SUREAU NOIR
Sambucus nigra L.
Article révisé en Octobre 2019
Noms vernaculaires :
Sureau, Aubois, Hautbois, Sambuc
BOTANIQUE
Famille des Adoxacées (auparavant : Caprifoliacées)
Le Sureau est un arbuste de 4 à 6 m, dont les tiges creuses avec des nœuds renferment une moelle blanche. Son écorce grise est épaisse et craquelée. Les feuilles sont imparipennées, avec 5 à 7 paires de folioles opposées ovales et pointues, et une foliole terminale. De fin Mai à Juin, lorsque l’arbre fleurit, de belles corymbes aplaties portent de petites fleurs blanches ou « ivoire » à 5 pétales. Les fruits verts au début puis violets-sombres presque noirs, appelés « baies de sureau », ont un port tombant, formant des grappes qui pendent. Leurs drupes contiennent 3 ou 4 graines.
Il existe d’autres variétés de Sureaux :
– En Europe : le Sureau rouge ou Sureau à grappe (Sambucus racemosa) dont les baies rouges sont toxiques
– le Sureau hièble ou Hièble (Sambucus ebulus) qui a un port herbacé ne dépassant pas 1,50 m, et dont les grappes de baies rouges sont dressées (ce qui les distinguent du Sureau noir) ; ses fruits sont toxiques et ne doivent pas être objet de confusion.
– en Amérique du Nord : le Sureau du Canada (Sambucus canadensis) dont il existe plusieurs cultivars.
HABITAT
Son aire originelle est l’Europe, principalement en Europe tempérée (France, Belgique et Pays-Bas, Allemagne, Suisse, Autriche, ainsi que l’Espagne et l’Italie) ; en Europe centrale et dans les Balkans. Il pousse aussi jusqu’en Scandinavie, en Pologne, et en Russie.
Il a été introduit aux USA, Canada et dans d’autres pays.
Le Sureau se plait à pousser aux abords des villages, près des fermes, des hameaux, dans des lieux frais, ombragés et humides (en lisière de bois, près de marais, ou à proximité de rivières). Il est bio-indicateur de sols riches en humus (matière organique décomposée) riche en eau, en matière azotée, et en nitrates (Gérard DUCERF).
Des cultures à but commercial pour l’industrie pharmaceutique existent au Portugal, en Roumanie et Bulgarie, et en Pologne.
USAGE MEDICINAL
1) Historique et usages traditionnels
Les baies de Sureau ont probablement été consommées dès les temps préhistoriques, car des amas de graines ont été retrouvées dans des habitats en Suisse.
Dans l’Antiquité, le Sureau était déjà connu comme médicinal.
HIPPOCRATE, médecin grec du VI° siècle avant notre ère, en prescrivait les feuilles comme diurétique.
Au XVI° siècle, Pierandrea MATTHIOLI, botaniste italien et médecin à Sienne, distingue bien le Sureau « arbre » du Sureau Hièble, mais il dit qu’ils ont des propriétés semblables. « Ils évacuent l’eau du corps, et sont contraires à l’estomac. Leurs feuilles cuites comme les autres herbes qu’on mange ordinairement servent à purger le phlegme, et la cholère. La racine cuite en vin et mangée est bonne aux hydropics… Leurs grains bus en vin font même opération. »
« L’eau des fleurs de sureau appliquée au front et au devant de la tête, apaise les douleurs d’icelle… Le jus de l’écorce des racines provoque grandement à vomir, et évacue l’eau de l’hydropisie. Le suc des racines de l’hièble en fait autant. Qui plus est, il tire la pituite qui tombe sur les jointures. »
« Du sureau on fait un très bon onguent pour les brûlures de feu...(en prenant) l’écorce verte du sureau qui est dessous la première écorce ...(avec) de l’eau distillée de fleurs de sureau. »
« Le suc des fruits du sureau… cuit avec très bon miel jusques à l’épaisseur d’un syrop, guérit les douleurs des oreilles, le mettant chaud dedans. »
CAZIN au XIX° siècle nous apprend que la médecine des siècles passés a beaucoup utilisé la deuxième écorce de Sureau comme diurétique dans les hydropisies (oedèmes), dans l’anasarque (oedèmes généralisés) et dans des cas d’ascite, souvent en y associant des baies de Genièvre, elles aussi puissamment diurétiques.
L’infusion de cette deuxième écorce servait aussi à traiter l’épilepsie.
Les feuilles étaient utilisées en infusion pour leur effet diurétique, laxatif et purgatif. Les feuilles fraiches, en topique, étaient appliquées pour soulager les hémorroïdes.
Les fleurs de Sureau étaient quant à elles très utilisées comme diaphorétique (c’est-à-dire pour provoquer une transpiration jugée comme salutaire) dans les affections catarrhales (infections des muqueuses), et dans les maladies éruptives comme la rougeole ou même la variole.
« J’ai vu des campagnards faire avorter la bronchite, l’angine, la pleurésie et même la pneumonie, par une transpiration provoquée au moyen d’une forte infusion de fleurs de sureau prise abondamment. »
On utilisait aussi des infusions ou des décoctions de fleurs pour calmer l’érysipèle, et comme antiseptique après chirurgie ou dans les gangrènes.
