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MORINGA

MORINGA

Moringa oleifera Lam.

syn : Moringa pterygosperma Gaertn.

un Moringa oleifera avec ses gousses
(Photo : César DELNATTE, DEAL Martinique,
INPN Inpn.mnhn.fr)

Noms vernaculaires :

Moringa, Ben Ailé, Noix de Béhen, « Arbre de vie », « Shajna » (en Hindi), « Shigru » (Ayurveda), « Malunggay » (aux Philippines), « Benzolive » (en Créole), « Shiferaw » (en Amharique/ Ethiopie) et « Aleko’ ou « Haleko » (Ethiopie), « Bassi yirini » (en Bambara)...
L’étymologie du mot Moringa vient du Cingalais (langue indo-aryenne parlée à Ceylan) « Morunga »

BOTANIQUE

Famille des Moringaceae

Le Moringa oleifera est un arbre à croissance rapide qui, dans des conditions de culture favorable et un climat chaud, qui peut atteindre rapidement 1 à 2 mètres de hauteur en quelques mois, et 6 à 7 mètres en quelques années. Les vieux Moringa atteignent 10 à 12 mètres.
La racine est renflée comme un gros tubercule.
Les feuilles sont imparipennées, chaque feuille étant composée de plusieurs paires de folioles opposées ovales, et d’une foliole terminale.
Les inflorescences sont groupées en panicules de fleurs blanches ayant 5 sépales vert-pâle, et 5 pétales blancs irréguliers avec 5 étamines avec anthère et 5 staminoïdes (sans anthère)
Les fruits sont des gousses de 30 à 60 cm de long, qui contiennent des graines (d’une dizaine à une trentaine selon la taille de la gousse) ; celles-ci sont entourées par une coque en 3 parties qui protègent une petite amande ronde et blanche de 8 à 10 mm de diamètre.

Il faut compter environ six mois pour pouvoir récolter les premières feuilles, et un an et demi à deux ans pour les premières gousses.
Cultivé dans d’excellentes conditions, le Moringa peut fleurir 2 fois dans l’année. Un seul arbre adulte âgé de plusieurs années peut produire 10.000 à 25.000 graines qui sont une source de protéines et d’huile comestible appelée « Huile de Behen  » ou « Huile de Ben  ».

Le genre Moringa ne compte que 13 espèces :
Moringa oleifera Lam. est l’espèce la plus répandue en Inde, en Afrique, et en Amérique du Sud, et de loin l’arbre le plus utilisé au point de vue nutritionnel et médicinal.
Moringa arborea est indigène au Kenya,
Moringa rivea en Ethiopie et au Kenya
Moringa borziana en Somalie et au Kenya
Moringa pygmaea en Somalie
Moringa longituba en Somalie, Ethiopie et Kenya
Moringa stenopetala en Ethiopie et au Kenya
Moringa ruspoliana en Ethiopie
Moringa ovalifolia en Angola et en Namibie
Moringa drouhardii à Madagascar
Moringa hildebrandi à Madagascar
Moringa peregrina près de la Mer Rouge et dans la Corne de l’Afrique
Moringa concanensis en Inde (LEONE, 2015).

un jeune plant de Moringa oleifera
Association "Arbre de Vie"
(merci-arbredevie.org)

HABITAT

Le Moringa oleifera est un arbre qui pousse dans toute la zone tropicale et subtropicale : principalement dans le continent indien depuis les pentes de l’Himalaya jusqu’à Ceylan ; également dans le Sud-Est asiatique et en Indonésie ; dans toute l’Afrique tropicale ; et en Amérique du Sud.
Il a besoin de chaleur (d’une température entre 18° et 30 °) et de pluies qui le font grandir rapidement, mais il peut supporter des périodes de sécheresse. Par contre, il est gélif, et ne croîtra pas en pays au climat froid.
L’Inde est le principal pays producteur de feuilles, de graines, et d’huile de Moringa oleifera, surtout dans l’Andhra Pradesh, dans le Karnataka, et dans le Tamil Nadu.
Du fait d’une demande croissante de la plante comme complément alimentaire, des cultures existent aussi dans d’autres pays (en Tunisie, aux Caraïbes, en Argentine...)
Toutes les autres espèces de Moringa précédemment citées, dans les différents pays tropicaux ou subtropicaux où ils poussent (Kenya, Ethiopie, Namibie, Inde, Pakistan...), sont également utilisées par les populations locales à des fins « multi-usages » (KUMAR, 2019).

USAGE MEDICINAL

1) Historique et usages traditionnels

Bernard BOULLARD a recensé les principaux usages du Moringa oleifera en Ethnomédecine :
« En Inde, ses racines constituent une drogue aux usages multiples : en cas d’épilepsie ou de paralysie, d’affections nerveuses ou d’hystérie, de troubles cardiaques et circulatoires, de spasmes intestinaux. Ces mêmes racines, ou l’écorce des tiges, savent calmer les fièvres, soigner les aphtes ou la lèpre.
Cette plante est fort utilisée en médecine traditionnelle africaine. Bornons-nous à rappeler ici qu’elle est appréciée :
 au Nigeria, (racines et écorce de la tige) comme anti-scorbutique et pour apaiser les irritations ;
 au Sénégal, (racines, feuilles ou inflorescences, selon les cas) pour soulager les bronchites, les céphalées, les névralgies ;
 au Mali, (racines) contre les affections nasales ; (écorce) en qualité d’apéritive et de digestive ; (feuilles) contre les abcès, l’arthrose, les douleurs liées aux entorses, des maux d’yeux et les rhumatismes ; (gomme) astringente ;
 à Madagascar, (écorce) en qualité d’antiasthmatique, de diurétique, de fébrifuge.
Aux Antilles, écorces et feuilles ou fruits, sont dits antispasmodiques et les semences jouent pleinement le rôle purgatif souligné précédemment. »
(BOULLARD, 2001).

En réalité, le Moringa fait partie des arbres médicinaux connus et prescrits par la Médecine Ayurvédique depuis des siècles. Il est mentionné dans des ouvrages comme le Chakradatta (rédigé par le praticien Chakrapanidatta vers 1050 de notre ère) et le Bhavaprakasha Samhita (écrit par Bhavamisra au 15° siècle) (RAMACHANDRAN, 1980).

Dans le Kerala, dans l’Inde du Sud, sur 102 espèces de plantes utilisées par les tradipraticiens, le Moringa figure parmi les premiers remèdes auxquels il est fait appel (YABESH, 2014).
Et dans le Tamil Nadu (toujours dans l’Inde du Sud), sur 139 plantes recensées auprès des tradipraticiens, pour traiter 142 maladies, les plantes les plus employées sont : Cynodon dactylon, Azadirachta indica, Ocimum tenuiflorum, Moringa oleifera, Coriandrum sativum, Abelmoschus esculentus, Acalypha indica, et Hibiscus rosa-sinensis (SIVASANKARI, 2014).

Les connaissances ethnobotaniques de plusieurs peuples vivant au Nigeria ont été recueillies. L’arbre est appelé « Gbogbonise » par les Yoruba, ce qui signifie littéralement « Multi-usages » ; « Okochi egbu » en langue Igbo signifie « L’arbre qui ne meurt pas pendant la saison sèche ». Le Moringa est encore appelé « Zollaga » par les Hausa, une des principales ethnies à l’utiliser. Sept catégories d’usages ont été répertoriés : surtout pour la nourriture, et la médecine ; également pour la purification de l’eau ; comme fourrage pour les animaux ; pour édifier des clôtures ; comme combustible ; et comme colle. Les principales maladies pour lesquelles ces peuples ont recours au Moringa sont : la malaria, la fièvre typhoïde, l’arthrite, les gonflements (inflammations), les plaies, le diabète, l’hypertension, et pour améliorer leur résistance immunitaire (prévention des infections) (POPOOLA, 2013).

D’une autre enquête menée au Nigeria chez les populations, il en ressort que le Moringa est réellement une grande plante ethno-médicinale ; les feuilles surtout, couramment utilisées dans l’alimentation comme légumes, dans des soupes, en salade ; on l’utilise pour des raisons médicales dans la fièvre (78,7% des cas), dans des infections d’oreille (71,8% des cas), pour abaisser la glycémie chez les diabétiques (65,2% des cas), et comme hypotenseur dans l’hypertension artérielle (64,7% des cas). Les racines, très tubéreuses, sont également utilisées (STEVENS, 2013).

Le Moringa stenopetala est aussi un arbre que les peuples du Nord-Est de l’Afrique ont utilisé en Ethnomédecine. Ses feuilles sont un végétal très important dans l’alimentation des peuples du Sud de l’Ethiopie : les tribus Konso, Gofa, Burji, Gamo... en consomme régulièrement au cours de l’année, mais elles sont une ressource alimentaire précieuse en fin de saison sèche quand les légumes manquent. L’huile des graines est utilisée en salade, ou cuisinée car elle a une meilleure stabilité à l’oxydation que celle du Moringa oleifera. La décoction de feuilles sert à ces peuples pour traiter la malaria, les douleurs d’estomac, et la leishmaniose (ABUYE, 2003) (SEIFU, 2014).

Les peuples de la Vallée de l’Omo (en Ethiopie) utilisent les racines pour purifier l’eau saumâtre. Et les Turkana du Nord du Kenya utilisent les feuilles infusées comme remède à la lèpre (DEMEULENAERE, 2001).

