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SEPT PLANTES ANTIVIRALES indiquées sur les VIRUS GRIPPAUX

SEPT PLANTES ANTIVIRALES indiquées sur les VIRUS GRIPPAUX

et les VIROSES RESPIRATOIRES

une PHYTOTHERAPIE ANTIGRIPPALE

Dr Dom. COQUERET

(Auxerre) Mars 2020
Article enrichi le 25/03/2020

Nombreuses sont les plantes reconnues traditionnellement utiles pour traiter diverses pathologies infectieuses : rhino-sinusiennes, broncho-pulmonaires, intestinales, hépatiques, urinaires ou cutanées.

Beaucoup d’entre elles sont des plantes « indigènes », poussant dans des contrées géographiquement définies, aux conditions climatiques particulières, dont l’usage est connu par les populations locales depuis très longtemps.
Ainsi peut-on interroger les traditions curatives des pays Méditerranéens, des régions septentrionales Européennes, des pays Balkaniques, des montagnes de l’Atlas, des pays du Caucase ou des Plateaux Iraniens...
et bien sûr puiser dans l’immense richesse des Pharmacopées Méditerranéennes, Asiatiques, Africaines, et Amérindiennes.
Orientées par ces connaissances médicinales traditionnelles, des recherches expérimentales ont mis en évidence les propriétés plus spécifiquement anti-infectieuses de certaines plantes. Elles sont nombreuses à posséder d’authentiques propriétés antibactériennes et antivirales.

Seront décrites dans cet article seulement quelques plantes, certaines « Simples » de nos campagnes, d’autres « exotiques » plus difficiles à se procurer, qui présentent un intérêt dans les pathologies grippales.
Plutôt que d’étaler un répertoire d’assez nombreuses plantes qui ont démontré une certaine activité « antigrippale », il a semblé préférable de décrire quelques-unes des principales auxquelles il soit possible d’avoir recours en cas d’épidémie grippale. Celles-ci ont une action clinique sur les virus de type Influenza et Para-influenza. On a isolé et identifié plusieurs substances qui portent les propriétés pharmacologiques antivirales ; leurs mécanismes d’action sont mieux connus par les travaux scientifiques des dernières décennies.

PLAN :
1/ la BADIANE ou ANIS ETOILE
2/ le THYM
3/ le SERPOLET ou THYM SERPOLET
4/ le SUREAU NOIR
5/ l’EUCALYPTUS
6/ l’ECHINACEE
7/ la CANNELLE
8/ CONCLUSION et PROPOSITION THERAPEUTIQUE

1/ LA BADIANE ou ANIS ETOILE

Illicium stellatum L., Illicium verum Hook.
Famille des Illiacées (Magnolacées)

Elle est le fruit étoilé du BADIANIER, un arbre tropical ou des régions tempérées chaudes poussant en Asie (Chine, Nord-Vietnam, Japon, Philippines).
Cet arbre de 5 à 10 mètres de hauteur a des feuilles persistantes, luisantes, ovales-lancéolées, des fleurs jaunes odoriférantes, et des fruits bruns rougeâtres en forme d’étoile à 8 branches dont chaque carpelle renferme une graine de couleur orange. Les fruits récoltés verts brunissent au séchage.
Elle fait partie de la Pharmacopée chinoise qui en recommande l’emploi, à doses adaptées, principalement pour :
. des troubles digestifs (la plante est digestive et carminative, elle stimule le péristaltisme intestinal, et évacue les gaz intestinaux)
. des déséquilibres hormonaux
. des affections rhumatismales douloureuses
. et comme remède d’infections respiratoires (avec toux et asthme).

Dans la conception de la Médecine traditionnelle chinoise, l’Anis étoilé réchauffe le Yang, dissipe le froid, régule le flux énergétique du Qi, afin de soulager la douleur ou le refroidissement (WANG, 2011).

Fruits de BADIANE ou ANIS ETOILE avec leurs graines

La Médecine Ayurvédique indienne l’emploie pour les mêmes indications, digestives et pulmonaires avec toux, dans les bronchites grippales, et en cas de paralysie faciale.
A dose trop forte, la Badiane est toxique, et peut engendrer des troubles psychiques et des convulsions.
La Badiane, du fait d’un effet oestrogène-like, est contrindiquée chez des femmes ayant de la Mastose ou un Cancer du sein.
Son fruit étoilé fut ramené de Chine et introduit en Europe en 1588.
Il est apprécié en tisane pour son odeur aromatique anisée.

Attention : à ne pas le confondre avec la Badiane du Japon (Illicium anisatum L.) qui est toxique ; il est arrivé que des spécimens aient contaminé des lots de Badiane chinoise importés en Europe et dans le Monde entier, avec des cas d’intoxications (troubles digestifs, et neurologiques, convulsions...) La Badiane japonaise contient en effet une neurotoxine, l’Anisatine, qui est un antagoniste du GABA (un neuromédiateur) ; elle induit des paralysies et peut être mortelle.

La Badiane est beaucoup usitée en Asie dans l’art culinaire, pour aromatiser le « biryani », un plat indo-pakistanais épicé à base de viande et de riz ; elle est un ingrédient majeur du « garam masala », un mélange d’épices indiennes à base de Coriandre, Cumin, Cannelle, Noix de Muscade, Poivre noir, et au choix d’autres ingrédients comme des graines de Badiane ou des clous de Girofle...

Les recherches pharmacologiques ont identifié comme principaux composants :
 l’Anéthole (Cis-A et Trans-A), principale substance de la plante, constituant en moyenne 90% de son HE, est responsable de l’odeur de la plante, et de la plupart de ses propriétés :
antibactérienne (DE, 2002)
antifongique (HUANG, 2010)

l’Huile Essentielle (HE), extraite des graines, contient :
du Trans-Anéthole 84%-93%
de l’Anisaldéhyde (environ 1%)
du Linalol (un Monoterpénol) (environ 1%)
des Monoterpènes : Limonène 5%, et de l’alpha-Terpinéol 4%
du Chavicol Méthyl-Ether (Estragole) 4%-6%
de la Foeniculine (environ 1%)
ainsi que de très nombreux Polyphénols (Flavonoïdes et composés terpéniques) :
trans- α-Bergamotène
Bisabolène
Bornéole
δ-Cadidène
Caryophyllène oxyde
1,8- Cinéole (Eucalyptol)
α-Copaène
β-Copaène
α-Cubébène
p-Cymène
γ-Elémène
Estragole (Méthyl-Chavicol)
α-Farnésène
α-Humulène
β-Humulène
Linalol
Myrcène
α-Phellandrène
α-Pinène
β-Pinène
Terpinène-1-Ol
Terpinène-4-Ol
γ-Terpinène
α-Terpinéol
β-Terpinéol
γ-Terpinéol
Terpinolène
ainsi que des Acides Gras
une cétone : Anisyl-Acétone
et des Acides : comme l’Acide Benzoïque (CHOUKSEY, 2010)
et le fameux Acide Shikimique qui a une action préventive anti-grippale, surtout en association à la Quercétine (BOOTA, 2019). Il a fait l’objet de nombreux travaux scientifiques, étant un précurseur d’une voie de synthèse du Shikimate. C’est à partir de cette précieuse molécule élaborée par la Badiane que, par hémisynthèse, le Laboratoire ROCHE a mis au point l’Oseltamivir, un antiviral efficace sur les souches grippales d’Influenza et de grippe aviaire. Commercialisé sous le nom de TAMIFLU, il est réservé aux patients atteints de grippe sévère.

Structure chimique de l’acide Shikimique

La plupart de ces composants terpéniques sont anti-oxydants, antibactériens, anti-inflammatoires et anti-nociceptifs (antalgiques), immuno-modulateurs, antispasmodiques...
certains sont antifongiques, tuberculostatiques, antimalariques, nématicides, insecticides... (PATRA, 2020), et même antitumoraux (in vivo, sur un sarcome de la souris) (SHU, 2010).
Cette HE est une puissante antispasmodique du système digestif (dyspepsie, colite spasmodique, gaz) et respiratoire (toux spasmodique, bronchite asthmatiforme) ; elle est aussi oestrogène-like, indiquée dans la dysménorrhée (Michel FAUCON)
Elle possède des propriétés antivirales, notamment en inhibant la réplication du Virus Herpétique (HSV 1 et 2) à des concentrations basses : IC50 : 0,004% ppm et IC50 : 0,003%( ppm (KOCH, 2008) (REICHLING, 2009).
En outre, ont été isolés dans les racines du Badianier 2 nouveaux composants : l’Illivérin A et la Tashironin A , tandis que 2 autres composants déjà identifiés (le (-)-illicinone-A et le 26-Méthyl-Ester) se sont avérés antiviraux, anti-HIV modérés (SONG, 2007).

Enfin, chez d’autres espèces d’Illicium (jiadifengpi, oligandrum, henryi, et majus) ont été découvertes des propriétés antivirales contre :
le Virus de l’Hépatite B
les Coxsackies B3
et les Virus grippaux Influenza A(H3N2) cette dernière propriété attribuée à une Spirooliganone B.

Indications thérapeutiques antivirales :

Parmi une palette étendue de propriétés pharmacologiques, son action antivirale reconnue sur plusieurs familles de virus (Influenza, Herpès-virus 1 et 2, Coxsackie B3, HIV, HBV) lui confère un intérêt prophylactique et thérapeutique en cas d’épidémie grippale.

Mode d’emploi et posologie :
 la méthode la plus simple est l’INFUSION-DECOCTION de fleurs étoilées séchées (qu’on peut se procurer en Herboristerie) : classiquement 4 à 7 fleurs étoilées par tasse (150 ml). Porter à ébullition, faire une décoction légère d’une dizaine de minutes (avec un couvercle pour que les huiles volatiles retombent en condensation), puis laisser infuser encore 10 à 15 minutes
3 à 4 prises par jours.
 en HUILE ESSENTIELLE de BADIANE = ANIS ETOILE (HE) qui est beaucoup plus puissante sur le plan thérapeutique ; mais la règlementation exige une prescription médicale ou son utilisation sous supervision médicale.
. usage en inhalation : 3 gouttes dans un bol d’eau chaude ou un inhalateur, pour faire des inhalations de quelques minutes en cas de rhino-sinusite ou de bronchite grippale
. usage en application externe (de 3 à 4 gouttes dans un peu d’huile végétale) sur le ventre ou la poitrine
. par voie orale : 2 gouttes seulement (à mélanger dans un peu de fromage blanc ou un yaourt) x matin et soir, en cas de virose respiratoire ou de syndrome grippal. Respecter la posologie, car un surdosage expose au risque de convulsions.
Contrindications :
. enfants
. femmes enceintes et allaitantes
. personne ayant des antécédents convulsifs, ou épileptiques

Références bibliographiques :
Isabelle CERON « Les Plantes Antivirales » Thèse de Pharmacie, Université de Limoges, Novembre 1990
Loïc GIRRE « Les Plantes et les Médicaments » 2001, Badianier de Chine p. 129-130
Bernard BOULLARD « Plantes Médicinales du Monde » 2001, Badiane § 634, p. 280
Michel FAUCON « Traité d’Aromathérapie scientifique et médicale, Les Huiles Essentielles 2017 », HE Badiane p. 573-575

Articles scientifiques :
(classés en ordre alphabétique)
en langue anglaise, la Badiane ou Anis étoilé est appelée « STAR ANISE »

BOOTA T, REHMAN R, MUSHTAQ A, KAZEROONI EG. « Star Anise : a Review on benefits, biological activities and potential uses » Int. J. Chem. Biol. Sci. 2018 ; 14 : 110-114 (University of Agriculture, Faisalabad, Pakistan & McGill University, Montreal, Canada)

CHOUKSEY D, SHARMA P, PAWAR R. « Biological activities and chemical constituents of Illicium verum Hook fruits (Chinese Star Anise) » Der Pharmacia Sinica 2010 ; 1(3):1-10 (Phytochemistry and Pharmacognosy Division, Institute of Pharmacy, Bhopal, India)

DE M, DE AK, SEN P, BANERJEE AB. « Antimicrobial properties of Star Anise (Illicium verum Hook f) » Phytother Res. 2002 Fev ; 16(1) : 94-95 (University College of Science, Calcutta, India)

HUANG Y, ZHAO J, ZHOU L, WANG J, GONG Y, CHEN X, GUO Z, WANG Q, JIANG W. « Antifungal activity of the Essential Oil of Illicium verum fruit and its main component trans-Anethole » Molecules 2010 ; 15 : 7558-7569 (China Agricultural University, Beijing, China)