Les baies de sureau étaient consommées comme laxatives et purgatives ; associées aux baies de Genièvre comme diurétique. « Les médecins emploient le rob qu’on en prépare comme sudorifique, dans le rhumatisme, dans les rétrocessions exanthémateuses... »
Au début du XX° siècle, Paul-Victor FOURNIER reprend ces propriétés diurétique, laxative, et purgative de la seconde écorce et des feuilles fraîches de sureau : « Les premiers effets de la médication se manifestent par la diurèse ; à dose plus élevée se produisent des évacuations alvines abondantes... A dose plus élevée encore (3g par kg du poids du patient), on voit apparaître des vomissements et même des des accidents avec sentiment de débilité et somnolence. » Le Sureau était considéré comme un « Hydragogue » (c’est-à-dire un diurétique). « On a donc employé fréquemment l’écorce de Sureau contre l’hydropisie, l’anasarque, l’ascite, les épanchements séreux, et cela avec succès ». De bons résultats ont été aussi obtenus « dans la néphrite aiguë avec oedème. On a également recours à ce diurétique dans la dysurie, l’anurie, dans les engorgements articulaires et les manifestations rhumatismales. »
« De toutes les parties du Sureau, ce sont les fleurs qui sont les plus employées... Sèches, elles sont avant tout sudorifiques... Elles se montrent en outre diurétiques, émollientes et résolutives. En décoction, selon les cas dans de l’eau ou dans du vin, elles s’emploient, afin de favoriser la sudation, dans la grippe, l’Influenza, les refroidissements, les maladies catarrhales des organes respiratoires, le rhumatisme, la goutte, et les maladies éruptives, telles que la rougeole, la scarlatine et la variole, quand l’éruption est difficile ou disparaît subitement. La transpiration provoquée par une forte infusion de fleurs de Sureau peut faire avorter une bronchite, une angine, une pleurésie et même une pneumonie. »
« Les baies sont avant tout laxatives et purgatives, en même temps que diurétiques et antinévralgiques. »
2) Composition & Pharmacologie
Le Sureau noir possède dans son écorce, ses fleurs, ses fruits et ses graines une incroyable richesse de composés chimique, dont beaucoup ont des propriétés pharmacologiques. Leur ensemble fait des parties les plus couramment utilisées : les fleurs et et les fruits, des remèdes très précieux pour l’homme.
Il renferme :
– de la pectine
– des vitamines
. des minéraux
– des composés phénoliques
– des tanins
– des anthocyanines
– des glucosides cyanogènes toxiques
– des Lectines (également toxiques)
– et de nombreux métabolites terpéniques (monoterpènes et sesquiterpènes)
Pour rester schématique, les composés phénoliques principaux contenus dans les fruits sont (DAVIDOWICZ, 2006) (VEBERIC, 2009) :
. des dérivés d’acide Cafféoylquinique, dont l’acide Chlorogénique
. des dérivés glucosidiques de la Quercétine, dont
la Quercétine-3-rutoside (ou Rutine)
et la Quercétine-3-glucoside (ou Isoquercitrine)
. des dérivés glucosidiques de l’Isorhamnétine,
dont le Kaempférol-3-glucoside (ou Astragaline)
. des tanins : Catéchine et Epicatéchine
. et surtout de Anthocyanosides qui sont les pigments rouges colorant les fruits, et qui sont de grandes substances médicinales. Ils résultent de la liaison d’une anthocyanine avec une chaine glucosidique :
Cyanidine-3-Sambubioside
Cyanidine-3-Sambubioside-5-glucoside
Cyanidine-3,5-diglucoside
Cyanidine-3-glucoside (ou Chrysanthémine)
Cyanidine-3-rutinoside
Pélargonidine-3-glucoside
Delphinidine-3-rutinoside
Le taux des Anthocyanines, variable selon les cultivars, va de 600mg/100g à 1265 mg/100 g de baies, soit 0,6 - 1,2%.
La majoritaire est la Cyanidine-3-Sambubioside qui représente plus de la moitié des Anthocyanines totales (VEBERIC, 2009).
Les composés phénoliques principaux contenus dans les fleurs sont : (MIKULIC-PETKOVSEK, 2015) (SOCACI, 2015)
– des acides Hydroxycinnamiques :
. qui sont des dérivés d’acide Cafféoyquinique, dont l’acide 5-Cafféoylquinique (ou acide Chlorogénique)
et les acides Di-Cafféoylquiniques
. l’acide p-Coumarique
. des acides Coumaroylquiniques
. des acides Féruloylquiniques
– et des Flavonols :
. des dérivés glucosidiques de Kaempférol
. des dérivés glucosidiques de Quercétine (dont la Rutine)
. des dérivés glucosidiques d’Isorhamnétine
Parmis les Polyphénols, les métabolites terpéniques sont synthétisées par la plante à partir de 2 voies :
celle du Méthylérythritol qui mène au Linalool et aux monoterpènes ;
celle du Mévalonate qui conduit à la synthèse de sesquiterpènes comme le Caryophyllène, l’Humulène...