2) Composition & Pharmacologie

Le Moringa (Moringa oleifera) est un arbre d’une grande valeur nutritionnelle et thérapeutique. Sa composition est d’une grande richesse en minéraux, vitamines, protéines dont des acides aminés, et une variété de composés phénoliques. Toutes ses parties (racines, tiges et feuilles, fleurs, et graines) sont médicinales (ANWAR, 2007).
Des études nutritionnelles sur les ressources locales en céréales, légumes, plantes... utilisées par des populations vulnérables au Kenya, montrent que ces aliments localement disponibles, et de faible coût, sont la solution à la faim et à la malnutrition (KUNYANGA, 2013).
Le Moringa, que l’on a qualifié d’ « Arbre miraculeux », fait partie de ces ressources localement disponibles.

Depuis une vingtaine d’années, sa composition a été très étudiée, tant au niveau de ses feuilles (RAGASA, 2015) qu’au niveau de ses graines (RAGASA, 2016)...
 Il contient des minéraux :
Calcium, Magnésium, Potassium, Soufre, et Phosphore, ainsi que des métaux : Sélénium, Fer, Zinc, Cuivre.
 et des Vitamines (MOYO, 2011) :
. Vitamine C : surtout dans les feuilles fraîches, environ 200mg/100g quantité supérieur à celle dans les oranges) ; elle s’oxyde à l’air, et son taux décroît au séchage, d’où l’intérêt de consommer principalement les feuilles fraiches écrasées
. de la Vitamine A, ou plutôt de la pro-vitamine A : le β -Carotène à un taux d’environ 20-40mg/100g, ce qui est supérieur au taux dans la carotte ou l’abricot ; et en Caroténoïdes : E-Lutéoxanthine, 13-Z-Lutéine, E-Zéaxanthine
. et une grande richesse en Vitamines B : B1 ou Thiamine, B2 ou Riboflavine ; et B3 ou Niacine (GIRIJA, 1982)
ainsi qu’en Folates (ou Vitamine B9)
. et de la Vitamine E (α-Tocophérol)

 un taux élevé de protéines (environ 25-27g/100g de feuilles séchées) et jusqu’à 30,3g/100g chez une variété sud-africaine, dont 19 acides aminés (sur les 22 ) ce qui est exceptionnel, et constitue un des apports nutritionnels les plus essentiels en situation de malnutrition (MOYO, 2011)
Un taux de 28,7% de protéines est retrouvé dans la poudre de feuilles (avec 7,1% de lipides, et 44,4% d’hydrates de carbones (TEIXEIRA, 2014).

 des Acides Gras dont la majorité sont des AG polyinsaturés : le principal est l’acide Linolénique (un ω-3, au taux de 49% à 59%), suivi de l’acide Linoléique (un ω-6, au taux de 6% à 13%) ; présent aussi un AG saturé à un taux relativement faible : l’acide Palmitique (16% à 18%) (SAINI, 2016).
D’autres cultivars peuvent contenir des taux différents : le principal :
l’acide α-linolénique (44,5%) suivi de l’acide Heneicosanoïque (14,4%) puis de l’acide γ-linolénique (0,20%) ; enfin de l’acide palmitique en très petite quantité (0,17%), et de l’acide caprique à l’état de trace (0,07%) (MOYO, 2011).
Chez des cultivars poussant en Argentine dans une région aride, le principal AG extrait de l’huile de graines était un AG mono-insaturé : l’acide oléique (un ω-9) avec des taux dépassant 70% (AYERZA, 2011).

 des Tanins condensés (3,2%)

 des Flavonoïdes : chez des Moringa africains du Ghana, Sénégal et Zambie, ont été isolés une douzaine de Flavonoïdes principaux (COPPIN, 2013) : qui sont des composés osidiques greffés sur des aglycones (qui sont des flavonols) à savoir :
. la Myricétine
. la Quercétine
. le Kaempférol
. l’Isorhamnétine
dont les dérivés osidiques sont des Glucosides, des Malonylglucosides, ou des Rutinosides.
Le taux de ces flavonoïdes varie selon les variétés de Moringas, leurs biotopes, et selon la saison, entre 0,18% et 1,64% par rapport à la plante sèche.

 des Acides Phénoliques :
. l’acide gallique
. l’acide chlorogénique
. l’acide caféique
. l’acide coumarique
. l’acide élagique
. l’acide férulique
Ceux-ci sont de puissants anti-oxydants, anti-radicalaires, ils inhibent la peroxydation des lipides (SINGH, 2009).

 Dans la farine de graines de Moringa oleifera, les 10 composés phénoliques principaux isolés sont responsables de propriétés anti-oxydantes et antibactériennes. Parmi eux, on retrouve les acides phénoliques...
acide gallique
acide p-coumarique
acide férulique
acide caféique
acide protocatéchuique
acide cinnamique
Catéchine
Vanilline
Quercétine (GOVARDHAN SINGH, 2013)

 des Glucosinolates, qui sont des métabolites secondaires des glucosides de thio-oxime-O-sulfates. Le principal d’entre eux, isolé en grande quantité dans les graines, et présent dans les feuilles et l’écorce, est le 4-O-( α-L-rhamnopyranosyloxy)-benzyl glucosinate (encore appelé Glucomoringine) ; il possède 3 isomères (BENNETT, 2003) (AMAGLO, 2010).
L’autre est le 4-Hydroxybenzylglucosinolate (encore appelé Sinalbine).
et dans la racine, c’est le Benzylglucosinolate (ou Glucotropaeoline).
Ils sont proches de ceux isolés des crucifères (choux, brocolis).
Les glucosinolates sont hydrolysés par l’enzyme myrosinase en produits de dégradation comme les isothiocyanates (ITC), qui eux-mêmes sont catabolisés en dérivés : Nitrile, Thiocarbamate et Carbamate (AMAGLO, 2010). Ainsi, la Glucomoringine est hydrolysée en Moringine (une ITC) qui inhibe de façon beaucoup plus forte que le Sulforaphane le Facteur Nucléaire NF-kB, et qui entraine l’apoptose des cellules cancéreuses par la voie des capsases. La Moringine, extraite des semences du Moringa, a des propriétés anti-inflammatoires, immunitaires, et anticancéreuses (MICHL, 2016).

Glucosinolates et Isothiocyanates ont été très étudiés, car ils ont des actions remarquables sur la santé : comme le Sulforaphane contenu dans les brocolis, ils sont protecteurs vis-à-vis de la cancérogenèse, des maladies cardio-vasculaires, et des maladies neurologiques dégénératives (DINKOVA-KOSTOVA, 2012).
Ils ont un rôle « neutraceutique » c’est-à-dire que les aliments qui les contiennent (comme le Moringa ou des Brassicacées comme les choux) ont un effet bénéfique pour la santé ; en l’occurrence, ils sont préventifs du processus de cancérogenèse (PRAKASH, 2012).
Ils réduisent le surpoids lié à l’insulino-résistance, et freine la néoglucogenèse hépatique, in vivo chez la souris (WATERMAN, 2015).

Parmi les dérivés, il y a les Benzylnitriles :
. Niazirine
. Niazirinine
. Niazimine
. Niazinine
. Niazicine
. et Niaziminine (AMAGLO, 2010).

 des Alcaloïdes en petite quantité, qui sont des amines nitrogènes.
Ont été identifiés :
. le Rhamnopyranosyl vincosamide qui a des propriétés cardioprotectrices ; expérimenté chez le rat cardio-intoxiqué, cet alcaloïde prévient la libération des enzymes témoins d’une souffrance myocardique, et prévient la nécrose myocardique (PANDA, 2013).
. le Macumoside A et B
. la Spirochine, identifiée dans la racine, est un paralysant

 des Saponines : où un aglycone qui est une génine est liée à un glucoside. Certaines saponines sont hémolytiques ; d’autres ont des propriétés anti-cancéreuses (sur les glioblastomes) (TIAN, 2013).

Les graines contenues dans les gousses renferment 30% à 40% d’une huile appelée « Huile de Behen  » ou « Huile de Ben  ».
Plus précisément, les graines renferment 36,7% d’huile, 31,4% de protéines, et 18,4% d’hydrates de carbone.
Cette huile est très intéressante du fait de sa composition en acides gras :
. majoritairement des Acides gras mono-insaturés, jusqu’à 76,73% au sein desquels l’acide oléique représente 73,57% des AG totaux ; sont présents aussi de l’acide gadoléique et de l’acide palmitoléique.
. suivis par les Acides gras saturés (21,18%) dont le principal est l’acide palmitique, suivi par les acides béhénique, stéarique, lignocérique, myristique, margaritique, et caprylique.
. enfin, en faible quantité, des Acides poly-insaturés (1,18%) qui sont l’acide linoléique (0,76%) et l’acide linolénique (0,46%).
Cet apport majoritaire en AG mono-insaturés, avec un profil d’huile « oléique », et un bon rapport Mono-insaturés/Saturés en faveur d’une bonne protection cardio-vasculaire, rapproche l’Huile de Ben de l’Huile d’Olive (LEONE, 2016).
Ajoutons que cette huile contient, outre les AG, des stérols dont les principaux sont :
. le β-Sitostérol 47,17%
. le Stigmastérol 19,26%
. le Campestérol 17,84%
. le delta 5-Avénastérol 8,04% (LEONE, 2016).

Une Huile Essentielle (HE) est obtenue par hydrodistillation de feuilles ; sur des Moringas cultivés au Mozambique, les principaux composants isolés étaient :
Hexacosane 13,9%
Pentacosane 13,3%
Heptacopsane 11,4%
Nonacosane 10,5%
Octacosane 10,0%
Tetracosane 9,7%
Tricosane 8,1%
Docosane 6,8%
Heneicosane 1,9% (MARRUFO, 2013).

