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ARMOISE ANNUELLE

ARMOISE ANNUELLE

Artemisia annua L.

et

ARMOISE AFRICAINE

Artemisia afra Jacq. ex Willd.

ou « LE RETOUR d’ARTEMIS »

Leur nouvelle place
dans le traitement des parasitoses tropicales :
Paludisme, Bilharzioses, Trypanosomiases,
Ulcère de Buruli ;
et aussi : Toxoplasmose, Helminthiases,
Maladie de Lyme, Tuberculose et Cancers

une Armoise chinoise : Artemisia annua
photo Kokopelli-semences.fr

RESUME :

Aux Armoises, les botanistes attribuèrent le beau nom d’ARTEMIS, déesse grecque de la nature sauvage, de la vitalité, de la fécondité, et de la bonne santé.
« Elle a le pouvoir de faire naître les épidémies
et au contraire a le pouvoir de guérir » *
On ne saurait mieux définir la relation entre les Artemisia et les pires épidémies qui affectent l’humanité. Les récentes découvertes nous invitent à un bouleversement thérapeutique : les Armoises annua et afra guérissent le paludisme, y compris les formes compliquées et les paludismes résistants aux drogues conventionnelles. Elles ont une efficacité sur d’autres parasitoses tropicales, comme les Bilharzioses et les Trypanosomiases. Leur activité est à l’étude sur les Borrélioses (Maladie de Lyme) , le Virus du Sida (HIV), la Tuberculose, et les Cancers.
Seules - en sachant que la plante entière réalise une Polythérapie - ou associées à d’autres remèdes, elles trouvent déjà leur place dans la stratégie thérapeutique des pandémies actuelles... place à gagner encore en importance dans les années à venir.
(* fr.wikipedia.org)

BOTANIQUE

Famille des Astéracées

L’ Armoise annuelle (Artemisia annua L.) appelée aussi « Armoise chinoise  » ou « Absinthe chinoise  » est une plante herbacée annuelle ; à tige ramifiée, atteignant 1,60m jusqu’à 2,0m ; aux feuilles extrêmement divisées, « pennatiséquées » ; les inflorescences terminales en panicules lâches sont portées par des pédoncules courts, où chaque fleur, petite et globuleuse, de 2 à 3mm de diamètre, avec un involucre blanchâtre, est un capitule de fleurs jaunes disposées en fleurons centraux et en fleurons périphériques. Les fruits sont des akènes.
La plante, lorsqu’on la froisse, dégage une odeur aromatique, propre aux Armoises et à l’Absinthe.
L’Armoise africaine (Artemisia afra) a l’allure d’un buisson de 60 à 80cm ; au feuillage vert-gris argenté très finement découpé, aux fleurs petites (3-4mm), en forme de capitule globuleux jaune.

HABITAT

 l’Armoise annuelle est répandue dans toute l’Eurasie, en particulier en Chine, en Inde, et dans le Sud de l’Europe. Elle a été acclimatée en Afrique récemment pour les besoins thérapeutiques. Elle est maintenant cultivée dans la plupart des pays Africains.

 L’Armoise africaine est endémique de l’Afrique de l’Est depuis l’Ethiopie au Nord jusqu’au Swaziland et à l’Afrique du Sud en passant par le Kenya, la Tanzanie, le Congo, l’Ouganda et le Mozambique...

USAGE MEDICINAL des ARTEMISIA ANNUA et AFRA

L’usage médicinal, à la fois hérité des Médecines traditionnelles et complété par les données des recherches pharmacologiques, se résume à un immense service que ces deux plantes font à l’humanité non seulement pour le traitement du paludisme, mais aussi de plusieurs autres parasitoses tropicales. Il faut rajouter les études en cours sur leur intérêt dans d’autres maladies infectieuses, en cancérologie, et dans la tuberculose.

1) COMPOSITION & PHARMACOLOGIE

Le genre Artemisia contient environ 400 espèces ; parmi lesquelles beaucoup d’Armoises l’Armoise commune (A. vulgaris), l’Absinthe (A. absinthium), l’Estragon (A. dracunculus), l’Armoise annuelle (A. annua) l’Armoise africaine(A. afra), ainsi que beaucoup d’autres espèces répandues dans le monde, possèdent de très nombreuses propriétés pharmacologiques qui les font utiliser comme des plantes médicinales de grande importance (BORA, 2011). Elles étaient connues et prescrites par la Médecine traditionnelle chinoise et la Médecine indienne Ayurvédique (DAS, 2012). Les ethnomédecines européennes et africaines utilisaient aussi celles qui leur étaient indigènes (BOULLARD, 2001).

=> pour ARTEMISIA ANNUA :
La plante contient près de 200 composants identifiés, classés en composés non-volatils et composés volatils. Nous n’en listons que les principaux :
a) les composés non-volatils :
ils sont constitués majoritairement de polyphénols, parmi lesquels
 les sesquiterpénoïdes (sesquiterpènes et lactones sesquiterpéniques) sont les plus intéressant du point de vue thérapeutique :
. l’Artémisinine qui a été retenue comme principal antipaludéen
. et ses dérivés proches : Artémisine I, II, III, IV, V
. l’acide artémisique
. l’Artémisilactone
. l’Artémisinol
. l’acide époxyartéannuinique
 des Flavonoïdes et leurs dérivés glucosidiques
 des Coumarines
 des Stéroïdes : β-Sitostérol et Stigmastérol

b) et une Huile Essentielle (HE) en petite quantité (0,2%-0,25%)
dont les composants volatils principaux sont :
. le Camphène
. le β-Camphène
. l’ isoartemisia ketone (cétone)
. le 1-Camphor
. le β-Caryophyllène
. le β-Pinène
et les composants volatils mineurs :
. l’artémisia ketone (cétone)
. le 1,8-Cinéole
. le Camphène hydrate
. le Cuminal (DAS, 2012)

=> pour ARTEMISIA AFRA :
a) les principaux composants non-volatils sont :
des sesquiterpènes :
. β-Farnesène
des Lactones sesquiterpéniques
des Glaucolides :
. Artemisia glaucolide
. Eudesmaafraglaucolide
. Glaucolide 7
. 1 α-hydroxyafraglaucolide
. 1 β-hydroxyafraglaucolide
. 1 α-hydroxyisoafraglaucolide
. 12-hydroxy-α-cypérone
des Guaianolides :
. 11,13-déhydromatricarine
. et des Guaianolides numérotés 1, 2, 3, 4, 5
des Triterpènes :
. α-Amyrine
. β-Amyrine
. Friedlin
. Squalène
des Flavonoïdes :
. Acacétine
. Apigénine
. Chrysoeriol
. Diosmétine
. Genkwanine
. 7-méthoxyacacétine
. Quercétine
. Kaempférol
. Tamarixétine
. Lutéoline
des Coumarines :
. 12-hydroxy- α-cypérone
. Scopolétine
. des dérivés d’Umbelliférone
. Isofraxidine
des Alkanes à longue chaine :
. Cérylcérotinate
. et des esters de cire
des Acides organiques :
. acide 4-methylbenzoïque
des Glycosides :
 D-glucopyranoside

b) et des composés secondaires volatils obtenus par hydro-distillation de l’Huile Essentielle : nous ne citons que les principaux :
des Monoterpènes :
. Artemisia alcool et cétone
. Ascaridiol
. Azulène
. Bornéol
. Camphène
. Camphor
. Cis-Carvéol
. 1,8-Cinéole
. α-Fenchène
. Géraniol
. 4 α-hydroxy Achipendol
. 4 β-hydroxy Achipendol
. Lavendulol
. Linalol
. cis- et trans-p-Menth-en-1-ol
. Isovalérate
. Myrcène
. Myrténal
. Myrténol
. (E) et (Z)-β-Ocimène
. β-Phellandrène
. α-Pinène
. β-Pinène
. Pinocarvone
. trans-Pinocarvéol
. Pipéritol
. cis- et trans-Pipéritol
. Pipéritone
. Sabinakétone
. Sabinène
. trans-Sabinol
. Sabinyl acétate
. Santonila alcool
. Terpinène-4-ol
. α-Terpinène
. γ-Terpinène
. 4-Terpinéol
. α-Terpineol
. δ-Terpinéol
. Terpinolène
. 3-Thujanone
. α-Thujène
. β-Thujène
. α-Thuyone
. β-Thujone
. Tricyclène
. cis-Verbénol
. Yomogi alcool
des Sesqipterpènes :
. trans-α-Bergamotol
. Bicycoélémène
. Bicyclogermacrène
. α-Bisabolol
. δ-Cadidène
. Caryophylladeniol-II
. Chamazulène
. Davanone
. Calaménène
. Caryophyllène oxyde
. trans-Caryophyllène
. α-Copaène
. β-Costol
. Cubébol
. épi-Cubébol
. (Z)-β-Farnésène
. Germacrène
. Germacrène D
. Globulol
. α-Humulène
. Intermédiol
. α-Muurolol
. (E)-Nérolidol
. β-Sélinène
. Spathulénol
et autres, comme :
. Artémisal
. Berbénome
. p-Cymène... (LIU NQ, 2009)

Cette longue liste incite à réaliser à quel point ces Armoises sont parvenues, pour s’adapter et résister à de très nombreux prédateurs (herbivores, insectes, virus, bactéries, mycoses, parasites...), à synthétiser un arsenal inouï de substances phénoliques. Celles-ci agissent ensemble sur tel ou tel micro-organisme. Seule leur synergie parvient à déjouer intelligemment les agressions qui viennent de leur environnement, et les résistance que les parasites leur opposent.

