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GENTIANE JAUNE

GENTIANE JAUNE

Gentiana lutea L.

Article révisé en Septembre 2019

un couple de Gentianes jaunes face au Massif de la Chartreuse,
Massif de Belledonne (Isère, 38)

Noms vernaculaires :

Gentiane jaune, Grande Gentiane, Quinquina des pauvres, Quinquina indigène, Jansonna (qui est son nom languedocien)

BOTANIQUE

Famille des Gentianacées

La Gentiane est une plante vivace qui peut vivre soixante ans !
Elle nait d’une racine pivotante, vigoureuse, de la grosseur d’un doigt, de couleur grise à l’extérieur et jaune à l’intérieur, qui peut atteindre avec l’âge plusieurs dizaines de centimètres de longs et plusieurs centimètres de diamètre, d’où partent des radicelles peu nombreuses.
Au départ, il y a, à ras de terre, une rosette de feuilles elliptiques. Mais la plante ne fleurira pour la première fois qu’à sa 9° ou 10° année, puis ne refleurira par la suite que toutes les 4 à 8 ans.
De la rosette basale apparait une tige creuse, non-ramifiée, pouvant atteindre et même dépasser 1,5O-1,60 m. De cette tige, poussent des feuilles opposées et étagées, embrassantes et de forme ovalaire-elliptique, assez grandes (jusqu’à 10-15 cm de large, et jusqu’à 30 cm de long) ; elles sont glabres (dépourvues de poils), en forme de « cuvette », et possèdent 5 à 7 nervures longitudinales saillantes.
Les inflorescences, nées à l’aisselle des feuilles, sont disposées en verticille de fleurs jaunes pédonculées, chacune étant en fait un tube monopétale à la base, s’échancrant en 5 à 9 lobes allongés disposés « en étoile ». Le calice a 5 dents, les étamines sont rouges.
Les fruits sont des capsules ovoïdes, de couleur jaune, contenant de nombreuses graines ailées.

Plus de 400 espèces existent de par le monde.
Citons la Gentiane ponctuée (Gentiana punctata L.) aux fleurs jaunes également, en grappes, mais dont la corolle est en cloche et non étoilée, et qui est plus petite que Gentiana lutea.
La famille des gentianacées héberge aussi les Gentianes bleues alpines, à fleurs en grappes comme la Gentiane asclépiade (Gentiana asclepiadea L.) ou les Gentianes à une corolle, comme la Gentiane pneumonanthe dite des marais (Gentiana pneumonanthe L.), la Gentiane acaule (Gentiana acaulis L.), ou la Gentiane des neiges (Gentiana nivalis L.)...
La Gentiane hongroise (Gentiana pannonica Scop.) comme son nom l’indique, est originaire de Hongrie.
Des espèces asiatiques proches, également médicinales, poussent en Asie dans la chaine Himalayienne comme Gentiana carinata ; et dans le genre très proche des « Swertia » : Swertia chirayita qui pousse dans l’Himalaya, est une plante médicinale ayurvédique contenant des composants communs avec la Gentiane jaune, et des propriétés communes (KUMAR, 2015) et Swertia mussotii...(LI, 2018).
Des espèces sibériennes comme Gentiana algida, G. decumbens, G. macrophylla et G. trifolia ont été utilisées par les tribus nomades comme plantes médicinales pour l’estomac (OLENNIKOV, 2015).

Attention à la confusion possible avec une autre plante qui partage les mêmes biotopes montagnards, et qui lui ressemble : le redoutable Vératre blanc (Veratrum album L.) qui est une des plantes les plus toxiques. Les confondre peut mener à une intoxication mortelle, surtout lorsque les fleurs ne sont pas encore apparues pour les distinguer.
Retenir que les feuilles de la Gentiane jaune sont opposées, alors que celles du Vératre sont alternes sur la tige ; par ailleurs, les fleurs de Grande Gentiane sont jaunes, alors que celles du Vératre sont groupées en inflorescences terminales blanches ou légèrement verdâtres.