KOCH C, REICHLING J, SCHNITZLER P. « Essentials oils inhibits the replication of Herpes virus type 1 (HSV-1) and type 2 (HSV-2) » in PREEDY VR, WATSON RR (eds) : Botanical Medicine in Clinical Practice, Wallingsford, CABI, 2008 p. 192-197

PATRA JK, DAS G, BOSE S, BANERJEE S, VISHNUPRASAD CN, DEL PILAR RODRIGUEZ-TORRES M, SHIN HS. « Star Anise (Illicium verum) : Chemical compounds, antiviral properties, and clinical relevance » Phytother Res. 2020 Jan ; doi : 10.1002/ptr.6614 (Dongguk University Seoul, Korea & Bengal School of Technology, Hoogly, West Bengal, India & The University of Trans-Disciplinary Health Sciences and Technology, Bengaluru, Karnataka, India & Universidad National Autonoma de Mexico, Mexico)

REICHLING J, SCHNITZLER P, SUSCHKE U, SALLER R. « Essential oils of aromatic plants with antibacterial, antifungal, and cytotoxic properties - an overview » Forschende Komplementärmedizin 2009 ; 16(2) : 79-90 (University of Zurich, Switzerland)

SHAHRAJABIAN MH, SUN W, CHENG Q. « Chinese Star Anise and Anise, magic hers in traditional Chinese Medicine and modern pharmaceutical sciences » Asian J. Med. Biol. Res. 2019 ; 5(3) : 162-179 (Chinese Academy of Agricultural Sciences, Beijing & Qi Institute, Zhejiang, China)

SHU X, LIU XM, FU CL, LIANG QX « Extraction, characterization and antitumor effect of the polysaccharides from Star Anise Illicium verum (Hook f) » J. Med. Plants Res. 2010 ; 4(24) : 2666-2673 (Guangxi University, Nanning, China)

SONG WY, MA YB, BAI X, ZHANG XM, GU Q, ZHANG XM, GU Q, ZHENG YT, ZHOU J, CHEN JJ. « Two new compounds and anti-HIV constituents from Illicium verum. » Planta Med. 2007 Apr ; 73(4) : 372-75 (Kunming Institute of Botany, Chinese Academy of sciences, Kunming, Yunnan, China)

WANG GW, HU WT, HUANG BK, QIN LP.« Illicium verum : a Review on its botany, traditional use, chemistry and pharmacology » J. Ethnopharmacol. 2011 Jun ; 136(1) : 10-20 (Second Military Medical University, Shanghai & Heilongjiang University of Chinese Medicine, Harbin, China)

Webographie :
https://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/badiane-anis-etoile.htm
http://www.bonneplante.com/badiane_chinoise.php
https://www.rustica.fr/articles-jardin/badiane-chine-ou,12518.html
https://ansm.sante.fr/S-informer/Communiques-Communiques-Points-presse/Badiane-et-risque-convulsif

2/ LE THYM

Thymus vulgaris L.
Famille des Lamiacées (Lamiées)

Le Thym est un un arbrisseau bas de 20 à 30 cm, prenant souvent un aspect tortueux, « rabougri », poussant à l’état sauvage dans les terrains arides de la garrigue méditerranéenne ; ayant des feuilles petites, linéaires ; des fleurs petites, bilabiées, et violacées pâles presque blanches. Le Thym aime le soleil et la chaleur. Toute la plante est fortement aromatique.
L’Antiquité lui a donné son nom qui signifie « force » et « courage » d’où est venu le mot Thymie, la « force psychique. »
Le Thym a été reconnu comme un stimulant des forces vitales, une plante à la fois condimentaire et médicinale pour stimuler la digestion. C’est un antiseptique puissant principalement sur l’arbre respiratoire, utile dans toutes les maladies infectieuses comme les pharyngites, angines, trachéo-bronchites, broncho-pneumonies, et les états grippaux. On l’a prescrit dans la toux et la coqueluche. Il exerce encore ses propriétés antiseptiques sur les intestins, les reins et la vessie, ainsi qu’au niveau cutané.

Il existe de nombreuses variétés de Thyms, dont les Huiles Essentielles (HE) comportent des Chémotypes différents, principalement à Thymol dominant ou à Carvacrol dominant ; mais certains sont de type « 1,8-Cinéole », ou « Linanol » , ou« Géraniol », ou « Camphre » ou encore « Sabinène »...
les autres composés terpéniques étant (en ordre alphabétique) :
Bornéol, α-Cadinol, Camphène, Camphor, β-Caryophyllène, p-Cymène, Linalol, Linalyl-acétate, α-Pinène, β-Pinène, γ-Terpinène.

Thym sauvage sur les ruffes volcaniques
du Lac du SALAGOU
(dans l’Hérault)

Parmi eux, les Monoterpènes, dont le Thymol et le Carvacrol (qui sont des Phénols monoterpéniques), sont des antibactériens puissants : anti-staphylococciques et actifs également sur certaines entérobactéries : comme le Colibacille le germe plus fréquent des infections du tractus urinaire ; la Klebsiella pneumoniae, redoutable bactérie responsable de pneumopathie ; et les Salmonelles, agents de diarrhées sévères, dont la Typhoïde. Ils sont actifs sur l’Helicobacter pylori responsable d’ulcères gastro-duodénaux, et sur Listéria monocytogenes (BORUGA, 2014). Ils sont efficaces aussi sur les Mycoplasma (Ureaplasma), agents d’infections génitales transmissibles. ils font indiquer le Thym dans toute pathologie infectieuse rhino-sinusienne, amygdalienne, et pulmonaire (trachéo-bronchites) ; dans les infections intestinales (gastro-entérites), uro-génitales (vaginite, cervicite, cystite) et cutanée (furonculose, acné...).
Ils sont antimycosiques, utiles dans les candidoses (vaginite candidosique).
Ils sont antiviraux sur l’Herpes virus simplex 2.
L’intérêt du Thym, tout comme d’autres Labiées proches comme la Sarriette ou l’Hysope, est d’éviter la surinfection d’une infection respiratoire au départ virale, rhinopharyngée ou broncho-pulmonaire, en angine ou pneumopathie bactérienne.

L’HE du Thymus vulgaris montre une inhibition à 100% du Virus Influenza A (H1N1) responsable d’épidémies grippales, à une concentration de 0,3% .
Une étude comparative a été faite de l’activité antivirale de l’HE de Thym, d’Eucalyptus et de Tea Tree sur l’Herpes Simplex Virus 1 (HSV-1) : elles réduisent l’infectivité virale de plus de 96% ; et leurs principaux composants α-Terpinène, γ-Terpinène, α-Pinène, p-Cymène, Terpinène-4-ol, α-Terpinéol, Thymol, Citral, et 1,8-Cinéole exercent, isolément, une suppression anti-herpétique supérieure à 80%. L’inhibition se fait surtout par effet direct de ces monoterpènes sur l’enveloppe des particules virales libres avant leur pénétration dans la cellule-hôte. Si l’on tient compte d’un certain degré de toxicité de certains composants, le meilleur rapport de sélectivité (efficacité/tolérance) est en faveur de l’ α-Pinène et de l’ α-Terpinéol.
Les auteurs de l’étude ont remarqué que chaque HE est plus puissante et moins toxique que chaque composant monoterpénique pris isolément, et en ce qui concerne le Tea Tree : 10 fois plus. L’explication proposée est celle d’une synergie entre leurs composants ; quant à la moindre toxicité de l’HE, certains composants antagoniseraient la toxicité d’autres (ASTANI, 2010).
L’ α-Pinène et le β-Pinène, que l’ont trouve chez les Pins, le Genévrier, la Myrte, le Romarin et le Thym, peuvent antagoniser le Virus de la Bronchite Infectieuse (IBV) qui appartient à la famille des Coronavirus. L’inhibition du virus se fait au niveau de son enveloppe sur la Protéine Nucléocapside N (YANG, 2011)

Indications thérapeutiques du Thym dans les viroses :

Le Thym est recommandé dans toutes les infections de l’oropharynx et des voies respiratoires : rhino-pharyngites, angines, trachéites et bronchites, où c’est l’ensemble de ses propriétés (antibactérienne, anti-inflammatoire, expectorante, et antispasmodique) qui s’avèrent particulièrement adaptées à ces pathologies. On l’associe, dans ces indications, à l’ECHINACEE, à la PROPOLIS…

=> Il sera choisi au cours des trachéo-bronchites lorsque se manifestent des symptômes spasmodiques (bronchospastiques et tussigènes). En association avec de l’HYSOPE et du LiERRE TERRESTRE ou du BOUILLON BLANC, il y aura un effet conjugué à la fois expectorant des mucosités et calmant de la toux excessive. N’oublions pas qu’il est un des rares remèdes antitussif à avoir fait ses preuves dans la coqueluche et la toux trachéale coqueluchoïde.

=> Il est également antiviral (anti-Influenza A H1N1), et mérite d’être systématiquement utilisé dans la grippe, ou au cours d’autres viroses ORL, où son action anti-infectieuse peut permettre d’éviter des surinfections, et où son action fortifiante, revitalisante, ravive l’énergie du patient pour une guérison plus rapide, une convalescence écourtée, avec récupération rapide d’une bonne santé.

Mode d’emploi et posologie :
 en INFUSION : 1 à 2 cuillères-à-café de sommités fleuries de Thym récolté dans la garrigue, ou de Thym Bio acheté en Herboristerie, par tasse de 150 ml, édulcoré avec du Miel, renouvelé 3 à 4 fois par jour
 en TEINTURE-MERE : THYMUS VULGARIS TM : 50 gouttes x 3 fois par jour
(Note : les TM sont contrindiquées chez l’enfant à cause de l’alcool)
 en HUILE ESSENTIELLE (HE) : à réserver pour les viroses fébriles, les symptômes grippaux, avec toux bronchitique. 2 gouttes par prise (à bien délayer dans un yaourt ou un peu de fromage blanc, ou encore une cuillère-à-café d’huile d’olive ou de sésame, pour éviter les brûlures d’estomac ; et parce que l’absorption de l’huile est améliorée en présence d’un corps gras) x 3 fois par jour (soit 6 gouttes par jour) qui peut-être poursuivie pendant une dizaine de jours jusqu’à la rémission.
On l’associera dans les pathologies respiratoires avec l’HE d’EUCALYPTUS GLOBULUS 2 gouttes x 3 fois par jour également, pour ses propriétés antiseptiques, expectorantes, et surtout anti-inflammatoires de la muqueuse bronchique
Contrindication des HE : chez l’enfant.

Références bibliographiques :
Paul-Victor FOURNIER « Dictionnaire des Plantes Médicinales et vénéneuses de France » 1947, ré-éd. 2010 p. 931-933
Pierre LIEUTAGHI « Le livre des bonnes herbes » p. 429-432
Jacques FLEURENTIN « Du bon usage des plantes qui soignent » 2013, p. 252-253
Michel FAUCON « Traité d’Aromathérapie scientifique et médicale » 2° éd. 2015, p. 715-731

Articles scientifiques :
(classés en ordre alphabétiques)

ASTANI A, REICHLING J, SCHNITZLER P. « Comparative study on the antiviral activity of sélected monoterpènes derived from the Essential Oils » Phytother. Res. 2010 May ; 24(5) : 673-79 (University of Heidelberg, Germany & Yazd Shahid Sadoghi University of Medical Science, Yazd, Iran)

BORUGA O, JIANU C, MISCA C, GOLET I, GRUIA AT, HORHAT FG. « Thymus vulgaris essential oil : chemical composition and antimicrobial activity » J. Med. Life 2014 ; 7 (Special issue 3) : 56-60 (University of Medicine and Pharmacy of Timisoara, Romania)

HAZZIT M, BAALIOUAMER A, VERISSIMO AR, FALEIRO ML, MIGUEL MG. « Chemical composition and biological activities of Algerian Thymus Oils » Food Chemistry 2009 Oct ; 116(3) : 714-21 (Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie & Université des Sciences et de Technologie Houari Boumedienne, Alger, Algérie)

VARGA E, BARDOCZ A, BELAK A, MARAZ A, BOROS B, FELINGER A, BÖSZÖRMENYI A, HORVATH G. « Antimicrobial activity and chemical composition of Thyme essential oils and the polyphenolic content of different Thymus extracts » Farmacia 2015 ; 63(3) : 357-61 (University of Medicine and Pharmacy of Târgu, Mures, Romania & Universities of Budapest and Pecs, Hungary)

YANG Z, WU N, ZU Y, FU Y. « Comparative anti-Infectious Bronchitis Virus (IBV) activity of (-)-Pinene : effect on Nucleocapsid (N) Protein » Molecules 2011 Feb ; 16(2) : 1044-54 (Northeast Forestry University, Harbin, China)

Webographie :
http://www.wikiphyto.org/wiki/Thym_vulgaire
http://www.wikiphyto.org/wiki/Thymol
http://www.wikiphyto.org/wiki/Carvacrol
[http://www.medicaunaplanta.com/ecrire/?exec=article&id_article=62]

https://www.doctissimo.fr/sante/aromatherapie/guide-huiles-essentielles/huile-essentielle-de-thym-a-thymol
https://melleapothicaire.fr/booster-immunite-infection-hivernale/

3/ Le SERPOLET ou THYM SERPOLET

Thymus serpyllum L.
Famille des Lamiacées (Labiées)

Le Serpolet est un Thym rampant, prostré, à feuilles petites et ovales, aux fleurs bilabiées de couleur rose-pâle ou pourpre, finement aromatique, plus suave que le Thym.
Il a la particularité de pousser dans les régions plus septentrionales, de l’Europe du Nord à la Sibérie, et dans les montagnes jusqu’à une altitude d’environ 2000 m des Alpes à l’Himalaya. Dans le Massif Central, il est fréquent sur les Causses, en Aubrac et en Lozère, là où l’épandage des pesticides ne l’a pas encore décimé ! Il affectionne les talus ensoleillés, les prairies, les alpages où il apparait en petites plages rosées.
Le Serpolet est « le Thym du Nord » qui résiste au gel, et nous donne l’indication qu’il a su s’adapter au froid, et peut servir en thérapie pour les affections en rapport avec les rigueurs de l’hiver.

