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S’APPROVISIONNER en PLANTES MEDICINALES : CUEILLIR ou ACHETER ?

Après s’être fait conseiller des remèdes naturels, et avoir étudié quelles plantes médicinales seraient les plus adaptées pour traiter telle pathologie présentée, le problème est de s’en procurer.
Deux solutions s’ouvrent à vous :

1) RECOLTER les PLANTES dans la NATURE :
Cela ne peut se faire qu’en respectant des règles strictes :
 Bien connaître les plantes médicinales que l’on récolte
Il faut les avoir bien étudiées au préalable, et pas seulement dans les livres !
Il est préférable d’avoir pu accompagner un botaniste ou un herboriste qui nous les a fait découvrir dans la nature. La plante n’a pas le même aspect jeune, ou en floraison, avec ses fruits, et lorsqu’elle se fane. Il faut apprendre à chercher telle plante dans son habitat, à reconnaître sa présence parmi d’autres dans un environnement particulier.
Attention aux espèces qui se ressemblent !
Le risque est de confondre une plante avec une autre, et de collecter une plante toxique ; la conséquence de cette erreur pourrait être dramatique.
Il importe encore de savoir quelle est l’époque la plus favorable à la récolte, et comment en assurer un séchage correct, puis une bonne conservation.

 Ne prélever que parcimonieusement
L’éthique du cueilleur est de cueillir seulement le nécessaire pour l’usage escompté, sans avidité de se constituer un stock, encore moins dans une intention commerciale !
Une règle est de ne pas dépasser 10% des individus repérés dans un biotope, afin de permettre la régénération de l’espèce à cet endroit. Éviter de piétiner ou de saccager le lieu.
Pour des cueillettes ultérieures, mieux vaut changer d’endroit.
Ne cueillir que la partie de la plante souhaitée, par exemple les sommités fleuries, ou les graines, en prenant soin de ne pas déraciner la plante.

 Ne récolter que des plantes saines
dans des lieux exempts de pollution, c’est-à-dire ni dans les champs ou les prairies traitées par des pesticides ; ni dans leurs abords immédiats, comme les talus situés en contrebas des parcelles céréalières, des vergers et des vignes, qui sont traités par des intrants chimiques.
Eviter les bords des routes et les chemins empruntés par des engins agricoles (pollués par des particules fines de gasoil, de la poussière, ou des déjections animales).
Préférer les landes, les friches, les lisières de bois, les clairières, les abords de champs Bio, et les prairies non-traitées.

 Respecter les interdictions de cueillette des espèces menacées,
de même que les interdictions dans les parcs nationaux.
Il convient donc de se renseigner au préalable du statut de ces plantes.
Dans les lieux privés : demander l’autorisation au propriétaire.

Tels les peuples amérindiens qui ont une vénération pour les plantes médicinales, il est possible d’exprimer sa gratitude envers le lieu, et de remercier l’espèce végétale que l’on vient de prélever pour notre bien.

2) ACHETER SES PLANTES MÉDICINALES
C’est souvent la solution préférable, à la fois la plus simple et aussi la plus sécure, car les plantes vendues sont en principe contrôlées.
 On peut acheter en pharmacie des TM (teintures mères) et des SIPF (suspensions intégrales de plantes fraîches), des gélules de plantes médicinales les plus courantes, des gouttes d’huiles essentielles, des granules homéopathiques, certains sirops, des tisanes composées, des crèmes...
 Il existe encore en France quelques rares Herboristes qui ont l’autorisation de dispenser des conseils et de vendre des plantes en vrac ; ils peuvent aussi préparer des compositions orientées sur l’appareil respiratoire, les rhumatismes, les digestions difficiles ou les troubles du sommeil...
 La commande de produits naturels sur Internet a explosé ces dernières années. Cependant, nous recommandons une grande prudence : il faut enquêter sur la validité de sites (très commerciaux) qui vendent des plantes dont l’origine n’est pas garantie. Préférer des sites de laboratoires de plantes médicinales, de pharmacie-herboristerie qui vendent en ligne, et des distributeurs qui annoncent la provenance de leurs produits : issus d’agriculture biologique assortis d’un label, ou de plantes cultivées par un producteur identifié.

En achetant des plantes médicinales issues de cultures biologiques, dîtes-vous bien que vous contribuez à faire vivre des agriculteurs qui développent une agriculture respectueuse de la nature. Plus les terres seront réservées à cette activité, plus les hommes pourront se traiter en grand nombre de façon naturelle et saine. Les coûts de production se stabiliseront.

Alors n’hésitez pas à acheter les plantes essentielles pour vous traiter.
Et collectez ponctuellement des plantes dans la nature pour quelques infusions vespérales !

Par Dr Dom COQUERET

Le jeudi 8 février 2024

Mis à jour le 8 février 2024