HABITAT

La Gentiane jaune est une belle plante de montagne, dont l’aire s’étage de 700m à 2400m. d’altitude. C’est une relique des époques glaciaires.
Elle est originaire des Alpes, dans les pays d’Europe centrale comme la Tchéquie, dans les montagnes des Carpates ; mais on la trouve vers l’Ouest en Savoie, dans le Jura, et dans le Massif Central (Auvergne et Aubrac) ; et vers l’Est, elle pousse en Anatolie centrale et jusqu’en Asie occidentale.
Elle se plait dans les alpages, les friches, aux abords des zones marécageuses, plutôt dans les massifs calcaires.

un groupe de Gentianes jaunes près des sources du Tarn,
Hameau de l’Hôpital (Lozère, 48)

USAGE MEDICINAL

1) Historique et usages traditionnels

La Grande Gentiane a été reconnue comme plante médicinale depuis la plus haute antiquité. La légende attribue son nom « gentiana » à un certain GENTIUS qui aurait été roi d’Illyrie (une province sur l’Adriatique correspondant à l’ancienne Yougoslavie) et qui, sans doute intéressé par la médecine, en aurait découvert les vertus... Quelque soit l’exactitude de cette légende, il est certain que DIOSCORIDE, ce grand botaniste grec du 1° siècle de notre ère, vivant à Anazarbe en Cilicie (une province orientale d’Asie mineure), en a décrit les bienfaits sur le système digestif : le foie et l’estomac.

GALIEN, un médecin grec du 2° siècle, originaire de Pergame en Asie mineure, qui alla à Rome et y soigna des empereurs, écrivait : « La racine de Gentiane est de grande vertu, où il est besoin d’atténuer, purger, nettoyer, et désopiler » (cité par MATTHIOLI).

Au Moyen-Âge, elle continua d’être recommandée pour traiter le foie.
Sainte HILDEGARDE de BINGEN qui fut abbesse du Monastère de Rupertsberg (en Rhénanie) et reçut beaucoup d’intuitions sur les indications des plantes médicinales, l’a indiquée pour les coeurs fatigués : « La Gentiane est assez chaude. Si on souffre du coeur comme s’il avait de la peine à se soutenir, réduire de la gentiane en poudre et la mélanger à une boisson. Le coeur reprend des forces. » (cité par Paul FERRIS).

Au XVI° siècle, le botaniste et médecin italien MATTHIOLI, de Sienne, dit que la plante est bonne contre les morsures de serpents, les douleurs de côtes, pour « ceux qui sont tombés d’en haut », les « ruptions », les convulsions, les inflammations des yeux... « Elle profite à ceux qui ont mal de foie, mal d’estomac. La racine mise comme un pessaire dans les lieux secrets des femmes fait sortir l’enfant. Appliquée comme du Lyciium, est fort utile aux plaies, et guérit les ulcères sinueux et caverneux... »
« La racine nettoie les vitiligines ». « Elle provoque l’urine et les flux aux femmes...Elle tue la vermine du ventre. Elle efface toutes les taches du visage ».

Du XVII° au XIX° siècle, on a continué d’utiliser d’anciennes compositions complexes comme la Thériaque d’Andromaque, l’Orviétan, l’Opiat de Salomon, le Diascordium... qui toutes en contiennent. La racine de Gentiane fut aussi très utilisée comme tonique digestif et comme fébrifuge dans les fièvres intermittentes en remplacement du Quinquina.

William CULLEN, un médecin écossais d’Edimbourg au XVIII° siècle, avait remarqué que le recours à la racine de Gentiane dans les fièvres était renforcé en y associant de la racine de Bistorte et de la Noix de galle de chêne.