Fleurs de Moringa

Les RECHERCHES PHARMACOLOGIQUES
ont confirmé un grand nombre de propriétés coïncidant avec les pathologies pour lesquelles le Moringa est traditionnellement utilisé. (LEONE, 2015) (PAIKRA, 2017) (BRILHANTE, 2017) (KOU, 2018)...
Tout d’abord, le Moringa possède un spectre anti-infectieux, antibactérien et antifongique, assez exceptionnel :
Il est actif sur les bactéries Gram + (Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis), et sur les bactéries Gram - (Enterobacter aerogenes, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhi, Yersinia enterocolitica, Klebsiella pneumoniae) (SINGH, 2013) et (ARORA, 2014).
Plusieurs substances concourent aux propriétés antibactériennes de la plante, en particulier la Ptérygospermine ; mais pas seulement :
L’Athonine, présente dans les graines, est bactéricide sur le Vibrio cholerae, l’agent du choléra (SOFOWORA, 2010).

Des extraits de graines de Moringa sont bactéricides à la concentration de 32 μ/ml sur plusieurs dizaines de souches de Vibrios de milieux marins qui posent des problèmes d’infestation dans l’aquaculture. La fraction active est celle qui contient les Thiocarbamates dont la Niazirine et la Niazirinine. Celles-ci sont actives y compris sur des Vibrios porteurs de facteurs de virulences (exoenzymes, ou facteurs hémolytiques) ou devenus multirésistants aux antibiotiques, dont des résistances croisées aux β-lactames (ALBUQUERQUE COSTA, 2017).

Certaines bactéries ont la capacité de s’entourer, dans un milieu hostile, d’un biofilm, qui est un amas de polymères leur assurant une protection contre vis-à-vis d’autres bactéries, d’enzymes, ou de substances antibiotiques. De même, certains agents mycosiques, notamment le genre Candida, a la faculté de se protéger par un biofilm fongique à travers la matrice duquel les médicaments antifongiques pénètrent difficilement.
On s’est aperçu que certains composés phénoliques, comme l’acide élagique, pouvait attaquer et déstructurer ces biofilms. Une étude vient de montrer que des flavonoïdes extraits des enveloppes de graines de Moringa oleifera pouvaient inhiber la croissance de Staphylococcus aureus et de Pseudomonas aeruginosa possédant des biofilms, bactéries redoutables en pathologie humaine (88% d’inhibition en 24H d’incubation). Ils inhibent aussi la croissance du Candida albicans porteur d’un biofilm, un agent mycosique ubiquitaire. Ces flavonoïdes du Moringa ont donc des propriétés « antibiofilm  » bactérien et fongique (ONSARE, 2015).
Une lectine des graines de Moringa, soluble dans l’eau, a été également découverte capable d’empêcher la formation du biofilm bactérien chez Serratia marcescens et Bacillus sp. (dont Bacillus subtilis). A haute dose, elle peut s’avérer antibactérienne, malgré un biofilm déjà formé ; et elle entrave l’adhérence du Bacillus subtilis (MOURA, 2017).

En outre, le Moringa est antifongique à la fois sur les agents mycosiques comme Candida albicans et Aspergillus fumigatus (RATSHILIVHA, 2014) que sur les Dermatophtes comme Trichophytons rubrum et mentagrophytes, l’Epidermophyton flocosum, et le Microsporum canis ; l’extrait de feuilles ou l’huile essentielle de graines pourrait trouver une application thérapeutique dans ces mycoses à dermatophytes (CHUANG, 2007).

Une étude clinique a été conduite à Varanasi (Bénarès en Inde) chez 30 patients ayant des infections urinaires depuis plusieurs années, répartis en 2 groupes de 15 personnes : le Groupe A traité par de l’écorce de Moringa oleifera : une décoction de 15g. d’écorce en poudre dans 100ml d’eau x 2 fois par jour, pendant 3 semaines ; versus le Groupe B traité conventionnellement par antibiothérapie (Lévofloxacine) pendant 7 jours, puis poursuivie pendant les 15 jours suivants. Tous les patients eurent ensuite un suivi pendant deux mois.
Les résultats furent très concluants :
Groupe : guérison amélioration inchangé rechute
A Moringa 66,67% 13,33% 13,33% 6,67%
B Antibiotique 46,67% 26,66% 6,67% 20%
La tolérance du traitement par Moringa fut excellente.
Cette étude valide l’intérêt de l’écorce du Moringa dans les infections urinaires aiguës ou récidivantes, qui posent actuellement un gros problème de résistance des antibiotiques prescrits aux germes couramment responsables de ce type d’infection ; qui sont dues à E. Coli dans 80% des cas, suivi par Proteus vulgaris, Pseudomonas aeruginosa, Enterobacter aerogenes, et quelquefois par du Staphylococcus aureus sur calculs ou matériel étranger (sonde urinaire). Dans cette étude, les germes isolés préalablement chez les patients qui furent traité par le Moringa, était : E. Coli (60%), Klebsiella pneumoniae (20%) Proteus mirabilis 6,67%) et Streptococcus faecalis (6,67%) (MAURYA, 2014).

L’écorce de Moringa aurait encore une action anti-lithiasique urinaire. Chez des rats dans la vessie desquels a été implanté un corps étranger en zinc servant de support à l’agrégation d’une urolithiase, l’administration orale d’un extrait aqueux d’écorce de Moringa oleifera inhibe et réduit la formation lithiasique (VIJALAYALAKSHMI, 2010).

L’expérimentation animale a permis de relever pour le Moringa des propriétés : antioxydante, anti-inflammatoire, et analgésique (ADEDAPO, 2015).

Le Moringa renforce l’immunité ; il augmente les leucocytes totaux (polynucléaires neutrophiles et lymphocytes). Un extrait de feuilles, expérimenté sur des rats intoxiqués par du Cadmium, prévient la leucopénie toxique induite par le Cadmium, un métal lourd de plus en plus répandu dans l’environnement, et dont la principale toxicité est hématologique (CHATTERJEE, 2016).

Mais une des propriétés majeures du Moringa est son effet hypoglycémiant dans le diabète.
Au Sénégal, une enquête auprès de 220 patients consultants à l’Hôpital universitaire de Dakar révèle l’importance du recours aux plantes médicinales africaines pour le traitement du diabète. Parmi les 41 plantes utilisées, les 2 principales, les plus fréquemment utilisées, étaient le Moringa oleifera Lam. (65,90%), et le Sclerocarya birrea (A. Rich) Hochst (43,20%) un arbre encore appelé « Marula » dont on consomme la noix (DIEYE, 2008).
30 plantes indiennes connues en Médecines traditionnelles (Ayurvédique, Unani, et Siddha) ont été expérimentées chez des rats rendus diabétiques (par l’Alloxane). Parmi les plus efficaces pour abaisser la glycémie, il y a le Moringa oleifera (avec Eugenia jambolana, le Fenugrec Foenum-graecum...) (KAR, 2003).
Testé sur deux modèles de rats diabétiques, le Moringa abaisse la glycémie dans les 20, 30, 45, 60mn et jusqu’à 120mn après absorption de glucose. Il améliore donc l’intolérance au glucose ; et le Quercétine-3-glucoside pourrait être impliqué dans cet effet (NDONG, 2007).

Un certain nombre d’expérimentations ont par la suite été menées chez l’animal, en particulier chez des rats diabétiques.
Par exemple, un extrait aqueux de feuilles de Moringa, à la posologie de 200mg/kg pendant 21 jours, administré à des rats normaux fait baisser leur glycémie à jeun de 26,7% et après test au glucose de 29,9%. Mais chez les rats diabétiques, la baisse est encore plus nette : de 31,1% chez les rats faiblement diabétiques, de 32,8% chez les rats moyennement diabétiques ; et plus spectaculaire encore chez les rats sévèrement diabétiques, où l’amélioration glycémique à jeun atteint 69,2%, et celle post-prandiale 51,2% (JAISWAL, 2009).
Chez des rats diabétiques, l’administration d’extrait aqueux de Moringa aux posologies croissantes de 100, 200 et 300 mg/kg entraine une baisse glycémique dose-dépendante de 33,29%, 40,69%, et 44,06% respectivement (EDOGA, 2013).
Chez deux types de rats diabétiques, les uns ayant un diabète insulino-résistant (Type 2) et les autres un diabète insulino-déficient (type 1), l’administration d’extrait aqueux de Moringa oleifera réduit à la fois l’hyperglycémie et à la fois l’hyperlipidémie sur ces 2 types de diabète 1 et 2 (DIVI, 2012).

Des souris soumises à un régime fortement supplémenté en gras développent une obésité, une insulino-résistance, et une stéatose hépatique. Lorsqu’on leur co-administre un extrait concentré de Moringa à 5% riche en Isothiocyanates, elles se trouvent protégées de ces complications. Les auteurs en déduisent que les Isothiocyanates du Moringa empêche la néoglucogenèse hépatique, préviennent l’obésité et le gain de poids lié au diabète de type-2 (WATERMAN, 2015).
Les acides caféique et chlorogénique, en inhibant l’ α-amylase et l’ α-glucosidase, enzymes-clés liées au diabète de type 2, sont une explication de l’action antidiabétique des acides phénoliques (OBOH, 2015).

Une étude clinique a été conduite à l’Hôpital universitaire Acharya Nagarjuna à Guntur (en Inde) chez 55 patients diabétiques de type-2 sélectionnés dans la tranche d’âge de 30 à 60 ans ; dont 46 traités en 2 lots sous poudre de feuilles de Moringa oleifera, et d’autre part sous poudre d’Azadirachta indica, en 3 prises par jour, pendant 40 jours ; versus un groupe contrôle de 9 patients non-traités. Le résultat fut une amélioration des glycémies à jeun et des glycémie post-prandiales dans les 2 groupes, avec un avantage pour le Moringa. La glycémie moyenne à jeun est passée de 162 à 117 mg/dL et celle post-prandiale de 219 à 163 mg/dL ce qui est très significatif. De plus, fut observée une amélioration franche du bilan lipidique : en ce qui concerne le Groupe Moringa : une baisse moyenne du Cholestérol total de 261 à 224 mg/dL, des Triglycérides de 130 à 112 mg/dL ; avec une augmentation favorable du HDL de 57 à 62 mg/dL, et une baisse du LDL de 171 à 122 mg/dL (KUMARI, 2010).