Les méthodes d’analyses très poussées menées ces dernières années par Chromatographie gazeuse couplée à la Spectrométrie de masse ont permis d’identifier des dizaines de molécules nouvelles (SALVADOR, 2018)
A/ Métabolites terpéniques identifiés dans les FLEURS :
64 composants ont été identifiés :
– comme Monoterpènes :
. de type hydrocarboné (en ordre alphabétique) :
3-Carène
Cosmène
p-Cymène
2,6-Diméthyl-2,6-Octadiène
d-Limonène
Myrcène
Ocimène
α-Phellandrène
α-Pinène
β-Pinène
α-Terpinène
γ-Terpinène
Terpinolène
. de type oxygéné (en ordre alphabétique) :
Camphor (Camphre)
Carvacrol
Carvone
1,8-Cinéole
Citral
Citronellal
Citronellol
Citronellyl formate
Déhydroxylinalool oxyde
Fenchone
Géranial
Géraniol
Hydroxylinalool
Hotriénol
Lilac aldéhyde
Lilac alcool
Limonène oxyde
Linalool
E-Linalool oxyde (forme furanique)
Z-Linalool oxyde (forme furanique)
E-Linalool oxyde (forme pyranique)
Z-Linalool oxyde (forme pyranique)
Linalool méthyléther
Menthol
Méthyl géranate
Myrcénol
Myrténol
Nérol
Nérolidol
Nérol oxyde
E-Rose oxyde
Z-Rose oxyde
Tagétone
α-Terpinéol
Terpinène-4-ol
α-Thuyone
β-Thuyone
Thymol
Verbénone
Pour les Fleurs, le Linalool oxyde est le principal composant (son taux peut atteindre jusqu’à 87% des composés terpéniques) ;
pour d’autres auteurs, les composants majeurs monoterpéniques sont :
Hotriénol 14%
Rose oxyde 5%
Linalool 4%
Linalool oxyde 3% (SALVADOR, 2018).
– comme Sesquiterpènes :
. de type Hydrocarboné (en ordre alphabétique) :
Aromadendrène
α-Bergamotène
β-Bourbonène
Cadinène
Calamenène
β-Caryophyllène
α-Copaène
Cubébène
β-Elémène
α-Farnésène
D-Germacrène
Les Sesquiterpènes dans les fleurs ont des taux plus faibles (de l’ordre de 0,6%). Les principaux sont le β-Caryophyllène et l’ α-Farnésène (SALVADOR, 2018).
B/ Métabolites terpéniques identifiés dans les FRUITS (Baies) :
61 composants ont été identifiés :
– comme Monoterpènes :
. de type Hydrocarboné (en ordre alphabétique) :
Camphène
3-Carène
α-Cymène
d-Limonène
1,3-8-p-Menthatriène
Myrcène
Ocimène
α-Phellandrène
α-Pinène
β-Pinène
α-Terpinène
γ-Terpinène
Terpinolène
Verbénène
. de type oxygéné (en ordre alphabétique) :
Artémisia alcool
Bornéol
Camphor (Camphre)
3-Carène-2-ol
Carvone
1,8-Cinéole (Eucalyptol)
Citral
Citronellol
p-Cymène-8-ol
Dihydromyrcénol
Fenchol
Géranial
Géraniol
Géranyl acétate
Hotriénol
Hydroxycitronellol
Linalool
E-Linalool oxyde (forme furanique)
Z-Linalool oxyde (forme furanique)
Menthol
Nérol
Nérol oxyde
Pinocarvone
E-Rose oxyde
Z-Rose oxyde
α-Terpinéol
Terpinène-4-ol
β-Terpinyl acétate
Pour les baies, les composants monoterpéniques majeurs sont le Limonène et le p-Cymène (d’autres auteurs trouvent le Linalool et l’ α-Terpinéol) (SALVADOR, 2018).
– comme Sesquiterpènes :
. de type hydrocarboné (en ordre alphabétique) :
Aromadendrène
β-Bourbonène
Cadinène
α-Calacorène
Calamenène
Calarène
β-Caryophyllène
α-Copaène
Cubébène
β-Elemène
α-Humulène
Longifolène
α-Muurolène
. de type oxygéné (en ordre alphabétique) :
β-Bourbonène-13-ol
t-Cadinol
Caryophyllène oxyde
Cubénol
Globulol
Epiglobulol
Les Sesquiterpènes dans les baies ne représentent qu’au plus 13% du contenu terpénique ; leurs composants majeurs étant le β-Caryophyllène et l’Aromadendrène (SALVADOR, 2018).
Il est à noter que les teneurs de tous ces composés polyphénoliques et terpéniques varient en fonction des cultivars, du lieu, de l’altitude, des années, des conditions météorologiques, et surtout du mûrissement des baies au fur et à mesure de l’été. Après récolte, le taux de certains terpènes décroît avec le séchage et au cours de la conservation en sacs pour les fleurs, et avec la cryoconservation pour les baies.
Le Sureau contient encore (MLYNARCZYK, 2018) :
– une belle quantité d’Hydrates de carbone (Glucides), essentiellement du Glucose et du Fructose (7,86% - 11,50% du poids des fruits)
– des Lipides : notamment des Acides Gras (AG) parmi lesquels des AG polyinsaturés : acide α-linolénique, acide linoléique, et acide oléique
– des acides organiques : le plus important étant l’acide citrique ; mais sont présents aussi l’acide malique, l’acide shikimique, et l’acide fumarique.
– des Protéines (2,7%-2,9% dans les fruits ; 2,5% dans les fleurs ; et 3,3% dans les feuilles) parmi lesquelles 16 acides aminés (sur les 22 acides aminés) dont 9 essentiels ; les principaux sont l’acide glutamique, l’acide aspartique, et l’alanine
– une Huile Essentielle (HE) à très faible taux (0,01%)
– des Vitamines : de l’acide Ascorbique (Vitamine C), α-Tocophérol (principale forme de la Vitamine E) et γ-Tocophérol.