MERAT de VAUMARTOISE et DE LENS en résument l’emploi dans leur « Dictionnaire Universel de Matière Médicale » : « La gentiane figure dans la plupart des compositions que les Grecs et les Arabes nous ont laissées ; elle est tonique, excitante, et son action se manifeste par une augmentation de la calorifaction, de la circulation, et surtout par celle du besoin d’alimentation. Il faut en modérer les doses, car elles pourraient causer du désordre dans le système digestif, tels que la pesanteur, du malaise, des vomissements, des évacuations alvines, etc..., si elles étaient excessives.
Si nous parcourons les maladies où on fait usage de la gentiane, nous voyons d’abord l’inappétence, la dyspepsie, où elle est administrée avec succès... »
« Les fièvres intermittentes sont au nombre des affections que guérit la gentiane ; ce qui a fait appeler plus d’une fois cette racine quinquina indigène. »
« La gentiane entre dans toutes les formules anti-goutteuses, depuis l’éloge qu’en a fait Boërhaave dans cette maladie, en raison de son amertume ;... elle fait la base de la poudre du duc de Portland, fameuse dans les fastes de la thérapeutique. »
« L’amertume de la gentiane en fait encore un vermifuge des plus employés. »
« La tonicité que redonne la gentiane l’a fait prescrire avec succès dans l’atonie glandulaire, plus connue sous le nom de scrofules, où Plenk lui a vu produire des avantages marqués. Elle rentre dans tous les élixirs anti-scrofuleux, surtout dans l’élixir amer de Peyrilhe, si usité naguère contre cette maladie. »
Ces auteurs citent encore son emploi vétérinaire : « La gentiane est fréquemment employée par les hippiatres contre la dyspepsie des chevaux ».

CAZIN, qui fut un grand phytothérapeute de la seconde partie du XIX° siècle dans le Nord de la France, a rassemblé les observations de nombreux médecins qui l’ont précédé et on prescrit la Grande Gentiane.
« La racine de gentiane est amère, tonique, fébrifuge, antiseptique, vermifuge. On l’administre dans les dyspepsies, les flatuosités, les diarrhées et dans tous les écoulements entretenus par la débilité de l’appareil digestif ; dans les scrofules, le rachitis, l’ictère avec absence d’irritation des voies biliaires, le scorbut, la chlorose, certaines hydropisies..., l’oedème qui suit ou accompagne les maladies chroniques, les fièvres intermittentes, etc. »
« La vertu fébrifuge de la racine de gentiane était connue des anciens. Matthiole en vante l’infusion contre les fièvres tierces et quartes. C’était, avant la découvert du quinquina, le remède le plus usité contre les fièvres intermittentes... On l’associe quelquefois à l’écorce du Pérou quand ces fièvres sont rebelles, avec engorgement de la rate, état cachectique. »
« Le docteur Julia de Fontenelle, étant médecin en chef de l’hôpital de convalescence italien de l’armée de Catalogne, lorsque le quinquina était à un prix exorbitant, traita tous les fiévreux, avec beaucoup de succès, par la racine de gentiane en poudre. »
« On a obtenu des avantages incontestables de la racine de gentiane dans le traitement des affections scrofuleuses. »
« On a observé que les enfants qui font usage de la gentiane sont, par le même moyen, débarrassés des vers intestinaux : ce médicament peut donc être regardé comme vermifuge. »
« On l’applique aussi, en poudre ou en décoction, sur les plaies gangréneuses, atoniques, scorbutiques, etc. »

Henri LECLERC la prescrivait au début du XX° siècle, comme « le plus parfait des amers purs » ; parce qu’elle excite la sécrétion salivaire et la sécrétion gastrique sans irriter l’estomac. Elle stimule l’appétit et favorise la digestion. De là son intérêt pour relancer l’appétit en cas de « débilité résultant d’une maladie prolongée, chez les convalescents, les anémiques, les scrofuleux ». Il signale aussi la propriété de la racine de Gentiane de relever le taux des globules blancs.

Paul-Victor FOURNIER, en 1947, a également fourni une excellente synthèse des connaissances traditionnelles sur la plante.

un verticille floral à l’aisselle de feuilles opposées,
d’une Grande Gentiane près du Tarn (Lozère, 48)

Plusieurs espèces de Gentianes asiatiques et de Gentianacées d’un genre très voisin « Swertia » comme Swertia chirayita (ou chirata) font parties des Médecines traditionnelles ayurvédique et tibétaine. Elle ont des composants iridoïdes et certaines propriétés thérapeutiques communes avec la Gentiane jaune (KUMAR, 2015) (LI, 2018).