Une autre étude clinique menée dans une Clinique de Madurai, en Inde, a sélectionné 60 patients diabétiques de type-2, âgés de 40 - 58 ans, qui étaient traités par la Sulfonylurea (Note : en France, les Sulfamides hypoglycémiants de type « Sulfonylurée » sont le Glipizide (GLIBENESE ®), le Gliclazide (DIAMICRON ®), et le Glibenclamide (DAONIL ® et HEMIDAONIL ®). Dans cette étude, les patients ont été répartis en 2 groupes : le Groupe expérimental recevant 2 comprimés quotidiens de feuilles vertes déshydratées de Moringa pendant 90 jours ; l’autre groupe poursuivant le traitement antérieur allopathique par Sulfonylurea. Les 2 groupes étaient mis simultanément à un régime hypocalorique de 1500 à 1800 kcal.
Au terme des 3 mois de traitement, le Groupe sous Moringa a vu passer la moyenne des glycémies post-prandiales initiales de 2IO mg/dL à 191 le 1° mois, 174 le 2° mois, puis 150 à la fin du 3° mois (versus dans le groupe contrôle 179mg/dL initial, 169 le 1° mois, 167 le 2° mois, et 163 le 3° mois). Le suivi de l’Hémoglobine glycosylée (ou « glyquée) » a vu s’abaisser sa valeur dans le Groupe Moringa de 7,81 à 7,40 (tandis que dans le Groupe témoins, elle restait stable sous traitement, passant de 7,38 à 7,36). Les auteurs concluaient en l’efficacité antidiabétique des feuilles de Moringa (GIRIDHARI, 2011).

Très récemment, une petite étude clinique a été conduite dans le Camp de réfugiés Sahrawi de Smara (province de Tindouf, dans l’extrême sud-ouest algérien) sur 30 personnes diabétiques de type 2, traitées par anti-diabétiques oraux. Dans les camps de réfugiés du Sahara occidental l’alimentation est entièrement tributaire de l’aide internationale ; et les rations distribuées s’avèrent trop riches en sucres raffinés, ce qui explique l’augmentation pathologique de diabètes de type 2 et d’obésité de plus en plus importante ! L’intérêt de cette étude était de tester l’adjonction aux repas riches en hydrate de carbone (souvent du riz) de poudre de feuilles de Moringa fabriquée localement au Camp de Rabouni où a été créé un Centre Agricole avec des plantations de cet arbre. L’avantage était aussi de supplémenter la ration protéique, puisque cette poudre analysée contient près de 31% de protéines. Au final, 27 patients diabétiques ont été retenus (dont 17 supplémentées en Moringa, et 10 non-supplémentées, comme diabétiques-témoins) et 10 personnes non-malades. Un problème récurrent est la bonne dose de poudre de Moringa, car d’autres études ont montré une mauvaise acceptabilité de la poudre à doses trop élevées (supérieures à 30g) du fait d’un goût amer de la plante. Ici, la dose suffisante mais tolérable de 20g a été retenue. Le Moringa était incorporé dans les plats traditionnels sarahouis (viande de chameau au riz blanc, avec oignons, carottes, ail et tomates, cuisinés à l’huile de tournesol). 20g de poudre de Moringa incorporée à une portion de 240g de « rice camel » représentait donc 8% du plat, ce qui a été évalué comme acceptable. Les glycémies post-prandiales ont été dosées pendant les 3 heures suivant le début du repas, à 30, 60, 90, 120, 150 et 180mn. Toutes les glycémies post-prandiales des patients du groupe expérimental traité à la poudre de feuilles de Moringa ont été abaissées en moyenne de 30mg/dL (soit 0,3g/L). Cette baisse favorable est expliquée principalement par une propriété inhibitrice de l’ α-amylase, une enzyme-clé de la digestion qui dégrade les hydrates de carbone en glucose. Le Moringa freine donc l’absorption du glucose au niveau intestinal, qui se produit plus lentement (LEONE, 2018).

Le Moringa était traditionnellement utilisée aussi dans les populations indiennes pour traiter les excès de cholestérol et l’obésité.
Une expérimentation animale consiste, chez des rats soumis à un régime hyper-gras avec hypercholestérolémie, à les traiter avec un extrait de feuilles crues de Moringa. On assiste à une baisse du taux de cholestérol de 14,35%. Parallèlement, est notée une augmentation de la Sérum-Albumine de 15,22% (GHASI, 2000).
Une autre étude animale, chez des rats rendus hyperlipidémiques par un régime hyper-gras, montre que sous traitement par extrait de Moringa, à posologies de 150mg/kg, 300mg/kg, et 600mg/kg, est obtenue une amélioration remarquable du bilan lipidique, à dose-dépendante, avec baisse du Cholestérol total et du LDL-cholestérol, et une augmentation (favorable) du HDL-cholestérol :(chiffres arrondis, sans décimales) :
extrait de Moringa contrôle 150mg/kg 300mg/kg 600mg/kg
Cholestérol total : 196 183 142 121
LDL 116 105 61 38
HDL 40 41 47 51
Index athérogénicité 3,87 3,51 2,01 1,38
De ce fait, l’index d’athérogénicité qui évalue le risque d’artériosclérose est nettement amélioré, quasiment divisé par 3 (JAIN, 2010) (MBIKAY, 2012).

Une étude clinique en Inde a fait tester des comprimés de feuilles de Moringa déshydratées dosées à 575mg , à la posologie de 8cp/jour, soit 4,6g/24H, chez 20 patients hypercholestérolémiques, comparés à 20 autres patients hypercholestérolémiques dans les mêmes valeurs mais non-traités. Le traitement était fait pendant 50 jours. Le Moringa a eu un impact positif sur le bilan lipidique, toutefois modeste : le LDL baissant légèrement de 111 à 109 mg/dl ; les cholestérols non-HDL d’avantage de 149 à 143 mg/dl ; l’ HDL augmenté (favorablement) de 38 à 40 mg/dl ; ce qui fait que le rapport LDL/HDL était amélioré passant de 3,27 à 2,99, et le rapport Cholestérol Total/ HDL considéré comme un index d’athérogénicité étant amélioré de 4,58 à 4,28 (NAMBIAR, 2010).

Les Glucosinolates sont extraits facilement par infusion aqueuse des feuilles du Moringa ; ils sont ensuite hydrolysé par l’enzyme Myrosinase en 4 Isothiocyanates (ITCs) qui s’avèrent stables (comparativement aux ITCs des Brassicacées qui sont instables et volatiles). Ils ont des propriétés anti-inflammatoires en réduisant la production du NO, en diminuant l’expression du iNOS et de l’Interleukine IL-1β , et en diminuant les marqueurs inflammatoires des macrophages. C’est pourquoi, en fonction de ces données, les Isothiocyanates du Moringa sont pressentis pour freiner les processus inflammatoires co-existant, à bas bruit, dans un certains nombre de maladies chroniques (dont le diabète lié à l’obésité avec insulino-résistance, et la cancérogenèse...) (WATERMAN, 2014).

Par son action générale anti-oxydante sur les parenchymes, par son action métabolique sur les dyslipidémies et comme antidiabétique, ainsi que par l’action anti-inflammatoire de la Quercétine et des acides phénoliques, le Moringa est un protecteur contre les maladies chroniques. Il prévient les complications métaboliques associées à l’obésité, l’athérosclérose, la cancérogenèse...(VERGARA-JIMENEZ, 2017).

L’ extrait méthanolique de feuilles de Moringa augmente les immunoglobulines chez la souris infectée par Pasteurella multocida, et en réduit la mortalité. Il atténue la neutropénie induite par le Cyclophosphamide (ou ENDOXAN ®), et augmente l’adhésion des polynucléaires neutrophiles, et le pouvoir de phagocytose (SUDHA, 2010).
L’ extrait alcoolique et hydroalcoolique de feuilles de Moringa, dans les mêmes tests, confirment que le Moringa est un immunostimulant cellulaire et humoral (BANJI, 2012).

L’extrait éthanolique de feuilles de Moringa à des doses de 125, 250, et 500mg/kg administré pendant 15 jours, et suivi de l’administration de Cyclophosphamide (ENDOXAN ®) pendant 3 jours, limite la leuconeutropénie induite. Il augmente la numération des globules blancs, le poids du thymus et de la rate (organes hématopoïétiques) (GUPTA, 2010).

L’infusion de graines de Moringa manifeste plusieurs propriétés, parmi lesquelles : un effet anti-inflammatoire (au test de l’oedème induit par le caragénane), un effet diurétique à dose de 1000mg/kg, et un effet antispasmodique sur les contractions du duodénum induites chez l’animal par l’acétylcholine (CACERES, 1992).
Cet effet antispasmodique a été confirmé (en expérimentation animale) (GILANI, 1994).