– et des Minéraux : K, Ca, P, Mg ainsi que des métaux Fe, Zn, Mn, Cu
Le Sureau peut contenir aussi des métaux lourds comme le Plomb (Pb) et le Cadmium (Cd) à des taux toxiques, en particuliers lorsqu’ils poussent à proximité de sites industriels ou de routes à fort trafic routier (KOLODZIEJ, 2012).
– Le Sureau contient encore des Glucosides Cyanogènes (ou « cyanogénétiques ») qui sont toxiques parce qu’ils se dégradent par hydrolyse en Cyanine HCN appelé encore Cyanure d’hydrogène ou Acide Cyanhydrique. Cette substance chimique est connue pour faire la toxicité des amandes, des noyaux d’abricots... Dans le Sureau comme au sein d’autres plantes, l’acide cyanhydrique est une substance de défense fabriquée par la plante pour se protéger contre les herbivores.
Les principaux glucosides cyanogènes chez le Sureau sont présents dans les parties vertes feuilles et pédoncules floraux, et aussi dans les fruits lorsqu’ils sont encore verts, puis leur taux diminuent avec la maturation des fruits pour être très faible quand les baies sont mûres, bien noires.
Ont été isolés :
. la Sambunigrine qui est le principal glucoside cyanogène
. la Prunasine
. la Ziérine
. et l’Holocaline (JENSEN, 1973)
auquels il faut ajouter un nouveau cyanogène isolé plus récemment : un « glucopyranosylmandelonitrile » (DELLAGRECA, 2000).
Ingérés en quantité excessive, ils peuvent occasionner une intoxication par libération d’acide cyanhydrique HCN qui est un « poison asphyxiant » : en bloquant la respiration cellulaire, celui-ci entraîne une anoxie tissulaire.
Le taux cyanogène du principal glucoside, la Sambunigrine, exprimé en quantité d’HCN libéré est de 3-17mg HCN /100g de feuilles fraîches, et de 3mg HCN /100g de fruits (EMA,2013)
L’acide cyanhydrique HCN, qui est volatile, s’évapore, et est détruit à la cuisson.
– Ont aussi été découvertes dans le Sureau des Lectines, comme les Nigrine b, f, s... qui sont présentes dans l’écorces, les fruits et les graines ; elles ont une activité N-glucosidase, et sont toxiques. Certaines lectines sont allergisantes (TEJERO, 2015).
A noter que le Sureau Hièble (Sambucus ebulus) tient sa toxicité à la fois des glucosides cyanogènes et de Lectines anti-ribosomales, comme l’Ebuline dont le mécanisme pharmacologique toxique s’apparente au Ricin, toutefois de façon nettement plus faible que celui-ci sur les cellules intestinales (JIMENEZ, 2013). Bien que répertorié dans certains traités de Phytothérapie comme médicinal, il ne doit pas être confondu, ni employé.
Les recherches pharmacologiques ont permis de préciser plusieurs propriétés qui confèrent au Sureau tout son intérêt.
– Son effet diurétique a été démontré en expérimentation chez le rat, où la natriurèse est augmentée (comme aussi avec l’Orthosiphon stamineus) (BEAUX, FLEURENTIN, MORTIER, 1999).
– Grâce à sa richesse en polyphénols, notamment en flavonoïdes, dans ses différentes parties (feuilles, fruits, et fleurs), le Sureau est une bonne source d’anti-oxydants (DAWIDOWICZ, 2006)
– Les terpènes qu’il contient sont antibactériens sur des pathogènes des voies respiratoires. Un extrait de baies testé à des concentrations de 5%, 10%, 15% et 20% est actif sur les bactéries Gram + comme Streptococcus pyogenes et les Streptococcus de groupe C et G, ainsi que sur certaines bactéries gram - comme Branhamella catarrhalis (qui est une Moraxella responsable d’otite chez l’enfant, de sinusites, et de bronchopneumopathies ou de surinfection des voies respiratoires) (KRAWITZ, 2011).
Un extrait de fruits inhibe la croissance bactérienne de Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhi, et Escherichia coli ; et également s’avère antimycosique sur le Candida albicans (MOHAMMADSADEGHI, 2013)
Plusieurs extraits de Sureau, tirés des fruits et des fleurs, ont été testés sur une batterie élargie de bactéries. Ils ont montré une large activité antibactérienne sur E. coli, Serratia marcescens, Proteus myxofasciens, Micrococcus luteus, Pseudomonas putida, et Bacillus subtilis ; les extraits aqueux étant le plus souvent plus efficaces, et ceux extraits des baies d’activité un peu supérieure à celle des fleurs. Excepté sur la levure Saccharomyces cervisae qui n’était sensible qu’à l’extrait aqueux de fleurs (et non de fruits) (CIOCH, 2017).
Les flavones et autres composés terpéniques sont connus pour leur action antimicrobienne. L’activité antibactérienne des fruits et des fleurs de Sureau s’avère d’un intérêt tout particulier sur des germes pathogènes respiratoires d’infections nosocomiales hospitalières, en particulier sur des Staphylococcus aureus résistants à la Méticilline (SARM) qui sont responsables d’infections cutanées et des parties molles (HEARST, 2010).
Le Sureau est connu pour combattre les « refroidissements », particulièrement l’hiver, qui exposent les personnes à des viroses ORL et des voies respiratoires. Un certain nombre de recherches biologiques in vitro ont pu démontrer l’action antivirale du Sureau, en particulier sur les Influenza (ZAKAY-RONES, 1995) (ROSCHEK, 2009) (KRAWITZ, 2011) (KINOSHITA, 2012) ...