En Médecine Traditionnelle Iranienne, les espèces de Gentianes étaient indiquées contre les empoisonnements par venins animaux, pour soigner les blessures et plaies infectées, pour les douleurs et gonflement du foie, de la rate et de l’estomac ; ainsi que dans les saignements menstruels, les conjonctivites, et le vitiligo (MIRZAEE, 2017).

Il a existé une vieille spécialité : la QUINTONINE ®, un élixir qui associe du QUINQUINA, de la GENTIANE, du KOLA, du QUASSIA, de la CANNELLE, et de l’ORANGE AMERE, indiquée dans l’asthénie. A noter que l’écorce de Quinquina et la racine de Gentiane, toutes deux fébrifuges, ont aussi toutes les deux la propriété de favoriser la régénération des globules rouges et des globules blancs. Mais cette spécialité a été retirée du marché en Mars 2011 !

2) Composition & Pharmacologie

La Gentiane jaune contient un ensemble de substances très particulières, dont certaines retrouvées chez d’autres membres de la famille des Gentianacées (ABERHAM, 2007).
Les plus récentes analyses par chromatographie gazeuse couplée à un spectromètre de masse identifient 154 composants (MUSTAFA, 2015).
Une revue récente en détaille les principaux, classés par familles chimiques (PRAKASH, 2017) :
=> des Iridoïdes amers dont :
 l’acide Loganique (0,10% - 0,76%)
 et des Séco-Iridoïdes :
. la Gentiopicrine (= Gentiopicroside) (4,46% -9,53%) un iridoïde amer, qui avec le Sweroside et la Swertamarine, stimule la production de collagène et la régénération des plaies (OZTÜRK, 2006).
Par ailleurs, en expérimentation animale chez la souris, sur un modèle d’intoxication hépatique au CCL4 (tétrachlorure de carbone), l’administration de Gentiopicroside diminue la transaminasémie (les taux d’ALAT et ASAT) ; elle protège donc l’hépatocyte de la cytolyse ; elle augmente le flux biliaire, et la concentration de bilirubine évacuée dans la bile (LIU, 2002).
. le Sweroside qui est aussi hépatoprotecteur, vulnéraire, et anti-ostéoporotique ; il semble antagoniser la mélanogenèse. Très récemment, a été découvert son intérêt dans l’intoxication à l’Aconit (Aconitum napellus) : il antagonise la cardiotoxicité de l’aconitine, connue pour déclencher des arythmies ventriculaires mortelles (MA, 2018).
. la Swertiamarine (= Swertiamaroside) (0,21% - 0,45%) qui est anti-diabétique, mais dont l’effet (compte tenu d’une demi-vie plasmatique courte de 1,3 H) serait dû à un de ses métabolites, la Gentianine (VAIDYA, 2013). Ses propriétés antidiabétiques et anti-hyperlipidémiques ont été récemment confirmées (PATEL, 2018).
. l’Amarogentine (= Amarogentioside) qui est la substance la plus amère connue.
Elle a une activité anti-leishmaniose tropicale (CHAN-BACAB, 2001).
Elle a la capacité d’inhiber la topo-isomérase, une enzyme qui coupe et ressoude un brin d’ADN. Les inhibiteurs de la topo-isomérase sont utilisés en cancérologie pour potentialiser les anti-néoplasiques (SINGH, 2008).