La médecine Ayurvédique indiquait le Moringa pour renforcer le système nerveux, et traiter des paralysies. C’est pourquoi, un extrait de Moringa oleifera a été expérimenté sur des cultures cellulaires de neurones hippocampaux. Il y déclenche les premiers stades de différentiation neuronale, augmente la longueur des axones et la croissance des dendrites. En outre, il prolonge la survie neuronale en protégeant contre la mort cellulaire naturelle (HANNAN, 2014).
Le Moringa pourrait améliorer la dépression. En effet, une expérimentation a été faite sur plusieurs lots de souris, les unes traitées par du Moringa aux posologies respectives de 100mg/kg et 200mg/kg ; d’autres traitées par association des mêmes doses de Moringa à 10mg de Fluoxétine (un antidépresseur de la famille des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ou IRS). L’évaluation comportementale a été jugée par les 3 tests de dépression (nage forcée, suspension par la queue, et activité locomotrice). Une amélioration comportementale a été observée sous Moringa, mais encore d’avantage sous association Moringa + IRS. Le Moringa pourrait donc améliorer des syndromes dépressifs en potentialisant de petites doses de sérotoninergiques ou d’IRS (KAUR, 2015).
Toujours au niveau neurologique : l’Aluminium est connu comme l’une des causes de neuro-dégénérescence. Chez des rats à qui l’on administre du Chlorure d’Aluminium (AL CL3) à la dose de 100mg/kg pendant 30 jours, l’histologie retrouve une atrophie des neurones du cortex temporal, et des anomalies du noyau et avec perte des corps de Nissi (réticulum endoplasmique) ; troubles de la cyto-architecture n’existant pas chez les rats témoins. Ces anomalies neuronales sont moins importantes lorsque, en même temps que l’intoxication à l’Aluminium, un traitement par du Moringa 300mg/kg est instauré. Si la transposition peut se faire à l’homme, le Moringa pourrait être un protecteur neuronal dans l’intoxication chronique à l’Aluminium, omniprésent dans notre environnement (eau de boisson, topiques, cosmétiques, vaccins...) (EKONG, 2017).

Dans un modèle d’AVC ischémique chez le rat, des posologies de 100, 200 et 400 mg/kg de Moringa sont administrées pendant les 2 semaines précédant l’occlusion artérielle et pendant les 3 semaines suivantes. Même aux posologies les plus faibles, le Moringa réduit l’aire ischémiée au niveau cortical et sous-cortical ; et aux doses les plus fortes, il protège le striatum et l’hippocampe, principalement en réduisant le stress oxydatif (KIRISATTAYAKUL, 2013).
Dans un autre modèle de neuro-dégénérescence, toujours chez le rat, l’administration de doses de 100, 200 et 400mg/kg freine la perte de mémoire spatiale, ainsi que la dégénérescence corticale et hippocampique. Le mécanisme protecteur pourrait être une réduction du stress oxydatif et une amélioration de la fonction cholinergique cérébrale (SUTALANGKA, 2013).

Les composants purs, isolés du Moringa : Niazinine A et B, Niazimicine, et Niaziminine A et B ont un effet hypotenseur et bradycardisant (GILANI, 1994).
Les gousses de Moringa, aussi bien les gousses elles-mêmes que les graines qu’elles contiennent, ont des propriétés hypotensives. Le fractionnement aboutit à identifier les glucosides Isothiocyanates et les Thiocarbamates comme responsables de cette action (FAIZI, 1994).
Chez des rats spontanément hypertendus, des extraits aqueux de feuilles de Moringa administrés quotidiennement de façon durable pendant 6 semaines provoquent une baisse significative de la pression systolique (KAJIHARA, 2008).
La Moringine et la Moringinine ont des propriétés proches de l’Ephédrine (un analeptique cardio-respiratoire) ; ils sont cardiotoniques , mais à fortes doses, provoquent une défaillance du système sympathique . La Spirochine, un alcaloïde, à la concentration d’1/1000 augmente les contractions du myocarde et la fréquence cardiaque ; mais à forte posologie, entraîne une paralysie du nerf vague (SOFOWORA ).
Chez le même modèle de rats spontanément hypertendus, l’administration orale de poudre de graines de Moringa (à 750mg/ jour) pendant 8 semaines, ne retrouve pas de baisse tensionnelle, mais réduit le rythme cardiaque nocturne. Et surtout, l’étude en échocardiographie trouve une amélioration de la fonction diastolique, une réduction de l’épaisseur de la paroi antérieure du ventricule gauche, et une régression de la fibrose de de ce ventricule. Le Moringa possède donc un effet cardioprotecteur contre l’hypertrophie ventriculaire gauche dans l’hypertension artérielle. Cet effet est associé à une augmentation de l’expression du PPAR-α et -δ (RANDRIAMBOAVONJY, 2016).

Les plantes riches en flavonoïdes et en composés phénoliques ont, en général, un pouvoir anti-oxydant qui est protecteur des muqueuses digestives. C’est le cas du Moringa, où l’administration orale de feuilles assure, chez le rat, une gastro-protection contre le risque d’ulcère sous Aspirine et sous alcool, à dose-dépendante. Le taux de Superoxyde Dismutase (SOD) est augmenté dans le mucus gastrique. En exposition à l’Aspirine, à la posologie maximale de Moringa de 500mg/kg, l’index ulcéreux tombe à 2,1 mm2/rat, proche de 1,5 mm2/rat sous Ranitidine (un anti-H2 de référence), ce qui correspond à une protection évaluée à 90,14% versus 92,95% sous Ranitidine. Et en exposition à l’alcool, à la posologie maximale de Moringa de 500 mg/kg, l’index ulcéreux tombe à 3,2 mm2/rat comparable à celui de 2,1 mm2/rat sous Ranitidine, ce qui correspond à une protection évaluée à 82,12% versus 88,28% sous Ranitidine (VERMA, 2012).

Trois substances majeures du Moringa : la Moringinine, la Quercétine, et l’Acide Chlorogénique sont anti-oxydants et protecteurs hépatiques contre l’intoxication du foie à l’Allotane (ALI, 2016).
L’Acétaminophène (= Paracétamol) est aussi un médicament dont la marge thérapeutique est faible, et qui entraîne en cas de surdosage une toxicité hépatique aiguë. Administré à la posologie de 3g/kg chez des rats, il provoque une augmentation des transaminases ASAT et ALAT, des phosphatases alcalines (PAL), et des lésions histologiques en relation avec un effondrement du Glutathion. La prescription préalable de Moringa ( à des doses allant de 200 à 800mg/kg) prévient ces troubles d’une façon similaire à la Silymarine (un composant extrait du Chardon-Marie reconnu pour son rôle hépatoprotecteur) ; le Moringa prévient la baisse du Glutathion , ce qui limite la cytolyse hépatique due à l’Acétaminophène (FAKURAZI, 2008).
De même, le Moringa protège le foie, chez le rat, contre l’hépatotoxicité des médicaments antituberculeux (Isoniazide, Rifampicine, Pyrazinamide) ; il prévient l’ascension des transaminases ALAT et ASAT, des phosphatases alcalines et de la bilirubine, comme le fait la Silymarine du Chardon-Marie (PARI, 2002).

Chez des rats mâles et femelles, l’extrait de feuilles de Moringa augmente l’hormone thyroïdienne T4 (Thyroxine) et diminue la T3 (Tri-iodothyronine) d’environ 30%, ce qui serait en faveur d’un freinage de la conversion de T4 en T3. Cet effet antithyroperoxydasique pourrait être utile en cas d’hyperthyroïdie (TAHILIANI, 2000).

Comme les racines de Moringa stenopetala étaient utilisées par des peuples d’Ethiopie pour traiter la Trypanosomiase africaine (dite « Maladie du sommeil »), des tests ont été réalisés sur le Trypanosoma brucei, le parasite de la maladie. In vitro, l’extrait de racines fraîches de M. stenopetala, et celui de feuilles également, sont actifs sur ce parasite (MEKONNEN, 1999)

Propriétés anti-cancéreuses :
Les travaux sur les propriétés anticancéreuses des plantes sont particulièrement nombreux depuis ces vingt dernières années.
Le Moringa fait partie des plus étudiés, tant ses propriétés sont variées, et tout particulièrement un pouvoir antitumoral prometteur.
En effet, la variété de cancers dont la croissance est ralentie par le Moringa est impressionnante :