Une histoire qui mérite d’être narrée est celle du « Diacalamentum », un remède composé de plantes« simples, » appelé aussi « antidotaire », qui était pris l’hiver pour se prémunir contre les maladies provoquées par le froid.
C’était un remède simple et peu coûteux préparé avec du Serpolet et des plantes locales cultivées dans les ’hortuli’ ou jardins des monastères.
Nous en connaissons la composition par un manuscrit de WIBALD (1098-1158), abbé du monastère de Stavelot (dans le diocèse de Liège, en Belgique) devenu abbé du Mont Cassin en 1137 dans le Sud de l’Italie, à l’époque où l’Ecole de Salerne, toute proche, était à son apogée. Il écrivit une lettre datée de 1147 : « Nous vous avons envoyé un antidote contre le froid de l’hiver » . Ce Diacalamentum était composé principalement de Calament (appelé à l’époque Calamintha nepeta, puis Nepeta cataria, l’Herbe-à-chat), d’un autre Calament Satureja calamintha (ou Calamintha clinopode, qui est la Sarriette commune) ; de Serpolet, de Pouliot, de Persil, de Céleri, de Livèche, de Cumin des prés et de Fenouil bâtard.
Il était réputé contre toutes les maladies des poumons causées par des refroidissements, surtout chez les vieillards, et pour son effet contre la toux (OPSOMER et HALLEUX).

un Thym Serpolet dans le Massif de la Vanoise,
à 2100 m. d’altitude

Comme les autres variétés de Thym, il est un stimulant des forces vitales, et relève les organismes fatigués. L’Abbé FOURNIER, en 1947, résumait son action concernant les voies aériennes : ’Son infusion...fait merveille dans toutes les affections spasmodiques et convulsives des voies respiratoires, la grippe, la coqueluche, la toux, l’asthme humide et le catarrhe chronique.’

Son Huile Essentielle (HE) renferme majoritairement des Monoterpènes (52%) dont les Phénols terpéniques Thymol et Carvacrol, mais en petites quantité (environ 6% chacun) (Michel FAUCON, 2015) ; alors que certains chémotypes ont pour composant majoritaire le (E)-Nérolidol, comme cela est le cas dans les pays Baltes (RAAL, 2004) ou dans les Monts Altaï (BANAEVA, 1998). Dans d’autres contrées, peut dominer l’Acétate de Géranyl, ou le Géraniol..., ce qui montre une extrême variabilité de la plante selon son biotope.
Toutefois certains Serpolets ont été découverts avec des taux de Thymol et de Carvacrol comparables à ceux des meilleurs Thyms, au Kazakhstan (KIRILOV, 2016), dans l’Himalaya (VERMA, 2009), ou dans le Cachemire (HUSSAIN, 2013)
les autres composants sont (en ordre alphabétique) :
β-Bisabolène, Bornéol, α-Cadinol, Camphor, β-Caryophyllène, Caryophyllène oxyde, p-Cymène, 1,8-Cinéole (=Eucalyptol), Germacrène D, Linalol, Méthyl Carvacrol éther, β-Myrcène, α-Pinène, Sabinène, α-Terpinène, γ-Terpinène, Terpinène-1-ol, β-Terpinéol.
Le Thymol est antiviral sur l’Herpes simplex-2
Le 1,8-Cinéole, plus connu sous le nom d’Eucalyptol car il a été isolé de l’Eucalyptus ; le Thym en contient. iI est expectorant et anti-inflammatoire de la muqueuse bronchique, très indiqué dans bronchite, l’asthme « humide », et les bronchites chroniques obstructives (BPCO) (JUERGENS, 2014).
Le (E)-Nérolidol est anti-oxydant, antibactérien (notamment sur le Stapylocoque résistant à la Méticilline), et potentialise l’action des antibiotique (GONCALVES, 2011).

les Indications thérapeutiques du SERPOLET dans les viroses :

Elles recouvrent celles du THYM, avec cette spécificité de guérir chez le malade la pathologie résultant d’un refroidissement :
=> Le SERPOLET est un antiseptique et antispasmodique des voies respiratoires ; d’où ses indications ORL : rhino-pharyngites, laryngites, trachéites, toutes formes d’infections pulmonaires (bronchite, bronchopneumopathies), toux spasmodique, coqueluche... On l’associe volontiers dans ces indications au THYM ou à d’autres labiées anti-infectieuses pulmonaires comme l’HYSOPE et la SARRIETTE ; à des expectorants comme le BOUILLON-BLANC, le LIERRE TERRESTRE et le MARRUBE BLANC ; ou en cas de toux, au TUSSILAGE.
=> Il est particulièrement indiqué l’hiver en préventif, en recourant à des infusions quotidiennes en période de virus grippaux pour renforcer la vitalité et l’immunité. Il prévient les « coups-de-froid » sur la poitrine, et peut éviter de contracter une virose rhino-pharyngée, ou une grippe. Il est sûrement un des meilleurs remèdes préventifs et curatifs des rhumes et des rhino-pharyngites hivernales.
=> Il sera aussi indiqué après un épisode grippal, pour récupérer ses forces.

Mode d’emploi et posologie :
 en INFUSION : 2 cuillères-à-café de sommités fleuries par tasse de 150 ml, porter à la limite de ébullition (sans faire bouillir, ce qui ferait évaporer les précieuses essences volatiles) et laisser infuser pendant 15 à 20 minutes x 3 à 4 fois par jour en curatif ; 1 à 2 fois par jour en préventif, en période hivernale ; bonne association avec du Miel.
 en TM THYMUS SERPYLLUM TM : 50 gouttes x 3 fois/jour
 en HUILE ESSENTIELLE (HE) de SERPOLET qui est la forme galénique la plus puissante, à préférer en traitement curatif d’une virose respiratoire, ou d’un état grippal. 2 gouttes (à bien délayer dans un peu de fromage blanc ou dans une cuillère-à-café d’huile d’olive ou de sésame) x 3 fois par jour.

Références bibliographiques :
BEZANGER-BEAUQUESNE L, PINKAS M, TORCK M, TROTIN F. « Plantes médicinales des régions tempérées » p. 304-305
Pierre LIEUTAGHI « Le Livre des bonnes herbes » p. 419-423
Jacques FLEURENTIN « Du bon usage des Plantes qui soignent » p. 254-255
Pr J-P CHAUMONT, Dr J-M MOREL « Se soigner avec les plantes de Bourgogne » p. 224-225
Gérard DUCERF « L’encyclopédie des Plantes bio-indicatrices » Vol2, p.295
Carmélia OPSOMER et Robert HALLEUX, in Guy BEAUJOUAN « Comprendre et maîtriser la nature » Hautes études médiévales et modernes ; Genève, 1994 : p. 453-454
Michel FAUCON « Traité d’Aromathérapie scientifique et médicale, Les Huiles Essentielles » 2017, p. 797-799

Articles scientifiques :
(classés en ordre alphabétique)

BANAEVA YA, POKROVSKY LM, TKACHEV AV.« Chemical composition of the essential oil of Thymus serpyllum L. growing wild in Altai region » Proceedings of the International Conference on Natural Product and Physiologically active Substance (ICNPAS98) Novosibirsk, Russia, Dec 1998, p. 6 (Central Siberian Botanical Garden & Novosibirsk Institute, Novosibirsk, Russia)

GONCALVES O, PEREIRA R, GONCALVES S, MENDO S, COIMBRA MA, ROCHA SM. « Evaluation of the mutagenicity of sesquiterpenic compounds and their influence on the susceptibility towards antibiotics of two clinically relevant bacterial strains » Mutat. Res. 2011 Jul ; 723(1) : 18-25 (Universidade de Aveiro, Portugal)

HUSSAIN AI, ANWAR F, CHATA SAS, LATIF S, SHERAZI STH, AHMAD A, WORTHINGTON J, SARKER SD. « Chemical composition and bioactivity studies of the essential oils from two Thymus species from the Pakistan flora » LWT-Food Science and Technology 2013 Jan ; 50(1) : 185-92 (Universities of Faisalabad & Sargodha, Pakistan)

JUERGENS UR. « Anti-inflammatory properties of the monoterpene 1,8-cineole : current evidence for co-medication inflammatory airway diseases » Drug Res. (Stuttg.) 2014 Dec ; 64(12) : 638-46 (Dpt of Pneumology, Allergology, Bonn University Hospital, Bonn, Germany)

RAAL A, PAAVER U, ARAK E, ORAV A. « Content and composition of the essential oil of Thymus serpyllum L. growing wild in Estonia » Medicina 2004 ; 40 : 785-800 (Universities of Tartu & Tallinn, Estonia)

VERMA RS, RAHMAN L, CHANOTIYA CS, VERMA RK, SINGH A, YADAV A, CHAUHAN A, YADAV AK, SINGH AK. « Essential oil composition of Thymus serpylum cultivated in the Kumaon région of Western Himalaya, India » Natural Product Communications 2009 ; 4(7) : 987-88 (Central Institute of Médical and Aromatic Plants, Bageshwar, Uttarakhand, India)

Webographie :
http://www.wikiphyto.org/wiki/Serpolet
[http://www.medicaunaplanta.com/ecrire/?exec=article&id_article=63]
https://www.complements-alimentaires.co/serpolet/
http://www.masantenaturelle.com/chroniques/herbier/serpolet.php

4/ Le SUREAU ou SUREAU NOIR

Sambucus nigra L.
Famille des Adoxacées (auparavant : des Caprifoliacées)

Arbuste de 4 à 6 mètres aux tiges creuses contenant une moelle blanche, le Sureau est bien reconnaissable à ses belles corymbes blanches, aplaties, portant de très petites fleurs « ivoire » à 5 pétales, à l’odeur suave de vanille. Ses fruits pendent en grappes de couleur violet presque noir appelées ’baies de sureau’, avec lesquelles est confectionné le populaire « Rob de Sureau », un sirop qu’on élaborait dans les campagnes en prévision de l’hiver.
Il pousse en Europe tempérée et septentrionale jusque dans les pays scandinaves, en Pologne, et en Russie ; aux abords des fermes et des villages, souvent en lisière de bois, à proximité de marais ou de ruisseaux. Il aime les sols frais riche en humus.
Sa réputation était liée à son effet diaphorétique, très utile au décours des maladies fébriles, où le fait de relancer la transpiration marquait le moment d’un soulagement du malade.