Un extrait de Sureau, in vitro, a entrainé une réduction de l’hémaglutination ainsi qu’une inhibition de la réplication de plusieurs souches de virus Influenza A et B responsables de grippe : A/Shangdung 9/93 (H3N2) ; A/Beijing 32/92 (H3N2) ; A/Texas 36/91 (H1N1) ; A/Singapore 6/86 (H1N1) ; B/Panama 45/90 ; B/Yagamata 16/88 et B/Ann Arbor 1/86 (ZAKAY-RONES, 1995).
Par la suite, il a été démontré que des flavonoïdes de Sureau se liaient au virus grippal H1N1 et l’empêchaient d’aller infester d’autres cellules de l’hôte. Deux composants ont été identifiés comme responsables de ce blocage : un dérivé de Méthylquercétine ayant une IC50 (concentration à laquelle une substance inhibe 50% d’une fonction biologique) basse, très favorable, à 0,36 microM ; la seconde, la Dihydromyricétine ayant une IC50 à 8,7 microM. Les auteurs ont conclu en une action antivirale contre le H1N1 comparable à l’Oseltamivir (TAMIFLU ®), un inhibiteur de la neuraminidase, dont l’IC50 est 0,32 microM (ROSCHEK, 2009).
En outre, les extraits de Sureau bloquent la réplication du virus (CHEN, 2014).
Et, chez la souris infectée par un virus Influenza A, un jus de Sureau entraine un blocage de la réplication du virus dans les cellules du lavage broncho-alvéolaire, et augmente le taux sérique d’anticorps spécifiques contre le virus (KINOSHITA, 2012).
La première étude clinique (à notre connaissance) a été menée en 1993 en Israël à l’occasion d’une épidémie grippale à Influenza B/Panama. L’amélioration des symptômes a été remarquable, marquée par le résolution de la fièvre en 2 jours chez 93,3% des patients traités par un extrait standardisé de Sureau (Sambucol ®), et d’une guérison en 3 jours chez 90% des patients du groupe traité ! alors que les patients du groupe placebo n’ont été soulagés pour 91,7% d’entre eux que dans les 6 jours, avec une guérison pour 90% d’entre eux seulement au 6° jour ou après. La conclusion était que le Sureau était un rare remède disponible contre la grippe, efficace, dépourvu d’effets secondaires, et peu couteux (ZAKAY-RONES, 1995).
D’autres études cliniques ont été conduites chez des patients dans le cadre du traitement de viroses respiratoires grippales :
– La deuxième étude a été menée en Norvège, randomisée, en double-aveugle, sur 60 patients âgés de 18 à 54 ans présentant des symptômes grippaux à Influenza A et B depuis moins de 48H (fièvre supérieure à 38° et signes respiratoires). Un groupe traité par un Sirop de Sureau (Sambucol®) à la posologie de 15 ml x 4 fois par jour pendant 5 jours ; versus un groupe placebo. Un soulagement des symptômes a été constaté 4 jours plus tôt que chez le groupe placebo, soit un net raccourcissement de la grippe (ZAKAY-RONES, 2004).
– La troisième étude a également été réalisée au décours d’une épidémie de grippe ; étude randomisée, en double-aveugle, versus placebo. Chez des patients ayant au moins 3 symptômes de grippe (fièvre, céphalée, toux, courbatures, congestion nasale avec ou sans mucosités) depuis moins de 24H. Le traitement était à base de comprimés de 175 mg d’extrait de baies de Sureau x 4 cps/jour. Au bout de 48H, 28% des patients traités étaient déjà délivrés de leurs symptômes, et 60% ressentaient un net soulagement ; tandis que les patients du groupe placebo ne présentaient aucune amélioration, mais étaient au contraire aggravés (KONG, 2009).
Des études sont en cours, laissant à penser que les flavonoïdes du Sureau sont efficaces sur « tous » les types de virus Influenza, et peut-être aussi sur les virus de grippe aviaire, dont le terrible H5N1 faisant planer le risque d’une pandémie qui serait meurtrière (KONG, 2009). La chercheuse israélienne Madeleine MUMCUOGLU (qui a participé à la première étude clinique mentionnée menée en 1993 et publiée en 1995) est déjà convaincue d’une certaine efficacité du Sureau sur cette famille de virus.
Si les propriétés antivirales du Sureau sont bien établies maintenant, particulièrement sur la famille des Influenza, il manque encore des études comparatives pour évaluer l’équivalence des produits existants (PORTER, 2017). Il n’empêche qu’une méta-analyse très récente des études cliniques randomisées conclut en l’efficacité antivirale du Sureau ; ce qui en fait un remède alternatif très intéressant dans les viroses des voies aériennes supérieures pour lesquelles il existe un abus de prescriptions antibiotiques. Le Sureau mérite d’être utilisé en première intention dans les refroidissements communs de la sphère ORL et des voies aériennes supérieures, et les états grippaux à Influenza (HAWKINS, 2019).
L’action du Sureau sur un autre virus respiratoire a été récemment mis en évidence : sur le Virus de la Bronchite Infectieuse Aviaire qui est un Coronavirus pathogène chez le poulet. L’administration d’extrait de Sureau, in vitro, diminue par 4 la concentration des virions observés en microscopie électronique. L’inhibition du virus survient à un stade précoce, le rendant non-infectieux (CHEN, 2014).