C’est cette stratégie fondamentale du vivant que l’homme peut utiliser pour son propre bénéfice, pour sa propre santé, à l’encontre des mêmes parasites.

2) PHARMACOLOGIE et APPLICATIONS THERAPEUTIQUES

1° PARTIE : ARTEMISIA ANNUA et AFRA : REMEDES REMARQUABLES du PALUDISME :

Afin de bien saisir l’importance et la place de l’Artémisinine dans le traitement du paludisme, il importe d’en reconstituer brièvement l’histoire.

I/ LE PALUDISME : un FLEAU MONDIAL, une MALADIE COMPLEXE :

Le paludisme qui était un des pires fléaux mondiaux en Afrique, en Amazonie, en Asie, et même pendant des siècles dans des zones palustres eurasiatiques, avec un fort taux de mortalité.

Il faut rappeler du point de vue épidémiologique la gravité persistante que représente le Paludisme dans le monde : depuis les années 1990 à celles de 2012, les statistiques évoquent une mortalité entre 400.000 et 800.000 personnes par an, dont la plupart sont des enfants et des femmes enceintes, particulièrement vulnérables.

En Afrique, sévissent les formes de malaria les plus graves à Plasmodium falciparum. La transmission se fait par la piqure du moustique femelle à la nuit tombée (celui-ci ayant besoin de piquer et se nourrir de sang pour se reproduire). Dans les 6-7 jours à 14-15 jours qui suivent l’infestation, surviennent les « crises de palu  » qui se répètent à 48H d’intervalle. Chaque crise commence par des frissons avec tremblements, puis des troubles digestifs (nausées, douleurs abdominales, parfois diarrhées) auxquels succèdent de la fièvre, des céphalées, une grande fatigue, des douleurs musculaires, et parfois des troubles de conscience pouvant aller jusqu’au coma. Les accès de fièvre sont causés par l’éclatement synchrone des globules rouges, libérant de grandes quantités de gamétocytes du protozoaire, mâles et femelles, responsable d’une anémie hémolytique. Les formes trompeuses abdominales peuvent retarder le diagnostic. La forme la plus grave de la malaria est le paludisme cérébral ou « neuropaludisme  » avec hyperpyrexie (fièvre élevée à 40°), coma et convulsions, dont l’évolution est souvent mortelle en particulier chez les enfants.

Le diagnostic, orienté par sa symptomatologie clinique, est confirmé au laboratoire, sous microscope, par « frottis sanguin » sur lame, ou mieux par la technique de la « goutte épaisse », où sont visualisés les gamétocytes (ou trophozoïtes).

II/ Les ANTIPALUDEENS : de la QUININE aux ANTI-PALUDEENS de Synthèse :

Le premier traitement des « fièvres palustres » fut l’Ecorce de QUINQUINA, un arbre utilisé par les Indiens d’Amazonie pour la fièvre, et ramené en Europe par en 1632. En fut extrait par les chimistes français PELLETIER et CAVENTOU en 1820 un principe actif : la QUININE efficace sur le paludisme.
En 1880, Alphonse LAVERAN découvre à Alger dans le sang de malades atteints de paludisme le protozoaire responsable, qu’il nomme Plasmodium.
Puis c’est l’anglais Ronald ROSS, travaillant en Inde, qui découvre en 1898 le rôle du moustique anophèle, et étudie le cycle de reproduction du parasite qui passe par le moustique anophèle et l’homme.
A l’origine, il avait été remarqué une certaine efficacité du BLEU de METHYLENE sur cette parasitose.
Un radical actif de ce BLEU, un groupe méthyle, fut greffé sur la quinoléine et ses dérivés (comme la 8-aminoquinoléine) pour aboutir en 1926 à la PLASMOQUINE.
En 1930, un autre dérivé quinoléique est synthétisé, la RHODOQUINE ;
suivi par d’autres produits comme la PRIMAQUINE (1950) utilisée par les Américains pendant la guerre de Corée. Cette molécule était douée d’un très puissant effet gamétocytocide sur les formes matures de gamétocytes circulants, et aussi capable d’agir sur les formes dormantes du parasite, appelées « hypnozoïtes », au niveau du foie ; aussi était-elle considérée capable de donner une « guérison radicale » au malades impaludés. Cependant, ce médicament avait une limite, contrindiqué chez les patients ayant un déficit congénital en enzyme Glucose-6-phosphate- déshydrogénase (OU G6PD), déficit fréquent dans les populations africaines et maghrébines, chez qui il provoquait une anémie hémolytique sévère.

Dans les années 1944, en pleine guerre mondiale, le recours à des antipaludéens était une nécessité pour les armées en Afrique du Nord et dans le Pacifique. La Sontochine et la Résochine, deux amino-quinoléines synthétisées en 1939 à partir de la Quinine, mais considérées comme trop toxiques, allaient néanmoins être testées. La Résochine finalement rebaptisée « CHLOROQUINE  » en 1946, fut commercialisée partout dans le monde, et en France en 1949 sous le nom de NIVAQUINE ®. Il fut l’antipaludéen le plus prescrit. Son utilisation à large échelle en monothérapie fut une cause d’apparition des résistances aux amino-quinoléines. Par ailleurs, sa durée d’utilisation est malheureusement limitée du fait d’une ototoxicité (toxicité auditive induisant de la surdité), si bien qu’il n’est pas recommandé pour des résidents en pays tropicaux de l’utiliser au-delà de trois mois.

Pour pallier aux résistances apparues aux les amino-quinoléines, il fallait fabriquer puis tester d’autres molécules actives.
C’est ainsi que fut inventée dans les années 1950 l’association Sulfadoxine-Pyriméthamine (SP) (commercialisée sous le nom de FANSIDAR ®) deux inhibiteurs du métabolisme de l’acide folique du parasite ; le premier composant, la Sulfadoxine étant un sulfamide.
Puis, furent créés d’autres antipaludéens de synthèse comme le Proguanil PALUDRINE ®) , la plupart du temps associé à un autre produit afin d’éviter l’apparition de résistances, et utilisé en chimioprophylaxie dans les pays de Groupe II et III où sévissent des foyers de paludisme résistant.
Deux associations ont notamment été commercialisées :
. SAVARINE ® (Proguanil + Chloroquine)
. MALARONE ® (Proguanil + Atovaquine) ce dernier commercialisé en l’an 2000 et restant toujours efficace.

Rajoutons pour être complet :
. l’Halofantrine (HALFAN ®) est un Phénanthrylcarbinol (une classe pharmacologique différente des amino-quinoléines), qui est schizonticide, réservé au traitement curatif des crises de paludismes. Malheureusement, les risques d’induction de graves troubles du rythme cardiaque (torsade de pointe et tachycardie ventriculaire) en ont freiné l’emploi qui ne doit se faire qu’après contrôle de la kaliémie et réalisation d’un Electrocardiogramme (ECG) !
. la Méfloquine (LARIAM ®) a l’avantage d’être schizonticide sur les parasites intra-érythocytaires, et d’avoir une longue durée de vie de plusieurs semaines qui neutralise les parasites au fur et à mesure de leur largage dans le sang. Il est un remède efficace utilisé en chimioprophyllaxie dans les pays de groupe II et III où sévit un paludisme résistant. Malheureusement, ce produit a été rapidement responsable d’effets secondaires graves comme des accès vertigineux durables, des phénomènes d’ébriété, et des troubles psychiatriques sévères (anxiété, paranoïa, confusion mentale, hallucinations, accès délirants...). De plus, une résistance à la Méfloquine est apparue ces dernières années dans le Sud-Est asiatique et en Afrique de l’Ouest.

III/ L’Epopée de l’ARTEMISININE :

C’est dans le contexte de la Guerre du VIETNAM que, pour remédier aux ravages faits chez les soldats chinois combattant au Nord-Vietnam, du fait de la résistance du paludisme à la Chloroquine, que les chercheurs chinois passèrent au tamis 40.000 molécules ! Une chercheuse chinoise, YOUYOU TU (ou TU YOUYOU) versée dans la Médecine Traditionnelle Chinoise autant qu’en pharmacognosie, étudia les plantes chinoises utilisées depuis environ 2000 ans pour les fièvres, et en particulier l’Armoise chinoise appelée aussi Armoise annuelle (Artemisia annua) et localement « Qing Hao  » (ou « Qinghaosu »), utilisée depuis le IV° siècle pour les fièvres palustres. Elle découvrit en 1972 chez cette Armoise un composant actif : l’Artémisinine. Celle-ci est une lactone sesquiterpénique qui freine la croissance du Plasmodium falciparum, agent du paludisme. Cette molécule dont l’action était incomplète fut perfectionnée, pour aboutir à un remède associant de l’Artéméther (un dérivé d’Artémisinine) et une autre substance naturelle, la Luméfantrine. Le Prix Nobel de Médecine fut décerné à cette chercheuse en 2015, pour l’ensemble de ses travaux contre le paludisme.

structure de l’Artémisinine

L’ARTEMETHER est un éther liposoluble de la Dihydro-Artémisinine. Elle existe en solution huileuse injectable (80mg/ 1ml). Son administration en injection intramusculaire, à la posologie initiale de 3,2mg/kg, a permis de guérir des patients en Asie du Sud-Est (Vietnam, Cambodge et Thaïlande) dans des cas de paludisme résistant à la Quinine.
Dès les années 2005, un deuxième dérivé disponible hydrosoluble, l’ARTESUNATE, qui est un sesquiterpène dérivé semi-synthétique de l’Artémisinine, a pu être utilisé en Asie et en Afrique en perfusion IV ou en injection IM dans le traitement d’urgence du paludisme aigu, avec une efficacité jugée supérieure à celle de la Quinine.
Ces traitements d’urgence devaient être relayés par une forme orale.