L’Abbé FOURNIER résumait à merveille son emploi dans les maladies fébriles :
« De toutes les parties du Sureau, ce sont les fleurs qui sont les plus employées... Sèches, elles sont avant tout sudorifiques... Elles se montrent en outre diurétiques, émollientes et résolutives. En décoction, selon les cas dans de l’eau ou dans du vin, elles s’emploient, afin de favoriser la sudation, dans la grippe, l’influenza, les refroidissements, les maladies catarrhales des organes respiratoires, le rhumatisme, la goutte, et les maladies éruptives, telles que la rougeole, la scarlatine et la variole, quand l’éruption est difficile ou disparaît subitement. La transpiration provoquée par une forte infusion de fleurs de Sureau peut faire avorter une bronchite, une angine, une pleurésie et même une pneumonie. »
« Les baies sont avant tout laxatives et purgatives, en même temps que diurétiques et antinévralgiques. »

La composition chimique de ses fleurs et de ses baies sont d’une grande richesse :
 dans les fleurs :
. surtout des composés phénoliques :
des acides Hydroxycinnamiques, principalement l’acide Chlorogénique, ainsi que les acides Di-Cafféoylquiniques, l’acide p-Coumarique, les acides Coumaroylquiniques, et les acides Féruloylquiniques
et des Flavonols : à savoir les dérivés glucosidiques de Kaempférol, Quertécine, et d’Isorhamnétine (MIKULIC-PETKOVSEK, 2015) (SOCACI, 2015)
et des composants terpéniques nombreux :
. des Monoterpènes (en ordre alphabétique) : de type hydocarboné :
3-Carène, Cosmène, p-Cymène, 2,6-Diméthyl-2-6-Octaène, d-Limonène, Myrcène, Ocimène, α-Phellandrène, α-Pinène, β-Pinène, α-Terpinène, γ-Terpinène, Terpinolène
et de type oxygéné : Camphre, Carvacrol, Carvone, 1,8-Cinéole, Citral, Citronellal, Citronellol, Citronellyl formate, Déhydroxylinalol oxyde, Fenchone, Géranial, Géraniol, Hydroxylinalol, Linalol, Menthol, Méthylgéranate, Myrcénol, Myrténol, Nérol, Nérolidol, E et Z-Rose oxyde, Tagétone, α-Terpinéol, Terpinène -4-ol, α-Thuyone, β-Thuyone, Thymol, et Verbénone (SALVADOR, 2018).

une corymbe blanche de Sureau noir

. et des Sesquiterpènes : Aromadendrène, α-Bergamotène, β-Bourbonène, Cadinène, Calamenène, β-Caryopyllène, α-Copaène, Cubébène, β-Elémène, α-Farnésène, D-Germacrène (SALVADOR, 2018).

 et dans les baies :
. des Anthocyanosides (VEBERIC, 2009)
dont le Cyanidine-3-glucoside, un antiviral majeur (TORABIAN, 2019).
. des composants Monoterpèniques de type hydrocarboné : Camphène, -Carène, α-Cymène, α-Limonène, 1,3-8-p-Menthatriène, Myrcène, Ocimène, α-Phéllandrène, α-Pinène, β-Pinène, α-Terpinène, γ-Terpinène, Terpinolène, Verbénène
et de type oxygéné : Artémisia alcool, Bornéol, Camphre, 3-Carène-2-ol, Carvone, 1,8-Cinéole (Eucalyptol), Citral, Citronellol, p-Cymène-8-ol, Dihydromyrcénol, Fenchol, Géranial, Géraniol, Géranyl acétate, Hotriénol, Hydroxycitronellol, Linalol et ses oxydes, Menthol, Nérol, Pinocarvone, E et Z-Rose oxyde, α-Terpinéol, Terpinène -4-ol, β-Terpinyl acétate.
Pour les baies, les composants monoterpéniques majeurs sont le Limonène et le p-Cymène (d’autres auteurs trouvent le Linalol et l’ α-Terpinéol) (SALVADOR, 2018).
. et des Sesquiterpènes : de type hydrocarboné : Aromadendrène, β-Bourbonène, Cadinène, α-Calacorène, Calamenène, Calarène, β-Caryophyllène, α-Copaène, Cubébène, β-Elémène, α-Humulène, Longifolène, α-Muurolène
et de type oxygéné : β-Bourbolène-13-ol, t-Cadinol, Caryophyllène oxyde, Cubénol, Globulol, Epiglobulol.
Les Sesquiterpènes dans les baies ne représentent qu’au plus 13% du contenu terpénique ; leurs composants majeurs étant le β-Caryophyllène et l’Aromadendrène (SALVADOR, 2018).

baies noires de Sureau

Le Sureau contient encore de la Vitamine C, de l’ α-Tocophérol (principale forme de la Vitamine E), et des Glucosides cyanogènes toxiques qui se trouvent dans les parties vertes (feuilles, pédoncules, et baies vertes) et disparaissent lorsque les baies sont bien mûres et noires.
Tous ces terpènes énumérés ci-dessus sont antibactériens sur des pathogènes des voies respiratoires : Streptocoques, Branhamella catarrhalis (une Moraxella responsable d’otite chez l’enfant, de sinusites, et de broncho-pneumapathies ou de surinfection des voies respiratoires) (KRAWITZ, 2011).
Le Sureau est antibactérien, et peut éviter les surinfections bactériennes :
Un extrait de fruits inhibe la croissance bactérienne de Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhi, et Escherichia coli ; et également s’avère antimycosique sur le Candida albicans (MOHAMMADSADEGHI, 2013)
Plusieurs extraits de Sureau, tirés des fruits et des fleurs, ont été testés sur une batterie élargie de bactéries. Ils ont montré une large activité antibactérienne sur E. coli, Serratia marcescens, Proteus myxofasciens, Micrococcus luteus, Pseudomonas putida, et Bacillus subtilis ; les extraits aqueux étant le plus souvent plus efficaces, et ceux extraits des baies d’activité un peu supérieure à celle des fleurs (CIOCH, 2017).
Les flavones et autres composés terpéniques sont connus pour leur action antimicrobienne. L’activité antibactérienne des fruits et des fleurs de Sureau s’avère d’un intérêt tout particulier sur des germes pathogènes respiratoires d’infections nosocomiales hospitalières, en particulier sur des Staphylococcus aureus résistants à la Méticilline (SARM) qui sont responsables d’infections cutanées et des parties molles (HEARST, 2010).

Le Sureau est antiviral sur les virus grippaux (Influenza) :
Le Sureau est connu pour combattre les « refroidissements », particulièrement l’hiver, qui exposent les personnes à des viroses ORL et des voies respiratoires. Un certain nombre de recherches biologiques in vitro ont pu démontrer l’action antivirale du Sureau, en particulier sur les Influenza (ZAKAY-RONES, 1995) (ROSCHEK, 2009) (KRAWITZ, 2011) (KINOSHITA, 2012). ...
Un extrait de Sureau, in vitro, a entrainé une réduction de l’hémaglutination ainsi qu’une inhibition de la réplication de plusieurs souches de virus Influenza A et B responsables de grippe : A/Shangdung 9/93 (H3N2) ; A/Beijing 32/92 (H3N2) ; A/Texas 36/91 (H1N1) ; A/Singapore 6/86 (H1N1) ; B/Panama 45/90 ; B/Yagamata 16/88 et B/Ann Arbor 1/86 (ZAKAY-RONES, 1995).
Par la suite, il a été démontré que des flavonoïdes de Sureau se liaient au virus grippal H1N1 et l’empêchaient d’aller infester d’autres cellules de l’hôte. Deux composants ont été identifiés comme responsables de ce blocage : un dérivé de Méthylquercétine ayant une IC50 (concentration à laquelle une substance inhibe 50% d’une fonction biologique) basse, très favorable, à 0,36 microM ; la seconde, la Dihydromyricétine ayant une IC50 à 8,7 microM. Les auteurs ont conclu en une action antivirale contre le H1N1 comparable à l’Oseltamivir (TAMIFLU ®), un inhibiteur de la neuraminidase, dont l’IC50 est 0,32 microM (ROSCHEK, 2009).
En outre, les extraits de Sureau bloquent la réplication du virus (CHEN, 2014).
Et, chez la souris infectée par un virus Influenza A, un jus de Sureau entraine un blocage de la réplication du virus dans les cellules du lavage broncho-alvéolaire, et augmente le taux sérique d’anticorps spécifiques contre le virus (KINOSHITA, 2012).

La première étude clinique (à notre connaissance) a été menée en 1993 en Israël à l’occasion d’une épidémie grippale à Influenza B/Panama. L’amélioration des symptômes a été remarquable, marquée par le résolution de la fièvre en 2 jours chez 93,3% des patients traités par un extrait standardisé de Sureau (Sambucol ®), et d’une guérison en 3 jours chez 90% des patients du groupe traité ! alors que les patients du groupe placebo n’ont été soulagés pour 91,7% d’entre eux que dans les 6 jours, avec une guérison pour 90% d’entre eux seulement au 6° jour ou après. La conclusion était que le Sureau était un rare remède disponible contre la grippe, efficace, dépourvu d’effets secondaires, et peu couteux (ZAKAY-RONES, 1995).

D’autres études cliniques ont été conduites chez des patients dans le cadre du traitement de viroses respiratoires grippales :
 La deuxième étude a été menée en Norvège, randomisée, en double-aveugle, sur 60 patients âgés de 18 à 54 ans présentant des symptômes grippaux à Influenza A et B depuis moins de 48H (fièvre supérieure à 38° et signes respiratoires). Un groupe traité par un Sirop de Sureau (Sambucol®) à la posologie de 15 ml x 4 fois par jour pendant 5 jours ; versus un groupe placebo. Un soulagement des symptômes a été constaté 4 jours plus tôt que chez le groupe placebo, soit un net raccourcissement de la grippe (ZAKAY-RONES, 2004).
 La troisième étude a également été réalisée au décours d’une épidémie de grippe ; étude randomisée, en double-aveugle, versus placebo. Chez des patients ayant au moins 3 symptômes de grippe (fièvre, céphalée, toux, courbatures, congestion nasale avec ou sans mucosités) depuis moins de 24H. Le traitement était à base de comprimés de 175 mg d’extrait de baies de Sureau x 4 cps/jour. Au bout de 48H, 28% des patients traités étaient déjà délivrés de leurs symptômes, et 60% ressentaient un net soulagement ; tandis que les patients du groupe placebo ne présentaient aucune amélioration, mais étaient au contraire aggravés (KONG, 2009).

Des études sont en cours, laissant à penser que les flavonoïdes du Sureau sont efficaces sur « tous » les types de virus Influenza, et peut-être aussi sur les virus de grippe aviaire, dont le terrible H5N1 faisant planer le risque d’une pandémie qui serait meurtrière (KONG, 2009). La chercheuse israélienne Madeleine MUMCUOGLU (qui a participé à la première étude clinique mentionnée menée en 1993 et publiée en 1995) est déjà convaincue d’une certaine efficacité du Sureau sur cette famille de virus.
Si les propriétés antivirales du Sureau sont bien établies maintenant, particulièrement sur la famille des Influenza, il manque encore des études comparatives pour évaler l’équivalence des produits existants (PORTER, 2017). Il n’empêche qu’une méta-analyse très récente des études cliniques randomisées conclut en l’efficacité antivirale du Sureau ; ce qui en fait un remède alternatif très intéressant dans les viroses des voies aériennes supérieures pour lesquelles il existe un abus de prescriptions antibiotiques. Le Sureau mérite d’être utilisé en première intention dans les refroidissements communs de la sphère ORL et des voies aériennes supérieures, et les états grippaux à Influenza (HAWKINS, 2019).

Parmi les composés responsables de sa bonne action antigrippale : le Cyanidine-3-glucoside (appelé encore « Chrysanthémine ») qui, est aussi l’un des anthocyanes majeurs de la Myrtille ; il inhibe l’hémagglutination, ce qui entrave l’attachement du virus Influenza et son entrée dans la cellule hôte ; puis il bloque chez le virus une fois intracellulaire la synthèse des glucoprotéines virales. Il existe donc une action bloquante à plusieurs niveaux (TORABIAN, 2019).

Le Sureau aurait une certaine efficacité sur les Coronavirus :
L’action du Sureau sur un autre virus respiratoire a été récemment mis en évidence : sur le Virus de la Bronchite Infectieuse Aviaire qui est un Coronavirus pathogène chez le poulet. L’administration d’extrait de Sureau, in vitro, diminue par 4 la concentration des virions observés en microscopie électronique. L’inhibition du virus survient à un stade précoce, le rendant non-infectieux (CHEN, 2014).
Cette découverte trouve son intérêt dans le fait que d’autres souches de coronavirus sont responsables d’infections des voies respiratoires humaines, depuis le rhume banal, jusqu’à des infections pulmonaires redoutables comme le SRAS (Syndrome aigu respiratoire sévère) ou le Coronavirus du Moyen-Orient. D’autres recherches sur l’action éventuelle du Sureau sur ces coronavirus seront nécessaires...

Enfin, le Sureau possède une propriété immunostimulante : en augmentant les Interleukines et le TNF-alpha (BARAK, 2001).