Cette découverte trouve son intérêt dans le fait que d’autres souches de coronavirus sont responsables d’infections des voies respiratoires humaines, depuis le rhume banal, jusqu’à des infections pulmonaires redoutables comme le SRAS (Syndrome aigu respiratoire sévère) ou le Coronavirus du Moyen-Orient. D’autres recherches sur l’action éventuelle du Sureau sur ces coronavirus seront nécessaires...
Les extraits de fruits et de feuilles de Sureau sont également parasiticide dans la Toxoplasmose. Celle-ci est une maladie infectieuse due à un parasite intracellulaire, Toxoplasma gondii ; la contagion se fait au contact des chats ou en mangeant de la viande insuffisamment cuite. Les femmes enceintes sont plus vulnérables, et peuvent transmettre la maladie au foetus. Chez les immunodéprimés, notamment chez les patients atteints du SIDA, le risque est la dissémination en Toxoplasmose cérébrale (encéphalite), oculaire (rétinochoroïdite), ou viscérale (hépatite...). Expérimentalement, l’incubation de macrophages infectés par des tachyzoïtes de Toxoplasma gondii, prélevés chez des souris malades, avec des concentrations croissantes (5, 10, 25, 50mg/ml) d’extraits de fruits et de feuilles de Sureau, entraîne une disparition de 100% des parasites : avec les fruits aux concentrations de 5 et 10mg/ml après 120 et 60 mn respectivement ; et aux concentrations de 25 et 50 mg/ml après 30 mn. Les feuilles aussi provoque la disparition des tachyzoïtes un peu plus lentement après 180mn, mais à la plus forte concentration de 50mg/ml après 60 mn. Cet effet anti-infectieux mériterait d’être vérifié par des études ultérieures in vivo chez l’animal et l’homme (DARAYANI, 2015).
– Le Sureau contient des substances qui sont des stimulants immunitaires. Pour le mettre en évidence, un extrait standardisé de Sureau (le Sambucol®) a été administré à 12 volontaires. Les tests biologiques réalisés ont montré une immunostimulation marquée par une augmentation de la production de cytokines ( Tumor Necrosis Factor TNF-alpha, et des Interleukines IL-1, IL-6 et IL-8) dont le rôle est le recrutement des monocytes. L’augmentation la plus « frappante » concernait le taux du TNF-alpha multiplié par près de 50 fois (49,9). Cette propriété, outre qu’elle vient renforcer l’efficacité du Sureau dans les viroses à Influenza, pourrait trouver d’autres applications thérapeutiques, par exemple dans le cancer ou le SIDA (BARAK, 2001).
– Parmi les usages traditionnels du Sureau, il y avait son utilisation dans l’épilepsie. Une étude a été faite chez la souris, chez qui des crises épileptiques ont été induites par PTZ et électrochocs. L’administration d’écorce, de fruits, et de feuilles de Sureau, à la posologie de 500mg à 1000mg/kg ont eu un effet anticonvulsivant ; elle a retardé le déclenchement des crises tonico-cloniques, et en raccourcit la durée. Cet effet a été jugé comparable au Diazepam. Le mécanisme d’action pourrait s’exercer par une augmentation du GABA (ATAEE, 2016).
– Chez la souris hyperlipidémique, une supplémentation a été donnée par un extrait de Sureau riche en Anthocyanines, titré en Cyanidine-3-sambubioside à 9,8% et en Cyanidine-3-glucoside à 3,8%, pendant 6 semaines. Une amélioration du HDL a été constaté, ainsi qu’une baisse du niveau du cholestérol hépatique, et une réduction du cholestérol aortique. Cela indique une action bénéfique des Anthocyanines sur les troubles métaboliques et inflammatoires liés au développement du processus athéroscléreux (FARREL, 2015, a).
Et dans un modèle animal de souris obèses, un traitement par des extraits de Sureau riches en Anthocyanines, correspondant à 100-200mg/kg, a été mené pendant 16 semaines ; au terme desquelles étaient constatés : une réduction du cholestérol hépatique, une amélioration des marqueurs inflammatoires liés au syndrome métabolique de l’obésité, une baisse des acides gras, et une diminution de l’insulino-résistance (FARREL, 2015, b).
– L’extrait aqueux de Sureau, chez la souris, augmente le transport et l’utilisation musculaire du glucose, en rapport avec une augmentation de l’insuline par les cellules bêta pancréatiques. Cet effet insulino-libérateur est doublé d’une action insuline-like ; ce qui valide l’utilisation traditionnelle du Sureau dans le diabète (GRAY, 2000).
Chez le rat diabétique (induit par la Streptozotocine STZ) soumis à un régime hyper-lipidique, un traitement pendant 4 semaines a consisté en une supplémentation par deux extraits de Sureau : un extrait lipophile et un extrait polaire. L’extrait polaire a modulé le métabolisme du glucose, et corrigé l’hyperglycémie ; tandis que l’extrait lipophile a réduit la sécrétion d’insuline. Les 2 extraits ont réduit l’insulino-résistance. En conclusion, le Sureau possède bien une action favorable anti-diabétique (SALVADOR, 2017).
– Peu de recherches ont été faites sur une éventuelle action sur le système nerveux. Une étude d’expérimentation animale cher la souris, basée sur deux test d’endurance (à la nage et à la suspension) met en évidence un effet stimulant de type « antidépresseur » à la dose de 1200mg/kg de fleurs de Sureau noir comparable à l’Imipramine (un antidépresseur tricyclique de référence), et pour les fruits à la même posologie de 1200mg/kg un effet meilleur que cet Imipramine. Les fruits du Sureau Hièble s’avèrent eux aussi très efficaces. Les Sureaux contiendraient donc des substances psychostimulantes (MAHMOUDI, 2014).