 In vitro, des cellules cancéreuses humaines, mises en incubation pendant 48H avec un extrait de feuilles de Moringa oleifera, voient leur prolifération inhibée, et leur apoptose (ou mort cellulaire, normalement programmée) se rétablir, avec une fragmentation de leur ADN (SREELATHA, 2011).
 Un extrait aqueux de feuilles de Moringa obtenu par distillation à froid inhibe la croissance de cellules de cancer pulmonaire, et d’autres types cellulaires. Mais il fut constaté de façon imprévue une régulation « vers le bas » d’environ deux fois de plus de 90% des gènes, ce qui correspond à un trouble de la formation de l’ARN ribosomal induit par le Moringa. Si cette faculté d’altérer l’ARN se vérifiait, cela signifierait la capacité pour le Moringa la capacité d’entraver de nombreux types de cancers (JUNG, 2014).
 Le Moringa est cytotoxique sur les cellules du myélome (qui sont des plasmocytomes malins dans la moelle osseuse, sécréteurs d’immunoglobulines monoclonales). Le myélome est encore rarement curable, en dépit de chimiothérapies, et de transplantation médullaire autologue. Parmi plusieurs extraits de feuilles étudiés, l’extrait méthanolique s’avère d’une « efficacité drastique antiproliférative  » sur les cellules myélomateuses, supérieure à celle de Vinca rosea, la Pervenche de Madagascar d’où furent isolées la Vincristine et la Vinblastine toujours utilisés en chimiothérapie. Sa DL50 (ou « dose létale » suffisante pour tuer 50% des cellules) est basse à 0,32 μg/ml (PARVATHY, 2007).
 Les composés Isothiocyanates contenus dans les graines de Moringa ont été reconnus cytotoxiques sur plusieurs types de tumeurs. Le Benzyl Isothiocyanate (BITC) inhibe la prolifération du cancer de l’ovaire (l’un des plus redoutables par sa résistance aux chimiothérapies), en activant les capsases -9 et -3, conduisant à l’apoptose (KALKUTE, 2006).
Et le Phénethyl Isothiocyanate (PEITC) inhibe la croissance du cancer épithélial de l’ovaire, en induisant de la même manière l’apoptose par activation des capsases-9 et -3 (SATYAN, 2006).
 L’extrait aqueux de Moringa, in vitro, provoque la fragmentation de l’ADN et induit l’apoptose des cellules du cancer alvéolaire pulmonaire (qui est un cancer de l’épithélium bronchique, très induit par le tabac et la pollution environnementale) (TILOKE, 2013).
 Le Moringa a une activité antitumorale, in vitro, sur 3 types de cancers du colon testés (PAMOK, 2011).
 Les extraits par eau chaude et éthanol de feuilles de Moringa donnent les meilleurs résultats de cytotoxicité sur des cellules leucémiques de Leucémie aiguë myéloïde (LAM) et de Leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) prélevées chez des patients au Centre National du Cancer du Caire ; ainsi que sur des cellules d’hépatocarcinome (HpG2). Après incubation pendant 24H avec des concentrations croissantes de Moringa, aux concentrations les plus fortes (20 μg), le pourcentage de mort cellulaire atteint 82% pour LAL, 86% pour LAM, et 76% pour HpG2. Des polyphénols diffusant bien dans l’eau chaude et dans l’éthanol sont pressentis responsables de cette action, mais restent à identifier (KHALAFALLA, 2010).
 Des extraits de feuilles et de fruits du moringa ont été testés in vivo chez des souris porteuses de mélanomes. Aux doses de 500mg/kg, le Moringa retarde la vitesse de croissance tumorale, et allonge la durée de survie des animaux (PURWAL, 2010).
 Le Moringa a une activité anti-proliférative in vitro sur les lignées cellulaires d’hépatocarcinome, d’adénocarcinome colo-rectal, et d’adénocarcinome mammaire (CHAROENSIN, 2014).
 L’extrait de feuilles de Moringa oleifera inhibe la croissance de toutes les lignées cellulaires testées de cancer pancréatique. Ce cancer du pancréas est connu comme l’un des plus redoutables, du fait de sa résistance aux chimiothérapies. Or, le Moringa administré conjointement avec le Cisplatine, améliore l’efficacité de cette chimiothérapie (BERKOVICH, 2013).
 Parmi les substances isolées du Moringa auxquelles des propriétés anti-cancéreuses ont pu être attribuées (comme certains polyphénols, et les Isothiocyanates), il y a aussi les Saponines dont certaines sont hémolytiques, et d’autres antitumorales, en particulier sur les glioblastomes (TIAN, 2013).

une feuille de Moringa

3) INDICATIONS THERAPEUTIQUES du MORINGA

Les connaissances traditionnelles sur l’utilisation des différentes parties du Moringa oleifera, augmentées et confortées par les recherches pharmacologiques, permettent d’exposer les indications thérapeutiques de l’arbre :
=> Le Moringa est déjà un arbre de grande valeur nutritive (cf § ci-après « Programmes Nutritionnels »). D’un point de vue médicinal, on peut avoir cours à ses feuilles séchées réduites en poudre pour remédier à un état de dénutrition ; qui est souvent le cas en Afrique chez des nourrissons chétifs n’ayant pas la force de téter, ou lorsque chez la mère, elle-même dénutrie, la lactation est défaillante. C’est encore le cas de nombreux enfants dénutris dans des régions sub-sahariennes soumises à la sécheresse, dont le bétail a été décimé, et les cultures anéanties par l’absence de pluie. La carence protéique et vitaminique peut conduire jusqu’à cet état appelé « Kwashiorkor  » où l’enfant malingre a un visage famélique, les membres grêles, et le ventre gonflé par de l’ascite en rapport avec une hypoprotidémie sévère (taux de protéine bas dans le sang). Le Moringa, par sa richesse en Vitamines et en protéines (dont des acides aminés indispensables), peut « ressusciter » en quelques jours ces nourrissons et leurs mères, et ces enfants. Il se produit une reprise de poids, et très rapidement un meilleur état général.
Le Moringa est indiqué aussi dans tout état de dénutrition en période de famine, d’anorexie avec amaigrissement qui accompagne ou suit une maladie grave, en période de convalescence après une maladie infectieuse, au cours d’une tuberculose, chez un sidéen amaigri, et tout état cachectique ...

=> La plus grande indication médicale du Moringa, après celle de la dénutrition, est le problème métabolique du diabète de type 2, avec insulino-résistance, et tendance à l’obésité. Plusieurs études cliniques humaines ont prouvé son effet dans cette pathologie métabolique, et mis en avant l’immense intérêt de cet arbre. En freinant la néoglucogenèse hépatique et en ralentissant l’absorption du glucose au niveau intestinal, le Moringa abaisse la courbe de l’hyperglycémie post-prandiale.
Elle améliore le bilan lipidique lié au syndrome métabolique, qui est une maladie chronique conduisant à l’athérosclérose. Il réduit le LDL-cholestérol (délétère), augmente le HDL-cholestérol (favorable), et améliore les indices d’athérogénicité que sont les rapports Cholestérol total/HDL et LDL/HDL. Il est donc considéré, surtout en cas d’association de dyslipidémie et de prédiabète ou de diabète de type 2, comme un préventif d’athérosclérose, et donc un préventif de maladies cardiovasculaires.

=> Le Moringa est un apport d’anti-oxydants. Comme d’autres plantes ayant un pouvoir anti-oxydant puissant, il protège les organes et les tissus contre les processus oxydatifs qui entrainent des phénomènes lésionnels. Ainsi est-il indiqué comme protecteur hépatique contre les métaux lourds, les polluants, les médicaments hépatotoxiques comme le Paracétamol et les antituberculeux... Il est protecteur gastrique contre le risque d’ulcère sous Aspirine et sous Alcool. Il est protecteur du système cardiovasculaire, et limiterait même dans le myocarde les territoires ischémiés. Il serait protecteur des fonctions cérébrales dans l’intoxication chronique à l’aluminium (actuellement très répandu dans l’environnement, l’eau de boisson, les crèmes et cosmétiques, les vaccins...), et stimulerait la repousse dendritique et la formation de synapses.

=> Il est légèrement hypotenseur (ou anti-hypertenseur), et plusieurs de ses composants sont cardiotoniques. Il prévient, chez l’animal, l’hypertrophie ventriculaire gauche secondaire à l’hypertension artérielle (propriété non-encore vérifiée chez l’homme).

=> C’est un stimulant immunitaire indiqué dans la prévention des infections, et en cas d’immunodéficience. Il limite la leucopénie induite par le Chloraminophène (ENDOXAN).

=> Le Moringa possède une activité antibactérienne à large spectre, aussi bien sur les Bactéries Gram positif et Gram négatif, ce qui l’indique potentiellement dans des infections variées : ORL, broncho-pulmonaires, génito-urinaires, cutanées... Il est particulièrement indiqué dans les infections urinaires à E. Coli, Proteus mirabilis, Klebsiella pneumoniae, et Enterobacter faecalis ; et sur les cystites récidivantes en dégradant le biofilm des E. Coli, ce qui les empêche d’adhérer aux parois vésicales, et les élimine.
Il est aussi actif sur le choléra.
Et il aurait une action dans la Trypanosomiase africaine (ou Maladie du sommeil) (comme l’Armoise annuelle cf.).
Il est encore antimycosique à large spectre : à la fois sur le Candida albicans, mais aussi sur les dermatophytes (Trichophytons, Microsporum canis...) responsables de mycoses cutanées.

=> Le Moringa est un antispasmodique du tube digestif, utilisable dans divers troubles spasmodiques gastro-intestinaux.

=> Plusieurs de ses composants sont anti-inflammatoires (dont la Quercétine, les Acides phénoliques l’Acide chlorogénique...) et certains analgésiques. Ce qui rend le Moringa utile dans divers pathologies douloureuses : rhumatismales ou viscérales. Il serait plutôt préventif de pathologies inflammatoires chroniques (cardio-vasculaires, neurologiques, ou impliquées dans la cancérogenèse...)

=> Le Moringa est antitumoral sur de nombreuses lignées cellulaires de cancers : adénocarcinome mammaire, cancer pulmonaire broncho-alvéolaire, cancers de l’ovaire, hépatocarcinome, cancer du pancréas, cancer colo-rectal, leucémies aiguës myélocytaires et lymphoblastiques, myélome, mélanome , glioblastomes cérébraux...). In vitro sur cultures cellulaires, et in vivo chez l’animal, il inhibe la croissance tumorale, et dégrade l’ADN et l’ARN ribosomal des cellules malignes ; il rétablit l’apoptose (c’est-à-dire la mort) des cellules anormales. Cependant, aucune étude clinique n’a été menée pour en évaluer l’efficacité en clinique humaine. Il pourrait, associé à la radio-chimiothérapie conventionnelle, potentialiser leur efficacité, ce qui mériterait d’être expérimenté. Un argument en cette faveur est la potentialisation du Cisplatine par le Moringa dans les cancers ovariens (chez l’animal).