Dès 2002 l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) préconise, devant l’inquiétante résistance à la Chloroquine, l’association systématique d’un antipaludéen aux dérivés de l’Artémisinine, tellement grande est la crainte que ce précieux remède tiré de l’Armoise ne finisse, lui aussi, à perdre son efficacité. Ainsi fut lancée la Thérapie Combinée à l’Artémisinine (TCA) (en anglais ACT : Artemisinin-Combination Therapy).
Le CO-ARTEMETHER (COARTEM ® et RIAMET ®), est l’association fixe d’Artemether-Luméfantrine, où l’Artémether est donc un éther de Dihydro-Artémisinine, et la Luméfantrine est antipaludéen proche de l’Halofantrine et de la Méfloquine. Mieux toléré, ce traitement oral a démontré sa grande efficacité, détruisant 95% des gamétocytes en 24H, et faisant cesser les symptômes d’un accès palustre en 48H.
Autres associations recommandées :
. Artésunate-Amodiaquine (COARSUCAM ®)
. Artémisinine-Pipéraquine (ARTEQUICK ®)
. Artémisinine-Pipéraquine-Triméthoprime
. Artémisinine-Méfloquine

A titre d’exemple, en 2012, une étude clinique menée au Vietnam avec deux ACTs (63 patients sous ARTEQUICK ® versus 61 patients sous COARSUSAM ®) donnait pour résultat un taux de guérison comparable de 98% dans les deux groupes (1 seul patient dans chaque groupe ayant eu une recrudescence de parasitémie) (THANT, 2012).

Malgré ces recommandations, l’utilisation des dérivés d’Artémisinine en monothérapie avait déjà abouti, en quelques années, à l’apparition des premières résistances à l’Artésunate, et même des résistances à un traitement Combiné Artésunate-Méfloquine en 2007-2008 au Cambodge ; caractérisées par une clearance plus lente du parasite (en moyenne 84H) pouvant atteindre 96H, avec confirmation par PCR (amplification génétique) de plusieurs mutations sur le génome du Plasmodium falciparum (DONDORP, 2008). Cette situation fut considérée par l’OMS comme une nouvelle inquiétante. Pour pallier à cette situation, la mise au point d’un vaccin était espérée de façon urgente (CHRUBASIK, 2010) ce qui n’a pas pu être réalisé… et les moustiques répandirent les plasmodiums résistants dans le tout le Sud-Est asiatique (ASHLEY, 2014) ... pour commencer à s’étendre à l’Afrique.
En 2016, l’Institut Pasteur publiait une cartographie mondiale de la résistance à l’Artémisinine, très alarmante (Etude KARMA).

Les médicaments combinés TCA (ou ACT) devinrent la règle impérative du traitement curatif du paludisme tant en Afrique qu’en Asie du Sud-Est.
Mais plusieurs obstacles viennent entraver cette observance :
. le coût nettement plus élevé de ces médicaments combinés ;
. le trafic mafieux des « faux médicaments » qui s’est répandu en Afrique dans les circuits pharmaceutiques ;
. et néanmoins l’apparition de résistances à ces combinaisons, par exemple dues à une résistance à l’Artémisinine doublée d’une résistance à l’Amodiaquine et/ou à la Méfloquine ! et au rythme où celles-ci progressent, la pire catastrophe humanitaire était à craindre dans les quelques années à venir...

IV/ La PROMESSE des ARMOISES, chinoise et africaine, « PLANTE ENTIERE »

Face aux difficultés thérapeutiques rencontrées, et à la crainte d’une impasse dans les années à venir, des chercheurs se sont attelés, de nouveau, à étudier les propriétés de la plante elle-même, et ses ressources possibles.
Ainsi, in vivo sur un modèle de malaria des rongeurs, une équipe américaine eut l’idée d’expérimenter la prise orale de feuilles sèches d’Artemisia annua, l’Armoise chinoise, à quantité équivalente du point de vue de son contenu en Artémisinine, comparativement à la prise d’Artémisinine purifiée à la dose de 24mg/kg. A prise unique, le résultat montra une activité nettement supérieure sur les parasites dans le lot de souris traitées avec la plante entière. Le taux plasmatique disponible d’Artémisinine était 40 fois supérieur à celui des souris traitées avec le dérivé hémi-synthétique d’Artémisinine pur. L’hypothèse des chercheurs était la biodisponibilité supérieure de l’Artémisinine dans la plante entière (Planta tota) par rapport au dérivé d’Artémisinine pur. Une synergie peut aussi exister entre l’Artémisinine et d’autres composants de la plante ayant, eux aussi, une activité antimalarique, et dont il importe alors de ne pas se priver. Si la supériorité de la « plante totale » peut être confirmée par d’autres études, en clinique humaine, alors l’administration de cette Armoise, cultivée localement, pourrait devenir une solution efficace pour l’éradication du paludisme, à un coût bien plus abordable pour les populations (ELFAWAL, 2012).

Or, l’Armoise chinoise qui est antipaludéenne, s’est révélée également pouvoir traiter d’autres parasitoses (comme la Bilharziose, des Leishmanioses...), des infections virales, et des néoplasmes. Cette plante est donc d’un intérêt phytothérapeutique considérable, dans les pays tropicaux où sévissent ces maladies, et notamment en Afrique. Raison pour laquelle ces chercheurs étudièrent la biosynthèse de l’Artémisinine aux différents stades de croissance de la plante ; puis, ils commencèrent à étudier les meilleures stratégies de culture, de production, et de délivrance du remède à moindre coût ; et d’étendre ses applications thérapeutiques aux autres pathologies tropicales négligées (WEATHERS, 2011).

L’OMS en 2012 se positionna pour maintenir en l’état les recommandations faites par elle de la Thérapie Combinée par ACTs, et déconseilla l’utilisation de la plante entière d’Artemisia annua, en infusion ou sous une forme quelconque, comme traitement préventif ou curatif de la malaria. Les raisons invoquées étaient la variabilité des taux d’Artémisinine dans la plante en fonction des conditions de culture, de l’environnement, du broyage, de la méthode de séchage, de la température et des conditions de conservation de la plante séchée...
Elle invoqua aussi l’argument d’un sous-dosage des infusions, avec le risque d’accélérer l’extension de la résistance à l’Artémisinine (WHO, 2012).
Il faut objecter qu’à aucun moment, cette Organisation respectable n’a soulevé la possibilité d’utiliser la plante entière en comprimés ou gélules conditionnés et titrés en Artémisinine de telle manière que les traitements soient administrés à une posologie suffisante contrôlée !
Toutefois, l’OMS concluait que « des recherches fondamentales et cliniques étendues seraient requises pour démontrer que des formes non-pharmaceutiques d’A. annua, incluant des sachets d’infusion, sont sures et efficaces pour traiter la malaria, et que leur dissémination ne devrait pas favoriser le développement de formes résistantes du parasite ».

Trois ans plus tard, la même équipe de biologistes américains expérimenta à nouveau la plante entière d’Artemisia annua sur 2 modèles de malaria des rongeurs dont un dû à un plasmodium résistant à l’Artémisinine. L’administration de la plante entière s’avéra active sur le plasmodium résistant ! L’explication était une potentialisation de l’Artémisinine par d’autres composants, ou plutôt une synergie antiparasitaire de plusieurs substances actives antiparasitaires agissant sur des sites enzymatiques différents du plasmodium. Et s’il est possible au génome du parasite de muter sur un site à la fois pour compenser une propriété biologique entravée par un seul produit administré en monothérapie, il est impossible au génome du parasite de muter sur tant de sites simultanés. Il a déjà été montré que les flavonoïdes et terpénoïdes de la plante possèdent une riche palette de défense contre les agressions extérieures : ils sont antiviraux, insecticides, larvicides, antiparasitaires sur nombre de parasitoses de leur environnement : malaria, schistosomiases, leishmanioses, trypanosomiases… ils sont même herbicides. Même si la responsabilité de chaque constituant impliqué dans l’action antimalarique reste à établir, il est d’ors et déjà évident que l’Artemisia annua est, par ses constituants actifs, une véritable « polythérapie ». (ELFAWAL, 2015).

Quels composants sont impliqués dans l’action antimalarique de l’Artemisia annua ? l’Artémisinine bien sûr, découverte, étudiée et valorisée par YOU YOU TU, mais pas seulement...
 En effet, in vitro, sur des cultures de Plasmodium falciparum, l’infusion d’Artemisia annua a bien une action antipaludéenne évaluée par une IC50 qui est de 1,11μg/ml sur des souches sensibles à la Chloroquine, et de 0,88 μg/ml sur des souches résistantes à la Chloroquine. Pourtant, le taux d’Artémisinine dans l’infusion, dosé à 0,18% /poids sec, est considéré comme trop bas pour présenter théoriquement une efficacité suffisante ! Il faut donc suspecter le rôle d’autres composants possédant également une action antimalarique, et agissant en synergie avec l’Artémisinine contenue dans la plante (DE DONNO, 2012).
 L’analyse par Chromatographie Liquide à Haute Performance (HPLC) de l’Artemisia annua a permis de connaître, parmi environ 200 composants, les principaux actifs avec leur concentration (exprimé/extrait aqueux) :
. Artémisinine 47,5 mg/L
. Acide dihydro-artémisinique 70,0 mg/L
. Arteannuine B 1,3 mg/L
. Isovitexine 105,0 mg/L
. et les acides polyphénoliques
Ces principaux composants purifiés et une combinaison d’Artémisinine ont été testés ensemble contre deux souches de Plasmodium falciparum (l’agent du paludisme le plus grave), l’un sensible à la Chloroquine, et l’autre résistant. Les tests in vitro ont montré :
. un antagonisme d’action sur le plasmodium entre l’Artémisinine et des composés proches de la plante : la 9-epi-artémisinine et l’artémisitène
. une interaction additive des acides mono-caffeoylquiniques, tri-caffeoyquiniques, de l’acide artémisinique, et de l’artéannuine B
. une action synergique de l’acide rosmarinique avec l’Artémisinine sur le plasmodium falciparum Chloroquino-sensible
. une action synergique de l’Artéannuine B avec l’Artémisinine sur le Plasmodium falciparum Chloroquino-résistant (alors que les autres composants antagonisaient fortement l’activité anti-plasmodiale de l’Artémisinine).
La conclusion des chercheurs est une potentialisation de l’Artémisinine par l’Artéannuine B contenue dans la plante entière sur les plasmodium falciparum ayant déjà acquis des résistances (SUBERU, 2013).