Les indications du Sureau (Baies et Fleurs) dans les viroses respiratoires :
Nous avons présenté longuement les travaux scientifiques récents et les études cliniques qui mettent en évidence les infections virales pour lesquelles on peut recommander le Sureau (VLACHOJANNIS, 2010) (PORTER, 2017) (MLYNARCZYK, 2018) :
=> toutes les viroses rhino-pharyngées, laryngo-trachéales, et bronchitiques sur lesquelles les composés terpéniques du Sureau vont antagoniser le développement viral, ou l’atténuer, et éviter des surinfections des muqueuses par son pouvoir simultané antibactérien
=> les états grippaux à virus Influenza (H1N1, H5N1...) ; rappelons qu’une grippe vraie a pour symptômes : frissons initiaux suivie de fièvre à 38°-39°, avec courbatures et céphalées, asthénie, puis toux traduisant la focalisation du virus sur les voies respiratoires ; les risques sont le passage d’une simple bronchite virale en une broncho-pneumopathie avec inflammation alvéolaire et gêne respiratoire, ainsi que le risque de surinfections, assez fréquentes.
=> Quant aux pneumopathies à Coronavirus, les premières recherches montrent une action in vitro d’extrait de Sureau inhibant le développement du virus à un stade précoce ; des études seraient nécessaires pour préciser s’il entrave l’infectivité du virus (son aptitude à entrer dans les cellules), et/ou s’il freine sa réplication.
Dans tous les cas, son effet immunostimulant s’avérera bénéfique.

Mode d’emploi et posologie :
 en INFUSION : de Fleurs de Sureau (débarrassées de leurs pétioles verts) 2 cuillères-à-café par tasse de 150 ml x 3 à 4 fois par jour pour une virose rhino-pharyngée ou trachéale ; augmenter à 1 cuillère-à-soupe de fleurs par tasse x 4 à 5 fois par jour, soit environ toutes les 4-5 heures pendant toute la phase d’état d’une grippe, tant que durent fièvre et toux (on trouve cette Tisane de fleurs de Sureau en Herboristerie)
 en SIROP de Sureau, préparé à la fin de l’été avec les baies, qui se conserve pendant tout l’hiver ; une cuillère-à-soupe x 3-5 fois/jour (on en trouve dans le commerce ; et il existe une Spécialité, celle avec laquelle a été menée l’étude clinique citée : SAMBUCOL ®, et SAMBUCOL KIDS ®pour les enfants ; respecter les posologies indiquées )
 en ROB de Sureau, qui est un Sirop concentré préparé avec les baies : 1 à 2 cuillères-à-soupe x 3 fois/jour.

Références bibliographiques :
Pr CHAUMONT–Dr MOREL « Se soigner avec les plantes de Bourgogne »
p. 226-227
Frantisek STARY « Plantes médicinales » p. 184-185
Dagmar LANSKA « Plantes sauvages et comestibles » p. 178-179
Gérard DUCERF « L’encyclopédie des Plantes bio-indicatrices » Vol2, p.260
Marie-Claude PAUME « Sauvages et comestibles » p. 226-227
Annie-Jeanne et Bernard BERTRAND « Saveurs de sureau » les 88 p.

Articles scientifiques :
(classés en ordre alphabétique)

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Webographie :
http://www.wikiphyto.org/wiki/Sureau_noir
[http://www.medicaunaplanta.com/ecrire/?exec=article&id_article=86]
http://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/sureau.htm
https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=sureau_noir_ps

5/ EUCALYPTUS

Eucalyptus globulus Labill. et Eucalyptus sp.
Famille des Myrtacées

La famille des Eucalyptus comporte plus de 600 espèces différentes, toutes originaires d’Australie et de Tasmanie. L’Eucalyptus est un arbre tropical, assez élancé, à l’écorce grisâtre, dont la taille peut dépasser 50-60 mètres. Ses feuilles elliptiques lancéolées sont persistantes, d’un beau vert-bleuâtre ; ses fleurs, très particulières, sont en fait, un bouquet de grandes étamines rouges (blanches chez certaines espèces) sortant d’un opercule.
La plupart des Eucalyptus craignent le gel, à l’exception de quelques espèces acclimatées au froid des montagnes. Exportés dans de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique du Sud, en Asie, au Portugal... ils ont été choisis, à cause de leur croissance rapide, pour reforester à travers le monde de vastes zones qui avaient été déforestées pour l’exploitation des bois. Malheureusement ces reboisements en mono-culture nuisent à la biodiversité ; et leurs feuilles antiseptiques tombées au sol inhibent la vie des micro-organismes qui créent l’humus, créant un sol biologiquement mort.

L’Eucalyptus est connu depuis très longtemps pour ses propriétés médicinales, en infusions ou fumigations de ses feuilles, pour traiter les infections respiratoires : rhinites, bronchites, sinusites.
L’Eucalyptus globulus agit bien sur l’arbre respiratoire et les poumons.
L’Eucalypus radié (E. radiata) agirait mieux sur le haut appareil respiratoire (sinus) d’après Michel FAUCON.
Ses composants sont particulièrement riches dans l’Huile essentielle (HE) contenue dans les glandes à huile de ses feuilles ; 144 composants ont été identifiés par chromatographie gazeuse ; avec des taux moyens variables selon les espèces, les principaux sont :
1,8-Cinéole ou Eucalyptol dont le taux, selon les variétés, va jusqu’à 70%
Cryptone jusqu’à environ 20%
α -Pinène jusqu’à 17%
p-Cymène jusqu’à 16%
α -Terpinéol jusqu’à 10%
trans-Pinaocarvéol jusqu’à 7%
Phellandral jusqu’à 6,6%
Cuminal jusqu’à 6,6%
Globulol jusqu’à 6%
Limonène jusqu’à 4,4%
Aromadendrène jusqu’à 3,6%
Spathulénol jusqu’à 3%
Terpinène-4-ol jusqu’à 3%
Caryophylène oxyde jusqu’à 1,7%
Carvacrol jusqu’à 1,7%
Viridiflorol jusqu’à 1% (ELAISSI, 2012).

une Huile Essentielle d’EUCALYPTUS GLOBULUS
à chémotype 1,8-Cinéole (Eucalyptol)

La plupart de ces composés terpéniques sont des antibactériens connus. Ils sont antistaphylococciques, et agissent sur Klebsiella pneumoniae responsable de pneumopathies bactériennes.
Les Eucalyptus dont les feuilles ont une HE ayant le taux le plus élevé de p-Cymène sont antistaphylococciques. Eucalyptus odorata possède le même profil antibactérien que les antibiotiques Gentamicine, Erythromycine, Vancomycine et Benzylpénicilline. Les Eucalyptus odorata et bicostata agissent sur le Pneumocoque (Streptococcus pneumoniae) agent de pneumopathie lobaire aiguë.

Les Eucalyptus sont aussi antiviraux, mais leur activité antivirale dépend beaucoup de l’espèce. Par exemple, Eucalyptus globulus a une action modérée sur les adénovirus et sur le virus des oreillons (CERMELLI, 2008).
Un extrait éthanolique de feuilles d’Eucalyptus camaldulensis inhibe fortement les virus Herpès 1 et 2 ainsi que le Virus de la Varicelle et du Zona. Le mode d’action d’inhibition de ces virus semble survenir dès les premières étapes d’adsorption-pénétration dans la cellule hôte, mais aussi en entravant leur réplication virale dans la cellule hôte (ABU-JAFAR, 2017).
In vivo chez la souris, le 1,8-Cinéole ou Eucalyptol qui est le principal monoterpène de l’HE d’Eucalyptus, protège les poumons de l’infectivité du virus Influenza (en réduisant les interleukines , le TNF-alpha, et l’expression du NF-kB) (LI, 2016) (SEOL, 2016).
En outre l’association du 1,8-Cinéole (Eucalyptol) et de l’Oseltamivir (une antigrippale dérivée de l’acide Shikimique extrait de la Badiane de Chine) sont synergiques sur le virus grippal Influenza H3N2 in vivo chez la souris (LAY, 2017).
Des chercheurs français ont montré qu’un mélange de 4 Huiles Essentielles à base de CANNELLE de CEYLAN (Cinnamomum zeylanicum), de CAROTTE SAUVAGE (Daucus carota), d’EUCALYPTUS GLOBULEUX (Eucalyptus globulus), et de ROMARIN (Rosmarinus officinalis) était antiviral sur le virus Influenza H1N1 et l’Herpès-virus HSV1, était également antifongique, et antibactérien sur 14 souches testées Gram+ et Gram-, y compris sur des souches résistantes aux antibiotiques. La double action de ce mélange d’HE, à la fois antivirale sur le H1N1 et sur les Staphylocoques dorés (Staphylococcus aureus) et Pneumocoques (Streptococcus pneumoniae) s’avère particulièrement intéressante pour traiter les surinfections pulmonaires grippales et post-grippales (BROCHOT, 2017).

Un avantage de l’HE d’Eucalyptus globulus est d’exercer un effet anti-inflammatoire, comme celle du Thym, en inhibant le No (oxyde nitrique) ; les auteurs concluent en ce que ces 2 HE d’Eucalyptus globulus et de Thym peuvent être utilisées comme de précieux anti-inflammatoires dans les pathologies respiratoires (VIGO, 2003).
Le 1,8-Cinéole ou Eucalyptol est le principal monoterpène de l’HE d’Eucalyptus, également très présent dans les HE des Labiées aromatiques (en particulier le Romarin) et chez les Myrtacées (Niaouli, Myrte). Il est mucolytique, c’est-à-dire qu’il fluidifie les mucosités bronchiques, leur permettant d’être plus facilement expectorées. Il est surtout anti-inflammatoire broncho-pulmonaire ; en antagonisant des médiateurs de l’inflammation, il réduit la production de mucus secrété par la muqueuse, et possède en outre une action antispasmodique ; ce qui en indique l’emploi au cours des bronchites virales, des bronchites asthmatiformes, et des poussées de bronchopathie chronique obstructives (BPCO) si communes chez les tabagiques (JUERGENS UR, 2014) (JUERGENS LJ, 2020).

Indication thérapeutiques des HE d’Eucalyptus globulus à 1,8-Cinéole :

Le recours aux HE d’Eucalyptus riches en 1,8-Cinéole, comme celle de l’Eucalyptus globulus, convient parfaitement aux situations infectieuses responsables d’inflammation bronchique, plus ou moins productives de mucus, et spasmodique (toux et asthme). On l’utilisera donc :
=> dans des épisodes de trachéo-bronchites virales
=> au décours de la grippe, qui affecte toujours, plus ou moins, l’appareil respiratoire. Chez les sujets fragilisés, l’évolution peut se faire vers une broncho-pneumopathie, virale au départ, puis en quelques jours surinfectée, nécessitant le recours aux antibiotiques. L’évolution est souvent marquée d’un certain degré de dyspnée, et peut être franchement asthmatiforme.
L’administration d’HE d’Eucalyptus globulus, seule ou associé à une éventuelle antibiothérapie, est particulièrement bénéfique : elle freine l’infectivité virale, favorise l’expectoration, exerce un effet antiseptique préventif de surinfection, réduit l’inflammation de la muqueuse bronchique, et prévient la réaction asthmatiforme. (JUERGENS UR, 2014) (JUERGENS LJ, 2020).
=> au cours d’autres viroses sévères, comme celles induites par le Coronavirus : nous n’avons aucun recul clinique pour pouvoir affirmer son efficacité. Toutefois, compte tenu des propriétés connues de cette HE d’Eucalypus, on peut supposer qu’elle puisse amener un effet adjuvant non-négligeable, voire réellement précieux, trouvant sa place au sein d’un protocole thérapeutique, dont on doit être conscient qu’il peut aller jusqu’à l’assistance respiratoire.

Mode d’emploi et posologie :
 en INFUSION de feuilles d’Eucalyptus : 3 à 5 grammes de feuilles par tasse de 150 ml, ou 10 grammes par demi-litre ; verser l’eau bouillante, et laisser infuser pendant 10 à 15 mn. 2 à 3 infusions quotidiennes permettront de faire passer une virose modérée rhinopharyngée ou trachéale. Associer à des infusions de Thym ou d’Echinacée. Edulcorer avec du MIEL qui a, lui aussi, de bonnes propriétés anti-infectieuses.
 en HUILE ESSENTIELLE d’EUCALYPTUS GLOBULUS : c’est la forme galénique la plus puissante, à réserver en cas de grippe ou de bronchite ; respecter la posologie recommandée : 2 gouttes x 3 fois par jour (à délayer dans une cuillère-à-soupe d’huile végétale ou dans un petit bol de fromage blanc, ou dans un yaourt, afin d’éviter de se brûler la gorge et l’oesophage !)
Contrindication : . des posologies plus élevées peuvent être convulsivantes
. femmes enceintes ou allaitantes . Enfants inférieurs à 12 ans
 on peut aussi faire des Inhalations avec quelques feuilles d’Eucalyptus dans un bol d’eau chaude ; ou en laissant s’évaporer dans la pièce les essences volatiles de quelques gouttes d’HE d’Eucalyptus déposées dans une coupelle posée sur un radiateur.