Tolérance, effets secondaires, et toxicité :
L’usage déjà ancien de la consommation de poudre de Moringa en Inde, en Afrique, et en Malaisie permet d’affirmer sa bonne tolérance.
Sont décrits toutefois de petits troubles digestifs à type de nausées, ou de diarrhées, lors de prises trop importantes (supérieures à 30g par jour).
Par contre, au cours des essais cliniques menés chez les patients diabétiques et ceux hyperlipidémiques à la posologie de 20g/jour, aucune toxicité n’a été constatée.
Bien au contraire, le Moringa, grâce à son pouvoir anti-oxydant, assure une protection des organes (foie, reins, poumons, système cardio-vasculaire, système nerveux...) contre des phénomènes toxiques (STOHS, 2015).

la poudre de feuilles de Moringa,
nutritionnelle et médicinale

PROGRAMMES NUTRITIONNELS

Les exceptionnelles qualités nutritionnelles des feuilles du Moringa, la disponibilité locale de la ressource végétale, et la facilité d’administration de la poudre de feuilles (simplement réduite en poudre) ont été des atouts majeurs pour le choix du Moringa dans des programmes nutritionnels en Afrique. Ces programmes ont particulièrement concerné les femmes enceintes, et les jeunes enfants dénutris.
A titre d’exemple : une expérience menée entre Avril 1999 et Avril 2001 sous l’égide du World Food Programme à Ziguinchor dans le Sud du Sénégal au bénéfice de femmes enceintes, puis allaitantes. Il faut savoir qu’à cette époque, les statistiques de 1997 au Sénégal indiquaient un taux de mortalité maternelle de 580/100.000 (soit 5,8 pour mille), et une mortalité infantile de 143 pour mille. 320 femmes furent suivies à partir du 6° mois de grossesse jusqu’à 6 mois après leur accouchement ; les nourrissons suivis également, puis les enfants jusqu’à 3 ans. Les femmes reçurent toutes un complément alimentaire à base de poudre de graines de Moringa : 25g par jour, et selon le taux d’hémoglobine un supplément de Fer et de Vitamine C. Après 6 semaines d’administration, les anémies étaient réparées. 243 femmes accouchèrent à la clinique, et il n’y a eu aucun décès (SAMBOU, 2001).

Un des problèmes majeurs de la mortalité liée à la grossesse est, d’après une estimation de l’OMS en 2011, une prévalence de l’anémie chez 38,2% des femmes enceintes dans le monde ; chiffre cohérent par rapport à un taux de 37,1% en Indonésie (NURDIN, 2018).
Les carences nutritionnelles sont le premier facteur de ces anémies, outre les pertes menstruelles et les infections. Classiquement, une supplémentation est faite en associant au Fer de l’acide folique. Mais des études cliniques ont montré que la consommation de poudre de feuilles de Moringa oleifera, par son contenu en Fer, en Vitamines B dont l’acide folique, en Vitamine C, en protéines et en oligo-éléments dont du Calcium, corrige l’anémie et augmente l’état de santé de la femme enceinte (FUGLIE, 2005) (SINDHU, 2013), éventuellement associée à 200mg de Fer (SUZANA, 2017)... La supplémentation par le Moringa dans le dernier trimestre de la grossesse augmente la résistance de la femme aux infections, augmente légèrement le poids de naissance des bébés (limite l’hypotrophie foetale liée à la malnutrition). Six cuillères-à-café environ de poudre de feuilles de Moringa suffisent à apporter à la femme enceinte ses apports quotidiens en Fer et en Calcium ; puis le Moringa continué, grâce à ses phytostérols (Stigmastérol, Sitostérol, et Campestérol) qui sont des précurseurs hormonaux stimulant la sécrétion d’oestrogènes et les glandes mammaires, favorise la lactation (GOPALAKRISHNAN, 2016).
La conclusion est que, sans dispenser d’apport de Fer et d’acide folique, l’adjonction de Moringa renforce le traitement anti-anémique, et prévient la survenue de complications (NURDIN, 2018).

Cette même poudre de Moringa a pu être utilisée chez des nourrissons dénutris directement dans le biberon pour compléter un allaitement défaillant, avec des résultats « miraculeux » : des bébés hypotrophiques, malingres, avec un retard de poids important, ou seulement une stagnation pondérale, ont pu, en quelques jours, reprendre du poids et des forces, et se développer de façon tout à fait correcte.

En Zambie, il règne à large échelle un état de malnutrition chronique touchant beaucoup d’enfants, lié à une alimentation majoritairement à base de maïs, et dans certaines régions à base manioc, millet, sorgho et riz. cette malnutrition entraine une déficience immunitaire, et une vulnérabilité aux infections respiratoires et intestinales. Inclure à l’alimentation habituelle du Moringa signifiait un apport complémentaire de protéines, de fer, de calcium et de caroténoïdes. Une étude clinique a permis d’observer les résultats obtenus chez des jeunes filles dénutries d’un orphelinat à Chinunda sur le fleuve Zambèze, âgées de 4 à 18 ans. Sur 54 incluses dans l’étude, 16 ont été supplémentées avec 20g/jour de poudre de feuilles de Moringa, et en cas de nausées, réduit à 14g, pendant 30 jours ; les 38 autres, ayant continué d’être nourries au maïs « nshima », servaient de contrôle. Le résultat fut une bonne acceptabilité, mais toutefois sans différence significative de poids (sur une période, à vrai dire, jugée trop courte par les auteurs) (BACHIRELLA, 2018).

les graines de Moringa,
pour l’Huile de Ben et la purification de l’eau

USAGE DEPOLLUANT : PURIFICATION de l’EAU

La turbidité de l’eau est due à des résidus de matières organiques. Des particules en suspension chargées négativement se repoussent mutuellement en surface ; elles ont du mal à s’agréger et à sédimenter, et restent en suspension colloïdale.
Pour les faire floculer, on utilise habituellement, dans les stations de purification de l’eau, des métaux chargés positivement (cations) comme l’aluminium ou le fer (Fe +3), ou encore des polymères synthétiques comme le 554K... Cependant, ceux-ci ne sont pas dépourvus d’effets secondaires délétères sur la santé humaine et l’environnement.
Par ailleurs, il faut réaliser que des millions de personnes en Inde, en Asie, en Afrique... n’ont pas accès à un réseau d’eau potable.
En Afrique, les graines contenues dans les gousses de Moringa ont été utilisées pour la purification de l’eau destinée à l’alimentation, conservée dans des jarres. Cette méthode traditionnelle de peuples au Soudan vivant au bord du Nil a donné l’idée à des chercheurs d’en étudier l’efficacité et la réalisation pratique dans un centre à Soba, au Sud de Khartoum. Etudié par la « technique des jarres », le résultat fut que la poudre de graines de Moringa précipite les impuretés à une concentration de 30mg à 200mg/Litre soit inférieure à 1 pour 1000, même en cas de turbidité très élevée ! tout en éliminant les bactéries à environ 98%. Par ailleurs, d’autres espèces de Moringaceae, outre le Moringa oleifera, comme : M. peregrina, M. stenopetala, M. longituba, M. drouhardii et M. ovalifolia, originaires d’autres régions d’Afrique, sont plantés, étudiés, et multipliés dans une « nursery » (Samia AL AZHARIA JAHN 1976 ; 1984 ; 1986).

Une autre étude africaine menée au Nigeria pour évaluer l’effet de poudre de graines de Moringa sur de l’eau puisée à la rivière, et mis en contact pendant 24, 48, 72H jusqu’à 96H, montre qu’il y a bien une précipitation et une sédimentation de 58% des matières organiques et inorganiques (versus 65% avec le sel d’Aluminium) ; et une disparition de 65% des bactéries coliformes (versus 83% pour l’Aluminium). La substance bactéricide pourrait être la Strophantidine, un « cardénolide » isolé des graines qui est un composé bioactif toxique sur les bactéries, tout comme la Ptérygospermine extraite des fleurs qui est bactéricide. A noter que cette Strophantidine est apparentée à des glucosides comme la Digoxigénine et le Strophantidol utilisés en médecine comme cardiotoniques (OLAYEMI, 1994).

Une autre étude a été faite avec une extrait aqueux à 5% de ces graines pour démontrer son pouvoir de floculation. Toutefois, la quantité de matière organique augmente avec l’augmentation du dosage d’extrait introduit (NDABIGENGESERE, 1998).

La Malaisie s’est trouvée très intéressée par cette méthode de coagulation/floculation avec l’huile de graines de Moringa oleifera ; dans un pays confronté à de sévères difficultés de potabilité de l’eau, dues au ravinement dans les zones cultivées en période de fortes pluies, et en cas d’ouragans. L’index de turbidité de l’eau peut alors passer de 43 à 333 NTU ; et la pollution des eaux est responsable de millions de morts infantiles par diarrhées dans le monde. Or, le coût exorbitant du traitement de l’eau par la technique la plus répandue du Sulfate d’Aluminium (Alum) n’est pas économiquement soutenable. Des expériences de traitement, comparativement à l’Alum, ont été menés avec le Moringa, avec effectivement, un taux d’élimination de la turbidité atteignant 95,5% à 99,3% (N ALI, 2009).

A l’intention de populations rurales indiennes, des graines de 2 arbres ont été étudiées : Strychnos potatorum (un arbre dont les noix sont utilisées traditionnellement en Inde et au Myanmar pour purifier l’eau, et en médecine comme antibactérien) et Moringa oleifera. Ces deux espèces de graines contiennent des polyélectrolytes naturels capables d’agir comme coagulants des impuretés organiques et bactériennes des eaux turbides. Leur efficacité a été jugée satisfaisante pour produire une eau de potabilité « à faible risque ». Toutefois, en période épidémique ou lors d’entérites familiales, les recommandations sont de faire bouillir cette eau, ou de la désinfecter (BABU, 2005).

En Afrique, furent étudiées des méthodes en usage chez des peuples en Tanzanie : l’usage de graines pour améliorer la purification de l’eau. Cinq plantes ont été étudiées : Vigna unguiculata, Phaseolus mungo, Glycine max, Pisum sativum, et Arachis hypogea. Celles-ci se sont avérées aussi efficaces, à des quantités moindres, que l’ « Alum » (AL2(SO4)3) ou Sulfate d’Aluminium, commercialisé et utilisé dans les stations de potabilisation ; en outre, 100% des bactéries étaient éliminées en 8H. (MBOGO, 2008). L’augmentation importante des populations humaines dans des agglomérations énormes impose de trouver des solutions pérennes à la purification de l’eau. Aussi, a-t-on recherché des substances naturelles susceptibles d’être de bons « coagulants ». 21 végétaux ont été évalués (CHOY, 2014).