 Des essais en clinique humaine avec des feuilles sèches d’Artemisia annua ont montré, de façon étonnante, que l’administration orale d’une posologie apportant 40 fois moins d’Artémisinine que celle administrée avec l’Artémisinine pure, permettait d’obtenir une efficacité antimalarique comparable.
Compte tenu des coûts importants des médicaments ACT, ne permettant pas à de nombreux patients atteints par le paludisme d’accéder à un traitement dans les pays en voie de développement ; en considérant également que la plante a été utilisée pendant 2000 ans en Chine pour le traitement des « fièvres » (en réalité palustres) sans apparition de résistance apparente, tout cela plaide en faveur d’une production de comprimés à base de plante séchée (WEATHERS, 2014 b).
Une étude sur les conditions d’absorption des feuilles séchées d’Armoise chinoise, sur leur digestion, et sur la biodisponibilité de l’Artémisinine plasmatique aboutit à préférer les comprimés de plante séchée, au lieu de capsules (gélules) (WEATHERS, 2014 a).

Sur cette lancée, cette même équipe de chercheurs fit une découverte assez extraordinaire : La plante entière d’Artemisia annua était efficace sur des plasmodiums devenus résistants à l’Artémisinine !
Cela se fit en deux temps :
 In vivo chez un modèle de souris contaminées par 2 plasmodiums (yoelii et chabaudi), l’administration de la plante entière était active, y compris sur l’un des plasmodiums résistant à l’Artémisinine (ELFAWAL, 2015).
 Et au cours d’une expérimentation « de dernier recours » dans les Hôpitaux de Rwanguba et de Goma, dans la province du Nord-Kivu (en République Démocratique du Congo) où le paludisme fait des ravages après les guerres du Rwanda et du Burundi voisins, et où règne encore une immense pauvreté et de l’insécurité. C’est dans ce contexte que sur une période de 6 mois, plusieurs centaines de personnes impaludées furent traitées par un ACT (Thérapie combinée d’Artémisinine) le COARTEM ®, ou en cas d’urgence pour des accès de paludisme compliqué, par perfusion d’ARTESUNATE selon le protocole de l’OMS. C’est alors que 18 patients sévèrement atteints, qui ne répondaient pas au traitement classique recommandé, furent considérés comme résistants à l’Arténusate. De façon « compassionnelle » leur fut administrée « en dernier recours » un traitement par voie orale, de comprimés de feuilles séchées d’Armoise annuelle (Artemisia annua) à une posologie de 0,5g x 2 fois/jour pendant 5 jours. Ce traitement par la plante (Artemisia annua) a guéri les 18 patients résistants, dont 2 enfants. Leur guérison fut affirmée par la sortie du coma (pour l’un des enfants), la cessation de la fièvre, la disparition de tous les symptômes, et la disparition complète de la parasitémie sur le frottis sanguin à l’examen microscopique (DADDY, 2017).

Ces 18 paludéens « sauvés » par l’Armoise chinoise allaient motiver les chercheurs pour lancer une grande expérimentation clinique. C’est là où interviennent des médecins africains : les Dr MUNYANGI et IDUMBO, en République Démocratique du Congo (RDC). Le Dr Jérôme MUNYANGI lorsqu’il était jeune, faillit mourir d’une crise de paludisme résistant. C’est grâce à un ami qui insista pour lui faire absorber une tisane de feuilles d’Armoise annuelle pendant 7 jours qu’il survécut. Il décida de devenir médecin et de consacrer sa vie au traitement du paludisme, fit ses études de médecine à Paris ; mais lorsqu’il commença des recherches en Phytomédecine sur l’utilisation de la plante, on lui retira sa bourse d’étude !... et il fut exclu de l’Université (celle-ci craignant de se voir privée des crédits octroyés par les Laboratoires Pharmaceutiques dont les recherches sur la plante contredisaient leurs intérêts) !
Rentré au Congo en 2015, il se vit proposer de participer à une large étude clinique.

Une étude clinique exemplaire menée en 2015 au Congo :
Celle-ci consistait à comparer l’action de deux Artemisia : Artemisia annua, mais aussi une Armoise africaine indigène de l’Afrique de l’Est, Artemisia afra, versus un traitement conventionnel par ACT. Cette étude fut menée conformément à un protocole scientifique agréé par l’OMS, randomisé, en double aveugle.
957 patients impaludés furent recrutés, et traités en 2 grands groupes :
. le premier groupe de 472 patients traités par ACT : Artésunate-Amodiaquine (ASAQ)
. le deuxième groupe de 471 patients (restés jusqu’au bout du protocole) recevant des comprimés de feuilles d’Armoise, répartis en deux sous-groupes :
248 patients recevant de l’Armoise annuelle (Artemisia annua)
et 223 patients recevant de l’Armoise africaine (Artemisia afra)
chacun consommant 1 litre par jour d’infusion pendant 7 jours.
Tous les patients de l’étude avaient un suivi de 28 jours.
La parasitémie était suivie par frottis sanguin au microscope.
Les résultats furent saisissants : le lot de patients traités par A. afra (bien qu’avec des posologies faibles) eut un résultat entièrement comparable à celui du lot traité par A. annua, marqué par la disparition des trophozoïtes à l’examen sanguin des 24 H ; alors que le groupe traité par ASAQ n’a vu la disparition des parasites qu’à J14.
Les taux de guérison à J28 définies par l’absence de parasitémie fut, respectivement :
A. afra A. annua ASAQ
chez les enfants 82% 91% 50%
chez les adultes 91% 100% 30%
La défervescence thermique (cessation de la fièvre) fut obtenue au bout de 48H dans le groupe ASAQ, et en 24H dans le groupe Artemisia.
Entre J14 et J28, aucun gamétocyte ne fut retrouvé dans le sang des patients traités par Artemisia ; tandis que 10 patients sous ASAQ restèrent porteurs de gamétocytes à J28, des femmes en majorité.
Après J1, le taux d’Hémoglobine moyen (Hb) resta stable à 11 g/dl sous A. Afra, tandis que sous A. annua et ASAQ, le taux d’Hb baissa légèrement entre 9 et 9,5 g/dl.
Quant aux effets secondaires répertoriés, ils n’ont été que de 5,0% dans le groupe Artemisia, contre 42,8% dans le groupe ASAQ (nausées, diarrhées, prurit...).
En résumé, cette étude princeps est la première à avoir montré l’efficacité clinique d’Artemisia afra, une Armoise indigène africaine, dans le traitement du paludisme. Ce qui est aussi une nouveauté, c’est la supériorité du traitement phytothérapeutique par Artemisia par rapport au traitement combiné (ACT) par ASAQ.
Par ailleurs, les deux variétés d’Armoises étudiées, A. afra et A. annua, semblent bien « interrompre le cycle de la malaria » en éliminant les gamétocytes sanguins. Il reste à vérifier par d’autres études ultérieures si cette élimination des gamétocytes se maintient au-delà d’un mois. Dans ce cas, des piqures de moustiques ne transmettraient plus de gamétocytes. En rompant le cycle de reproduction du plasmodium falciparum, l’espoir renaît de pouvoir éradiquer le paludisme et sa transmission (MUNYANGI, 2019).

Les RETOMBEES de l’ETUDE du Dr MUNYANGI et al. :
Une vague d’interrogations fut soulevée par cette étude :
— Entre autres, concernant l’ Artemisia afra : les analyses avaient montré qu’elle ne contenait pas d’Artémisinine ! Comment peut-elle être efficace sur le paludisme  ?
En fait, la découverte d’une action antiplasmodiale d’A. afra datait d’une quinzaine d’années : in vitro, elle agissait sur des souches de Plasmodium falciparum sensibles à la Chloroquine, mais aussi sur des souches résistantes. Deux types de composants semblaient soutenir cette activité :
 des lactones sesquiterpéniques :
. 1-désoxy-1 α -peroxy-rupicoline-A-8-O-acétate
. Rupicoline A-8-O-acétate
. 1 α ,4 α -dihydroxybishopsolicepolide
 et des flavonoïdes :
. 7-méthoxyacacétine
. Acacétine
. Genkwanine
. Apigénine (KRAFT, 2003)
Mais il restait à le prouver cliniquement, c’est chose faite.

— Y-a-t-il lieu de craindre l’apparition de résistances à l’Armoise annuelle ? Il s’agit d’une question théorique basée sur l’expérience que la Médecine a accumulé en observant l’apparition des résistances acquises par les bactéries et les parasites suite à l’utilisation d’antibiotiques et d’antiparasitaires à large échelle, sur des années. Certes, tous les médicaments à base d’une substance unique, ont vu apparaître une résistance, souvent en quelques années, et même avec la technique de composants combinés ; parce que le génome bactérien ou du Plasmodium se modifie par saut, en acquérant une propriété chimique ou enzymatique nouvelle qui lui permet de neutraliser voire d’altérer la molécule prescrite. Or, la plante totale d’Artemisia annua oppose au Plasmodium, à la fois, une dizaine de substances naturelles actives vis-à-vis desquelles il est incapable d’exercer simultanément les mutations nécessaires. Il s’agit d’une VERITABLE POLYTHERAPIE ! Voilà l’argument fourni par les chercheurs expliquant pourquoi en Chine et en Inde, il n’a jamais été observé de résistance acquise à l’Armoise.