Parmi 53 iridoïdes et séco-iridoïdes, tirés de 50 espèces de Gentianes, six ont retenu l’attention des chercheurs : Gentiopicroside, Swéroside, Swertiamarine, Acide Loganique, G-O-β-D-glucosyl-gentiopicroside, et Amarogentine pour leur fixation sur le site du Cytochrome CYP3A4 localisé au niveau du foie. C’est l’Amarogentine qui est la substance la plus hépatoprotectrice, notamment dans l’intoxication à l’aconitine (DAI, 2018).
Il est intéressant de faire un rapprochement avec d’autres gentianacées hépatoprotectrices. Au sein des riches connaissances de la Médecine traditionnelle tibétaine, 193 remèdes ont été répertoriés pour leurs indications hépatiques, parmi lesquels 181 plantes médicinales ; parmi lesquelles, les 7 plus fréquemment prescrites sont : Carthamus tinctorius, « Brag-Zhun »... et 2 gentianacées : Swertia chirayita et Swertia mussotii (LI, 2018). Or, celles-ci ont la plupart de leurs iridoïdes et séco-iridoïdes en commun avec Gentiana lutea.
. l’Amaroswerine qui est un protecteur gastrique
=> des composés glucosidiques dont l’aglycone peut être :
. la Gentisine et l’Isogentisine (0,02% - 0,11%) (ABERHAM, 2007)
. la Gentiséine
. la Gentinine
. la Gentiamarine
=> ainsi, les « Séco-Iridoides Glucosides » sont l’assemblage d’un aglycone iridoïde et d’une chaine osidique.
par ex : le Gentiopicroside assemble la Gentiopicrine et la Gentiamarine ;
et le « Gentinine cristalline glucoside » est un complexe de Gentiopicrine lié à la Gentisine ou à l’acide gentianique.
=> 2 Xanthones glucosides :
dont l’aglycone est la Gentisine (1,7-dihydroxy-3-meth-oxyxanthone) et l’Iso-gentisine. Ces 2 « hydroxyxanthones », Gentisine et Isogentisine, possède un effet mutagène (mis en évidence par test AMES) sur une souche de Salmonella typhimurium (MORIMOTO, 1983).
=> des alcaloïdes :
comme la Gentianine qui est un alcaloïde monoterpénique largement présent chez les gentianacées. Elle est pleine de belles propriétés : anti-inflammatoire, antihistaminique, hypotensive, anticonvulsivante, antipsychotique, diurétique, antiparasitaire...(SINGH, 2008).
=> parmi les Flavonoïdes :
. l’Isovitexine qui est une Flavone, et plus précisément un hétéroside d’Apigénine.
. 3 substances : dont 2 dérivés d’isoprénylchalcone et d’isoprényl dihydrochalcone, et une 5-hydroxy flavanone ; elles possèdent des effets inhibiteurs de Monoamine oxydase B (IMAO-B), c’est-à-dire qu’elles inhibent l’enzyme mono-amine oxydase B chargée de dégrader les amines cérébrales. Comme celles-ci assument des fonctions cérébrales de maintien du tonus psychique, de la thymie, toute substance à effet IMAO augmentant la concentration de ces amines dans les fentes synaptiques, est potentiellement antidépressive (HARAGUSHI, 2004).
=> des Phytostérols
=> des Triterpènes β-amyrine et Lutéol
=> des « Sucres » : dextrose, lévulose, sucrose, gentianose
=> quelques acides aminés
=> des oligo-éléments minéraux