Références bibliographiques :
Gérard DEBUIGNE, François COUPLAN « Petit Larousse des Plantes Médicinales » 2009, p. 70-71
Bernard BOULLARD « Plantes Médicinales du Monde » 2001, § 496, p. 218-219
Jacques FLEURENTIN « Du bon usage des Plantes qui soignent » 2013, p. 250-251
Michel FAUCON « Traité d’Aromathérapie scientifique et médicale, Les Huiles Essentielles » 2017, p. 515-522

Articles scientifiques :
(classés en ordre alphabétique)

ABU-JAFAR A, HULEIHEL M. « Antiviral activity of Eucalyptus camaldulensis leaves ethanolic extract on Herpes viruses infection » Int. J. Clin. Virol ; 2017 ; 1 : 001-009 (Ben Gurion University of the Negev, Beer-Sheva, Israel)

BROCHOT A, GUILBOT A, HADDIOUI L, ROQUES C. « Antibacterial, antifungal, and antiviral effects of three essential oils blends » Microbiology open 2017 Aug ; 6(4) : e00459 (PiLeJe, Paris & Fonderephar, Toulouse 1 Université Paul Sabatier, Toulouse, France)

CERMELLI C, FABIO A, QUAGLIO P.« Effect of Eucalyptus globulus Essential Oil on respiratory bacteria and viruses » Current Microbiol. 2008 ; 56 : 89-92 (Universita di Modena, Italy)

ELAISSI A, ROUIS Z, BEN SALEM NA, MABROUK S, BEN SALEM Y, BEL HAJJ SALAH K, AOUNI M, FARHAT F, CHEMLI R, HARZALLAH-SKHIRI F, LARBI KHOUJA M. « Chemical composition of 8 eucalyptus species’ essential oils and the evaluation of their antibacterial, antifungal and antiviral activities » BMC Complement. Altern. Med. 2012 Jun ; 12 : article 81 (University of Monastir, Tunisia)

JURGENS UR « Anti-inflammatory properties of the monoterpene 1.8-Cineole : current evidence for co-medication in inflammatory airway diseases » Drug Res. (Stuttg) 2014 Dec ; 64(12) : 638-46 (Bonn University Hospital, Bonn, Germany)

JUERGENS LJ « New perspectives for Mucolytic, Anti-inflammatory and adjunctive Therapy with 1,8-Cineole in COPD and Asthma : Review on the new Therapeutic approach » Adv. Ther. 2020 Mar ; doi : 10.1007 (Medical University of Tübingen & Asclopios Nordseeklinic Westerland, Germany)

LAI YN, FU LC, ZHAO F, LIU N, ZHANG FX, XU PP. « Combinaisons of 1,8-Cineol and Oseltamivir for the treatment of Influenza virus (H3N2) infection in mice » J. Medical Virology 2017 Feb ; 89(7) : 1158-67 (Guangzhou University of Chinese Medicine, Guangzhou, China)

LI Y, LAI Y, WANG Y, LIU N, ZHANG F, XU P. « 1,8-Cineol protect against Influenza-Virus-induced pneumonia in mice » Inflammation 2016 Aug ; 39(4) : 1582-93 (Guangzhou University of Chinese Medicine, Guangzhou, China)

SEOL GH, KIM KY « Eucalyptol and its role in chronic diseases » Adv. Exp. Med. Biol. 2016 ; 929 : 389-398 (Kore University, Seoul & Gachon University, Incheon, Korea)

VIGO E, CEPEDA A, GUALILLO O, PEREZ-FERNANDEZ R. « In-vitro anti-inflammatory effect of Eucalyptus globulus and Thymus vulgaris : nitric oxide inhibition in J774A.1 murine macrophages » J. Pharmacy and Pharmacol. 2004 ; 56:257-63 (University of Santiago de Compostela, Spain)

Webographie :
http://www.wikiphyto.org/wiki/Eucalyptus_globuleux
http://www.wikiphyto.org/wiki/Eucalyptus_radié
https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/HuilesEssentielles/Fiche.aspx?doc=huile-essentielle-eucalyptus-radiata
http://www.wikiphyto.org/wiki/Eucalyptol

6/ ECHINACEE

Echinacea purpurea (L.) Moench.,
Echinacea angustifolia DC.
Echinacea pallida (Nutt.) Nutt.
Famille des Astéracées

Plante herbacée, l’Echinacée pourpre nait d’un rhizome, sa tige de 60-80 cm peut atteindre le mètre, avec des feuilles ovales-lancéolées d’une dizaine de cm ; elle ressemble à une « marguerite » rouge-orangée avec une ’fleur’ en disque composé de nombreuses fleurs tubulée centrales, entourées d’une vingtaine de fleurs ligulées rouges-pourpres périphériques.
Elle ressemble beaucoup aux Rudbeckia de nos jardins.
Elle est originaire des plaines d’Amérique du Nord.
C’est une grande plante médicinale pour les peuples Amérindiens, utilisée en application sur les brûlures, pour soigner les blessures, et par voie interne contre les douleurs, les céphalées, les infections pulmonaires, et les envenimations par morsure de serpent...
L’Echinacée a été étudiée au XIX° siècle et au début du XX° siècle par la Médecine américaine (ELLINGWOOD, 1915).

une Echinacée pourpre
à MONTIALOUX (Lozère)

Les principales espèces d’Echinacées renferment une incroyable variété de composants, certains communs aux Astéracées, d’autres très particuliers :
 des Phénylpropanoïdes : principalement des dérivés de l’acide Caféique, comme l’Echinacoside, le Des-Rhamnosylverbascoside, le 6-O-caffeoyle Chinacoside, la Cynarine, et les Acides : Chicorique, Caftarique, Chlorogénique et Isochlorogénique
 des Flavonoïdes dont le principal est le Rutinoside ; les autres étant des chaines glucidiques liées à un aglycone : Kaempférol, Quercétine, Quercétagétine, Lutéoline, Apigénine, Isorhamnétine
 des composés terpéniques : Bornéol, Bornyl-acétate, Caryophyllène, Germacrène D... et selon les variétés, d’autres : 1-Pentadecène, Ketoalkynes et Ketoalkènes
 des composés lipidiques : des Polyacétylènes
 des Alkylamides, dont les Isobutylamides
 des Alcaloïdes (non-toxiques)
 des Polysaccharides (Inuline, Arabinorhamnogalactanes, et Fructanes...)
(MISTRIKOVA, 2006).

Les Echinacées ont pour propriété pharmacologique majeure d’être immunostimulantes, propriété attribuée aux Alkylamides et à l’Acide Caféique et ses dérivés. Elles stimulent et mobilisent les Polynucléaires neutrophiles, qui sont des globules blancs responsables de la défense anti-infectieuse ; ils assurent la phagocytose des bactéries et des particules virales, qui est augmentée de 20% à 30%...
Elles activent les Monocytes qui libèrent des Cytokines (qui sont des substances de signalisation, de recrutement d’autres cellules impliquées dans la défense immunitaire) comme les Interleukines et le TNF- (Tumor necrosis facteur).
Elles augmentent la production des « Natural killers » (NK), ces globules blancs lymphocytes qui ciblent les pathogènes reconnus comme non-propres à l’individu : bactéries, cellules cancéreuses...
et elles activent la production des Immunoglobulines G et A (anticorps).
(BARRETT, 2003) (BARNES, 2005) (Zili ZHAI, 2008) (SENCHINA, 2010) (EMA, EUROPA, 2012)...

Les Echinacées ont également des propriétés antivirales : leurs extraits (méthanoliques et aqueux) inhibent, en culture, les Virus Influenza, Herpes, de la Stomatite vésiculeuse, et du HIV-1 (virus de l’Immunodéficience humaine). Les substances reconnues comme supportant cet effet antiviral sont les dérivés de l’acide Caféique (Echinacoside) et l’Acide Chicorique (CHEMINAT, 1998). .
De façon plus précise, concernant les 3 espèces principales étudiées, les Virus respiratoires ciblés par telles parties aériennes (aer.) ou souterraines (racine) sont :
E. purpurea (aer.) : Rhinovirus, Influenza A et B, HSV 1 et 2, Coronavirus (VIMALANATHAN, 2005)
E. purpurea (racine) : Influenza A, HSV 1 (HUDSON, 2005)
E. angustifolia (aer.) : Rhinovirus, Influenza A, HSV 1
E. angustifolia (racine) HSV 1
E. pallida (aer. et racine) HSV 1 et 2 (HUDSON, 2011).

Les expérimentateurs arrivent à la conclusion que c’est l’ensemble des composants des parties aériennes d’Echinacea purpurea qui s’avèrent les plus efficaces sur les viroses respiratoires acquises par ’coup-de froid’, dont la grippe due à Influenza A est l’une des infections hivernales fréquentes ; mais c’est la racine qui, contenant le plus d’Alkylamides, a l’effet anti-inflammatoire le plus prononcé. L’association des deux, les parties aériennes et souterraines de la plante (soit la plante entière), optimise la thérapeutique (VIMALANATHAN, 2013).
Des essais cliniques ont été menés au cours de viroses ORL et pulmonaires, avec des résultats variables.
Note : sur d’autres virus : un essai clinique en post-opératoire de condylomatoses génitales dues au Papillomavirus (HPV) a abouti à une moindre récidive de la maladie (DE ROSA, 2019)

Indications thérapeutiques des Echinacées :

Les principales Echinacées reconnues thérapeutiques (E. purpurea, E. angustifolia, et E. pallida) sont modérément « anti-infectieuses directes », qu’il s’agisse d’infections bactériennes ou virales.
=> Leur effet bénéfique résulte surtout de l’activation puissante du système immunitaire qu’elles provoquent, ce qui met quelques jours ou quelques semaines pour être réellement en place de façon suffisante.
C’est pourquoi leur intérêt est une administration préventive, en période hivernale, ou lors d’une épidémie annoncée ou déclarée.
Les pathologies concernées sont surtout celles affectant les voies aériennes supérieures (rhino-sinusites, pharyngo-trachéites -bactériennes ou virales-) et les infections broncho-pulmonaires quelques soient les virus en cause : rhinovirus, Influenza (H1N1), virus respiratoire syncytial (VRS), voire Coronavirus.
Il est clair qu’au moment d’une épidémie, l’Echinacée ne pourra être que complémentaire à une plante antivirale ou possédant la double action antibactérienne-antivirale.

Mode d’action et posologie :
C’est la racine (rhizome) d’Echinacée qui est la plus médicinale.
 en INFUSION de parties aériennes d’Echinacée : 2-3 grammes (1 cuillère-à-café) par tasse de 150 ml x 3 fois/jour par cures de 10-15-20 jours au cours de l’hiver, en cas d’épidémie de grippe, ou de viroses ORL ou pulmonaire dans l’entourage
 en DECOCTION de racines d’ECHINACEA angustifolia 1 - 2 g. par tasse x 3 fois /j. laisse bouillir pendant 10 mn, puis laisser encore infuser pendant 10-15 mn en cas de syndrome grippal (Note : on peut associer les parties aériennes et les racines)
 en TEINTURE-MERE de Racine : ECHINACEA ANGUSTIFOLIA (ou PURPUREA) TM : 1 cuillère-à-café (soit 100-125 gouttes) x matin et soir en préventif ; x 3 à 4 fois par jour dès les premiers symptômes de virose
 en GELULES dosées autour de 300 mg (de 285mg à 400mg) 1 à 2 gélules/j. en préventif, toujours pas cures ; en aigu, dès les premiers symptômes : 2 gélules x 2 à 3 fois/j.
Contrindication : les patients atteints de maladies auto-immunes

ASSOCIATIONS BENEFIQUES :
Comme expliqué dans le texte, il est préférable de prendre la plante totale, ou bien d’associer des fleurs et des racines afin de bénéficier des triples propriétés de l’Echinacée : antivirale, immunostimulante, et anti-inflammatoire. On conseille aussi en traitement aigu, curatif, une Association ECHINACEE + une LABIEE (comme le THYM, l’ORIGAN, la SARRIETTE ou l’HYSOPE afin de bénéficier à la fois d’une stimulation immunitaire et d’un effet anti-infectieux pulmonaire ; et/ou au SUREAU pour son effet anti-Influenza (H1N1). Il est bénéfique aussi de leur associer de l’HE d’EUCALYPTUS pour son puissant effet mucolytique, expectorant et surtout anti-inflammatoire de la muqueuse bronchique.