— Surtout, il fallait lever les obstacles aux réticences de l’usage des plantes entières (Armoises chinoise et africaine) dans le traitement prophylactique et curatif du paludisme. Pour la première fois, sont démontrées leur action thérapeutique incontestable et même leur supériorité sur les ACTs. Car les plasmodium résistants se développent depuis quelques années contre les ACTs et contre les substances hémisynthétiques dérivés de l’Artémisinine comme l’Artésunate, ce qui devient un problème grave de santé publique ; alors que la thérapie par ces 2 Artemisia guérit rapidement les sujets impaludés, sans résistances observées, avec un traitement simple, facile à utiliser, et abordable pour les populations.

— En Asie, depuis la découverte de l’Artémisinine par la chercheuse chinoise YOUYOU TU, la Chine avait lancé un plan de culture de l’Artemisia annua, et sa production domine le marché asiatique, principalement pour fournir la matière de base à la synthèse des ACTs. L’Inde également, s’est mise à la culture de la précieuse Armoise.
Mais la culture de l’Artémise annuelle en Afrique ne s’est développée que depuis quelques années seulement, quand les populations africaines mise au courant de l’efficacité de l’Armoise elle-même, se sont mises à installer des plantations dans plusieurs pays : en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Burkina Faso, Bénin, Togo...), en Afrique centrale (Congo...), en Afrique sub-saharienne (Mali, Niger, Tchad...), en Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda, Tanzanie...) et à Madagascar...
...avec déjà des retours positifs de milliers de personnes ayant traité leurs accès palustres avec succès. La « bascule » entre les traitements par ACT et le traitement par Phytothérapie à l’Artemisia est en train de se faire en Afrique. Au grand dam des laboratoires pharmaceutiques qui cherchent à influencer les décisions de l’OMS ! et aux dépends des organismes mafieux qui inondaient les circuits pharmaceutiques avec de faux-ACTs coûteux...et « mortellement » inefficaces !

— Mettre rapidement en culture des champs d’Armoise annuelle devient une nécessité en Afrique afin de pourvoir aux besoins thérapeutiques. Déjà plusieurs Associations, dont « La Maison de l’Artémisia », « IFBV » (Iwerliewen fir bedreete Volleker) au Luxembourg, ACB (Artemisia contre le Paludisme)... s’y emploient activement.

— Mais il importe de s’assurer de la qualité des Armoises cultivées, récoltées, puis conditionnées en vue de leur utilisation thérapeutique. Le problème est qu’en fonction des conditions de culture, de facteurs environnants, et des soins dans le conditionnement, les taux d’Artémisinine et des autres substances actives (sesquiterpènes et flavonoïdes) peuvent varier énormément. Ainsi, rien que pour l’Artémisinine son taux, bas dans la plante, est extrêmement variable entre 0,01% et 1% (LIU, 2006). On sait maintenant que ce taux est maximal juste avant la floraison. Il sera sûrement indispensable de sélectionner les meilleurs spécimens d’Armoises (dont le taux d’Artémisinine peut dépasser 1%), celles qui ont les meilleurs taux en principes actifs ; en réalisant des analyses pharmacologiques.

— On est en face à deux modes différents d’administration, ayant chacun leur avantages et leurs inconvénients :
 le traitement par infusion : simple, peu coûteux, facilement disponible sur place, dans la mesure où chaque groupement de villages peut prendre en charge des cultures d’Armoise. Mais le risque existe d’un sous dosage, soit dans l’administration de l’infusion, soit parce que la teneur en principes actifs dans les parties aériennes récoltées seront insuffisantes.
Aussi, certaines associations, en accord avec les scientifiques, mettent-ils au point des conditionnements labélisés, comme des infusions en sachets (tea bags), bien calibrés, avec des schémas de traitements précis, doublés d’une éducation des populations à leur emploi.
 et des comprimés ou gélules de feuilles séchées d’Artemisia annua, qui ont l’avantage d’être calibrés, dosés, et dont les taux d’Artémisinine et de Polyphénols peuvent être régulièrement contrôlés. Ils sont considérés comme préférables pour assurer une posologie exacte et suffisante. Le risque sera toujours celui de malfaçons des comprimés (que des trafiquants peu scrupuleux conditionneront avec du foin !), sauf si les états sont vigilants à exercer un contrôle rigoureux, échappant à tous les circuits gangrénés par la corruption...

2° PARTIE : AUTRES PROPRIETES et INDICATIONS d’ARTEMISIA ANNUA :

Depuis les années 1995, le spectre d’actions d’Artemisia annua, et des autres armoises, ne fait que s’élargir.
Outre son action antimalarique, elle est efficace sur d’autres parasitoses tropicales ; elle est immunosuppressive dans des maladies auto-immunes, anti-inflammatoire dans le domaine rhumatologique, et possède des propriétés anticancéreuses (ALESAEIDI, 2016).
Par ailleurs, on est en train de découvrir ses remarquables propriétés anti-virales notamment sur le HIV (SIDA) et peut-être anti-tuberculeuses.

1°) dans les BILHARZIOSES

Quelques observations, des essais in vitro avaient orienté les recherches vers une action potentielle de l’Armoise chinoise et de l’Armoise africaine, non seulement dans le paludisme, mais aussi dans la bilharziose, encore appelée schistosomiase. Celle-ci est due à une contamination, transmise par l’eau, par des vers plats hématophages (famille des plathelminthes). Les oeufs infestent la muqueuses intestinale, formant des granulomes, et colonisent également le foie et les voies urinaires. La Bilharziose intestinale est la 2° parasitose endémique africaine après le paludisme.
En 1996, en Chine, les premiers traitements furent prometteurs avec les premiers dérivés d’Artémisinine. Puis des essais avec des médicaments à l’Artémisinine-combinée confirmèrent l’efficacité et la bonne tolérance sur Schistosomia haematobium.
Des traitements furent même entrepris en associant le Praziquantel (un anti-schistosome utilisé depuis les années 1980) avec de l’Artémether ou de l’Artésunate avec des taux de guérison respectifs de 84% et 96% (LIU R, 2011).
Les Artemisia s’annonçaient donc particulièrement indiquées chez des enfants doublement atteints par le paludisme et la Bilharziose intestinale (UTZINGER, 2007) (Pierre LUTGEN, 2015).

Une étude clinique randomisée, en double-aveugle, vient d’être menée en République Démocratique du Congo sur 800 patients atteints de Bilharziose intestinale, avec la plante elle-même (A. annua et A. afra). Les 800 patients avaient, à l’examen microscopique des selles, plus de 700 oeufs de schistosoma mansoni par échantillon.
Les patients traités ont été répartis en 3 lots :
. 400 patients traités par le médicament chimique de référence : Praziquantel selon le protocole classique recommandé : pour Schistosoma mansoni : une dose unique de 40mg/kg ou 2 doses de 20mg/kg en 24H.
. 200 patients traités par Artemisia annua
. 200 patients traités par Artemisia afra
les deux derniers lots, sous phytothérapie, prenaient 1 Litre/jour d’infusion, en 3 doses équivalentes quotidiennes, pendant 7 jours.
Le suivi thérapeutique était fait sur 28 jours.
In fine, 780 patients furent retenus ; les résultats montrèrent :
 dans le lot traité par Praziquantel : tous les oeufs n’étaient plus détectables à partir de J21. puis le contrôle à 2 mois notait une éradication chez 71% des malades.
 dans les 2 lots traités par Artemisia annua et afra : les oeufs n’étaient plus détectés à partir de J14. Après 2 mois, l’éradication des oeufs était maintenue chez 97% des malades.
Dans les 3 groupes, ceux qui présentaient du mélaena au départ n’en avaient plus à J28, et leur taux d’éosinophiles a diminué d’environ 27%.
Il a été noté également dans tous les groupes une augmentation du taux d’hémoglobine et de l’hématocrite entre J0 et J28.
Sous Praziquantel, les effets secondaires furent des vomissements chez 26,5% des patients, des douleurs abdominales dans 18,5% des cas, et des céphalées dans 15,5% des cas.
Le traitement par Armoises n’entraina pas d’effets secondaires notables.
La conclusion de l’étude fut que ces deux variétés d’Armoises (chinoise et africaine) sont un traitement efficace de la Bilharziose intestinale, plus rapide que le médicament de référence Praziquantel, et mieux supporté (MUNYANGI, 2018).

