (VOSTINARU, 2018).

Les Ericacées ont été également reconnues récemment comme actives sur les mycobactéries, agents d’infections respiratoires, dont la plus grave, la tuberculose résulte d’une contamination par Mycobacterium tuberculosis.
Une équipe écossaise a montré que la meilleure activité contre ce Mycobacterium tuberculosis était fournie par des extraits de Cladonia arbuscula (un lichen), d’Empetrum nigrum (la Camarine noire, une Ericacée à la baie comestible), de racine de Juniperus communis (le Genévrier commun), des parties aériennes de Calluna vulgaris (la Callune abondante dans les landes écossaises), et de Myrica gale (ou Myrique Baumier). Mais ils ont mis encore en évidence que, non-seulement la plante, mais aussi des endophytes fongiques qui sont des champignons vivant en symbiose dans le bois ou les racines de la plante sont des anti-mycobactériens. Ainsi, 90 à 96% d’inhibition de leur croissance (à concentration de 100 μg/ml) a été obtenue avec des extraits d’endophytes fongiques isolés de Caluna vulgaris (la Callune), Empetrum nigrum (la Camarine noire), Vaccinium vitis-Idaea (l’Airelle du Mont Ida), et Vaccinium myrtillus (le Myrtillier), toutes des Ericacées des landes humides et des milieux tourbeux (GORDIEN, 2010).

La Callune est riche en Triterpènes ; dont certains, parmi les principaux, l’acide Ursolique, l’acide Oléanique, l’acide Bétulinique...ont déjà été rencontrés chez les labiées (notamment le Romarin...). Ils sont anti-infectieux, anti-inflammatoires, antiviraux...L’acide Oléanique et l’acide Ursolique sont inhibiteurs de la réplication du HCV, le virus de l’hépatite C (KONG, 2013). Une équipe espagnole a mis au point une extraction suffisante des triterpènes de la Callune (Extraction fluide supercriticale avec CO2 et solvant Ethanolique) pour obtenir des taux maximaux > 140 mg/g pour l’acide ursolique et > 80 mg/g pour l’acide oléanique ; à ces taux, l’extrait de Callune s’avère un antiviral efficace contre le HCV : il bloque l’entrée du HCV dans les hépatocytes, ainsi que le cycle de développement du virus (GARCIA-RISCO, 2015).

La Callune possède une activité anti-inflammatoire.
Une évaluation suédoise parmi 52 plantes de 28 familles a relevé les plantes agissant à la fois en inhibant la biosynthèse des prostaglandines et en bloquant l’exocytose induite par le PAF (qui est le largage par les polynucléaires de granules contenant diverses substances, certaines pro-inflammatoires). Les plantes étudiées bloquant l’inflammation par ces deux voies étaient :
. Calluna vulgaris (la Callune)
. Corylus avenalla (le Noisetier)
. Geum urbanum (la Benoîte)
. Juniperus communis (le Genévrier commun)
. Polygonum aviculare (la Renouée des oiseaux)
. Potentilla erecta (la Potentille dressée)
. et Salix caprea (le Saule marsault) (TUNON, 1995).
Cette propriété anti-inflammatoire de la Callune valide son effet décrit traditionnellement dans les inflammations des voies urinaires et dans les rhumatismes.
Certains Flavonoïdes sont connus comme possédant des propriétés anti-inflammatoires et anticancéreuses ; en particulier le Kaempférol et ses dérivés (ORHAN, 2007) (DEVI, 2015).

Parmi d’autres plantes, la Callune fait partie des simples ayant été utilisées dans les pays septentrionaux comme remèdes calmant les nerfs. Des chercheurs danois ont montré que l’extrait aqueux des parties aériennes de Callune avaient une activité neurologique inhibitrice de la MAO-A (la Mono-amine oxydase A, enzyme chargée de dégrader les amines cérébrales, dont la sérotonine) ; son inhibition relève donc le taux de Sérotonine cérébrale, avec des effets positifs sur l’anxiété et l’humeur.
C’est la Quercétine, un flavonoïde majeur de l’extrait, qui semble posséder cette action de type IMAO-A. La Bourrache (Borrago officinalis) est la plus puissante inhibitrice, mais sa prescription est entravée par sa toxicité. Parmi les autres trois plantes les plus actives, avec un index d’activité IC50 < 25 μg/ml : l’extrait éthanolique de graines de Trigonella foenum-graecum (le Fenugrec) avec un IC50 à 4 μg/ml ; puis l’extrait éthanolique de feuilles d’Apium graveolens (le Céleri) avec un IC50 à 5 μg/ml ; suivi par l’extrait aqueux des parties aériennes de Calluna vulgaris (la Callune) avec un IC50 à 8 μg/ml (SAABY, 2009) (JÄGER, 2013).