Parmi plusieurs végétaux possibles, le Moringa a retenu l’attention des chercheurs du fait de sa capacité à épurer rapidement une eau destinée à l’alimentation, à moindre coût. Il peut aussi retraiter des eaux usées (KANSAL, 2014).
Plusieurs protéines sont responsables de cette propriété très utile.
La plus efficiente est la MOCP (Moringa oleifera cationic protein) : elle possède le double avantage d’être constituée d’une chaine d’acides aminés chargés positivement faisant floculer les particules négatives, et à la fois d’être antibactérienne et antifongique.
Une deuxième substance protéique est une lectine coagulante résistante à la chaleur nommée cMoL (coagulant Moringa oleifera Lectin).
Une troisième substance a récemment été isolée, toujours dans les graines de Moringa, la Mo-CBP3 (Moringa oleifera chitin-binding protein isoform) qui est floculante, antibactérienne et antifongique (SANTOS, 2016) (SAINI, 2016).
La MOCP en tant que cation interagit avec les particules lipidiques anioniques (négatives) membranaires, et les précipite. Elle altère aussi la membrane de plusieurs bactéries pathogènes des eaux usées. Elle provoque aussi une fusion membranaire (SHEBEK, 2015).
Le « dégraissage » des graines par l’alcool, enlevant les acides gras, permet aux protéines restantes de mieux provoquer la floculation à des concentrations moindres (SAINI, 2016).

Source de « BIO-DIESEL »

Pour anticiper la baisse des ressources disponibles de fuel d’origine fossile, c’est-à-dire issu du pétrole, des compagnies pétrolières ont eu l’idée de « diversifier les ressources » en exploitant des huiles végétales. Déjà depuis plusieurs années, des centaines de milliers d’hectares ont été mis en culture pour tirer des huiles de palme, de soja, de tournesol, de colza... du « Bio-carburant », appellation fallacieuse quand il s’agit de cultures industrielles n’ayant rien à voir avec l’agriculture biologique !

Et voilà que certains ont pensé à utiliser l’ Huile de Ben obtenue à partir des graines de Moringa pour produire du « Bio-diesel » (RASHID, 2008)...
avec des arguments qu’il s’agit d’une culture « alternative et renouvelable ». En réalité cette huile est convoitée parce le diesel d’origine végétal requiert un équilibre en acides gras ; et que la composition de l’huile de Moringa riche en acide oléique (AG mono-insaturé C18) dont le taux atteint 72% l’a fait retenir comme un « candidat de choix » ! Le procédé de « transestérification » aboutit à l’obtention de méthyl esters d’un haut indice de cétane à 67, l’un des plus élevés, convenant à des moteurs thermiques multi-cylindres (MOFITUR, 2014) (AZAD, 2015) (NIJU, 2019).

Déjà, des replantations en monoculture extensive de Moringa sont faites (notamment en Inde, dans le Tamil Nadu, en Australie, en Amérique du Sud, mais aussi au Nigeria...) pour alimenter le marché des carburants. Un comble, quand on sait déjà que des surfaces excessives consacrées à l’élevage bovin menace l’humanité d’une insécurité alimentaire dans les décennies à venir par insuffisance de terres cultivables en légumineuses, céréales, et cultures maraichères.
La conversion des huiles alimentaires en bio-carburant est une « déviance » irresponsable (TENENBAUM, 2008).
Utiliser le Moringa à cette fin industrielle est une ineptie !
Car le recours à ce que ces chimistes au service des industriels appellent une « énergie verte » continuera à faire tourner des moteurs à combustion libérant du CO2 !
Si l’extension des surfaces cultivées de Moringa est tout-à-fait justifiée... c’est comme source de protéines nutritives, d’huile alimentaire, de médicaments, et comme agent floculant pour la purification de l’eau.

AGRICULTURE et REPLANTATION

Le Moringa est un arbuste de croissance rapide, qui en trois ans devient un arbre pouvant atteindre à terme 8 à 10 mètres de haut.
En Inde et en Afrique, des champs sont replantés avec des graines enfouies à moins de 2 cm dans le sol, et qui germent en 2 semaines. Lorsque les semis sont faits en serres, les jeunes plants sont mis en pleine terre lorsqu’ils ont atteint une trentaine de centimètres.
C’est un arbre peu exigeant qui pousse sur différents types de sols, mais qui préfère une terre meuble, légèrement sableuse et bien drainée ; car si le Moringa résiste bien à la sécheresse, il n’aime pas avec ses racines dans trop d’humidité. La zone tropicale et subtropicale est son aire de prédilection, car il se développe vite à la chaleur, et la saison des pluies lui est favorable. Toutefois, il traverse la saison sèche en gardant ses feuilles, qui restent dans certaines régions d’Afrique une des seules sources alimentaires restantes.
Un Moringa jeune, à partir de 6 mois, peut déjà permettre de récolter des feuilles ; et à partir de la 3° année, donnera des gousses. La fertilisation des sols augmentera le rendement, ce qui est bien préférable avec du compost. Un seul arbre peut ensuite produire plusieurs centaines de gousses. Dans des plantations, les arbres sont disposés en rangées espacées d’environ 2 mètres, et distants de 3 mètres les uns des autres ; si bien qu’une plantation d’une hectare totalisant 1666 arbres adultes peut produire 258 kg de graines (SAINI, 2016).

Enfin, les plantations nécessaires à des fins nutritionnelles ou médicinales sont l’occasion de replantations en agroforesterie dans un souci écologique, eu égard aux déforestations et au réchauffement climatique, qui nécessite -entre autres choses- de replanter des arbres pour absorber le CO2 (DABA, 2016).
Quitte à reboiser pour limiter le réchauffement climatique dû à l’effet de serre, en fixant le CO2 dans de nouvelles forêts, autant que celles-ci soient faites avec des arbres comme le Moringa qui est « multi-usages » et ultra-précieux pour la santé humaine. Toutefois, il faut tenir compte de la nécessité de rétablir de la biodiversité en replantant des espèces variées.

RECOLTE

bien que les racines et l’écorce aient été employées en ethnomédecine, les deux parties de l’arbre actuellement prélevées sont :
 les feuilles, qui sont séchées rapidement dans un local aéré, ou en séchoir ; puis écrasées, et réduites en poudre
 les graines, contenues dans les gousses, sont récoltées à maturité ; puis pressées pour produire l’ « Huile de Ben .

EMPLOI MEDICAL et POSOLOGIES

 en Poudre de feuilles séchées : c’est la forme la plus fréquemment utilisée pour remédier à une malnutrition. Cette poudre de feuilles est amère. Aussi, la posologie, surtout chez un enfant, sera progressive pour ne pas provoquer d’intolérance digestive (qui se manifesterait par des nausées ou des vomissements). Commencer par 3 à 5 g/jour, répartis en 2 ou 3 prises quotidiennes ; puis augmenter la posologie à 8-10 g/24H en plusieurs prises. La fourchette posologique est entre 100 et 400 mg/kg et par 24H.
Chez l’adulte : commencer par 7g/jour en augmentant selon la tolérance à une posologie de 10 g/jour qui est celle la plus fréquemment citée dans les publications. Pour des indications médicales précises (infectieuses, diabétiques...) requérant des posologies supérieures jusqu’à 20 g de poudre par jour.
Repère pratique : une cuillère-à-café contient 1,5 à 2g de poudre ;
3 cuillères-à-café = 1 cuillère-à-soupe rase de 5g.
1 cuillère-à-soupe bien pleine fait 6-7 g.
Cette poudre peut être mélangée dans du lait, un yaourt, du fromage blanc, une boisson sucrée, du jus de fruit... ou incorporée à une sauce, à une soupe, une purée, un plat cuisiné, du riz, des pâtes, du boulgour ou du quinoa...

 en « Thé de Moringa » : c’est une infusion de fleurs ou de feuilles séchées (une bonne cuillère-à-soupe) ou de poudre de feuilles (2 cuillères-à-café de poudre), sur lesquelles on verse de l’eau portée à ébullition ; laisser infuser 10 minutes.

 en Gélules de poudre de feuilles : dosées en général à 400mg ou 500mg ; posologie recommandée comme complément alimentaire : 6 à 9 par jour, en 3 prises. indiqué pour ses apports en fer et oligo-éléments, en cas d’anémie, de carence protéique par malnutrition, ou de convalescence

 en « Huile de Ben » = Huile de Moringa, riche en acide oléique, de composition proche de celle de l’Huile d’olive ; s’emploie de la même façon que celle-ci : en salade ; ou cuisinée (à faible température) dans des légumes ou des plats en sauce. Cette huile est nutritive et également thérapeutique.

 les graines : sont très fortes au goût, un peu piquantes ; elles sont puissantes sur le plan thérapeutique, si l’on veut bénéficier des Glucosinolates et Isothiocyanates qu’elles contiennent ; par exemple, dans une indication cancérologique. 2 à 3 graines entières par jour en préventif (il n’y a pas actuellement de posologie clairement établie en curatif dans ce genre d’indication).
Ce sont les graines écrasées qui servent aussi à purifier l’eau (cf. § Usage dépolluant : purification de l’eau).

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2) Ouvrages anciens

3) Articles scientifiques

(classés en ordre chronologique, des plus anciens aux plus récents)
en langue anglaise, le Moringa est nommé « DRUMSTICK » ou « HORSERADISH TREE »

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Par Dr Dom COQUERET

Publié le vendredi 14 juillet 2023

Mis à jour le vendredi 14 juillet 2023