2°) dans les TRYPANOSOMIASES

Les Trypanosomiases sont des maladies parasitaires tropicales dues à des protozoaires. Deux grandes formes de cette parasitose existent :
 l’une en Amérique du Sud : la Maladie de Chagas, due à Trypanosoma cruzi
 et l’autre sévit en Afrique : la Maladie du Sommeil, due à Trypanosoma gambiense.
cette dernière est la plus grave, car la maladie évolue en deux phases : la première hématolymphatique ; suivie d’une deuxième phase neurologique où le protozoaire passe la barrière hémato-méningée pour créer une encéphalite avec léthargie dont l’évolution est constamment fatale.
Les seuls traitements dont on disposait furent les mêmes pendant un demi-siècle depuis le milieu du XX° siècle jusqu’au début du XXI° siècle où ils étaient encore utilisés jusque dans les années 2001-2003 malgré une grave toxicité, faute d’alternative !
En phase 1 : les 2 médicaments de référence étaient jusqu’à présent :
. la Pentamidine, un trypanicide injectable disponible depuis 1942 ! Il est malheureusement toxique, et grevé d’effets secondaires (vomissements, douleurs abdominales, insuffisance hépato-rénale, vertiges, hypotension, tachycardie, fièvre, rash allergique...)
. et la Suramine, utilisée depuis 1920 jusque dans les années 2000, malgré une toxicité notable également.
En phase 2 : les médecins tropicaux n’ont dispos pendant longtemps que du seul Melarsoprol, un dérivé d’arsenic très toxique, qui diffuse dans le cerveau pour éradiquer les trypanosomes, mais très toxique également pour les organes ; dont les injections étaient si douloureuses qu’elles nécessitaient une anesthésie, et occasionnaient souvent une nécrose tissulaire ! Ce traitement était grevé d’une mortalité d’environ 6% à 10% par encéphalopathie. En outre, des résistances apparurent au traitement. Il fut remplacé, quand cela a été possible, et le produit disponible, par :
. l’Eflornithine, mais d’administration difficile sur le terrain
. et le Nifurtimox, utilisé dans la Maladie de Chagas, qui n’était autorisé dans la phase neuronale de la trypanosomiase africaine qu’en cas de résistance au Melarsoprol, pour un « traitement compassionnel » (BOUTEILLE, 2003).
Puis, c’est une Thérapie Combinant l’Eflornithine et le Nifurtimox (NECT) qui amena un progrès thérapeutique. Un essai clinique multicentrique, randomisé, de phase III, fut mené en 2006-2007 par les équipes médicales de Médecins sans Frontières dans leurs centres en RDC (Congo), sur 287 patients répartis en deux lots de 144 et 143 patients, et suivis pendant 18 mois. Le résultat était jugé sur la guérison clinique et sur la disparition de la parasitémie au terme des 18 mois de l’étude. Les résultats des traitements dans le Groupe 1 traité par Eflornithine seule (en IV pendant 14j) étaient de 91,6% de guérison ; et le traitement combiné (NECT) (par Eflornithine pendant 7 jours et Nifurtimox pendant 10 jours) atteignait 96,5% de guérison (PRIOTTO, 2007) et (PRIOTTO, 2009).

Suite à ces résultats, une « cohorte » sur 684 patients en phase neuronale, dont 120 enfants, fut menée par Médecins sans Frontières en 2010-2011 dans les hôpitaux de Doruma et de Dingila en RDC (Congo), selon les critères méthodologiques de l’OMS, dans le but d’une pharmacovigilance. L’efficacité fut confirmée, ainsi qu’une tolérance acceptable. En effet si 86% patients ont eu au mois un effet secondaire, les effets secondaires classés comme « légers » furent de 37,9% ; les « modérés » dans 54,7% des cas ; quant aux effets adverses graves, ils étaient représentés par la survenue de vomissements, vertiges, céphalées, convulsions obligeant à suspendre temporairement le traitement. Le taux de mortalité fut jugé bas (0,15%) (ALIROL, 2013)...

Tout récemment, un nouveau traitement par Fexinidazole, un imidazolé actif sur Trypanosoma brucei gambiense par voie orale, a fait l’objet d’un essai clinique randomisé de phase II/III en RDC (Congo) chez 394 patients au stade tardif (neuronal) de la maladie ; selon un protocole de 264 patients sous Fexinidazole : 1800mg de J1 à J5, puis de 1200mg de J6 à J10. versus un groupe de 130 patients traités conventionnellement par traitement combiné Nifurtimox oral x 10j.:Eflornithine iv. x7j. Le pourcentage d’effets secondaires était équivalent dans les deux groupes : 81% dans le groupe Fexinidazole, versus 79% dans le groupe N/E (MESU et al., 2018).

C’est dans ce contexte que les Armoises entrèrent en scène dans ce domaine. Déjà, dans les premières années du XXI° siècle, l’Artémisinine et ses dérivés avaient fait l’objet de recherches systématiques sur les parasitoses tropicales. Ainsi, les composés d’Artémisinine inhibent, in vitro, la croissance des trypanosomes cruzi et brucei rhodesiense à des concentrations faibles, en altérant la pompe à Calcium de la membrane du protozoaire (MISHINA, 2007).
Les composés volatiles de quatre espèces d’Armoises Ethiopiennes : Artemisia annua, A. afra, A. abyssinica, et A. absinthium manifestent une action antitrypanosomale, in vitro. La plus puissante est l’Artemisia abyssinica, avec une IC50 à 9,13 μg/ml. L’Artémisinine purifiée, extraite d’A. annua, est également active, mais avec une IC50 de seulement 35,9 μg/ml (NIBRET, 2010).
Ultérieurement, les chercheurs démontrent que si Artemisia annua et son principal principe actif, l’Artémisinine, sont bien efficaces sur les trypanosomiases, d’autres Armoises A. absinthium, A. abyssinica, A. afra, A. douglasia, A. elegantissima, A. maciverae, A. mexicana, et A. roxburghiana, inhibent le développement de plusieurs trypanosomes : brucei, cruzi, et congolense.
Les dérivés d’Artémisine (artémether et artésunate) sont aussi actifs (NASS, 2018).
Il faut faire la remarque que certaines Armoises citées, comme A. afra, ne contiennent pas d’Artémisinine. D’autres composés sont donc responsables de cette activité.
Dans la Maladie de Chagas, due à trypanosoma cruzi, deux médicaments étaient jusqu’à présent utilisés : le Benznidazole et le Nifurtimox ; mais leur efficacité est incomplète, et leur toxicité problématique. Or, l’infusion d’Artemisia annua, étudiée sur 7 jours, inhibe la croissance des trypanosoma cruzi qui se déforment sous l’effet du traitement, perdent leur mobilité et leurs flagelles. Les concentrations efficaces sont 2% et 3% (BERRIZBEITA DE MORGADO, 2017).

3°) dans les MALADIES VIRALES

Les chercheurs ont découvert que l’Artémisinine et ses dérivés, notamment l’Artésunate, étaient actifs sur plusieurs viroses : le cytomégalovirus (CMV), les Herpès-virus (HPV), le virus d’EPSTEIN-BARR (EBV) responsable de la Mononucléose infectieuse (MNI), les virus hépatotropes comme les virus des hépatites B et C (HBV et HCV) (EFFERTH, 2008)... auxquels il est probable de pouvoir rajouter le Virus de l’Immunodéficience humaine (HIV) responsable du SIDA, en cours d’investigation.

=> sur le Cytomégalovirus (CMV), l’Artésunate, testé pour la première fois chez un patient ayant reçu une transplantation de cellules souches, et infecté par le CMV, s’est montré efficace (SHAPIRA, 2008)

=> sur les Herpes-virus (HV) : l’Artésunate a aussi un effet à large spectre sur les différentes souches herpétiques.
Mais, comparée à d’autres Armoises, l’Artemisia annua est la plus puissamment efficace sur l’Herpes virus simplex 1 (HVS1) ; à des concentrations faibles < 25 μg/ml et même jusqu’à 6,25 et 3,125 μg/ml elle agit encore mieux que l’Acyclovir (KHAJEH KARAMODDINI, 2011).

=> sur le virus de l’Hépatite B (HBV) : malgré une vaccination anti-hépatite B efficace, et un traitement associant l’Interféron et la Lamivudine, trop de patients dans le monde restent encore non ou mal-traités ; et les traitements n’éradiquent pas complètement le virus réfugié dans les hépatocytes.
L’Artésunate inhibe le relargage de l’ADN du HBV, à une IC50 très basse (0,5 μM) et est antiviral sur le HBV à une IC50 autour de 10 μM. de plus, il a un effet synergique avec la Lamivudine (EFFERTH, 2008).

=> sur le virus de l’Hépatite C (HCV) : le problème réside en l’absence de vaccination efficace ; le traitement actuel associant l’Interféron-pegylaté et la Ribavirine n’éradique le virus que dans un cas sur deux environ.
l’Artésunate aurait une action synergique avec d’autres traitements.

=> Une des plus récentes découvertes, la plus prometteuse avec celle de son efficacité antipaludéenne, est l’action de la plante Artemisia annua sur le virus de l’Immunodéficience humaine (HIV) responsable du SIDA. Des observations éparses faisaient état en Afrique d’une possible action de la plante dans cette maladie qui décime aussi le continent africain. Une équipe de chercheurs a trouvé que l’infusion d’Artemisia annua est hautement active sur le VIH, à une concentration faible : IC50 à 2,0 μg/ml.
Mais la découverte ne s’arrête pas là. En effet, l’autre Artemisia afra, qui est indigène en Afrique, et qui ne contient pas d’Artémisinine, est active aussi sur le VIH à un niveau similaire. Cela signifie que l’Artémisinine n’est pas « la » substance active sur ce virus ; d’autres composants probablement synergiques sont responsable de cette action.
Par ailleurs, même à fortes concentrations, l’Armoise annuelle n’a pas provoqué de phénomène de toxicité cellulaire (LUBBE, 2012).
Ce qui est incroyable : Sur le continent où le SIDA a émergé, et à partir duquel il a diffusé, le remède se trouvait sur place ! D’autres études, en laboratoire, puis surtout en clinique humaine, vont s’avérer indispensables avant que puissent être lancés des programmes thérapeutiques de grande envergure.