La Callune manifeste également un effet immunomodulateur. De jeunes chercheurs italiens ont montré très récemment que l’extrait aqueux, contenant des acides phénoliques et des flavonoïdes, à partir d’une concentration supérieure à 5 μg/ml, exerce un effet immunostimulant marqué par une augmentation des interleukines IL-6, IL-2 et IL-10, ainsi que du facteur de croissance TGF- β et du TNF- α ; l’IL-6 s’avérant la plus puissante cytokine (« up-régulatrice ») larguée par les monocytes et les macrophages (GOVERNA, 2018).

La Callune est chimiopréventive des effets cutanés induits par l’exposition aux ultra-violets. In vivo chez la souris soumise à des séances répétées d’exposition aux UVB, un gel à base d’extrait de Callune prévient la réaction inflammatoire cutanée, et réduit les altérations de l’ADN, ainsi que les dommages cellulaires allant jusqu’à l’apoptose (mort cellulaire) (OLTEANU, 2012). Ce pré-traitement par extrait de Callune à la posologie de 2,5 μg GAE/ml préserve les tissus exposés grâce à son action anti-oxydante, et prévient la mort cellulaire des cellules endothéliales de la peau (cependant, à dose plus forte de 7,5 μg GAE/ml, le phénomène s’inverse et devient pro-oxydant !) (OLTEANU, 2014).
Toujours au niveau cutané, l’Hydroquinone, libérée par hydrolyse de l’Arbutine, est un inhibiteur compétitif de la tyrosinase, une enzyme qui intervient dans la synthèse de la mélanine, pigment noir protecteur de la peau contre le rayonnement ultraviolet. Il bloque donc la mélanogénèse, et favorise la dépigmentation (PALUMBO, 1991).
L’Hydroquinone a été utilisée à des concentrations supérieures à 5% dans des crèmes dépigmentantes pour traiter l’hypermélanose, les pigmentations localisées comme le chloasma ou mélasma, les éphélides ou « taches de rousseur »... Malheureusement, l’Hydroquinone est toxique ; son application cutanée répétée est responsable d’irritation, d’une altération du tissu conjonctif (avec épaississement du collagène et rugosité de la peau), d’une ochronose exogène (c’est-à-dire une hyperpigmentation pathologique bleuâtre), d’une aggravation du risque de mélanome à l’exposition solaire (en raison d’une baisse de la mélanine) ; ingérée, elle a une toxicité sur la moelle osseuse, cependant bien moins grave que celle induite par le phénol et ses dérivés, et semble favoriser en cas d’absorption chronique une néphropathie tubulaire (DE CAPRIO, 1999) ; en outre, son pouvoir de mutagénicité (donc un risque de cancérogenèse induite) est discuté (McGREGOR, 2007). Même l’Arbutine, qui libère de l’Hydroquinone au niveau intestinal, est soupçonnée d’induire une mutagénicité (BLAUT, 2006).

une Callune dans le Bois des Bruyères,
près de l’Aérodrome d’AUXERRE-BRANCHES
(Yonne, 89)

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES de la CALLUNE

Les indications thérapeutiques de la Callune et de la Bruyère cendrée sont considérées par les phytothérapeutes comme les mêmes que celles de la BUSSEROLE, en tenant compte que leurs contenus en substances actives très semblables, mais moindres (BEZANGER-BEAUQUESNE, 1990).

=> Bruyères et Callune sont indiquées principalement dans les infections urinaires, aigues et chroniques, les cystites avec cystalgies (douleurs vésicales), dysurie (brûlures mictionnelles), pollakiurie (fréquente envie d’uriner), impériosités mictionnelles, et « urine louche » due à la leucocyturie (globules blancs dans l’urine)... Bien sûr, en cas de symptomatologie franche infectieuse, d’autant plus s’il existe un état fébrile et des frissons laissant craindre une infection urinaire ascendante ou une pyélo-néphrite, la réalisation d’une cyto-bactériologie urinaire s’impose avant tout traitement afin d’isoler la bactérie pathogène, puis de guider le traitement antibiotique en fonction de l’antibiogramme.
Mais on peut prendre simultanément un extrait de Callune dont l’action antiseptique urinaire potentialisera le traitement, et dont l’action anti-inflammatoire participera à désenflammer la vessie.
L’intérêt de la prise d’Ericacées (BUSSEROLE ou UVA-URSI, CALLUNE, ou BRUYERE) est surtout dans la suite d’une infection urinaire, afin de maintenir une antisepsie des voies urinaires, et d’éviter une récidive à court terme. Les femmes, particulièrement en période d’activité sexuelle, sont très vulnérables aux contaminations répétées qui conduisent au tableau de « cystites récidivantes », dont la plupart sont à Colibacilles ou à Protéus (vulgaris, ou mirabilis), plus rarement à Klebsiella. C’est là l’indication de cures soutenues d’Ericacées qui peuvent arrêter le passage d’une simple contamination uréthrale à une cystite vraie. On ne peut que recommander en même temps les petits-moyens associés, souvent efficaces : assurer une diurèse quotidienne suffisante, et boire 1 à 2 grands verres d’eau après chaque rapport sexuel pour provoquer une miction post-coïtale la plus précoce possible afin de laver l’urèthre.