Les fruits du Sureau noir et du Sureau canadien manifestent encore, in vitro, du fait de leur activité antioxydante et d’une forte induction de l’enzyme quinone réductase, la propriété d’inhiber le stade débutant de la carcinogenèse (THOLE, 2006).
3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES du SUREAU
En tenant compte des indications transmises traditionnellement, tout en se basant sur ce que les recherches pharmacologiques et cliniques ont pu valider (VLACHOJANNIS, 2010) (MIRAJ, 2016) (MLYNARCZYK, 2018)... on peut retenir à notre époque les indications suivantes :
=> Les Fleurs de Sureau trouvent leur meilleur usage dans les pathologies infectieuses ou inflammatoires des voies respiratoires. La « Médecine des signatures » avait reconnu l’analogie des « ombelles » avec les bronchioles et les alvéoles de l’arbre respiratoire.
Et le sureau est un merveilleux remède de « phlegme » (mucosités sécrétées par les muqueuses des voies aériennes suite à l’exposition au froid humide).
Antiseptique léger, anti-inflammatoire dans les catarrhes des voies aériennes, il permet de traiter : rhumes, rhino-pharyngites, sinusites, toux sèche ou muqueuse, trachéites et bronchites asthmatiformes.
Les fleurs sont sudorifiques, processus favorable dans ces pathologies (il a été clairement observé que l’apparition d’une sudation au décours d’une affection fébrile pulmonaire amène un « soulagement » du malade ; que l’Homéopathie explique par le rétablissement d’un mouvement centrifuge soulageant la maladie interne ; et par la réouverture d’un « émonctoire de suppléance » au niveau cutané).
=> Le Sureau est antiviral sur les souches d’Influenza (H1N1, H5N1...) responsables des symptômes de grippe. Plusieurs études cliniques (citées au § Pharmacologie) ont démontré une inactivation du virus grippal par plusieurs substances phénoliques (terpéniques) qui se fixent sur le virus, inhibant son infectiosité, c’est-à-dire sa capacité à aller infecter d’autres cellules, et en même temps un blocage de la réplication du génome viral. Ce sont les baies préparées en Sirop de Sureau ou ’ROB’, contenant à la fois des Anthocyanines et des Polyphénols antiseptiques, qui s’avèrent le Remède le plus efficace dans la grippe, à condition que le traitement soit pris dans les 24 premières heures du syndrome grippal. Cliniquement, cela se traduit par une amélioration des symptômes (fièvre, frissons, courbatures, toux avec gêne respiratoire, production de mucosités...) dans les 3 jours. La grippe est enrayée en 3-4 jours, de façon comparable aux médicaments antiviraux inhibiteurs de la neuraminidase (comme l’Oseltamivir = TAMIFLU ®) ; alors qu’en absence de traitement, une grippe ne s’améliore naturellement qu’à partir du 5°-6° jour (si aucune complication ne survient à cette période critique) et dure en général 7 à 9 jours.
Le Sureau a démontré aussi qu’il accélère la réponse immunitaire.
Là encore, l’effet « diaphorétique », c’est-à-dire provoquant la sudation du malade, est un processus thérapeutique qui participe à une guérison plus rapide.
=> Le Sureau (feuilles, fleurs et fruits) est un diurétique léger, utilisé traditionnellement dans les oedèmes et les néphrites.
=> les Anthocyanosides de ses baies sont une source d’anti-oxydants(comme la Myrtille, le Raisin, et les fruits rouges : Cassis...).
Ceux-ci sont anti-inflammatoires sur la plupart des organes.
Ils seraient en particulier bénéfiques sur le système vasculaire, en réduisant l’oxydation des lipidiques, et en antagonisant les phénomènes inflammatoires qui concourent au processus d’athérosclérose.
Ils réduisent les mécanismes pathogènes de l’obésité, et réduisent l’insulino-résistance qui mène au diabète.
Cet effet protecteur a été démontré pour les Anthocyanes.
Mais on n’a pas d’essais cliniques humains réalisés spécifiquement avec les fruits du Sureau pour le valider de façon certaine.
=> Le Sureau est traditionnellement indiqué encore dans les rhumatismes (au froid humide), et les névralgies (migraines, sciatiques)
=> Il serait actif sur les tachyzoïtes (formes parasitaires intracellulaires du Toxoplasma gondii) de la Toxoplasmose ; mais on manque encore d’études cliniques humaines sur ce sujet.
USAGE CULINAIRE
Pour sa saveur vanillée, la fleur de Sureau a été appelée « la vanille du pauvre ».
Elle parfume de façon très délicate les crèmes, beignets, confitures, et gelées. On peut préparer un sirop de fleurs : 18 à 20 ombelles, dans 2 litres d’eau bouillante, laisser macérer pdt 3 jours, filtrer, ajouter 1,5-2 kg de sucre et 2 ou 3 citrons ; cuire 20mn, puis embouteiller.
VIN de SUREAU : pour 3 litres de vin blanc, compter 1,5 kg de baies de sureau, 750 g de sucre, et un demi-litre d’eau de vie. Faire bouillir le vin, les baies, et le sucre dans un faitout en écrasant les baies ; tourner doucement et laisser réduire d’un tiers ; puis laisser macérer pendant une nuit entière ; filtrer le jus, rajouter l’eau de vie, et embouteiller. Le vin de sureau a un parfum légèrement « muscaté ».