Les principaux composés retrouvés dans les feuilles de la Gentiane jaune sont : la Swertiamarine, la Gentiopicrine, l’Isovitexine, la Mangiférine et l’Isogentisine. Des dérivés de la Swertiamarine ont été aussi identifiés et nommés : Eustomorusside, Eustomoside, et Septemfidoside (BALIJAGIC, 2012).
Pour l’extraction des composés amers de la Gentiane, le solvant le plus efficace est hydro-alcoolique (à 55% d’alcool et 45% d’eau). Il permet d’extraire le maximum d’Amarogentine et de Gentiopicroside (ARINO, 1997).

un groupe de fleurs de Gentiane jaune

Les extraits de Gentiane sont anti-oxydants ; et plus particulièrement, ils sont inhibiteurs de la myéloperoxydase, une enzyme qui dans les polynucléaires catalyse une réaction de chloration, qui est des mécanismes de défense et de destruction des bactéries phagocytées. Cependant, l’acide hypochloreux produit est une substance très oxydante. D’avantage que l’Isovitexine ou l’Amarogentine, c’est le Gentiopicroside qui s’avère le plus puissant inhibiteur de cette myéloperoxydase, dont le résultat est une diminution des produits oxydants (NASTASIJEVIC, 2012).

Les extraits de racine de Gentiane, chez l’animal, sont anti-inflammatoires (à la dose de 500-1000 mg/kg), et vulnéraires, améliorant la cicatrisation des plaies (à la dose de 300-500mg/kg) (MATHEW, 2008).

In vitro, sur des cultures de cellules musculaires lisses d’aorte de rat, la multiplication de ces cellules induite par le PDGF-BB (un facteur de croissance) est bloquée par un extrait aqueux de Gentiane jaune. Cette propriété est intéressante, car elle indique que la Gentiane pourrait être un remède préventif du processus d’athérosclérose (KESAVAN, 2013).

Venant confirmer cette propriété vasculaire, il vient d’être découvert que la Gentisine extraite de la racine de la Gentiane jaune, et présente aussi chez d’autres gentianacées comme le « Colombo américain » (Frasera carolinensis) ou l’Erythrée Petite-Centaurée (Centaurium erythraea), possède un effet inhibiteur de la prolifération des cellules musculaires lisses responsable de phénomènes de re-sténose après chirurgie vasculaire (WALTENBERGER, 2015).

Par ailleurs, la Gentiane est un inhibiteur enzymatique de E-NTPDase, l’ectonucléotide triphosphate diphosphohydrolase, une des enzymes nucléotidases du secteur extracellulaire qui gouvernent de nombreuses réactions dans plusieurs tissus ; elles sont impliquées dans la multiplication cellulaire, les maladies inflammatoires vasculaires, et dans les maladies dégénératives neuro-cérébrales. Le Gentiopicroside, l’Amarogentine, l’Isovitexine et l’Isogentisine, extraits de la Gentiane, sont tous de puissants inhibiteurs de ces ecto-nucléotidases. Cette propriété inhibitrice est pressentie comme une voie thérapeutique d’avenir dans certaines maladies, notamment neurocérébrales (NASTASIJEVIC, 2016).

Parmi les substances actives de la Gentiane jaune, la Mangiférine est un Xanthone-glucoside, retrouvé aussi chez le Manguier (Mangifera indica) et chez la Saptarangi (Salacia chinensis) une plante ayurvédique... Elle peut inhiber l’action cytotoxique des rayons X (aux doses de 6 à 8 Gy) sur les tissus, sans modifier la sensibilité des cellules tumorales pour lesquelles est faite l’irradiation (MENKOVIC, 2010). Mieux encore : la Mangiférine est anti-inflammatoire, immunomodulante, et anti-proliférative c’est-à-dire antitumorale sur plusieurs types de cancers. Elle renforce l’action des chimiothérapies. Sa co-administration avec l’Oxaliplatine, l’Etoposide, et la Doxorubicine a démontré qu’elle exerçait une synergie antitumorale (GOLD-SMITH, 2016).

On a imputé à la Gentiane des propriétés antimalariques (antipaludéennes), à cause d’une amélioration dans les fièvres palustres, et aussi anti-amibiennes. La Gentianine testée n’a pas d’effet contre Plasmodium berghei (un Plasmodium d’Afrique centrale qui infeste les rats, très proche de P. falciparum, l’agent du paludisme humain) ; pas plus qu’elle n’agit sur Entaboeba invadens (une amibe africaine proche de l’E. histolytica) (NATARAJAN, 1974).

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES de la GENTIANE JAUNE

Les indications thérapeutiques données par des traditions médicinales anciennes et validées par la recherche scientifique peuvent être résumées :

=> La Gentiane jaune est un des meilleurs « toniques amers », qui a une action stimulante, fortifiante, sur le système digestif et plus globalement sur un organisme débilité, que cet état résulte d’une malnutrition, soit consécutive à une maladie chronique asthéniante, ou même survienne dans le cadre d’une cachexie due à l’âge. La Gentiane, essentiellement par le biais d’une reprise de l’appétit, sera alors le remède d’une reprise d’un meilleur état général. Il se rapproche du Quinquina qui était administré pour la même raison sous le nom de « Quintonine », spécialité qui contenait d’ailleurs de la Gentiane.