4°) dans la TOXOPLASMOSE

La Toxoplasmose est une infection par un parasite intracellulaire, Toxoplasma gondii, dont le cycle -comme celui du paludisme- est très compliqué. Le principal réservoir est chez les félidés, les hôtes intermédiaires sont les mammifères et les rongeurs. La transmission la plus habituelle se fait par contact avec les chats dont le pelage qu’il lèchent héberge des kystes renfermant des sporozoïtes. Ceux-ci sont ingérés et se transforment en tachyzoïtes qui peuvent infester les tissus. Les risques majeurs sont la transmission au foetus par une femme enceinte contaminée, l’atteinte oculaire possible, et en cas d’immunodéficience la toxoplasmose cérébrale.
In vitro, les dérivés de l’Artémisinine inhibent le développement du toxoplasme à certains stades de son cycle. Le plus puissant est le Méthyl-Ether-Qinghaosu (ou Artémether) au moins dix fois plus efficace que l’Artémisinine (KE O.Y, 1990).
Cette propriété antiparasitaire a été confirmée depuis. Plusieurs dérivés synthétiques ont été testés et jugés efficaces sur Toxoplasma gondii à plusieurs de ses stades, dans la perspective de nouveaux médicaments (D’ANGELO, 2009).
L’infusion d’Artemisia annua, in vitro sur des fibroblastes humains infectés par Toxoplasma gondii, et in vivo, contrôle l’infection en agissant directement sur les tachyzoïtes (DE OLIVEIRA, 2009).

5°) dans les VERMINOSES (NEMATODES, HELMINTHES, TREMATODES)

En anglais les Armoises s’appellent populairement « Wormwood » ou « Wormwort » parce qu’elles étaient connues pour « chasser les vers ».
 Ainsi l’Armoise commune (Artemisia vulgaris), l’Aurone (Artemisia abrotanum) et le Semen Contra (Artemisia cina) étaient -elles réputées pour éliminer les vers rond (Nématodes), comme les Oxyures et les Ascaris.
Parmi ces Armoises connues traditionnellement comme « vermifuges  », l’AURONE (Artemisia abrotanum) a été utilisée aussi pour expulser le « Ver solitaire  » ou Taenia. Le Taenia saginata s’attrape en ingérant de la viande de boeuf insuffisamment cuite. Le ver plat (un plathelminthe) est segmenté ; et peut mesurer plusieurs mètres. Il se fixe dans l’intestin au niveau de la muqueuse jéjuno-iléale. Le diagnostic est fait par l’observation d’émission d’anneaux dans les selles.
 Artemisia annua a une activité contre certains nématodes (vers ronds), comme les nématodes phytopathogènes qui s’attaquent aux plantes : par exemple les Nématodes cécidogènes de la tomate et de la pomme de terre. Cette propriété est intéressante car elle permettrait des traitements à base d’Armoise annuelle en agroécologie (D’ADDABBO, 2017).
 Deux variétés d’Armoises indigènes Artemisia parviflora et Artemisia sieversiana sont utilisées par les populations au Pakistan pour traiter leurs troupeaux de moutons et de chèvres parasités par une Helminthiase à Haemonchus contortus. Ce ver s’accroche à la muqueuse digestive des animaux et occasionne des anémies. La réduction des larves et des formes adultes mobiles sous traitement par extrait d’Armoise atteint 73,6% sous A. parviflora et 77,0% sous A. sieversiana (IRUM, 2017).
 L’Armoise annuelle (Artemisia annua) et l’Armoise absinthe (Artemisia absinthium), utilisées en extraits alcooliques, tuent en 24 H. Shistosoma mansoni (un agent de la Bilharziose africaine cf. §1°) supra), mais aussi Fasciola hepatica (un trématode, agent de la Douve du foie) ; à des concentrations entre 20 μg/ml et 0,2 mg/ml ; ce qui confirme l’action anthelminthique des Armoises (FERREIRA, 2011).

6°) dans la MALADIE de LYME

Quelques rares études indiquent que l’Artemisia annua et son Artémisinine agiraient dans la Maladie de Lyme (HCSP, 2013).
Cette maladie est due à une bactérie Borrelia burgdorferi transmise à l’homme par les tiques. Elle pose actuellement de gros problèmes de santé du fait de son extension, des difficultés diagnostiques, et des difficultés thérapeutiques. Car il existe un polymorphisme clinique : asthénie, douleurs musculaires, « rhumatismes », troubles neurologiques variés conduisant à des paralysies simulant une sclérose en plaque... Aussi, les diagnostics sont-ils souvent retardés. Les examens biologiques (sérologie et Western-Blott) n’ont qu’une sensibilité relative (environ 60%-70%), laissant des patients non-diagnostiqués. Enfin les Borrelia ont tendances à s’enkyster dans les tissus sous des « formes rondes » ou « formes kystiques », en particulier après antibiothérapie à l’Amoxicilline. Ainsi, les formes kystiques résiduelles sont-elles de 46% après Amoxicilline, 42% après Doxycycline, 34% après Cefuroxime, et 47% après Azithromycine (pour ne citer que les plus fréquemment prescrits en première intention parmi 23 produits anti-infectieux utilisés). Or, l’Artémisinine a une action sur les Borrelia. Testée, elle fait partie des 3 meilleurs anti-infectieux : les formes résiduelles n’étant plus que de 24% après Artémisinine, 28% après Ciprofloxacine, et 19% après la Daptomycine. L’Artémisinine a l’avantage de très bien diffuser dans les tissus, notamment en intracérébral. Elle est pressentie pouvoir être utilisée, en association avec d’autres antibiotiques, dans les formes neurologiques de Maladie de Lyme (dites « Neuro-Lyme »).
Ainsi, in vitro, parmi les deux meilleures triples-combinaisons, il y a Artémisinine-Céfopérasone-Doxycycline (FENG, 2016).

7°) dans la TUBERCULOSE

En Afrique du Sud, les populations avaient pour usage de réaliser des inhalations et des nébulisations avec des feuilles d’Artemisia afra pour traiter leur tuberculose pulmonaire. L’hypothèse est que la Lutéoline, un flavonoïde contenu en grande quantité dans la plante, a un effet antibacillaire (LUTGEN P, 2016).
Jusqu’à présent, l’Artemisia annua n’avait pas retenu d’attention particulière dans ce domaine, jusqu’à une récente étude qui jette une lumière nouvelle : l’Artésunate a une action sélective sur Mycobacterium tuberculosis (MT), l’agent de la Tuberculose humaine, appelé encore Bacille de Koch (BK). Il inhibe fortement la croissance du bacille, avec un pouvoir supérieur à celui de l’Artémisinine avec laquelle il a été comparé. In vitro, leur CMI (concentration minimale inhibitrice) est de 75 μg/ml. Dans un autre test, l’incubation sous Artésunate à une concentration de 150 μg/ml entraine une inhibition pendant 14 jours, et à une concentration de 300 μg/ml une inhibition durable pendant 21 jours !
In vivo chez des rats contaminés par le MT, une administration orale quotidienne d’Artésunate à la posologie de 3,5mg/kg pendant 4 semaines montre un résultat effectif, sans effets secondaires (CHOI, 2017).
Cette découverte, à confirmer par des études complémentaires, ouvre un espoir sur un traitement complémentaire ou alternatif de la tuberculose. Celle-ci est actuellement une des maladies les plus répandues dans le monde, lourde en terme de morbidité et de mortalité. L’émergence de multi-résistances aux médicaments rend de plus en plus les traitements aléatoires. Un haut degré de co-infection avec le VIH (Virus de l’Immuno-déficience Humaine, ou SIDA) en Afrique rend la situation sanitaire dramatique sur ce continent.
Alors, si l’ARTEMISIA ANNUA, grâce à son principal composant l’Artémisinine ou à ses dérivés, est confirmée efficace sur la MALARIA, le SIDA, et la TUBERCULOSE, pathologies auxquelles de nombreuses personnes sont co-infectées, l’espoir est-il raisonnable de mettre au point une NOUVELLE THERAPIE qui fasse d’une pierre trois coups ?

8°) dans l’Ulcère de BURULI :