Références bibliographiques :
Bernard BOULLARD « Plantes Médicinales du Monde » 2001, §462, p. 203-204
Jacques FLEURENTIN « Du bon usage des Plantes qui soignent » 2013, 282-283
Porter SHIMER « Médecine naturelle amérindienne » 2006, p. 60-62
ELLINGWOOD F. Echinacea angustifolia in « American Materia Medica, Therapeutics and Pharmacognosy » Ellingwood’s Therapeutics, Evanston, IL, USA, 1915, p. 358-367

Articles scientifiques :
(classés en ordre alphabétique)

BARNES J, ANDERSON LA, GIBBONS S, PHILLIPSON JD. « Echinacea species (Echinacea angustifolia (DC.) Hell., Echinacea pallida (Nutt.) Nutt., Echinacea purpurea (L.) Moench ) : a review of their chemistry, pharmacology and clinical properties » J. Pharmacy and Pharmacol. 2005 Aug ; 57(8) : 929-54 (University of London, UK)

BARRETT B. « Medicinal properties of Echinacea : a critical review » Phytomedicine 2003 ; 10(1) : 66-86 (University of Wisconsin Medical School, Madison, USA)

CHEMINAT A, ZAWATSKY R, BECKER H, BROUILLARD R. « Caffeoyl conjugates from Echinacea species : structures and biological activity » Phytochem. 1988 ; 27(9) : 2787-94 (Institut de Chimie, Strasbourg & Université de Strasbourg, France & Intitüt für Virusforschung, Heidelberg, Germany)

DE ROSA N, GIAMPAOLINO P, LAVITOLA G, MORRA I, FORMISANO C, NAPPI C, BIFULCO G. « Effects of Immunomodulatory supplements based on Echinacea angustifolia and Echinacea purpurea on the posttreatment relapse incidence on genital Condylomatosis : a prospective randomized study » Biomed. Res. 2019 Apr ; Art ID 3548396 (University of Naples « Federico II », Naples, Italy)

EMA European Medicines Agency - Europa « Assessment Report onf Echinacea angustifolia DC., radix » 2012 Mars ;

HUDSON J, VIMALANATHAN S, KANG L, AMIGUET VT, LIVESEY J, AMASON JT. « Characterisation of antiviral activities in Echinacea root preparations » Pharm. Biol. 2005 ; 43 : 790-96 (University of British Columbia, Vancouver, Canada)

HUDSON J, VIMALANATHAN S. « Echinacea - a source ot potent antivirals for respiratory virus infections » Pharmaceuticals (Basel) 2011 Jul ; 4(7) : 019-31 (University of British Columbia, Vancouver, Canada)

MISTRIKOVA I, VAVERKOVA S. « Echinacea - chemical composition, immunostimulatory activities ans uses » Taiszia J. Bot. 2006 ; 16 : 11-26 (Comenius University, Bratislava, Slovakia)

SENCHINA DS, MARTIN AE, BUSS JE, KOHUT ML. « Effects of Echinacea extracts on macrophage antiviral activities » Phytother. Res. 2010 Jun ; 24(6) : 810-16 (Drake University, Des Moines & University of Illinois, Chicago & University of Kentucky, Lexington & Iowa State University, Ames, USA)

VIMALANATHAN S, KANG L, TREYVAUD AMIGUET V, LIVESEY J, ARNASON J, HUDSON J. « Echinacea purpurea aerial parts contain multiple antiviral compounds » Pharm. Biol. 2005 ; 43 : 740-45 (University of British Columbia, Vancouver, Canada)

VIMALANATHAN S, SCHOOP R, HUDSON J. « High-potency anti-influenza therapy by a combination of Echinacea fresh herb and root tinctures » J. Appl. Pharm. Sci. 2013 Dec ; 3(12) : 1-5 (University of Britih Columbia, Vancouver, Canada & A. Vogel Bioforce AG, Roggwil, Switzerland)

Zili ZHAI « Immunomodulatory, anti-inflammatory and wound healing properties of Echinacea species » These 2008 (Iowa State University Capstone, USA)

Webographie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Echinacea
https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=echinacee_ps
https://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/echinacee.htm
https://www.altheaprovence.com/systeme-immunitaire-echinacee/

7/ CANNELLE de CEYLAN et de CHINE

Cinnamomum zeylanicum Nees.
Famille des Lauracées
Elle vient d’un arbre tropical, le Cannelier, qui peut dépasser 10 m de hauteur. Le CANNELIER de CEYLAN est originaire de l’Inde et du Sri Lanka (Ceylan). Ses feuilles sont ovales vernissées et persistantes, comme celles du Laurier. Ses fleurs sont groupées en panicules terminaux, de couleur jaunâtre. Le fruit est une baie bleuâtre.
Au fur et à mesure de la croissance de l’arbre, les branches sont coupées à la saison des pluies, pour récolter la précieuse écorce qui se détache alors plus facilement ; celle-ci est laissée à sécher ; elle se rétracte en petits rouleaux de couleur brune à l’odeur agréable.

écorces de CANNELLE

Il existe aussi une CANNELLE de CHINE, Cinnamomum cassia, obtenue sur le CANNELIER CASSE, vendue également comme "Cannelle" qui possède des propriétés semblables.
La Cannelle a été une des épices d’Asie les plus recherchées, faisant l’objet d’un commerce séculaire entre Orient et Occident. Elle fait partie des précieux remèdes médicinaux autant que culinaires, entrant dans des mélanges d’épices associant : CANNELLE, GINGEMBRE, MUSCADE, CLOU de GIROFLE et CARDAMONE.
En Chine, le mélange des "5 épices" rassemble : la CANNELLE de CHINE, La BADIANE de CHINE (ou ANIS ETOILE), le FENOUIL, les CLOUS de GIROFLE, et le POIVRE de SICHUAN.
La Cannelle convient pour aromatiser les mets sucrés, les gâteaux, le pain d’épices, le thé, les vins, la compote de pomme..
L’écorce du Cannelier est depuis plus de 3000 ans un remède Ayurvédique, et de la Pharmacopée traditionnelle chinoise. Elle a été prescrite pour réguler le système digestif, dans les grippes et bronchites, comme antiseptique et expectorant, contre l’asthénie post-infectieuse, pour traiter le diabète, les maladies cardio-vasculaires, et le cancer.
Les feuilles récoltées et broyées sont distillées pour obtenir une Huile Essentielle (HE) de Cannelle.

Note : Il est proche de deux autres arbres tropicaux de la même famille des Lauracées :
 le Camphrier (Cinnamomum camphora) originaire de Chine et du japon, très riche en camphre, qui est antiseptique, antiviral, et analeptique cardio-respiratoire
 le Camphrier de Madagascar, appelé en langue malgache "Ravintsara" qui signifie "Arbre aux bonnes feuilles" ; qui lui renferme une Huile Essentielle riche en Cinéole, qui en fait également un puissant antibactérien et un antiviral.

structure du Cinnamaldéhyde

La composition chimique de l’Huile Essentielle (HE) des différentes parties du CANNELIER (feuilles et écorce) a permis de révéler ses principaux constituants actifs (JAYAPRAKASHA, 2011) (RAO, 2014) (KAZEMI, 2016) :
 le Cinnamaldéhyde (1% à 5% de l’HE) ou Aldéhyde cinnamique (et sous la forme de trans-Cinnamaldéhyde) est un phénylpropanoïde responsable de l’odeur parfumée de la Cannelle, pour laquelle on l’utilise en cuisine pour son arôme, et en parfumerie. Il est tonique, stimulant. Il a une action antibactérienne à large spectre sur les bactéries Gram+, Gram-, les Vibrio, Mycobactérium ; également antifongique et larvicide. Il est synergique d’autres substances anti-infectieuses comme l’Eugénol, le Thymol et le Carvacrol. Il est stimulant cardio-respiratoire.
 l’acide cinnamique qui résulte de l’oxydation du Cinnamaldéhyde, est éliminé dans l’urine
 et le trans-Cinnamyl-acétate prédomine dans les fleurs et les fruits
 l’Eugénol (70%-95% de l’HE des feuilles ; et 5%-10% dans l’HE d’écorce) un phénol monoterpénique, est un des principaux composants responsables des effets thérapeutiques de la Cannelle : il est antibactérien, antifongique, anti-inflammatoire en inhibant la Cyclo-oxygénase (ou Cox-2) et des Prostaglandines ; il est aussi analgésique, spasmolytique digestif et préventif d’ulcère gastrique, hypotenseur et vasodilatateur, préventif de la baisse de Dopamine dans les noyaux de la base du crâne...
 le β-Caryophyllène, présent chez beaucoup de plantes aromatiques, est un sesquiterpène et un véritable "Polychreste" aux nombreuses propriétés bénéfiques : gastro- et hépato-protecteur, cardio-, néphro- et neuro-protecteur ; antibactérien et immunomodulateur... C’est également un puissant anti-inflammatoire qui inhibe la libération de cytokines pro-inflammatoires comme le TNF-α (FERNANDES, 2007) (Rita de CASSIA da SILVERA E SA, 2015).
et le Caryophyllène oxyde, son dérivé oxydé, est anti-inflammatoire aussi ; mais il présente une certaine toxicité mitochondriale (MONZOTE, 2009).
 le Nérolidol est un alcool sesquiterpénique dont l’intérêt est d’être anti-inflammatoire (notamment en inhibant la production des cytokines pro-inflammatoires que sont l’Interleukine IL-1bêta et le TNF-α)
 le Camphre est d’avantage retrouvé dans l’écorce des racines ; isolé aussi chez le Camphrier, il est antiseptique et analeptique cardio-respiratoire
Sont isolés encore ces autres composés Terpéniques :
 L-Bornéol très présent également chez le Thym, Sauge, Romarin, Serpolet... est un analgésique, un vasorelaxant (par un effet inhibiteur calcique), et antiviral (sur l’Herpès-virus simplex HSV1).
 et L-Bornyl-acétate
 l’ α-Cubébène est un anti-inflammatoire vasculaire
 l’ α-Terpinéol, qui est présent aussi chez le Camphrier (Ravintsara), le Niaouli, le Romarin, le Serpolet... est un monoterpène antiseptique (antibactérien et antiviral), anti-inflammatoire
 et le Terpinolène
 α-Copaène
 δ-Cadinène
 l’ α-Thuyène
La Cannelle, surtout celle de Chine, contient aussi de la Coumarine qui est un protecteur veineux. Elle-même n’est pas anticoagulante (contrairement à ses dérivés synthétiques comme la Coumadine qui le sont)
Enfin, dans l’écorce et dans les fruits bleuâtres : des Proanthocyanidines aux propriétés anti-oxydantes ; celles-ci sont retrouvées également dans l’écorce de Pin, les Pépins de Raisin, et les baies rouges de Myrtille, Bleuet, Cassis, Canneberge... Elles sont protectrices veineuses et cardio-vasculaires, et préventives de cancérogénèse.

l’HE d’une autre Cannelle indigène (chinoise), Cinnamomum osmophoeum, est également très anti-inflammatoire (TUNG, 2007).

Les propriétés principales des Canelles de Ceylan et de Chine sont : (GRUENWALD, 2010) (JAKHETIA, 2010) (RAO, 2014) :
 anti-oxydante
 anti-infectieuse : à la fois :
. antibactérienne : sur les bactéries Gram + et Gram- (dont Staphylococcus aureus, E. Coli, Legionella pneumophila) (PRABUSEENIVASAN, 2006)
. antifongique (dont Candida albicans...)

structure du Caryophyllène oxyde
(une belle géométrie !)