La Callune a été employée aussi dans les cysto-prostatites.

=> La Callune est uricosurique : elle accélère l’excrétion de l’acide urique, et réduirait le risque de calculs des voies urinaires en éliminant les micro-cristaux ; traditionnellement, elle est dite indiquée dans la goutte.

=> La Callune a été utilisée dans des rhumatismes et de l’arthrite ; mais il manque des études pour l’affirmer. Toutefois, les propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires de ses flavonoïdes pourraient bien expliquer les bénéfices invoqués.

=> Enfin, la Callune possède une propriété sédative douce.

une Callune fleurie à l’automne,
Les Guichards, POURRAIN
(Yonne, 89)

RECOLTE

Récolter les parties aériennes à l’automne lorsque Bruyères et Callunes sont en fleurs ; faire sécher les inflorescences et les feuilles dans un local sec et bien aéré ; conservé en bocaux de verre à l’abri de la lumière

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE

 en DECOCTION : de CALLUNE à 3%, soit 30 g de parties aériennes (fleurs et feuilles séchées) par litre (ou 10 g pour 300 ml) faire bouillir pendant 5 minutes, puis laisser infuser 10-15 minutes. 2 à 4 tasses de 150 ml par jour pour obtenir une augmentation de la diurèse et une antisepsie urinaire dans les indications urinaires du remède.
Si l’on emploie de la BRUYERE CENDREE, moins puissante, augmenter la posologie à 5% soit 50 g/ litre (ou 15 g pour 300 ml) pour les mêmes indications thérapeutiques.
 en TEINTURE-MERE : CALLUNA VULGARIS TM : 50 gouttes x 3 fois par jour pendant 3 à 4 semaines au moment d’une cystite ; ou 100 gouttes x matin et soir par cures plus prolongées de 2 à 3 mois en cas de cystites récidivantes, de cristallurie urique, ou de goutte
 en GELULES : il existe dans le commerce des Gélules de « Bruyère » contenant de la CALLUNE à 400 mg ; en Herboristerie des Gélules de Fleurs de BRUYERE à 230mg ; et également, disponibles en pharmacie des « ARKOGELULES BRUYERE » ® contenant de la BRUYERE CENDREE à 320mg ; posologie recommandée 2 gélules le matin, et le soir.
 en CREME dépigmentante contenant de la Callune
 en MIEL de BRUYERE qui possède aussi des propriétés antiseptiques

Contrindications :
 chez la femme enceinte ; l’Arbutoside serait tératogène (malformations oculaires)

PHARMACOPEE FRANCAISE

Liste A CALLUNE (Fausse Bruyère) (ansm Janvier 2019)

une Bruyère arborescente au Prieuré de SERRABONE
(Pyrénées Orientales, 66)

AUTRES USAGES

 FABRICATION de PIPES :
Auparavant, les pipes étaient faites en argile, ou sculptées dans des bois durs, comme le buis, l’olivier, le merisier ou l’alisier. C’est à partir du milieu du XIX° siècle que la r« acine de Bruyère » fut privilégiée pour son incombustibilité, la neutralité de son odeur pour le fumeur, et le beau poli de son bois.
En fait, ce n’est pas à proprement parler la « racine » qui est utilisée, mais un renflement de la souche de la Bruyère arborescente (Erica arborea) qui pousse exclusivement sur le pourtour du Bassin Méditerranéen. Ce renflement qui ressemble à une « loupe » d’arbre, et met plusieurs dizaines d’années à grossir, est appelé « broussin ». Celui-ci est maintenu humide pour ne pas se fendre, puis taillé en blocs ou « ébauchons », qui sont chauffés au bain-marie à 80° pendant 24H pour en extraire la sève et les tanins, puis longuement séchés. Les ébauchons passent ensuite entre les mains des maîtres-pipiers de la région de St Claude dans le Jura, ou de Cogolin en Provence, pour la fabrication des fourneaux de pipes.

 INDUSTRIE du VER à SOIE :
Dans les magnaneries des Cévennes, on utilisait des rameaux de bruyères et de genêts pour « l’encabanage », opération où ces branchages étaient disposés en arceaux sur des claies. Les vers à soie y montaient pour s’y établir et tisser leurs cocons.

 TERRE de BRUYERE :
La « terre de bruyère » résulte de la décomposition des bruyères et des aiguilles de pins dans un sol sablonneux ; elle a un PH acide entre 4 et 5. En jardinerie, cette terre est bonne pour les plantes acidophiles comme les rhododendrons, les magnolias, les hortensias, les azalées, les camélias...

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3) Article scientifiques

(classés en ordre chronologique des plus anciens aux plus récents)
Note : en littérature anglaise, la Bruyère est nommée « Heather »,
el la Callune « Ling Heather »

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Par Dr Dom COQUERET

Publié le vendredi 10 août 2018

Mis à jour le vendredi 30 août 2019