Les baies de Sureau sont de plus en plus employées dans l’industrie agro-alimentaire, pour son apport en pectine et en anthocyanes, dans des sirops, jus multi-fruits, gelées, pâtisseries, glaces, spiritueux...
RECOLTE
sont récoltés :
– les fleurs au printemps : il faut ôter les pédoncules d’odeur désagréable, et dont les parties vertes peuvent contenir un peu de glucosides cyanogènes ; pour cette opération, détacher les fleurs des pédoncules avec une fourchette. Faire bien sécher rapidement (sinon, elles jaunissent au séchage et perdent leur qualité). A conserver en sachets-papier, ou dans des bocaux de verre à l’abri de la lumière.
– les fruits : quand bien violets-noirs, fin Août-début Septembre : faire sécher les fruits comme des raisins secs, ou utiliser les baies fraîches pour confectionner du Sirop dont on disposera pour l’hiver.
– la seconde écorce (un peu verte) que l’on détache soigneusement ; faire sécher
EMPLOI MEDICINAL et POSOLOGIE
– INFUSION de FLEURS : les fleurs séchées sont infusées en TISANE : infuser 1 à 2 cuillères-à-café de fleurs par tasse x 4-5 fois/j
– le SIROP de BAIES : se prépare facilement, en portant à ébullition des baies mûres de Sureau dans la quantité double d’eau de source, ce qui qui fait éclater les baies ; faire cuire à feu doux 5 minutes, laisser refroidir, et filtrer le jus. Puis, rajouter le sucre (la moitié du poids du jus), refaire cuire à nouveau à feu doux pendant 5 minutes (pour stériliser le jus ; filtrer et embouteiller. Ce sirop se conserve pendant plusieurs mois. En cas de rhume, toux , trachéite, ou bronchite virale : posologie adulte : prendre une cuillère-à-soupe de 15ml x 4 à 5 fois par fois / jour (soit 1ml/kg de poids) ; chez l’enfant de plus de 6 ans (> 20kg), selon l’âge 1 à 2 cuillères -à-café x 3 à 4 fois/jour.
(Note : on trouve dans le commerce un Sirop de Sureau préparé sans sucre, à base de fleurs et de fruits)
Toute une variété de recettes existe ; on peut rajouter :
. 1 ou 2 citrons par litre de jus, qui améliorent la conservation
. du Gingembre râpé, ou quelques clous de Girofle, ou de la Cardamome pour aromatiser ce Sirop
. 1 bâton de Cannelle de Ceylan, à la fois pour sa délicieuse saveur aromatique, et ses propriétés (antibactérienne et antivirale)
. et une douzaine de fleurs étoilées de Badiane (ou Anis étoilé) qui vient renforcer l’action antivirale, étant efficace sur le virus de la grippe.
Une manière complète d’utiliser le Sureau pour bénéficier du maximum de ses vertus thérapeutiques au décours d’une épidémie de grippe est de verser une cuillère-à-soupe de ce Sirop de baies préparé avec du miel dans une infusion de fleurs, en répétant l’opération 4 fois par jour (prises espacées de 4 à 6 h d’intervalle) pendant la durée des symptômes grippaux.
– le ROB de SUREAU est une vieille recette traditionnelle, un sirop de baies bien plus concentré : faire cuire les baies (pour les faire éclater) pendant environ 5 minutes, passer le jus, puis exprimer fortement la pulpe la pulpe pour en tirer encore du jus, et mélanger les 2 jus ; cuire à feux doux pendant une à deux heurs jusqu’à réduction de moitié ; peser le jus, rajouter 2/3 de sucre (une autre recette : rajouter un poids égal de miel) ; faire chauffer à nouveau pendant 5 minute en mélangeant bien le sucre ou le miel (pour stériliser le sirop) ; embouteiller. Le ROB se conserve pour l’hiver ; en préventif : 1 cuillère-à-soupe le matin ; et en cas de grippe ou bronchite : 1 cuillère-à-soupe x 3-4 fois/j (réduire si diarrhée)
– décoction de seconde écorce : « 2 poignées par litre d’eau »
– macération d’écorce 10 gr dans 1 litre de vin blanc pdt 48H ; 1 verre /j
– en HOMEOPATHIE : le Sureau est grand remède de « nez bouché », « l’enfant ne peut plus respirer par le nez, et respire bouche ouverte » ; de toux, avec accès de « suffocation vers minuit » ; et d’asthme (avec « expiration sifflante »), avec « sueurs abondantes apparaissant au réveil » : SAMBUCUS NIGRA 5CH à 7CH : 3gr x 3-4 fois/j que l’on peut associer à DULCAMARA 5CH bon petit remède de rhume à l’automne ;
ou en formule de drainage respiratoire (associé à IPECA et SENEGA) 3DH à 6DH àà dil : 20 gouttes x 3 fois/j
Contrindications :
par principe de précaution, à défaut d’essai clinique spécifique, la consommation de Sureau n’est pas indiquée chez la femme enceinte ou allaitante, ni chez le jeune enfant.
PHARMACOPEE FRANÇAISE
Liste A (ansm Juillet 2019)
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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3) Articles scientifiques
(classés en ordre chronologique des plus anciens aux plus récents)
en langue anglaise, le Sureau noir est nommé « ELDER » ou « BLACK ELDER »
les fleurs « ELDERFLOWERS », et les baies « ELDERBERRIES »
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