=> Elle est un excellente plante pour le système digestif. D’abord, elle relance l’appétit, puis elle stimule la sécrétion salivaire, puis la sécrétion gastrique, favorisant la première étape de la digestion. La stimulation sécrétoire de l’estomac n’entraine pas d’irritation gastrique. Elle résulte d’une activation du nerf pmeumogastrique qui contrôle toute l’activité parasympathique de la sphère digestive. Celle-ci active ensuite ensuite la sécrétion biliaire (cholérèse) et la bonne synchronisation de la vidange de la vésicule biliaire avec l’ouverture du pylore (assurant la vidange gastrique). C’est pourquoi, elle est un des meilleurs remèdes de « dyspepsie » (c’est-à-dire de « mauvaise digestion »).
Elle a été traditionnellement prescrite pour un mauvais fonctionnement du foie, dans certaines hépatites... Les études scientifique ont validé l’action hépatoprotectrice de plusieurs de ses composants, y compris dans l’intoxication à l’Aconit.

=> Elle peut être prise comme fébrifuge (=antipyrétique) en cas de fièvre (par exemple au cours d’une virose) ; elle est en même temps anti-inflammatoire.

=> Elle a une action IMAO-B (inhibiteur de la Mono-Amine Oxydase B) qui devrait théoriquement faire que son action« tonique » reconnue comporte une part d’effet antidépresseur. Toutefois, aucune étude clinique à notre connaissance n’a été faite pour le valider.

=> Elle a des propriétés vulnéraires. Sa poudre ou sa décoction de rhizome peuvent traiter des « vilaines plaies », gangréneuses, et en activer la cicatrisation.

=> Elle a un effet vermifuge (sur les oxyures)

=> Comme la Gentisine inhibe la prolifération des fibres musculaires lisses après chirurgie vasculaire, une indication future sera peut-être sa prescription en prévention des re-sténoses après angioplasties coronariennes, endartériectomies, pontages artériels... Pour l’instant, cette application en clinique humaine avec son protocole thérapeutique reste du domaine de la recherche.

De même pour son effet préventif du développement de l’athérosclérose, démontrée en laboratoire, mais qui reste à valider cliniquement.

=> Elle aurait aussi un effet antidiabétique (mais peu documenté). Et compte tenu qu’elle stimule l’appétit, son emploi dans cette indication n’est peut-être pas la plus judicieuse !

=> Enfin son action antitumorale (grâce surtout à la Mangiférine) semble être très prometteuse en association synergique avec des agents de chimiothérapies. Mais il faudra attendre des essais cliniques pour en affirmer le réel bénéfice.

les fruits d’une Gentiane jaune
sur les pentes du Mailhe-Biau, en AUBRAC
(Lozère, 48)

RECOLTE

On ne récolte à des fins médicinales que la racine d’une Gentiane déjà « avancée en âge », après plusieurs floraisons, à l’automne lorsque les feuilles sont tombées. L’arrachage est laborieux, nécessitant de creuser parfois jusqu’à 1 mètre en sol rocailleux !
Note : La Grande Gentiane ayant été excessivement récoltée jusqu’au « pillage » depuis des siècles, pour les besoins médicinaux ou commerciaux ; elle est maintenant une espèce menacée, dont la cueillette est sévèrement réglementée. Nous déconseillons donc tout prélèvement à titre individuel (ce qui évitera du même coup le risque d’une confusion avec le toxique Vératre !).
Pour en préserver l’espèce, la Gentiane jaune est maintenant cultivée en Europe centrale, mais sa culture est difficile (KOSTIC, 2006).
Une fois récoltée, Il faut monder la racine « à sec », sans la mouiller pour ne pas l’humidifier ; puis la couper en « rouelles » c’est-à-dire en fines rondelles que l’on fera sécher à l’étuve autour de 60°, ou bien laisser se dessécher pendant plusieurs semaines dans un local sec et bien aéré.
Conserver ensuite dans des sachets en papier, ou en bocaux de verre à l’abri de la lumière.