. antivirale : anti-Influenza (HAYASHI, 2007), anti-HIV (PREMANATHAN, 2000), et anti-virus de la maladie de Newcastle (ou "pseudo-peste aviare", qui touche les oiseaux et les volailles) (ABDEL-HAMEED, 2017)
 antidiabétique : effet hypoglycémiant, par un mode d’action Insuline-like (SUBASH BABU, 2007) (BANDARA, 2012) (CRAWFORD, 2009)
 anti-inflammatoire (en inhibant le NF-kappaB)
 hypolipidémiante
 cardioprotectrice : hypotensive, par effet vasodilatateur...
et atténue l’ischémie myocardique expérimentale chez le rat (SONG, 2013)
 neuroprotectrice : le trans-Cinnamaldéhyde améliore les capacités mnésiques des souris, en réduisant l’inflammation microgliale induite dans l’hippocampe ; ce qui peut être un modèle pour le traitement des pathologies neuro-inflammatoires ou dégénératives (ZHANG, 2016)
. dans la maladie de Parkinson, où l’extrait de Cannelle agit sur l’ α-synucléine (SHALTIEL-KARYO, 2012)
. et dans la maladie d’Alzheimer : un extrait aqueux de Cannelle de Ceylan réduit le polypeptide β-amyloïde, et les aggrégats de protéine tau ; là encore, c’est la fraction contenant le Cinnamaldéhyde qui soutient cette propriété (PETERSON, 2009) (FRYDMAN-MAROM, 2011)
 anticancéreuse (en inhibant le VEGFR2, le NF-kB, et en freinaant la production du TNF- α ) ; un extrait de Cannelle stoppe la croissance tumorale et favorise l’apoptose du mélanome chez la souris, en inhibant les facteurs NFkB et AP1 qui jouent un rôle crucial dans la croissance tumorale, l’angiogénèse, l’aptitude à métastaser, et la survivance cellulaire (KWON, 2010)
 freinatrice de la production des produits de glycation avancée

En faveur de son action antivirale, des travaux scientifiques japonais ont montré que le trans-Cinnamaldéhyde inhibait in vitro la réplication du virus Influenza A/PR/8 à dose dépendante, et complètement à la concentration de 200microM ; et in vivo chez la souris, l’inhibition du virus accroît la survie de 100% en 8 jours (contre seulement 20% pour les souris non-traitées). Les auteurs concluent que cela conforte l’usage empirique de compositions herbales contenant de la Cannelle pour les affections respiratoires de la Médecine Kampo (HAYASHI, 2007).
L’une de ces compositions phytothérapeutiques Kampo est le "Maoto" (en chinois : Ma-Huang-Tang) composée de 4 plantes : la CANNELLE de Chine (Cinnamomum cassia), l’EPHEDRA (Ephedra sinica), le noyau d’Abricot d’Arménie (PRUNUS ARMENIACA), et la racine de REGLISSE (Glycirrhiza uralensis). C’est un remède populaire au Japon pour traiter les états grippaux. L’analyse des principaux composants de ces 4 plantes agissant en synergie sont : le Cinnamaldéhyde et l’acide Cinnamique, l’Amygdaline, l’Ephédrine, une Catéchine, la Liquiritine et la Liquiritigénine, et la Glycyrrhizine. Le Maoto réduit, au stade précoce de la contagion grippale, la multiplication du virus Influenza dans la cavité broncho-alvéolaire ; et il augmente la réponse immunitaire par une montée des immunoglobulines (NAGAL, 2014).
Par ailleurs, afin d’illuster le pouvoir anti-viral de la Cannelle, parmi 69 plantes indiennes testées conte le Virus de l’immunodéficience humaine, 4 seulement ont une action à la fois sur le HIV1 et le HIV2 ; la plus active est la Cannelle de Chine (Cinnamomum cassia) (PREMANATHAN, 2000).

Indications thérapeutiques des Cannelles de Ceylan et de Chine :
Outre leurs bonnes indications digestives, gastro-etérite, diarhhée,
en cas d’asthénie,
ou en cures régulières pour prévenir les pathologies inflammatoires cardio-vasculaires et neurologiques,
=> l’indication antivirale ici développée concerne :
. les viroses ORL (rhinite, rhino-pharyngite, rhin-sinusite)
. surout la grippe
. et les trachéo-bronchites

Attention : la Cannelle peut provoquer des réactions allergiques
Contrindications : Femmes enceintes ou allaitantes
Dermocaustique : ne doit pas être appliquée pur sur la peau

Mode d’emploi et posologie :
=> en poudre de CANNELLE pour aromatiser le thé, des désserts, gâteaux, compotte de pomme
=> en Huile Essentielle d’ECORCE de CANNELLE (de CEYLAN ou de CHINE) : CINNAMOMUM ZEYLANICUM ou CASSIA (HE)  : 2 gouttes x 3 fois par jour (à prendre délayée dans un peu de fromage blanc) indiquée au décours d’une infection virale ou d’une grippe ; pour une cure ponctuelle de 7 à 10 j.
Tout usage prolongée de l’HE est déconseillé.

Références bibliographiques :
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Loïc GIRRE "La médecine par les plantes à travers les âges" 1981, p. 137-138
Loïc GIRRE "Les Plantes et les Médicaments" 2001, p. 86
François COUPLAN "Guide des Condiments et des Epices du monde" 1999, p. 54-56

Articles scientifiques  :
(classés en ordre alphabétique)

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Webographie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cannelier_de_Ceylan
http://www.wikiphyto.org/wiki/Cannelle_de_Ceylan

https://www.doctissimo.fr/sante/aromatherapie/guide-huiles-essentielles/huile-essentielle-de-ravintsare
https://sebio.be/fr/blog/ravintsara-notre-meilleure-arme-contre-les-virus--n151

https://www.altheaprovence.com/cannelle-cinnamomum-verum/

hthttps://www.bio-sante.fr/vertus-de-la-cannelle.htmlhttps://www.aroma-zen.com/huiles-essentielles/huiles-essentielles-chemotypees/cannelle-ceylan-ecorce-cinnamomum-zeylanicum-pranarom-p-882.htmltps://mr-ginseng.com/cannelle/

http://www.centreayurveda.com/?page_id=1118

8/ CONCLUSION et PROPOSITION THERAPEUTIQUE

Dans cette étude, les 7 plantes sélectionnées sont parmi les plus antivirales que l’on puisse trouver dans les Pharmacopées occidentales, amérindiennes, et asiatiques. Elles on souvent pour cibles les rhinovirus, adénovirus, les Herpès virus (HSV-1 et -2) les virus grippaux Influenza A et B, pour certains le Virus respiratoire syncytial (VRS), et pour 2 d’entre elles, le Sureau (baies) et l’Eucalyptus pourpre (fleurs) une action sur le Coronavirus.

Ces propriétés antivirales sont portées par les composants terpéniques (monoterpènes, terpénoïdes, sesquiterpènes), phénoliques, ou par les anthocyanes qu’elles contiennent et qui constituent leur riche « chimie naturelle ». Citons-en quelques uns :
Apigénine, Germacrène-D, α-et β-Pinène, les acides : Shikimique, Chlorogénique, et Caféique ; Linalol, Limonène ; et le 1,8-Cinéole (Eucalyptol).

Les 7 Plantes retenues sont actives sur les virus respiratoires les plus virulents : les Influenza A et B...
 la BADIANE ou ANIS ETOILE : Influenza A
 le THYM (Thymus vulgaris, HE) : Influenza A (H1N1)
 le THYM SERPOLET : Influenza (H3N2)
 le SUREAU : Influenza A et B (H1N1 et H3N2)
 l’EUCALYPTUS GLOBULUS : à 1,8-Cinéole : Influenza (H3N2)
 l’ECHINACEE purpurea et angustifolia : Influenza A
 la CANNELLE de Ceyla, et de Chine : Influenza
et 2 d’entre elles sont actives sur le Coronavirus (certaines souches) :
 les BAIES de SUREAU
 l’EUCALYPTUS PURPUREA (Fleurs)

Par fractionnement des extraits, les chercheurs en pharmacognosie ont resserré l’étau pour isoler les principales molécules responsables. En même temps, il a été remarqué une synergie entre les terpènes, ce qui fait recommander l’usage de la Plante elle-même ou de son Huile Essentielle à des fins thérapeutiques. En effet, Il a aussi été découvert que certaines substances antagonisent la toxicité d’autres composants majeurs présents dans la plante. Par ailleurs, le nombre important de substances impliquées dans l’action antivirale permet d’éviter la survenue de résistances (contrairement au risque des mutations virales ponctuelles qui résultent de mono-thérapie. Chaque Huile Essentielle, par son riche contenu terpénique, réalise en fait une Polythérapie.

Il est possible de proposer des schémas thérapeutiques simples permettant aux populations de zones touchées par des épidémies de viroses respiratoires, en particulier grippales, et aussi pour le Coronavirus même s’il les études scientifiques sont encore maigres sur le sujet. Les plantes citées peuvent au moins
- freiner l’infectivité et la virulence des virus
- protéger les voies respiratoires contre les surinfections
- soutenir l’état général, les forces vitales, la résistance des patients
- inhiber ou freiner l’inflammation de la muqueuse bronchique
- exercer leurs propriétés mucolytiques et expectorantes favorables
- éviter, pour celles qui sont antispasmodiques, une évolution asthmatiforme

A/ EN PREVENTIF :
le principe est d’associer :
 une ou plusieurs plantes choisies pour leurs propriétés antiseptiques respiratoires (antibactériennes et antivirales) et en même temps stimulantes ; c’est le cas du THYM et du SERPOLET, dont on peut rapprocher d’autres Labiées proches : SARRIETTE, ORIGAN, ROMARIN, HYSOPE.
 et l’ECHINACEE purpurea ou angustifolia comme immunostimulante, indiquée pendant la période hivernale où les organismes sont plus vulnérables, ou dès l’annonce d’une virose épidémique.
En pratique :
1) => On remplacera par exemple son ou ses cafés et thés habituels par 2 ou 3 infusions quotidiennes : en privilégiant une TISANE de THYM le matin, et au moins une 2° tisane dans l’après-midi ou le soir, au choix, de SERPOLET ou un mélange THYM-ROMARIN... édulcorer avec du MIEL pris 3 à 4 fois par jour
2) => et ECHINACEA PURPUREA (ou ANGUSTIFOLIA) TM : 1 cuillère-à-café (= environ 100-125 gouttes) x matin et soir, par cures de 2 à 3 semaines ou 10 à 20 jours par mois (en respectant des intervalles libres, car il ne faut pas utiliser les immunostimulants de façon permanente)
Faire ces cures hivernales intermittentes de Novembre à Mars.
Contrindication : chez les patients atteints de maladies auto-immunes

B/ EN TRAITEMENT CURATIF} :
Dès les premiers symptômes viraux (fièvre, rhume, toux) ou grippaux (fièvre, frissons, courbatures, toux s’accentuant de jour en jour, asthénie), associer :
1) => du THYM à THYMOL en HUILLE ESSENTIELLE (HE) : par voie orale 2 gouttes x 3 fois /jour (délayées dans une cuillère-à-soupe d’huile végétale ou dans du fromage blanc ou un yaourt) à poursuivre pedant les 7 à 12 jours de la maladie.
(On peut très bien remplacer le Thym par de l’ORIGAN (HE) très antibactérien à même posologie ; ou si l’évolution est fortement bronchitique par l’HYSOPE (HE) même posologie de 2 gouttes x 3 fois / jour. pour ses propriétés antiseptique et expectorante.)
2) => du Sirop ou du Rob de SUREAU qui est puissamment antiviral, dont antiviral direct sur le Virus grippal Influenza A (H1N1) à la posologie d’1 cuillérée à soupe x 3 à 4 fois par jour pendant toute la durée des symptômes viraux
3) => de l’EUCALYPTUS GLOBULUS (HE) 2 gouttes x 3 fois /jour (respecter la posologie, car l’HE peut être convulsivante à forte dose) pour empêcher l’inflammation de la muqueuse bronchique pendant toute la phase catarrhale (irritative initiale) et pendant toute la phase d’état de la grippe ou de la bronchite (environ 7-10-12 jours)
Contrindication : Enfants de moins de 12 ans ; et les personnes épileptiques
4) => et de l’ECHINACEE (Racine) en gélules 6/jour,
ou en Teinture-Mère : ECHINACEA PURPUREA (ou ANGUSTIFOLIA) TM
1 cuillère-à-café (100-125 gouttes) par prise x posologie augmentée à 3 fois /jour pendant 2 à 3 semaines jusqu’après la guérison clinique.
Contrindication : les patients atteints de maladies auto-immunes.

En attendant d’éventuels traitement spécifiques ciblant les différents virus grippaux, les Coronavirus, ou d’autres virus respiratoires émergents, les remèdes naturels ici présentés peuvent être recommandés, seuls ou associés à d’autres thérapeutiques, pour leurs propriétés curatives, immuno-stimulantes, et stimulantes de l’organisme susceptibles d’atténuer la sévérité de ces infections et même de contribuer à leur guérison.

Par Dr Dom COQUERET

Le vendredi 6 mars 2020

Mis à jour le 23 avril 2020