Etant donné l’action d’Artemisia annua et afra sur mycobacterium tuberculosis, l’agent de la tuberculose pulmonaire, l’idée fut de tester ces Armoises sur l’Ulcère de Buruli, une mycobactériose cutanée proche de la Lèpre, due à Mycobacterium ulcerans. Cette maladie infectieuse sévit en zones tropicales humides, principalement en Afrique centrale et en Afrique de l’ouest, mais aussi en Australie. La contamination se fait en milieu aquatique et autour des points d’eau, suite de piqures par une punaise d’eau qui est le vecteur de la maladie. Cela explique que la plupart des infestations concernent des enfants et des femmes (dont c’est la tâche d’aller au puits), au niveau des membres inférieurs, parfois aussi au niveau des bras, plus rarement au visage. La 1° phase de la maladie est nodulaire, marquée par des nodules ou des indurations localisées, auxquels succède la 2° phase marquée par un oedème du membre atteint ; enfin la 3° phase est ulcéreuse. Celle-ci résulte du fait que Mycobacterium ulcerans sécrète une toxine, la Mycolactone, qui attaque les tissus et crée des ulcérations de plus en plus creusantes, délabrant les tendons ; puis lorsque l’os est atteint, l’infection détruit le tissu osseux, créant des foyers d’ostéite. La guérison, lorsqu’elle survient après de longs mois, laisse des mauvaises cicatrices indurées, et des séquelles invalidantes au niveau des tendons et des articulations. Beaucoup d’enfants restent handicapés, malgré la chirurgie réparatrice (AUBRY et GAÜZERE, 2018).
Le premier traitement existant depuis 2005 fut l’association de deux antibiotiques antituberculeux : la Rifampicine et la Streptomycine (celle-ci en injections) avec les limitations du fait que la Streptomycine est contrindiquée chez la femme enceinte, et qu’elle a été responsable de surdité séquellaire chez l’enfant.
Un progrès survint à partir de 2010 par la mise au point, au cours d’un essai clinique au Bénin, du premier traitement entièrement oral associant la Rifampicine et la Clarithromycine ; réalisé pendant 8 semaines, avec un suivi de 12 mois, sans rechutes (CHAUTY, ARDAN, MARSOLLIER et al, 2011).
C’est sur la lancée des découvertes de l’efficacité des Armoises annua et afra sur le Paludisme, la Bilharziose, et la Tuberculose pulmonaire et des essais cliniques menés à partir des années 2015, que l’idée vint d’en tester l’action potentielle sur cette mycobactériose.
Le premier essai clinique mené sous la coordination de la même équipe médicale du Dr MUNYANGI en RDC (Congo) consista à administrer par voie orale une tisane d’Artemisia afra pendant 14 jours, doublée d’applications locales sur l’ulcère avec une crème préparée avec un extrait de la même plante pendant 28 jours. Sur les 21 jeunes patients retenus comme ayant reçu le traitement complet, 100 % ont été guéris : le contrôle par la recherche sous microscope de la mycobactérie selon la technique de coloration de Ziehl-Neelsen s’est avéré négatif.
Les complications (limitations fonctionnelles) ont été moindres, et aucune chirurgie n’a été nécessaire (Pierre LUTGEN, 2017).
L’espoir renaît de parvenir à traiter plus facilement, avec une simple tisane et un topique, tous les patients atteints de cet ulcère mutilant, et surtout les enfants, sans injection et sans chirurgie, jusque dans les villages les plus reculés.

9°) dans les CANCERS

Est-ce un hasard si, à la charnière entre le 2° et le 3° Millénaire, on découvre que l’Armoise annuelle, et possiblement d’autres Armoises, possèdent des propriétés anticancéreuses.
Ainsi, la Dihydroartémisinine a, in vitro, une cytotoxicité sur les cellules d’un cancer du sein radio-résistant, qui est exacerbée en présence d’ion ferreux. Ces cellules cancéreuses préalablement incubée en présence d’Holotransferrine deviennent beaucoup plus sensibles à l’action des dérivés d’Artémisinine (SINGH, 2001).
Cette Dihydroartémisinine entrave aussi la prolifération de cellules leucémiques lymphoblastoïdes humaines (Molt 4), chez qui elle induisent l’apoptose, c’est-à-dire la mort cellulaire. Celle-ci est encore accentuée, si les cellules ont été enrichies en Holotransferrine (SINGH, 2004).
En fait, il a été découvert que l’Artémisinine et ses dérivés comportent un « pont endoperoxyde » qui est activé par le fer de l’hème du Plasmodium falciparum. D’une façon similaire, l’Artémisinine et ses dérivés vont cibler d’avantage les cellules cancéreuses dont beaucoup possèdent en surnombre des récepteurs à la transferrine à leur surface et une charge en ion ferreux plus importante (NAKASE, 2008).

La même expérience a été reproduite quelques années plus tard : l’Artémisinine inhibe la croissance et la viabilité de cellules cancéreuses, cette fois d’hépatocarcinome, et favorise leur apoptose ; action potentialisée par la combinaison à l’Holotransferrine (DENG, 2013).

En 2009, des chercheurs napolitains montraient que l’Artémisinine, in vitro, inhibe la croissance de plusieurs lignées cellulaires de mélanome, et leur viabilité ; mais surtout elle entrave leur capacité migratoire, en réduisant la métalloprotéine matricielle 2 (MMP 2) qui est une enzyme protéase impliquée dans le processus métastatique et dans l’angiogénèse (celle-ci est la capacité d’une tumeur à susciter la formation de néo-vaisseaux lors de sa progression tumorale) (BUOMMINO, 2009).

Plusieurs équipes de chercheurs chinois continuent d’étudier les propriétés pharmacologiques des plantes médicinales traditionnellement utilisées dans leur Pharmacopée, et en particulier leur « Armoise chinoise » (Artemisia annua).
Dans les années 2013-2015, ces chercheurs découvrirent qu’un extrait d’Artemisia annua contenant de la Dihydroartémisinine, in vivo chez la souris, inhibe la croissance de l’Ostéosarcome, une tumeur cancéreuse osseuse de mauvais pronostic. Il induit aussi l’apoptose des cellules cancéreuses, et freine l’aptitude de ces cellules à métastaser. Le mécanisme serait une inhibition de la Wnt/β-Caténine (LIU Y, 2013).
Ces mêmes propriétés anti-sarcomateuses ont été vérifiées sur des cultures cellulaires (TANG, 2015).

L’Artémisinine, la Dihydroartémisinine, et l’Artésunate ont, in vitro, une action anticancéreuse sur les cellules de cancer du poumon. Elles inhibent la prolifération et arrêtent le cycle cellulaire en phase G1 ; mais également elles inhibent la migration, l’invasion, et la transition épithélio-mésenchymateuse qui sont les étapes du processus métastatique (TONG, 2016).

Les Polyphénols d’une variété coréenne d’Artemisia annua inhibent aussi, in vitro, les cellules d’un cancer du sein hautement métastatique ; en empêchant leur adhésion à l’endothélium et la transition épithélio-mésenchymateuse (effraction tissulaire). Par ses polyphénols, l’Armoise annuelle entraverait le processus métastatique (KO, 2016).

La Dihydroartémisinine et l’Artésunate, in vitro, et in vivo en clinique humaine, exercent une synergie avec la Cytarabine, qui est un antinéoplasique utilisé dans la Leucémie myéloïde aiguë. Cependant l’administration pluriquotidienne d’Artésunate associée à la Cytarabine n’est pas bien tolérée. Il y a une amélioration initiale, mais la survie reste la même (DRENBERG, 2016).

L’Artémisinine inhibe la prolifération du glioblastome : à la fois in vitro sur culture cellulaire de glioblastome (C6) et in vivo chez l’animal. En effet, on savait que l’Artémisinine (et la Dihydroartémisinine) passe la barrière méningée, puisqu’elle guérit le neuropaludisme. Chez le rat chez qui un glioblastome (C6) a été greffé dans le cortex cérébral, l’administration intrapéritonéale d’Artémisinine à la posologie de 10mg/kg pendant 10 jours bloque la croissance tumorale. Sont mis en évidence à la fois une action pro-apoptotique passant par une activation de la Capsase-3 (une protéase qui est une enzyme-clé dans le clivage de plusieurs protéines impliquées dans le fonctionnement cellulaire) ; et en augmentant le « bax », une substance qui semble diminuer l’expression du bcl-2 (Le bcl-2 est un bloqueur de mort cellulaire programmé, dont la sur-expression est la cause de la perte du phénomène d’apoptose propre à la plupart des cellules tumorales). La diminution de l’expression du bcl-2 sous Artémisinine indiquerait qu’elle peut restaurer la capacité de mort cellulaire (CHEN, 2018).

Chez d’autres Armoises sont trouvées des propriétés anti-cancéreuses semblables. Ainsi, l’Arsantine, une lactone sesquiterpénique d’Artemisia santolina induit une différentiation cellulaire de la leucémie aiguë promyélocytaire humaine en granulocytes ; elle potentialise l’Acide Tout-trans-rétinoïque (ATRA) indiqué dans la même leucémie (KWEON, 2015).

L’Huile Essentielle d’Artemisia herba alba, l’Armoise Herbe blanche (qui pousse dans des steppes Moyen-Orientales et Iraniennes, en Espagne et au Maghreb), possède des propriétés cytotoxiques sur plusieurs types de cellules cancéreuses (TILAOUI, 2015).

EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIES

La diversité des indications de ces deux Armoises, et le fait que ces indications sont en cours de validation et d’expérimentations, n’autorise pas à indiquer de posologie certaine, et sûrement uniforme !
Nous ne livrons ces protocoles thérapeutiques qu’à titre indicatif : tout traitement ne doit être fait que sur prescription médicale et sous surveillance médicale.
 l’INFUSION est la forme la plus populairement administrable en Afrique profonde dans le traitement du Paludisme : à la posologie d’attaque de 5g de feuilles séchées par Litre d’eau ; porter à ébullition, laisser infuser 15 minutes, filtrer ; à boire ce litre préparé en 3 prises par jour, pendant 7 jours. La posologie chez l’enfant de moins de 5 ans (ou <15kg) est de moitié (même solution, mais ne donner qu’un demi-litre/24H)
Des schémas d’éradication du paludisme en Afrique, particulièrement chez les enfants, sont expérimentés avec 3 infusions hebdomadaires.
Les chercheurs impliqués par la thérapie antimalarique par les Armoises annuelle et africaine prônent actuellement que soient conditionnés des comprimés ou des gélules titrées, et régulièrement contrôlées.
Dans d’autres parasitoses tropicales, le traitement peut être de 10 jours.

 un protocole proposé par des Herboristes dans la Maladie de Lyme est à l’étude, en cures de 3 semaines (toujours en association à 3 semaines d’Antibiothérapie) puis associé ou alterné à des cures d’Aromathérapie (Huiles Essentielles, notamment d’ORIGAN COMPACT...)

Contrindications :
Il est à noter que toutes les Armoises sont néphrotoxiques à trop fortes doses ou en traitements prolongés. Les traitement par Artemisia annua et Artemisia afra ne peuvent être administrées qu’en cures courtes, ou en administration discontinue.

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Par Dr Dom COQUERET

Publié le dimanche 17 mars 2019

Mis à jour le vendredi 1er mai 2020