USAGE CULINAIRE

La Gentiane jaune rentre dans la fabrication traditionnelle de nombreuses LIQUEURS de GENTIANE, telles qu’il en existe dans le commerce (marques AVEZE, SUZE ou SALERS à base de gentianes du Cantal et d’Auvergne, titrant 15°-16° d’alcool ; BONAL à base de gentianes et de plantes médicinales du Massif de la Chartreuse ; CHANTELUNE à base de gentianes d’Aveyron et d’Aubrac, GENTIANE de LURE...) que l’on prend en apéritif.
 En Savoie et dans le Jura, il existe des distilleries qui fabriquent de l’ EAU-DE-VIE de GENTIANE à 45° , à consommer avec modération comme digestif !

EMPLOI MEDICAL et POSOLOGIE

(Ne cherchez pas à arracher vous-même des plants de Gentiane jaune au cours de vacances en montagne ! Nous le répétons : la plante est menacée d’extinction, et sa collecte est interdite. Les prélèvements à des fins médicinales sont très réglementés, de plus en plus issus de cultures.
Il existe de la TISANE en vrac de Racine de GENTIANE JAUNE en Herboristerie).
 en INFUSION ou DECOCTION de racines en vue d’absorption par voie interne 10 à 20 g de racines concassées, broyées finement, par litre (ou 5 à 10 g par demi-litre d’eau) ; porter à ébullition pendant 3 à 5 minutes, laisser infuser 20 minutes ; un petit verre avant les repas pour les indications digestives.
On conseille de ne pas dépasser 6g de racines/jour.
 en MACERATION à FROID : 3 g. de racines à laisser macérer dans un verre d’eau toute une nuit, à prendre le lendemain matin
 en TEINTURE MERE : GENTIANA LUTEA TM : c’est la forme que nous recommandons (chez l’adulte seulement à cause de l’alcool contenu dans la TM qui la contrindique chez l’enfant) 20-30 gouttes, voire 50 gouttes x 2 à 3 fois/jour par cure de plusieurs semaines, pour relancer l’appétit en cas de convalescence, pour traiter des troubles digestifs gastriques ou hépato-biliaires, en cas d’asthénie, d’anémie ou de cachexie...
 en POUDRE de racine : 2 à 3g par prise dans du miel, ou à incorporer à l’alimentation...
 en GELULES de poudre de racine de Gentiane à 280 mg ; posologie 2 gélules x 2 à 3 fois par jour par cures de 2, 3, ou 4 semaines.
 en VIN de GENTIANE : 15 à 30 g/Litre de vin blanc, à laisser macérer pendant 1 à 3 jours ; un verre avant chaque repas.
 la DECOCTION CONCENTREE de racines à forte dose 100g/Litre correspond à une utilisation externe, comme vulnéraire sur des plaies.

Contrindications :
 Femme enceinte ou allaitante (par principe de précaution)
 Enfants avant 12 ans
 Patients hypertendus
 Patients ayant un ulcère ou un cancer de l’oesophage, de l’estomac ou du duodénum
La survenue d’effets secondaires comme des céphalées, des gastralgies, ou des diarrhées alertent sur une posologie trop importante, qu’il convient de réduire.

PHARMACOPEE FRANÇAISE

Liste A (ansm Janvier 2019)

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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3) Articles scientifiques

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WEBOGRAPHIE

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gentiane_jaune
www.wikiphyto.org/wiki/Gentiane_jaune
https://www.phytomania.com/phyto/gentiane.htm
https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-75778-synthese
https://www.florealpes.com/fiche_gentianejaune.php
https://eurekasante.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/gentiane-jaune-gentiana-lutea.html
www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/gentiane.htm
https://www.ema.europa.eu/documents/herbal-monograph/draft-european-union-herbal-monograph-gentiana-lutea-l-radix-revision-1_en.pdf
https://www.altheaprovence.com/blog/gentiane-gentiana-lutea/->https://www.altheaprovence.com/blog/gentiane-gentiana-lutea/
https://www.zoom-nature.fr/gentiane-jaune-une-generaliste-somnifere/

Par Dr Dom COQUERET

Le jeudi 22 novembre 2018

Mis à jour le 1er septembre 2019